L’accueil des gens du voyage, entre discriminations spatiales et environnementales
Depuis des décennies la question de l’accueil des « gens du voyage » est au centre de crispations politiques et d’expressions racistes aux multiples visages. William Acker s’est penché sur une des manifestations géographiques de ce rejet : la localisation des aires d’accueil. Ces espaces dédiés et obligatoires, tant pour les gens du voyage que pour les communes de plus de 5000 habitants, font l’objet de localisations bien spécifiques entre relégations urbaines et nuisances environnementales. Pour l’auteur, ce travail d’inventaire est avant tout une documentation du « racisme visible par satellite » et répond à l’adage tant entendu parmi ses proches : si tu ne trouves pas l’aire, cherche la déchetterie.
William Acker est juriste et issu des communautés dites des « gens du voyage ».
Depuis 2019, il mène et participe à plusieurs projets de recherche en lien avec les politiques publiques d’accueil des gens du voyage, la lutte contre l’antitsiganisme (la voix des Rroms et ERGO Network) et la documentation des pratiques professionnelles des femmes d’origine romani (Mucem).