Des formes multiples de citoyenneté et de contestation ont façonné l’espace public indien, de la période coloniale à l’époque contemporaine. À partir d’une perspective sociohistorique, l’analyse met en évidence les tensions persistantes entre inclusion et exclusion dans la définition du sujet citoyen, les stratégies de mobilisation des groupes subalternes, ainsi que les transformations successives des modes d’intervention politique. Des luttes anticoloniales aux mouvements dalits, féministes, paysans et étudiants actuels, les dynamiques citoyennes apparaissent étroitement liées aux rapports de pouvoir, aux dispositifs juridiques et aux évolutions médiatiques. La démocratie indienne se donne ainsi à voir non pas comme un cadre figé, mais comme un champ en constante recomposition, traversé par des négociations, des résistances et des réinventions collectives, où les conflits eux-mêmes participent à redéfinir les contours du commun.
Arundhati Virmani est historienne ; elle enseigne à l’EHESS Marseille. Ses travaux portent sur l’Inde coloniale et contemporaine. Ils concernent en particulier la construction d’une culture démocratique, associant un examen des politiques publiques à l’analyse des transformations des pratiques sociales et culturelles.
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