Archives de catégorie : Langage

Adrien Meguerditchian

 

Adrien Meguerditchian étudie les systèmes de communication de nos cousins les primates dans une approche comparative avec l’espèce humaine. Biologiste de formation, il a réalisé ses premières observations de groupes de babouins sous la direction de Jacques Vauclair, professeur en psychologie à l’Université Aix-Marseille. Sa thèse en poche fin 2009, une bourse Fyssen lui permet de poursuivre ses travaux en postdoc sur la piste des chimpanzés sauvages au Sénégal, grâce à l’anthropologue américaine Jill Pruetz. Il travaille aussi à Atlanta aux Etats-Unis dans le laboratoire du primatologue William D. Hopkins pour étudier la communication des chimpanzés et ses liens avec les structures cérébrales à partir d’images cérébrales IRM. Fin 2012, un financement lui permet de monter son groupe de recherche et d’intégrer le Laboratoire de Psychologie Cognitive à Marseille au sein de l’équipe « Cognition comparée » dirigée par Joël Fagot, d’abord sous contrat puis en tant que chargé de recherche CNRS en 2014.

03/04/18
Le langage politique
Les nouvelles expressions politiques – Virginie Tisserant – Sociologie

Le Langage politique

L’évolution du système des partis politiques en Europe au XXIème siècle :  » Les nouvelles expressions politiques  »

Comment décider au mieux de l’organisation et administration de la société de demain ? Comment diffuser et mobiliser en nombre pour agir au-delà des partis dits traditionnels qui semblent obsolètes ? La théorie des clivages (droite/gauche etc…) peut-elle être dépassée de manière effective au-delà du simple positionnement dans les discours ? Depuis plusieurs années, le slogan « faire de la politique autrement » apparaît comme le nouveau leitmotiv des mouvements, organisations qui se réclament de l’avant-garde politique, qui entrent pourtant en compétition, dans un rapport de forces, pour l’obtention du pouvoir ou pour l’infléchir. La désaffection pour les partis traditionnels entraîne non seulement la recomposition du système partisan mais également une profonde réflexion sur les nouvelles formes de mobilisation et d’expression politiques en vigueur. Comment définir la reconfiguration du système politique ? Peut-on agir hors du cadre institutionnel ? Quels sont en sont les moyens et limites ? La conférence abordera les nouvelles expressions démocratiques comme productions d’alternatives politiques qui optimisent l’éclatement et l’évolution du système politique. Notre propos est qu’il ne peut y avoir de transition démocratique sans reconfiguration du système partisan, reste à en appréhender les contours.

 

*Doctorante en Histoire : Les nouvelles expressions politiques dans l’espace méridional au XXIème siècle Laboratoire Telemme AMU-CNRS
Diplômée de Sciences Politiques, IEP Aix-en-Provence

27/03/18
Le langage politique
Virginie Tisserant – Sociologie

Le Langage politique

Le langage traduit à la fois qui nous sommes et ce vers quoi nous tendons : sa portée métaphysique projette trois dimensions : Moi, l’Autre et mon rapport au Monde.

Fonction de communication, il induit un rapport à l’Autre, il est symbole, projection, stratégie, art et manière comme la politique, qui est l’art et manière de gouverner. Le langage transcrit et la politique organise. Il revient alors de s’interroger sur son essence même dans l’espace du système politique. Des fonctions de la communication en temps de crise, à la légitimation du discours, en passant par sa représentation symbolique, le langage politique ne peut être détaché de la notion même d’idéologie et donc de la praxis. Quand le discours est cette manifestation concrète, reflet d’une idéologie, d’une utopie ou d’une classe sociale, l’expression langagière, dans le jeu politique et son espace, est métaphoriquement le sanctuaire et symbole d’une lutte de pouvoirs.

Le langage réinvente, projette et traduit les mutations de notre société dans une logique de conquête.

*Doctorante en Histoire : Les nouvelles expressions politiques dans l’espace méridional au XXIème siècle Laboratoire Telemme AMU-CNRS
Diplômée de Sciences Politiques, IEP Aix-en-Provence

A lire :
Propaganda 
Comment manipuler l'opinion en démocratie 
Edward BERNAYS 
https://reseauinternational.net/wp-content/uploads/docs/bernays-propaganda.pdf

19/12/17
Pensée et langage
Bernard Lamizet*

La pensée critique depuis le dix-huitième siècle et le discours de Kant

Bernard LAMIZET

Pensée et langage

Il ne peut y avoir de pensée sans langage. Au-delà de la dimension culturelle et anthropologique de cette question, sans doute est-ce, d’ailleurs, là que s’inscrit la différence fondamentale entre les hommes et les animaux, la rupture qui institue l’identité humaine. C’est la raison pour laquelle il importe de réfléchir à la question de l’articulation entre pensée et langage.

Une dialectique entre pensée et langage

Sans doute est-il vain de chercher à savoir si c’est par le langage que la pensée peut s’engager ou s’il est nécessaire de penser pour parler : langage et pensée constituent les deux faces d’une même pratique sociale. C’est dans le langage que la pensée se met en œuvre et c’est sur la pensée que se fonde la signification du langage.

La signification

La signification, articulation entre le signifiant – manifestation formelle du langage et de la signification – et le signifié – interprétation du signifiant au cours des pratiques de la communication et de l’échange symbolique, représente la mise en œuvre de la relation entre pensée et langage.

La représentation

C’est la représentation qui constitue l’articulation entre pensée et langage en lui donnant la consistance d’un signe, qu’il s’agisse d’un signe de la langue ou d’un signe situé dans d’autres modes de représentation : image, musique, son, arts plastiques.

Pensée, langage, culture

Le langage et la pensée s’inscrivent dans des cultures, dans des médiations symboliques de la communication et de la représentation. Cela implique que pensée et langage soient toujours situés dans des systèmes sociaux, c’est-à-dire dans des systèmes politiques d’appartenance et de sociabilité. C’est pourquoi on sait, en particulier depuis Aristote qui l’a formulé le premier, que l’homme est un zôon politikon, un être vivant politique.

Pensée, langage, psychisme

Si pensée et langage sont les deux instances de la pratique symbolique du sujet, ils sont, l’un et l’autre, articulés à son psychisme : en donnant à la pensée la dimension symbolique d’une représentation, le langage exprime aussi le psychisme du sujet qui parle. On ne peut séparer la dimension intellectuelle et culturelle du langage de sa dimension psychique, qui exprime le désir qui fonde l’identité du sujet.

Impensé, indicible, refoulement, censure

Comme tout système culturel et politique, ce qui institue le langage et la pensée, c’est leur limite, qui se manifeste sous la forme de la censure, dans deux dimensions, une dimension singulière qui prend la forme du refoulement, forme psychique de l’interdit, et une dimension collective qui prend la forme de la censure, limite imposée à la représentation par la culture et par la loi.

*Bernard Lamizet est professeur émérite de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon.

Bibliographie – Pensée et langage

AUSTIN (J.L.) (1970), Quand dire, c’est faire, tr. par G. Lane, Paris, Seuil, 187 p., ind. (Coll. « L’ordre philosophique »).BARTHES (Roland) (1957), Mythologies, rééd. Paris, Seuil, 1970, 247 p. (Coll. « Points »)

CAUNE (Jean) (1997), Esthétique de la communication, Paris, P.U.F., 128 p., bibl. (Coll. « Que sais-je ? »).

CHARAUDEAU (Patrick) et al. (2005), Le discours politique, Paris, Vuibert, 256 p.

DIDIER-WEILL (Alain) (1995) Les trois temps de la loi, Paris, Seuil, 354 p. (Coll. « La couleur des idées »)

FLICHY (Patrice), Une histoire de la communication moderne. Espace public et vie privée, Paris, La Découverte, 1991,289 p. , bibl., ind. (Coll. « La Découverte/Poche »).

FOUCAULT (Michel) (1966), les mots et les choses, Paris, Gallimard, 400 p. (« Bibliothèque des sciences humaines »).

FREUD (Sigmund) (2005), Cinq psychanalyses (1905-1918), tr. fr. par Marie Bonaparte et Rudolph M. Loewenstein (1954), Paris, P.U.F., 422 p. (« Bibliothèque de Psychanalyse »)

HABERMAS (Jürgen) (1978), L’espace public, tr. fr. de M. B. de Launay, Paris, Payot, 260 p., n., ind. bibl. (Coll. « Critique de la Politique »)

HOGGART (1970), La culture du pauvre, tr. fr. de F. et J.-C. Garcias et de J. C. Passeron, Paris, Éd. de Minuit, 401 p., bibl., ind. (Coll. « Le sens commun »)

LACAN (Jacques) (1949), Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je, telle qu’elle nous est révélée dans l’expérience psychanalytique, in LACAN (1966), p. 93-100.

LACAN (Jacques) (1966), Écrits, Paris, Seuil, 924 p., bibl., ind. (Coll. « Le champ freudien »).

LACAN (Jacques) (1974), Télévision, Paris, Seuil, 74 p. (Coll. « Le champ freudien »).

LAMIZET (Bernard) (1992), Les lieux de la communication, Liège, Mardaga, 331 p., bibl., ind. (Coll. « Philosophie et langage »).

LAMIZET (Bernard) (1999) La médiation culturelle, Paris, L’Harmattan, 447 p., bibl. (Coll. « Communication et civilisation »)

LAMIZET (Bernard) (2011), Le langage politique, Paris, Ellipses, 255 p., bibl.

LAMIZET (Bernard) (2016), Communication et médiation, Sarrbrücken, Éditions Universitaires Européennes, 326 p., bibl..

LAPLANTINE (François) (1999), Je, nous et les autres, Paris, Le Pommier/Fayard, 148 p., bibl. (Coll. « Manifestes »)

LÉVI-STRAUSS (Claude) (2008), Œuvres, Paris, Gallimard, 2063 p., bibl., n. (Bibliothèque de la Pléiade).

MATTELART (Armand) (1986), Penser les médias, Paris, La Découverte, 263 p. (Coll. « Textes à l’appui »).

MILNER (Jean-Claude) (1978), L’Amour de la langue, Paris, Seuil, 137 p. (Coll. « Le champ freudien »)

ROUSSEAU (Jean-Jacques) (1966), Le Contrat social (1762), in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, t. 3, 1965 p. p. 347-470. (Bibliothèque de la Pléiade),

SAUSSURE (ferdinand de) (1973), Cours de Linguistique générale (1972), Éd. publiée par C. Bally et A. Sèchehaye, avec la collab. de A. Riedlinger, éd. critique préparée par T. de Mauro, Paris, Payot, 510 p., bibl, ind.

SCHREBER (Daniel Paul) (1975), Mémoires d’un névropathe (1903), tr. fr. par P. Duquenne et N. Sels, Paris, Seuil, 389 p. (Coll. « Le champ freudien »).

12/12/17
Pensée et langage
Bernard Lamizet*

Œdipe, l’inconscient, la loi et le langage

Pensée, langage, culture

Bernard LAMIZET

Pensée et langage

Il ne peut y avoir de pensée sans langage. Au-delà de la dimension culturelle et anthropologique de cette question, sans doute est-ce, d’ailleurs, là que s’inscrit la différence fondamentale entre les hommes et les animaux, la rupture qui institue l’identité humaine. C’est la raison pour laquelle il importe de réfléchir à la question de l’articulation entre pensée et langage.

Une dialectique entre pensée et langage

Sans doute est-il vain de chercher à savoir si c’est par le langage que la pensée peut s’engager ou s’il est nécessaire de penser pour parler : langage et pensée constituent les deux faces d’une même pratique sociale. C’est dans le langage que la pensée se met en œuvre et c’est sur la pensée que se fonde la signification du langage…

Continuer la lecture de 12/12/17
Pensée et langage
Bernard Lamizet*

05/12/17
Pensée et langage
Bernard Lamizet*

Langage et communication

Il ne peut y avoir de pensée sans langage. Au-delà de la dimension culturelle et anthropologique de cette question, sans doute est-ce, d’ailleurs, là que s’inscrit la différence fondamentale entre les hommes et les animaux, la rupture qui institue l’identité humaine. C’est la raison pour laquelle il importe de réfléchir à la question de l’articulation entre pensée et langage.

*Bernard Lamizet est professeur émérite de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon. Continuer la lecture de 05/12/17
Pensée et langage
Bernard Lamizet*

Joana REVIS

Joana REVIS est
Maîtresse de conférence – Faculté de Médecine – Aix Marseille Université
Chercheur en linguistique – Laboratoire Parole et Langage
Orthophoniste
Vocologiste
Directrice pédagogique du centre de formation en orthophonie de Marseille
Présidente de l’afrop (association de formation et de recherche en orthophonie phoniatrie)
Relecteur expert pour la revue internationale “journal of voice“

MédericGasquet-Cyrus

Maître de conférences au Département des Sciences du Langage (Aix-Marseille Université) et chercheur au Laboratoire Parole et Langage (UMR 7309 CNRS).

Ses enseignements et ses recherches, principalement dans le domaine de la sociolinguistique, portent sur les relations entre langage et pouvoir, la sociolinguistique urbaine, la diversité linguistique, les variétés régionales et les accents, notamment la discrimination à l’accent.

Il produit l’émission : « Dites le en Marseillais » tous les matins sur France Bleu Provence

Spécialiste du parler marseillais il est l’auteur de plusieurs livres :

Pour la Sociolinguistique

Le poids des langues

Langage et Société

Le Marseillais pour les Nuls

Le Marseillais de Poche ; Guide de conversation

Paroles et musiques à Marseille : Les voix d’une ville

Marseille en V.O. – Livre + CD

Soupe d’esques

La sociolinguistique est une discipline des sciences du langage qui interroge les relations entre langage et société. Cette introduction à la sociolinguistique s’appuiera sur le cas du « parler marseillais », qui nous permettra de voir dans quelle mesure le langage peut être un révélateur qui nous aide à mieux comprendre les dynamiques et les tensions entre les groupes sociaux, et plus globalement le fonctionnement de la société.

Ann Coady

Professeur, Faculté des sciences , Aix-Marseille Université

Langue et genre

A terminé son doctorat à Sheffield Hallam University en 2018 et enseigne actuellement à Aix-Marseille Université.

Ses recherches portent sur le genre et la langue, plus spécifiquement la réforme linguistique féministe en anglais et en français, les discours et les idéologies utilisées dans les débats sur le langage sexiste dans les médias.

Sandrine Eschenauer

Maîtresse de Conférences

Sciences du Langage, Didactique des langues et du plurilinguisme
Responsable Adjointe à la Mention 2 Master MEEF – Site d’Aix-en-Provence
Co-responsable de l’axe éducation de l’Institut de Créativité et d’Innovation d’Aix-Marseille Université (InCIAM)

Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE)

Laboratoire Parole et Langage UMR 7309 (CNRS et AMU)


Alain Ghio

Ingénieur en instrumentation au Laboratoire parole et langage, Aix-en-Provence

Médaille de cristal du CNRS 2013

Laboratoire parole et langage (LPL) CNRS/Aix Marseille Université
Institut des sciences humaines et sociales Aix-en-Provence

Doctorat en Sciences - Spécialité : traitement du signal 
D.E.A. de phonétique expérimentale, fonctionnelle et appliquée 
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Physique de Marseille (École Centrale Marseille)

Grâce à sa triple compétence de physicien, informaticien et phonéticien, Alain Ghio a produit des travaux de grande qualité dans le domaine de l’analyse et du traitement du signal de parole. Il a participé à de nombreuses publications, parfois comme premier auteur. Il a été responsable scientifique, pour le laboratoire, d’un projet financé par l’ANR. Impliqué dans la conception et la diffusion d’instruments et de logiciels, il est à l’origine d’une start-up dont les réalisations sont internationalement reconnues. Il est également actif sur le front de la formation en encadrant de jeunes ingénieurs.