Galeries

05/06/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
EST-ON LIBRE DE CROIRE CE QUE L’ON VEUT ?
Denis CAROTI – Philosophie

Pouvez-vous décider de croire ce que vous voulez ? Par exemple de croire que le soleil est une planète, que les trains volent ou que les chats aboient ? Sans doute pas, car il faut sans doute faire la différence entre croire et vouloir croire, mais également entre bonnes et mauvaises raisons de croire. Mais comment faire le tri dans ces raisons qui nous poussent à croire ? Ne sommes-nous pas sensibles à certaines formes de manipulation ou de biais qui nous amènent à croire de manière erronée ? Pouvons-nous être encore responsable de ce que l’on croit si l’on est manipulé, trompé ou juste incapable de discerner le vrai du faux ? A quel niveau se situe donc notre liberté de croire ou pas ? Dans cette conférence, on tentera de répondre à ces questions et de faire le lien entre croyance, liberté et cette pensée critique censée nous permettre de nous conduire vers l’autonomie intellectuelle.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.

20/05/23 – BMVR L’ALCAZAR – 58 cours Belsunce
LA FRATERNITÉ SELON LÉVINAS
Yves Pillant – Philosophie

La fraternité selon Lévinas ou l’impossibilité d’exclure
Pourquoi parle-t-on aussi rarement de la fraternité alors que l’article premier des Droits de l’Homme l’affirme : « Tous les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Sommes-nous en panne ? Serait-elle une valeur parmi d’autres ? Ou peut-être reste-t-elle réfractaire à toute explication ou justification ? Mais alors, de quoi s’agit-il ?
Pour Levinas la fraternité n’est pas thématisable ; elle n’opère qu’à la vivre. C’est donc un chemin qui ne peut trouver aucune assurance conceptuelle ; il reste juste à l’emprunter puisque ça n’est qu’à relationner que cette fraternité atteint ce qui nous fait et construit notre sensibilité de l’autre.

Yves PILLANT
Docteur en Philosophie
École doctorale : Cognition, Langage, Éducation
Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie.
Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ?
Responsable du laboratoire de recherche en travail social
IMFRIS (Institut Méditerranéen de Formation, Recherche et Intervention Sociale)

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15/05/23 –Maison des Architectes – 130 av. du Prado LE DÉFI ÉCOLOGIQUE ET SOCIAL FACE AU CAPITALISME MONDIALISÉ
Bernard TABUTEAU – Économie

Le défi écologique et social face au capitalisme mondialisé

Une transition écologique, sociale, industrielle est à l’ordre du jour de la période historique présente. Elle vient se heurter au capitalisme actionnarial mondialisé, système qui s’est développé et consolidé à la faveur de la révolution néo-libérale des années 1980 et d’une démission des États.
Nous essaierons de décrire de la manière la plus précise les éléments constitutifs de cette opposition. Si la liberté du marché l’a emporté ces dernières décennies l’analyse historique nous enseigne que seul le retour du politique peut permettre un dépassement du capitalisme actionnarial mondialisé et, ce faisant, le traitement des défis écologiques, sociaux et industriels.

Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

06/05/23 – Faculté de droit et de science politique– 110 La Canebière
Quel avenir pour la presse ?
Rencontre avec les prix Albert-Londres – Journalisme

Marseille est la seule ville au monde, dont 6 journalistes ont reçu le Prix Albert-Londres. C’est aussi la Place Albert-Londres, où depuis la terrasse d’un café face à la mer, on voit partir les bateaux pour toutes les destinations vers le sud.

Depuis sa création, l’Université Populaire de Marseille-Métropole s’applique à montrer les domaines d’excellence de Marseille, à promouvoir ses enseignants et ses laboratoires de recherche.
Albert Londres avait décrit Marseille comme “la porte de l’Orient“, où, depuis la terrasse d’un café, on pouvait voir défiler le monde entier.
Marseille c’est aussi un carrefour de l’information, la seule ville à avoir 6 journalistes distingués par le Prix Albert Londres.

Un après-midi avec les prix Albert-Londres de Marseille

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À l’initiative de l’Université Populaire Marseille-Métropole et en partenariat avec la Mairie des 1er et 7ème arrondissements, une table ronde est organisée le samedi 6 mai 2023 et réunit pour la première fois, les 6 journalistes marseillais distingués par le Prix Albert Londres :

1974 – FRANÇOIS MISSEN – LE PROVENÇAL : “La guerre en Irlande du Nord“
2010 – JEAN-ROBERT VIALLET : “LA MISE À MORT DU TRAVAIL“
2012 – ALICE ODIOT avec Audrey GALLET : “ZAMBIE, À QUI PROFITE LE CUIVRE ?“
2014 – PHILIPPE PUJOL LA MARSEILLAISE : “QUARTIERS SHIT“
2016 – SOPHIE NIVELLE-CARDINALE – Etienne HUVER : “DISPARUS, GUERRE INVISIBLE DE SYRIE“
2019 – MARLÈNE RABAUD : “CONGO LUCHA, LUTTE POUR LE CHANGEMENT“

Table-ronde et présentations

Cette table-ronde sera animée par Louise GAL et Clothilde JUPON, étudiantes à l’ EJCAM (École de Journalisme et de communication d’Aix-Marseille).
Elle permettra d’évoquer la presse marseillaise au travers de l’histoire du Petit Marseillais, d’expliquer le métier de journaliste d’hier, d’aujourd’hui et de demain, du journalisme documentaire, au travers d’expériences individuelles et de projections vidéos.

Problématiques, débats et discussions

Seront aussi abordés la liberté de la presse, les nouvelles formes de journalisme, le journalisme de solution, le reportage et l’immédiateté de l’information imposée par les chaines en continu et les réseaux sociaux, l’utilisation des nouvelles technologies (Intelligence artificielle, ChatGPT…)

En présence de :
• Hervé BRUSINI, président du Prix Albert Londres ;
• Pauline AMIEL, directrice de l’EJCAM ;
• Sophie CAMARD, Maire des 1&7 ;
• et Benoit PAYAN, Maire de Marseille.

Accès

Le samedi 6 mai 2023 à 14 heures
Faculté de droit et de science politique

110 La Canebière 13001 Marseille
Métro 1 – arrêt Les Réformés / Métro 2 – arrêt Noailles
Tramway 2 – arrêt Canebière Capucins

Presse

Retrouvez l’affiche et le dossier de presse de cette rencontre téléchargeables.

Albert Londres

Albert Londres, né le 1er novembre 1884 à Vichy « monte » à Paris, en 1906 et commence sa carrière de journaliste au Matin.

En 1914, réformé, il se rend à Reims, pendant le bombardement de la ville, comme correspondant de guerre, et dénonce dans son journal ses démêlés avec la censure militaire.
Il entre ensuite au Petit Journal, dans lequel il va publier de nombreux reportages avant de rejoindre Excelsior, qui l’envoie en URSS.
En 1922, il se rend au Japon et en Chine et en ramène une série d’articles qui connaîtra un grand succès.
En 1923, il entreprend une enquête sensible sur le bagne de Cayenne, qui, publiée dans le Petit Parisien, aura un tel retentissement qu’elle aboutira à la fermeture du pénitencier de Saint-Laurent-du-Maroni. Soumises elles aussi au travail forcé, les prostituées françaises d’Argentine sont pour Albert Londres l’occasion d’un reportage dans le « milieu ». Après le bagne civil de Cayenne, le journaliste va régler son compte au bagne militaire, dont il dénonce une fois encore avec véhémence les abus ; après une longue polémique avec les autorités, tous les pénitenciers militaires sont abolis.

C’est l’impossibilité d’entrer dans La Mecque, où il comptait réaliser un « scoop », qui conduit le grand reporter sur les bords de la mer Rouge, où il passe quelques jours sur un boutre avec les plongeurs miséreux qui risquent leur vie pour ramener les très recherchées huîtres perlières.
En 1926, il décide de s’intéresser de plus près à Marseille, d’où il est souvent parti pour ses lointains reportages. On peut être grand reporter et s’intéresser aux événements nationaux, et c’est ainsi qu’Albert Londres « couvre » le Tour de France 1928.
En 1929, au moment où l’antisémitisme gagne partout du terrain, il enquête en Israël et dans toute l’Europe centrale sur le devenir du peuple élu (Le Juif errant est arrivé). Puis, dans les Balkans, il tente de comprendre ce qui pousse les nationalistes macédoniens au terrorisme.
C’est le 16 mai 1932, en rentrant de Shanghai, où il était allé enquêter sur les « triades » chinoises, l’opium et les réseaux de trafiquants, et d’où, avait-il câblé, « il ramenait de la dynamite », qu’Albert Londres trouva la
mort dans l’incendie du paquebot Georges-Philippar, en mer Rouge.

Le Prix ALBERT-LONDRES

À la mort d’Albert Londres, le 16 mai 1932 lors du naufrage du paquebot Georges Philippar, sa fille, Florise Martinet-Londres et trois journalistes de terrain, compagnons d’Albert Londres, décident de créer un prix à sa mémoire.

À partir de 1933, le prix Albert-Londres couronnera chaque année, un ou une jeune journaliste francophone de moins de quarante ans “Le prix Albert-Londres“, créé en 1932 et décerné pour la première fois en 1933, couronne chaque année les meilleurs « grands reporters » francophones. Récompense d’excellence dans le domaine du journalisme, il est considéré parmi les plus prestigieux du monde. Il est souvent considéré comme l’équivalent d’un « prix Nobel ».
Il est également régulièrement considéré comme une sorte de « prix Goncourt » du journalisme ou encore comparé au prix Pulitzer américain.
Il se décline en trois catégories :
– Prix de la presse écrite ;
– Prix audiovisuel ;
– Prix du livre.

Le prix Albert-Londres est géré par l’Association du prix Albert-Londres créée en 1959, composée des divers lauréats.

Depuis 1974, l’association du prix Albert-Londres est reconnue d’utilité publique. Depuis 1984, l’association est administrée par la société civile des auteurs multimedia (SCAM), société d’auteurs regroupant les auteurs d’oeuvres documentaires, les écrivains, les journalistes…

Présidée pendant 21 ans par Henri Amouroux, elle est ensuite présidée par Josette Alia à compter de mai 2006, puis par Annick Cojean à partir de 2011 et Hervé Brusini depuis 2021.
En 1985, sous l’influence de Henri de Turenne, par ailleurs réalisateur, un prix est créé pour le documentaire audiovisuel. En 2017, l’association institue également un prix Albert-Londres du livre.

Depuis 1974, l’association du prix Albert-Londres est reconnue d’utilité publique.

Depuis 1984, l’association est administrée par la société civile des auteurs multimedia (SCAM), société d’auteurs regroupant les auteurs d’œuvres documentaires, les écrivains, les journalistes…
Présidée pendant 21 ans par Henri Amouroux, elle est ensuite présidée par Josette Alia à compter de mai 2006, puis par Annick Cojean à partir de 2011 et Hervé Brusini depuis 2021. En 1985, sous l’influence de Henri de Turenne, par ailleurs réalisateur, un prix est créé pour le documentaire audiovisuel.

En 2017, l’association institue également un prix Albert-Londres du livre.

Contact

Jean Pierre BRUNDU
jpbrundu@free.fr
06 11 43 55 79

24/04/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
ÉCOLOGIE ET DÉMOCRATIE
Denis de Casabianca, Luisa Marques dos Santos, Benoît Baubry – Philosophie

On entend souvent ce nouveau lieu commun qui consiste à dire que l’urgence écologique est telle que seule une dictature pourrait y répondre, mais est-ce si certain ?
Les enjeux écologiques ne sont ils pas plutôt devenus les révélateurs incandescents d’un manque de démocratie réelle ?
Les événements qui se sont déroulés fin mars 2023, lors de la manifestation contre la construction d’une méga-bassine à Sainte Soline, d’une violence à laquelle nous n’étions pas habitués dans un État de droit nous interrogent forcément sur les conséquences politiques et sociales de la crise écologique.
Venez en débattre, car c’est par le débat que l’on pourra justement faire vivre démocratiquement cet enjeu qui touche à la survie de l’humanité. 

Conférenciers :
Benoît Baubry
Citoyen tiré au sort, membre de la convention citoyenne pour le climat
Denis de Casabianca
Luisa Marques dos Santos
Professeurs de philosophie
Membres du collectif Les Philosophes publics

17/04/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
Enseigner par le respect et la liberté d’expression
Coutouly-Chouabi-Jegenne-Debauche – Laïcité

Quatre pédagogues, enseignants et chef d’établissement, ayant participé à la rédaction de l’ouvrage:  Vivre libres! Enseigner par le respect et la liberté d’expression, viennent expliquer les pistes et les outils que l’on peut élaboré pour travailler la liberté en classe.

Le meurtre de Samuel Paty a été un traumatisme profond pour la communauté des enseignants. Etre tué parce que l'on fait cours pour défendre une des grandes valeurs de la République interroge toute notre société: Comment, après sa disparition atroce, parler à la jeunesse? Comment accueillir la parole des élèves ? Comment les enseignants doivent réagir quand l'émotion les submerge ? Comment réagir face à des adolescentes et adolescents, en évitant de leur opposer notre peur travestie en injonctions ?
Rodrigue Coutouly
Guillemette Legenne
Mehdi Chouabi
Véronique Debauche

03/04/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
Le journalisme de solutions
Pauline AMIEL – Sociologie

LE JOURNALISME DE SOLUTIONS . LA LIBERTÉ D'INFORMER ?

Les citoyens déplorent de plus en plus les mauvaises nouvelles rapportées par les journalistes, et expriment une défiance envers les médias. Pour répondre à ces attentes, des rédactions se lancent dans le journalisme de solutions, le « sojo ». Quelle est son histoire, quelles sont ses caractéristiques, quels sont les médias qui l’ont adopté et pourquoi ?

« Ne pas masquer les mauvaises nouvelles, mais redonner leur juste place aux informations enthousiastes, aux réussites, au développement de l’humanité », c’est ainsi que Pauline Amiel décrit le « sojo » : il a pour ambition de traiter une question de société en présentant les solutions potentielles pour la résoudre. Voilà un moyen de fédérer les journalistes autour de pratiques exigeantes, proches de l’investigation, et de tenter de regagner la confiance du lectorat.
Le sujet est traité sous l’angle opérationnel, orienté métier. Complété d’interviews des pionniers de la pratique, l’ouvrage propose une boîte à outils pour le journaliste de solutions : quels sujets aborder, où chercher ses sources, comment construire son article, son interview…
Pauline Amiel 
Maîtresse de conférences, Directrice de l'EJCAM

Pauline Amiel a travaillé pendant une dizaine d'années comme journaliste. D'abord Correspondante Locale de Presse puis en CDD à la Dépêche du Midi, elle a ensuite intégré deux rédactions de Var-Matin et Nice-Matin. Pigiste pendant trois ans, elle a collaboré avec plusieurs titres de presse nationale (Metronews), magazine (Femme Actuelle) mais aussi spécialisée (La Terre) ou régionale (Ressources). Ses reportages à l'étranger l'ont amené de Madagascar à la Bosnie-Herzégovine (Le Monde, Géo Ado, Femme Actuelle). 

Pauline Amiel est titulaire d'un doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, où elle a également enseigné à l'IUT.  En 2016, elle passe un semestre en séjour de recherches à l'université de Washington à Seattle (U.S.A.) durant lequel elle travaille avec Matthew Powers sur l'appropriation de concepts journalistiques et les modèles médiatiques internationaux en prenant l'exemple du journalisme de solutions. 

Ses recherches portent plus particulièrement sur l'économie de la presse locale, les nouveaux outils des journalistes en ligne et sur la sociologie des journalistes. 

Publications récentes : 
« Le journalisme de solutions »,  ‎ PU Grenoble (12 mars 2020)
Chapitre d'ouvrage : AMIEL P., 2017, Solutions journalism, a symptom of fundamental changes for French local journalists in Waschková Císařová, Lenka (ed.) 2017. Voice of the Locality: Local Media and Local Audience. Brno: Munipress.




Le journalisme de solutions

27/03/23 –Maison des Architectes – 130 av. du Prado
FIGURES DE L’ÉMANCIPATION
Augustin GIOVANNONI – Philosophie

Figures de l’émancipation

Introduire la notion d’émancipation s’avère utile pour aborder le combat politique, les solidarités, les inventions collectives et pour penser les ruptures historiques et les révolutions1, le rapport à soi et aux autres. On en retrouve la figure dans de nombreuses conceptualisations contemporaines : le devenir révolutionnaire (Gilles Deleuze), le soulèvement (Michel Foucault), l’insurrection (Miguel Abensour), la capacité collective (Jacques Rancière), le nom communiste (Alain Badiou), l’idée d’hégémonie (Gramsci, reprise notamment par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, les travaux post-coloniaux), l’émancipation identifiée au processus lui-même (Antonio Negri), se singulariser sur un mode politique, en se soustrayant aux identifications sociales pour laisser paraître qui je suis en ces circonstances-là (Etienne Tassin), etc. Il s’agit dans tous les cas, de sortir du malheur et de la mélancolie

1Jacques Rancière, Op. cit., p. 212.

Augustin GIOVANNONI : Agrégé et docteur en philosophie

BIBLIOGRAPHIE

Immanence et finitude chez Spinoza, Kimé, 1999.

Les épreuves de l’exil, Kimé, 2016.

Pour une politique hors-sol, sous la direction d’Augustin Giovannoni et Alexis Nouss, Kimé, 2017.

Les figures de l’homme trompé, PUF, 2011.

Figures de la duperie de soi, sous la direction d’Augustin Giovannoni, Kimé, 2001.

Désir et mélancolie, Art Fiction, 2002.

20/03/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
QUE NOUS DISENT NOS COUSINS LES PRIMATES ?
Adrien MEGUERDITCHIAN – Psychologie

Aux origines du langage et des préférences manuelles : que nous disent nos cousins les primates ?
Je m’intéresse aux propriétés des modes de communication de nos cousins les primates, et des signaux gestuels en particulier, et leurs liens avec certaines propriétés du langage humain. Je m’interroge notamment sur les implications du geste dans l’évolution du langage, de sa spécialisation hémisphérique cérébrale et de la prédominance des droitiers. Les primates utilisent leurs mains non seulement pour manipuler des objets mais aussi pour communiquer. Au cours des 15 dernières années, en utilisant à la fois une approche éthologique, développementale et non invasive d’imagerie cérébrale (IRM, fNIRS), nous avons mené des recherches sur la communication gestuelle, la manipulation d’objet et les préférences manuelles chez les primates non-humains. Nos travaux et les dernières études sur les comportements manuels et gestuels chez les singes adultes mais également chez les bébés en développement seront présentées ainsi que les données récentes en imagerie cérébrale IRM anatomique. Ces données en éthologie, psychologie comparée et neurosciences pourraient avoir des implications sur les origines gestuelles du langage mais également de la prédominance des droitiers dans l’espèce humaine.

Adrien Meguerditchian, Chercheur CNRS au laboratoire de Psychologie Cognitive de l’Université Aix-Marseille
Docteur en Psychologie, Primatologue
Chargé de cours en psychologie et éthologie au CNRS, à l’Université Aix-Marseille et à l’Université Paris 13.

Adrien Meguerditchian étudie les systèmes de communication de nos cousins les primates dans une approche comparative avec l’espèce humaine. Biologiste de formation, il a réalisé ses premières observations de groupes de babouins sous la direction de Jacques Vauclair, professeur en psychologie à l’Université Aix-Marseille. Sa thèse en poche fin 2009, une bourse Fyssen lui permet de poursuivre ses travaux en postdoc sur la piste des chimpanzés sauvages au Sénégal, grâce à l’anthropologue américaine Jill Pruetz. Il travaille aussi à Atlanta aux Etats-Unis dans le laboratoire du primatologue William D. Hopkins pour étudier la communication des chimpanzés et ses liens avec les structures cérébrales à partir d’images cérébrales IRM. Fin 2012, un financement lui permet de monter son groupe de recherche et d’intégrer le Laboratoire de Psychologie Cognitive à Marseille au sein de l’équipe « Cognition comparée » dirigée par Joël Fagot, d’abord sous contrat puis en tant que chargé de recherche CNRS en 2014. Il a depuis obtenu le prix Paoletti du CNRS en 2017 et la médaille de bronze du CNRS en 2021.

18/03/23 -> à 11 heures – Bibliothèque de l’Alcazar – 58 cours Belsunce
L’EMPLOI NON SALARIÉ EN FRANCE
Georges JOURDAM – Sociologie

Ouvrage centré sur l’emploi non salarié, se focalise sur six secteurs d’activité : le monde paysan, les artisans, les commerçants, les professions libérales, les gens de la mer et les artistes. L’entreprise y est par ailleurs traitée dans ses différentes dimensions, de la micro-entreprise à la multinationale. Un des chapitres s’attarde sur cinq facteurs qui peuvent faire bouger les lignes de l’encadrement du travail, qu’il soit salarié ou non : l’organisation du capitalisme et de son évolution, le chômage, la dette publique, la fonction publique et l’écologie. Pour être le plus exhaustif possible, sont évoqués quatre autres domaines : l’économie sociale et solidaire, les scops, le télétravail et les retraites.

Georges Jourdam est docteur en sociologie de l’université de Rouen et ancien chercheur associé du laboratoire Dysolab. Il a mené en parallèle une carrière universitaire et a occupé différentes fonctions dans le secteur du travail social. Il a soutenu une thèse et écrit des articles sur le thème du « travail virtuel ».

13/03/23 – Maison des Architectes 130 av. du Prado
Travail, liberté, utopie, au prisme de l’éducation
Mariagrazia CAIRO – Philosophie

Travail, liberté, utopie au prisme de l’éducation
Dans le domaine de l’éducation deux grandes polarités semblent se dégager : l’autonomie du sujet apprenant et la transmission d’une culture par un maître, un parent, une institution. Les relations pédagogiques qui s’en suivent s’organisent dans un rapport de travail et sur la base de normes et valeurs personnelles, professionnelles, sociétales. La liberté prend alors des formes différentes, voire opposées, entre exercice de son propre arbitre et assujettissement plus ou moins consenti. Ces tensions sont particulièrement visibles dans les expériences utopiques de l’histoire des sociétés occidentales. Dans quelles mesure ces héritages prônant à la fois la construction d’un sujet libre et la transmission d’une culture se retrouvent-ils aujourd’hui dans les espaces scolaires et éducatifs ? Quelles sont les marges de manœuvre des enseignants, des éducateurs et des apprenants dans des dispositifs plus au moins contraints ?
Mariagrazia Cairo est maître de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université, membre du centre Gilles Gaston Granger et de l’Institut supérieur du professorat et de l’éducation (INSPÉ).

06/03/23 – 130 av du Prado
Travail, liberté, citoyenneté au prisme du genre
Anne Marie DAUNE-RICHARD – Sociologie

Travail, liberté, citoyenneté au prisme du genre 

La liberté de l‘individu est au principe de la citoyenneté démocratique moderne. La liberté fonde l’individualité qui constitue le socle de la citoyenneté : pas de citoyenneté sans individualité. Et liberté et individualité s’adossent au travail. Mais en examinant les définitions et composantes de la liberté on voit qu’elles ne se conjuguent pas de la même façon au masculin et au féminin. Après avoir déplié les articulations entre liberté, travail, et citoyenneté on suivra leur évolution pour mettre au jour ce qui perdure aujourd’hui de cette conception sexuée héritée de la philosophie des Lumières et de la révolution française.

Anne Marie Daune-Richard
Sociologue, chercheure honoraire au CNRS, membre d’ArTLib

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27/02/23 – 130 av du Prado
LE MONDE PARTAGÉ
Céline ACKER, Charlotte CREAC’H et Monique PILLANT – Philosophie

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« Le monde partagé » peut sembler entendu. En effet, le monde est par définition ce qui est partagé aussi bien spatialement que temporellement. Nous partageons des territoires et des espaces, des villes et des campagnes. Nous héritons des œuvres du passé et nous en partagerons d’autres à venir : réalisations technique, politique, juridique mais aussi inquiétudes écologiques, éthiques etc.
Que partageons-nous du monde? Le monde partagé peut-il être pensé comme un gâteau où il s’agirait pour chaque être vivant de prendre sa part? Avoir part au monde, territorialement, culturellement, est-ce partager le même monde ? Ne doit-on penser au contraire le partage du monde comme une autre expérience, plus inaugurale : naître au monde comme naître aux autres, non pour obtenir sa part du gâteau, mais au contraire pour se découvrir comme immanquablement liés aux autres? Et qui sont ces autres du monde auxquels l’expérience du monde me lie toujours d’abord? Qu’est-ce que se découvrir comme « un être-lié-par-le-monde »?
Nous pouvons alors entendre l’expression « le monde partagé » davantage comme « partager le monde » qui montre mieux que la question du partage engage nos subjectivités, nos imaginaires, précisément parce que la question du monde, c’est la question de la possibilité d’une action collective.
Comment la pluralité des mondes pose la question de leur rencontre, laquelle ne doit être pensée, ni comme une simple juxtaposition, ni comme une compétition, mais bien comme comme une mise en commun?
Nous voudrions discuter une telle possibilité du monde en affrontant précisément ce qui est difficile, puisque le monde c’est à la fois une pluralité immense, qui apparaît à bien des égards comme chaotique, violente, voire désespérée (on parle de fin du monde) et ce qui ouvre l’horizon sous la forme d’une promesse. En effet, questionner le monde, c’est éprouver que la question de son sens nous est si fondamentale que le monde nous apparaît alors non pas tant comme un donné que comme des actes à envisager (on parle alors de refaire le monde).

Céline ACKER, Charlotte CREAC’H, Monique PILLANT, professeures de philosophie, membres du collectif les Philosophes publics-ques

Bibliographies
Monique Pillant :
Saskia Sassen, Expulsions, Brutalité et complexité dans l'économie globale (2014) 
Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme (2015, 2017 pour la trad. française).
Charlotte Créac'h :
Philippe Descola, Par-delà nature et culture, 
Descola et Pignocchi,  Ethnographies des mondes à venir, 
Aldo Léopold, Alamanach d’un comté des sables, 
Bruno labour, Où atterrir
Pelluchon, Réparons le monde
Donna Haraway, Vivre avec le trouble
Macpherson, L’individualisme possessif

Céline Acker :
 le mythe de Prométhée tel qu'il est raconté dans le Protagoras de Platon, 
les dernières pages de La Critique de la raison pratique de Kant, La Critique de la faculté de juger de Kant, 
Condition de l'homme moderne, 
Arendt, La composition des mondes, Descola.

20/02/23 – 61 La Canebière
L’histoire de l’esclavage aux États-Unis
Esther CYNA – Histoire

En 1619, le premier navire en provenance d’Afrique accoste le continent américain, où les colonies britanniques continuent de s’étendre, avec à son bord des centaines de personnes réduites en esclavage. Cet exposé retrace l’histoire de l’esclavage sur le sol étatsunien, son abolition et ses héritages à travers les questions de ségrégation et discriminations raciales historiques et contemporaines.

Esther Cyna est maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’université de
Versailles-Saint-Quentin- USVQ-CHCSC et spécialiste de l’histoire de l’éducation.
Elle a effectué une thèse en cotutelle entre l’Université Sorbonne Nouvelle et
l’Université de Columbia, aux États-Unis, sur l’histoire raciale du financement des
écoles publiques en Caroline du Nord, soutenue en 2021.