La métropolisation serait-elle l’horizon indépassable du développement territorial ? L’urbanisation du monde qui a franchi le seuil des 50 % en 2007 devrait atteindre 66 % en 2050. Parallèlement le poids économique des grandes villes devrait encore se renforcer. En 2007, on estimait que les 600 plus grandes agglomérations du monde, toutes de plus d’un million d’habitants, fournissaient 38 % du PIB mondial. Et cette polarisation de la richesse dans les très grandes villes devrait encore s’accélérer (notamment dans les pays du Sud) pour atteindre 60 % dès 2030.
Cette croissance va de pair avec de profonds déséquilibres sociaux et environnementaux à l’intérieur et à l’extérieur des métropoles. En même dans que la richesse s’accroit pour les groupes détenteurs de patrimoine, la précarité de revenu et d’emploi s’accroit pour le plus grand nombre. Parallèlement, les pollutions, le recul de la biodiversité, les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre sur ces territoires atteignent des records (70 % d’entre elles proviendraient directement ou indirectement des métropoles).
Dans ces conditions, les quêtes d’alternatives aux formes actuelles de la métropolisation se multiplient. Depuis quelques décennies, la perspective d’une « alter métropolisation », davantage soucieuse d’équité entre territoires et groupe sociaux, apparait en filigrane dans certaines politiques publiques. D’autres approches voient dans les solutions technologiques la possibilité de promouvoir des villes plus durables et intelligentes (smart cities). En pratique, un grand empirisme politique domine dans les tentatives de réforme du modèle métropolitain. Il convient d’en saisir les avancées et les limites à travers quelques cas concrets.
Continuer la lecture de 15/03/21Prévision de croissance de la population mondiale de 2000 à 2100 (en milliards d’habitants)
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La métropolisation, un horizon indépassable ?
André Donzel – Sociologie