Depuis une bonne dizaine d’années, la littérature scientifique française remet sur le devant de la scène une question abordée dès les années 1970 : les rues de nos villes ne sont plus investies par les enfants. Leur présence dans nos villes semblent se faire rare. Comment en est-on arrivés à cette situation ? Esquisser une histoire des aires de jeux, nous permettra d’évoquer les multiples facteurs qui ont dissuadé les enfants d’aller jouer dehors ainsi que d’expliquer comment les aménagements des espaces destinés aux enfants agissent sur leurs corps et manière de se mouvoir. Nous réfléchirons également à ce que les enfants font aux espaces et quelle place ont leur accorde dans nos milieux toujours plus urbains. Depuis la Convention internationale des Droits de l’Enfant de 1989, il est reconnu que les jeunes sont des citoyens non pas en devenir mais de plein droit au même titre que les adultes, or, ils et elles ne sont encore que très rarement consulté·e·s lorsque des décisions importantes sont prises qui transforment leur quotidien.
Nadja Monnet est anthropologue, maître de conférences en sciences humaines et sociales à l’École Nationale Supérieure d’architecture de Marseille, chercheuse au Laboratoire Architecture/Anthropologie (LAA, LAVUE UMR 7218 du CNRS). Elle réfléchit à la place faites aux jeunesses urbaines. Elle est autrice du livre B comme balançoire (Ed. Boa, 2023) et initiatrice du programme interdisciplinaire Prendre place: enfances, adolescences et transformations urbaines en Europe méridionale et Méditerranée [https://jeunurbaines.hypotheses.org/ ]
PHILO/ÉCO / SOCIO/HISTOIRE LANGAGE / SCIENCES sur la Canebière et au Prado