Archives de catégorie : Philosophie

La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse »)1, signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient, se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts peuvent lui être attribués : la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.

Au sens aristotélicien et médiéval, la philosophie est une science, la science des premiers principes et des premières causes.
Au sens moderne et pour une bonne partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles.

Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.

29/04/19
Les premiers jours de l’inhumanité
Jacques Bouveresse

  • MERCREDI 24 AVRIL 2019 à 17 HEURES
  • A l’Alcazar BMVR
  • 58 cours Belsunce 13001 Marseille

Les premiers jours de l’inhumanité

À l’occasion de la parution de son livre « Les Premiers Jours de l’inhumanité » aux éditions Hors d’atteinte, Jacques Bouveresse reviendra sur les écrits du fervent opposant autrichien au nazisme Karl Kraus pour le confronter à la période actuelle. Une propagande fondée sur l’émotion et la destruction de l’intellect : voilà qui n’est pas sans résonances avec le comportement de certains dirigeants actuels, que ce livre éclaire différemment.

Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est professeur honoraire depuis 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.

08/04/19
Mensonge et vérité
Augustin Giovannoni

Mensonge et vérité

Peut-on dire vrai sur soi-mêm

Mensonge et vérité

Peut-on dire vrai sur soi-même ?

Cette analyse comportera deux moments.

– Tenter de mettre en lumière ce qui apparaît comme une tâche d’une extraordinaire importance théorique mais aussi morale et politique : le problème de la duperie de soi. On se dupe entre individus, entre groupes, entre institutions, entre états. On se dupe également soi-même. On peut tour à tour duper et être dupé.

– Aborder la crise actuelle de la politique confrontée à la dissolution des repères de certitude et à la tentation de transformer « les vérités de fait » en opinions. Cela explique pourquoi notre rapport à la vérité s’est, aujourd’hui, à ce point brouillé en même temps que notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun. Nous procèderons à un examen critique du débat sur la post-vérité.

Conférence-débat avec Augustin Giovannoni Agrégé et docteur en philosophie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’exil et la question du sujet, notamment Les figures de l’homme trompé aux PUF, Désir et mélancolie chez Art Fiction Pour une politique hors-sol ; Immanence et finitude chez Spinoza aux éditions Kimé

03/12/18
La mémoire
Céline Acker

 

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

26/11/18
La mémoire
Céline Acker

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

19/11/18
Le droit des peuples et les droits de l’Homme
Anaïs Simon

« Comment définir « l’Homme » dont il est question dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen ? Il semblerait que la Déclaration elle-même soit justement le lieu qui décrit cet « Homme », et qui par conséquent l’institue, plutôt qu’elle ne s’appuie sur un homme existant. A ce titre la Déclaration est prescriptive de ce que doit être l’Homme moderne, le nouveau citoyen, et partant, le type de régime politique qui le rend possible. D’où cette question : faut-il entendre l’ensemble de l’humanité comme la somme de tous les hommes réels et existants ? Ou s’agit-il de l’idée d’homme, d’une essence de l’humanité ? Selon la première hypothèse, les droits de l’Homme, reliés à leur situation historique d’apparition, supposent que le peuple français se constitue symboliquement comme le représentant révolutionnaire de tous les peuples oppressés : le citoyen français serait le modèle pour tout homme. Selon la seconde hypothèse, les droits de l’Homme seraient moins les droits des hommes, que ceux de l’humanité, entendue comme abstraction qui pourrait jouer le rôle d’une idée régulatrice ou d’un paradigme. »

Anaïs Simon est titulaire d’un doctorat de philosophie, professeure au Lycée Saint-Exupéry à Marseille où elle prépare les élèves aux épreuves du baccalauréat en philosophie en les initiant à l’examen critique et argumenté de problèmes métaphysiques, politiques, moraux et épistémologiques.

12/11/18
L’Homme des droits de l’Homme
Anaïs Simon

« Comment définir « l’Homme » dont il est question dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen ? Il semblerait que la Déclaration elle-même soit justement le lieu qui décrit cet « Homme », et qui par conséquent l’institue, plutôt qu’elle ne s’appuie sur un homme existant. A ce titre la Déclaration est prescriptive de ce que doit être l’Homme moderne, le nouveau citoyen, et partant, le type de régime politique qui le rend possible. D’où cette question : faut-il entendre l’ensemble de l’humanité comme la somme de tous les hommes réels et existants ? Ou s’agit-il de l’idée d’homme, d’une essence de l’humanité ? Selon la première hypothèse, les droits de l’Homme, reliés à leur situation historique d’apparition, supposent que le peuple français se constitue symboliquement comme le représentant révolutionnaire de tous les peuples oppressés : le citoyen français serait le modèle pour tout homme. Selon la seconde hypothèse, les droits de l’Homme seraient moins les droits des hommes, que ceux de l’humanité, entendue comme abstraction qui pourrait jouer le rôle d’une idée régulatrice ou d’un paradigme. »

Anaïs Simon est titulaire d’un doctorat de philosophie, professeure au Lycée Saint-Exupéry à Marseille où elle prépare les élèves aux épreuves du baccalauréat en philosophie en les initiant à l’examen critique et argumenté de problèmes métaphysiques, politiques, moraux et épistémologiques.

12/06/18
Penser l’exil
Augustin Giovannoni

Penser l’exil

Devant l’ampleur de la crise dite migratoire en Europe et les difficultés qu’elle pose en regard de la citoyenneté et du droit d’asile, la pensée politique moderne se doit de réexaminer ses fondations et ses configurations. Penser l’exil aujourd’hui, c’est défendre des formes transnationales de citoyenneté et développer une politique de traduction entre les cultures valorisant des processus d’appartenances multiples. Intégrer l’exil dans une pensée politique aujourd’hui, c’est suggérer une politique hors-sol, non définie territorialement, ce qui est le cas du droit international actuel. Par ce moyen, il sera possible de contrer les politiques du chaos productrices de misère, de violence et d’inégalité.

Augustin Giovannoni
Agrégé et docteur en philosophie. 
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’exil et la question du sujet, notamment 
Les figures de l’homme trompé aux PUF, 
Désir et mélancolie chez Art Fiction, 
Immanence et finitude chez Spinoza 
Pour une politique hors-sol (sous la direction d’Augustin Giovannoni et Alexis Nouss)
aux éditions Kimé

 

 

05/06/18
L’irrationalisme religieux
La religion – Philosophie – Monique Pillant

Monique Pillant*

Philosophie

La religion

05 juin : La revendication de l’irrationalisme religieux :
le besoin de croire à une transcendance.

* Monique Pillant, est professeure certifiée, a fait ses études à l'université d'Aix-en-Provence, enseigne la philosophie depuis 25 ans et depuis plus d'une quinzaine d'année au lycée Thiers de Marseille.

« Nous employons sans trop de difficulté le mot religion : serait religieux un système de croyances, lié à une activité rituelle et cultuelle, relative à un ou des dieux, en un espace sacré, par opposition à l’espace profane. Pourtant, pour citer Jean Bottero, l’historien, spécialiste de la Mésopotamie, « dans la religion Dieu vient assez tard et il n’est même pas nécessaire qu’il vienne » : il y a des religions sans dieu, et aussi des sociétés où la religion est partout, et ne se tient pas dans l’espace du temple, de l’église, de la mosquée. Pour résoudre la difficulté constituée par l’irréductible hétérogénéité des religions dans l’espace et le temps, on s’est avisé de la réduire à une ou des fonctions, fonctions psychologique ou sociale, ou encore idéologique. Loin de se caractériser par un contenu de croyance, elle se tiendrait dans la fonction qu’elle sert : rassurer et protéger de l’angoisse du lendemain, justifier l’ordre social et ses injustices, fonder la communauté sociale. Dans ces conditions, on peut penser une religion séculière, par exemple marxiste, et même tuer en son nom, comme le faisaient notamment les Brigades rouges. Mais n’est-ce pas passer à côté de ce qui distingue essentiellement la religion de toute autre forme de croyance ou d’adhésion ? La réduction fonctionnelle fait l’impasse sur la foi du croyant, et sa relation personnelle au sacré. Tenir compte de ce mysticisme propre à la religion, prendre acte de son irrationalité, c’est comprendre que la religion se tient dans un libre engagement de chacun dans une perspective existentielle de salut. En témoignerait aussi la floraison des religions « à la carte », syncrétiques et affranchies des institutions. Dès lors, il ne faudrait pas demander au croyant des raisons de croire. Pourtant on voit bien que la religion a intérêt à se placer à l’abri de toute critique : dire qu’elle se tient dans une relation personnelle de l’humain au sacré, n’est-ce pas l’exempter d’avoir à rendre compte du fanatisme religieux et de la quantité invraisemblable de crimes commis en son nom ? »

29/05/18
La religion, ses fonctions
Philosophie – Monique Pillant

Monique Pillant*

Philosophie

La religion

22 mai : L’approche fonctionnaliste du fait religieux : la religion sert des fins qui ne sont pas proprement religieuses.

* Monique Pillant, est professeure certifiée, a fait ses études à l'université d'Aix-en-Provence, enseigne la philosophie depuis 25 ans et depuis plus d'une quinzaine d'année au lycée Thiers de Marseille.

« Nous employons sans trop de difficulté le mot religion : serait religieux un système de croyances, lié à une activité rituelle et cultuelle, relative à un ou des dieux, en un espace sacré, par opposition à l’espace profane. Pourtant, pour citer Jean Bottero, l’historien, spécialiste de la Mésopotamie, « dans la religion Dieu vient assez tard et il n’est même pas nécessaire qu’il vienne » : il y a des religions sans dieu, et aussi des sociétés où la religion est partout, et ne se tient pas dans l’espace du temple, de l’église, de la mosquée. Pour résoudre la difficulté constituée par l’irréductible hétérogénéité des religions dans l’espace et le temps, on s’est avisé de la réduire à une ou des fonctions, fonctions psychologique ou sociale, ou encore idéologique. Loin de se caractériser par un contenu de croyance, elle se tiendrait dans la fonction qu’elle sert : rassurer et protéger de l’angoisse du lendemain, justifier l’ordre social et ses injustices, fonder la communauté sociale. Dans ces conditions, on peut penser une religion séculière, par exemple marxiste, et même tuer en son nom, comme le faisaient notamment les Brigades rouges. Mais n’est-ce pas passer à côté de ce qui distingue essentiellement la religion de toute autre forme de croyance ou d’adhésion ? La réduction fonctionnelle fait l’impasse sur la foi du croyant, et sa relation personnelle au sacré. Tenir compte de ce mysticisme propre à la religion, prendre acte de son irrationalité, c’est comprendre que la religion se tient dans un libre engagement de chacun dans une perspective existentielle de salut. En témoignerait aussi la floraison des religions « à la carte », syncrétiques et affranchies des institutions. Dès lors, il ne faudrait pas demander au croyant des raisons de croire. Pourtant on voit bien que la religion a intérêt à se placer à l’abri de toute critique : dire qu’elle se tient dans une relation personnelle de l’humain au sacré, n’est-ce pas l’exempter d’avoir à rendre compte du fanatisme religieux et de la quantité invraisemblable de crimes commis en son nom ? »

28/11/17
La parole comme prise de pouvoir
Céline Acker*

 


II. La parole comme prise de pouvoir

La parole éclaire, libère, permet de quitter l’immédiateté du sensible pour atteindre la permanence de la vérité grâce à un dire capable de saisir le principe des choses. Nous ne sommes plus alors condamnés à la perception ou à la description d’un monde matériel et sensible dans lequel nous nous trouvons. La parole nous ouvre un espace conceptuel et symbolique ou pour le dire autrement un monde de la pensée souvent défini comme un monde propre aux hommes. Pourtant cette même activité de parole est aussi le lieu par excellence où se joue entre les hommes une lutte pour un pouvoir non plus de libération ou d’intelligibilité mais de domination non seulement du monde mais aussi des autres. L’enjeu de ces séances sera de penser l’acte de parole dans cette ambiguïté même : à la fois comme création et comme violence. Critiquer la parole, c’est peut-être faire surgir de ses limites-mêmes un autre parler plus humble et plus fragile, que l’on pourrait appeler parole démocratique. En dernière instance, ce sera précisément ce parler démocratique qu’il nous faudra tenter de définir.

*Céline Acker

Ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Victor-Hugo (Marseille). Elle intervient également en classes préparatoires au lycée Thiers (Marseille).

21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

I. Le pouvoir éclairant de la parole

La parole éclaire, libère, permet de quitter l’immédiateté du sensible pour atteindre la permanence de la vérité grâce à un dire capable de saisir le principe des choses. Nous ne sommes plus alors condamnés à la perception ou à la description d’un monde matériel et sensible dans lequel nous nous trouvons. La parole nous ouvre un espace conceptuel et symbolique ou pour le dire autrement un monde de la pensée souvent défini comme un monde propre aux hommes. Pourtant cette même activité de parole est aussi le lieu par excellence où se joue entre les hommes une lutte pour un pouvoir non plus de libération ou d’intelligibilité mais de domination non seulement du monde mais aussi des autres. L’enjeu de ces séances sera de penser l’acte de parole dans cette ambiguïté même : à la fois comme création et comme violence. Critiquer la parole, c’est peut-être faire surgir de ses limites-mêmes un autre parler plus humble et plus fragile, que l’on pourrait appeler parole démocratique. En dernière instance, ce sera précisément ce parler démocratique qu’il nous faudra tenter de définir.

*Céline Acker Continuer la lecture de 21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

14/11/17
Analyse philosophique du concept de divin de l’antiquité au XXième siècle
Anaïs Simon*

Anaïs Simon*

Analyse philosophique du concept de divin de l’antiquité au XXième siècle – 2/2

« Le propre de la rationalité philosophique est de proposer des hypothèses cosmologiques à la place des mythes cosmogoniques. Ainsi les dieux d’Hésiode sont-ils relégués hors de notre monde par Épicure et Lucrèce. Le Dieu de Descartes est infiniment puissant, créateur de toutes vérités, au point qu’il pourrait vouloir le mal.
Spinoza conçoit Dieu comme Nature, cause de soi et de tout l’univers, mais sans que cela ne participe d’aucune intention créatrice. Les dieux des philosophes n’ont rien de catholiques… »

*Anaïs Simon est titulaire d’un doctorat de philosophie, professeure au Lycée Saint-Exupéry à Marseille où elle prépare les élèves aux épreuves du baccalauréat en philosophie en les initiant à l’examen critique et argumenté de problèmes métaphysiques, politiques, moraux et épistémologiques.

27/11/17
Que signifie changer le monde ?
Alain Badiou

 

Une semaine de rencontres avec Alain Badiou

« Que signifie changer le monde ? »

Du 24 novembre au 2 décembre 2017
Martigues / Marseille / Aubagne / Port-de-Bouc / Apt

QUI EST ALAIN BADIOU ?
Né à Rabat, au Maroc, le 17 janvier 1937, Alain Badiou est un philosophe de renommée internationale, l’un des plus traduits dans le monde. Il est le fondateur et le président du Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine et professeur émérite de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure. Il a donné son dernier séminaire au Théâtre de la Commune à Aubervilliers, le 16 janvier 2017.
Il est également romancier et auteur dramatique.

Auteur d’une oeuvre vaste, dont l’axe central, commencé avec L’Être et l’Événement, se conclura prochainement par la publication de L’immanence des vérités, il est également connu pour sa défense des travailleurs étrangers en situation irrégulière et de L’hypothèse communiste.
De L’Eloge de l’amour (entretiens, avec Nicolas Truong), jusqu’à La vraie vie, A la recherche du réel perdu ou Un parcours grec et Que signifie changer le monde ?, en passant par Cinéma et Que pense le poème ?, Alain Badiou offre à son temps un regard incisif et généreux qui ne laisse pas indifférents ceux qui le rencontrent.

UN CYCLE DE CONFERENCES DANS LA REGION
Une opportunité exceptionnelle d’accueillir Alain Badiou dans des lieux qui n’ont, pour plusieurs d’entre eux, pas l’habitude de recevoir des intellectuels d’une telle renommée.
Un cycle qui permet de traiter et croiser des sujets très différents en fonction des caractéristiques des lieux et des publics attendus.
Une attention particulière est portée à la jeunesse, grâce à plusieurs interventions mobilisant des lycéens.
L’occasion de pouvoir rencontrer un intellectuel de grande envergure, d’aborder son oeuvre philosophique et de discuter avec lui de sujets divers : sujets de société, poésie, cinéma, politique, l’Europe et la Grèce…

Publics : lycéens, adhérents et publics des structures, étudiants, passionnés ou curieux de philosophie, de poésie, de cinéma, de politique…

PARTENAIRES DE L’OPERATION
Ce cycle a été imaginé et organisé par Alt(r)a voce, Image de ville et Pensons-le-matin (Marseille), la Maison des jeunes et de la culture de Martigues, la médiathèque Boris Vian et le cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc, le Repaire et l’Université populaire d’Aubagne, le Vélo théâtre d’Apt.
Se sont associés au projet la Villa Méditerranée, le Parvis des Arts, la compagnie Hangar palace, l’Ecole de la cause freudienne, et les librairies L’odeur du temps (Marseille) et L’alinéa (Martigues).
Ces partenaires, qui pour certains n’avaient jamais travaillé ensemble, se sont réunis pour accueillir Alain Badiou et construire un cycle cohérent de conférences et de rencontres.

Le programme complet est ici

07/11/17
Significations de la divinité
Bernard Lamizet*

 

Bernard LAMIZET

(Professeur émérite, Institut d’Études Politiques de Lyon)

SIGNIFICATIONS DE LA DIVINITÉ

Il est important de penser les significations de la divinité et du fait religieux, car elles nous permettent de mieux penser notre histoire en l’inscrivant dans ce que l’historien Fernand Braudel appelle le temps long. Or, pour penser le temps long, il est nécessaire d’ancrer notre réflexion sur l’histoire et sur ses significations dans une articulation avec les logiques culturelles et politiques de l’Antiquité. En effet, notre langue et notre culture s’inscrivent dans une histoire longue qui fonde leur signification sur une forme de continuité symbolique avec les cultures de l’Antiquité dont elles sont issues. C’est ainsi, en particulier, que l’on peut situer le grec theos, le latin deus, et le français dieu dans la même étymologie, celle du grec Zeus et du latin Jus, de Jupiter : cette étymologie désigne la lumière du soleil que l’on peut observer dans le ciel, ce qui revêt deux significations : d’abord, elle renvoie à l’universalité et à l’inaccessibilité du ciel, qui explique que ce soit dans le ciel que se sont toujours situées les figures de la divinité ; ensuite, elle renvoie à la lumière et, en particulier, à la lumière de l’éclair et à son caractère insoutenable : on ne peut regarder l’éclair, de la même manière que l’on ne peut regarder la divinité qui se situe, ainsi, hors de la spécularité. Continuer la lecture de 07/11/17
Significations de la divinité
Bernard Lamizet*