Galeries

17/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Économistes et historiens, un dialogue de sourds ?
Alain Trannoy et Arundhati Virmani – Économie

« Chacun peut être amené au cours de sa vie à s’intéresser à l’histoire pour saisir les enjeux d’un affrontement entre groupes sociaux ou mieux appréhender comment les doctrines naissent et disparaissent.
L’économie, de son côté, est devenue omniprésente. On écoute aujourd’hui les économistes comme les Grecs et les Romains écoutaient les oracles.
L’histoire et l’économie sont donc des disciplines incontournables.
Dans ces temps troublés, on aimerait que ces deux disciplines, aux méthodes parfois antagonistes, associent leurs génies respectifs, l’histoire offrant la perspective du temps long, l’économie offrant la panoplie la plus actuelle de méthodes quantitatives. »
Pour penser la fragile fabrique des savoirs en sciences humaines, faire dialoguer histoire et économie, et conjuguer leurs méthodes pour encourager les coopérations. Donner des éclairages inédits sur des questions actuelles, de l’histoire du travail des femmes ou de la colonisation à l’avènement de la pensée scientifique.

Alain Trannoy est économiste. Directeur d’études à l’EHESS, il est spécialiste de l’économie publique et de la fiscalité.
Arundhati Virmani est historienne. Enseignante-chercheuse à l’EHESS, elle est spécialiste de l’histoire coloniale et contemporaine de l’Inde.

Économistes et historiens, un dialogue de sourds ?
Alain Trannoy et Arundhati Virmani, Odile Jacob 2025

03/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Surveillance policière, IA et répression
Félix Tréguer – Sociologie

La surveillance policière entre dans une nouvelle ère avec l’usage de l’intelligence artificielle : caméras intelligentes, reconnaissance faciale, algorithmes prédictifs. On nous promet plus de sécurité, mais en réalité, ces outils posent deux problèmes majeurs : l’opacité et la discrimination.
La question de la surveillance policière, couplée à l’usage de l’intelligence artificielle, constitue aujourd’hui un enjeu central pour nos sociétés. Elle touche à la fois à la sécurité publique, aux libertés individuelles et au fonctionnement même de la démocratie.
Les algorithmes sont souvent impossibles à contrôler : qui décide, sur quelles données, avec quelle légitimité ?
Discrimination, parce qu’ils reproduisent et aggravent les biais sociaux : erreurs plus fréquentes sur les minorités, ciblage des quartiers populaires, stigmatisation des manifestants.
Au-delà de la technique, c’est une question de démocratie. Une société sous surveillance permanente n’est pas une société libre.
Si nous ne fixons pas collectivement des limites, nous courons le risque de glisser d’un État de droit vers un État policier algorithmique.
Félix Tréguer
Chercheur associé au Centre Internet et Société du CNRS et membre depuis 2009 de La Quadrature du Net, une association dédiée à la défense des droits humains dans le contexte d’informatisation.

Ses travaux en recherche-action s’inscrivent au croisement de l’histoire et de la théorie politiques, du droit ou encore de l’étude des médias et des techniques. Elles portent sur l’histoire politique d’Internet et de l’informatique, les pratiques de pouvoir comme la censure ou la surveillance des communications, la gouvernementalité algorithmique de l’espace public et plus généralement sur la transformation numérique de l’État et du champ de la sécurité.

Il a notamment travaillé au Berkman Klein Center for Internet & Society de l’université d’Harvard, au Centre de recherches internationales de Sciences Po, à l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS. Fin 2021, il a été chercheur invité au WZB Berlin Social Science Center. et à l’été 2024, à l’Institut Technologie et Société de Rio de Janeiro.

20/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Désindustrialisation ou réindustrialisation ? ANNULÉ
Cesare Mattina – Sociologie

Après l'arrêt de la production électronucléaire à la fin des années 1980 en Italie, ce pays semblait définitivement sorti du nucléaire. Une agence publique (Sogin) mène, depuis le début des années 2000, des activités de démantèlement dans tous ses sites nucléaires. Des polémiques surgissent régulièrement sur les retards de ce démantèlement ou sur l'absence d'un site unique de stockage des déchets qui n'est toujours pas construit. Mais depuis la mise en place du gouvernement de Giorgia Meloni, les forces politiques favorables à la reprise de la production nucléaire sont devenues majoritaires, des groupes d'intérêts industriels surgissent et plusieurs influenceurs raniment le débat sur l'énergie auprès des nouvelles générations.
L'intervention de Cesare Mattina revient sur l'histoire récente du nucléaire italien à partir d'analyses localisées (sur des sites piémontais) et à l'échelle nationale. Il relativise ceux qui pourraient sembler, de manière univoque, des processus de désindustrialisation pour mettre l'accent sur les temporalités et modalités multiples de processus d'imbrication entre désindustrialisation et réindustrialisation. Il met en évidence l'importance fondamentale des territoires d'implantation des énergies et des groupes sociaux et socio-professionnels hégémoniques dans des espaces marqués par la présence d'industries à risque.


Cesare Mattina est sociologue au laboratore Mesopolhis (CNRS-Aix-Marseille université, sciences po Aix). Il travaille depuis longtemps sur le gouvernement de villes et les groupes sociaux hégémonique à l’échelle locale (Clientélismes urbains c’est son livre sorti en 2016 aux presses de sciences po). Après avoir longtemps travaillé sur l’influence du clientélisme sur les modalités du gouvernement de Marseille, il s’occupe plus spécifiquement des relations entre industries à risques de la chimie et du nucléaire et territore environnants. Il vient juste de présenter le 4 septembre dernier son Habilitation à diriger les recherches (HDR) intitulée « Ordres sociaux industriels. Entreprises-territoires et groupes sociaux hégémoniques dans les villes et les territoires mono-industriels à enjeux environnementaux »

16/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Ernst Bloch et  le Principe espérance 
Arno Munster  – Philosophie

UTOPIE, ÉMANCIPATION ET PRAXIS DANS LA PENSÉE D'ERNST BLOCH
En l’honneur du 140ème anniversaire de la naissance du philosophe allemand (1885-1977)
Conférencier : Arno Münster, philosophe, spécialiste et ami d’Ernst Bloch
Modérateur : Enrico Donaggio, philosophe (Aix-Marseille Université)
Modératrice : Maria-Grazia Cairo, philosophe (Aix-Marseille Université)

Ernst Bloch (1885-1977), d'après Emmanuel Lévinas, est le penseur par excellence pour lequel la culture universelle du monde est a priori matière pour l'espérance, une matière qu'il interprète avec beaucoup de plaisir comme s'il écrivait ainsi la partition pour un orchestre qui unit tous les génies du monde. Pour Roger-Pol Droit, Ernst Bloch est à retrouver d'urgence au moment où nous nous complaisons dans la disparition, supposée inéluctable, de tout avenir meilleur.
« Résister » à toutes les conditions où l'homme est traité comme un être méprisé, et à toutes les formes d'oppression et de domination de l'homme par l'homme. » A. Münster

Né en 1942 en Allemagne, philosophe franco-allemand, Arno Münster est spécialiste d’Ernst Bloch, de l’école de Francfort, de Jean-Paul Sartre (1905-1980) et d’André Gorz (1923-2007). Il fait connaissance en 1963 à  l’Université de Tübingen d’Ernst Bloch. Cette rencontre a été essentielle sur le plan intellectuel, philosophique et politique. Ils garderont des liens d’amitié jusqu’au décès de E. Bloch. En 1967, il s’installe à Paris. Inscrit à l’Ecole pratique des hautes études, il soutient un deuxième doctorat d’État en philosophie (université Paris-Sorbonne) qui sera publié aux PUF sous le titre « Ernst Bloch – Messianisme et Utopie » aux PUF. Il enseignera tout au long de sa carrière la philosophie en France puis au Brésil. Son dernier ouvrage : « Utopie, émancipation, praxis, Paris, L’Harmattan, 2025, 260 p.

06/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Quel avenir pour la démocratie ?
Ariane Vidal-Naquet – Sciences politiques

Réservations : https://www.helloasso.com/associations/upop-universite-populaire-marseille-metropole/evenements/quel-avenir-pour-la-democratie-ariane-vidal-naquet


La démocratie est aujourd’hui à la croisée des chemins : partout proclamée comme un idéal, elle traverse pourtant une crise de confiance et de représentation. L’abstention croissante, la montée des populismes et la défiance envers les institutions fragilisent ses fondements. Mais cette fragilité ouvre aussi la voie à de nouvelles formes : démocratie participative, consultations citoyennes, usages du numérique et innovations civiques. L’avenir de la démocratie dépendra de notre capacité à élargir la participation, à réduire les inégalités et à relever collectivement des défis globaux comme la transition écologique ou l’intelligence artificielle. Plus qu’un acquis, la démocratie reste un projet à réinventer, une construction vivante qui demande vigilance, créativité et engagement citoyen.

Ariane Vidal-Naquet est Professeur agrégée de Droit public, Aix-Marseille Université 
Directrice de l’Institut Louis Favoreu
Groupe d'études et de Recherches comparées sur la Justice Constitutionnelle.
Publications en 2024 et 2025
Deux illustrations du déplacement des frontières contemporaines du constitutionnalisme : le « constitutionnalisme abusif » et le « constitutionnalisme total »
Une dissolution et après ?
Ariane Vidal Naquet, Marcel Morabito, Priscilla Monge
Faut-il dissoudre le président de la République ?
Ariane Vidal Naquet, Olivier Le Bot, Xavier Magnon, Laurence Gay
Et si le Conseil constitutionnel avait jugé autrement ?
Ariane Vidal Naquet
Du non usage de la République sociale par le Conseil constitutionnel
Ariane Vidal Naquet
De la préservation de la souveraineté juridictionnelle à la réalisation de l’ego juridictionnel
Ariane Vidal Naquet
L'inconscient administrativiste dans la doctrine constitutionnaliste
Ariane Vidal Naquet
La légitimité du juge constitutionnel ne tient pas seulement en ce qu'il n'a pas le dernier mot
Ariane Vidal Naquet
Responsabiliser : pour quoi ? Les raisons d’être de la responsabilité des juges
Ariane Vidal Naquet
Crises as a challenge to the Rule of law
Ariane Vidal Naquet
Les effets des crises sur la protection juridictionnelle des droits fondamentaux
Ariane Vidal Naquet

22/09/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Stimuler la démocratie, en augmentant les impôts.
Rodrigue Coutouly – Économie

Les impôts ont bien mauvaise presse.
Et chaque programme politique s’empresse de promettre leurs diminutions.
Pourtant, dans les pays démocratiques, les dépenses publiques restent importantes et se traduisent par des déficits de plus en plus lourds.

Je vous propose d’aller chercher dans l’Histoire, la génèse de l’apparition des impôts et de leur développement. Nous allons montrer comment leur augmentation a permis l’accroissement du bonheur et du bien être de chacun. Nous verrons alors que l’impopularité de la fiscalité cache bien des manipulations qui arrangent certains quand elles défavorisent les plus faibles.

Soyons provocateur : si nous voulons continuer à accroître le bien être collectif, nous avons besoin, au contraire, de davantage d’impôts !! Nous verrons alors comment ceux-ci doivent se consolider, se transformer et -pourquoi pas- comment nous devons en créer de nouveaux !
Rodrigue Coutouly 
Professeur agrégé d’histoire-géographie
Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.
Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »
Publications :
L'écologie au secours de l'économie L'Harmattan 2015
Esprit critique, Outils et méthodes pour le second degré (co-direction) Canopé 2019
Vivre libres ! Enseigner par le respect et la liberté d'expression (co-direction) Hors Pistes 2021

8/09/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Dix scénarios pour la fin du monde
Alain Riazuelo – Sciences

Connaissez-vous les différentes manières dont la Terre et la vie qu’elle abrite pourraient disparaître ?

Réservations : https://www.helloasso.com/associations/upop-universite-populaire-marseille-metropole/evenements/dix-scenarios-pour-la-fin-du-monde-alain-riazuelo

Nous allons tous mourir, c’est une certitude. Un jour lointain, même le Soleil cessera de briller. Mais la vie sur Terre n’attendra pas ce moment pour disparaître. En mourant de froid ? C’est peu probable. C’est plutôt la chaleur, la soif, la suffocation ou l’irradiation qui sonneront le glas de la biosphère, dans une série de catastrophes dévastatrices. Et pourtant, ce ne sera pas la fin de l’histoire. Que deviendra l’Univers après notre départ ? Combien de temps encore avant que tout ne s’efface ?

Alain Riazuelo est ancien élève de l’École polytechnique, Docteur en astrophysique, chercheur au CNRS et astrophysicien à l’Institut d’astrophysique de Paris. Ses travaux portent principalement sur la formation des grandes structures, la topologie de l’Univers et les trous noirs. Auteur de nombreux articles parus dans la presse professionnelle et de vulgarisation, il a réalisé en 2008 un film intitulé Voyage au coeur d’un trou noir avec le concours de la revue Science et Avenir.

Publications :
Les trous noirs Vuibert 2016 
Les trous noirs De Boeck 2018 
Pourquoi la terre est ronde Humensciences 2019 
Sciences de l’univers De Boeck 2020 
Pourquoi E=mc2 Humensciences 2022 
Dix scénarios pour la fin du monde – Tana 2025 
Les secrets de la Terre et du Soleil Alpha 2022 
La belle histoire des merveilles de l’univers De Boeck 2022 
L’incroyable aventure de la terre Humensciences 2023 
Dix scénarios pour la fin du monde – Tana 2025 

30/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Science et journalisme
Erika Riberi – Sciences information et communication

Science et journalisme : enjeux, défis et perspectives

En 2025, seuls 32% des Français pensent que l’on peut avoir confiance dans ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité (38e édition du baromètre La Croix – Véran – La Croix). En parallèle, les discours déplorant une perte de confiance dans la science sont aussi nombreux.
Pourtant, alors que certains déclarent l’avènement d’une ère de la désinformation et que de nombreuses questions scientifiques sont directement en lien avec des enjeux majeurs de nos sociétés, qu’ils soient par exemple liés à des questions sanitaires ou environnementales, la place et le rôle des acteurs du journalisme et de la recherche s’imposent plus que jamais comme primordiaux dans l’espace public.
Cette conférence propose de s’intéresser à ces questions, et plus spécifiquement aux liens qui peuvent unir sciences et journalisme. Elle cherchera à délimiter le territoire qu’occupe aujourd’hui la science dans les médias, d’explorer certains enjeux liés au traitement médiatique des questions scientifiques et d’ouvrir un dialogue sur les conditions possibles voire nécessaires à une meilleure articulation entre ces deux domaines.

Erika Riberi
Enseignante-chercheuse en information-communication à la faculté des sciences d’Aix-Marseille Université

23/06/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Comment être heureux à l’ère digitale ? 
Laure-Émeline Bernard –  Sciences information et communication

Smartphones, réseaux sociaux, séries télé, jeux vidéo… On les accuse souvent de tous les maux : anxiété, addiction, FOMO, stress, isolement social, troubles du sommeil, de l’attention, voire obésité.
Mais, au-delà de ces discours alarmistes, les écrans peuvent aussi devenir de vrais alliés pour notre bien-être, notre santé mentale, et même nos relations… à condition de savoir les utiliser avec discernement.
C’est justement ce que je vous propose d’explorer dans cette conférence. En m’appuyant sur des recherches récentes, ainsi que sur mes travaux et ceux des Professeurs Didier Courbet et Marie-Pierre Fourquet-Courbet autour de l’intelligence numérique, nous verrons comment mieux vivre avec les écrans. Cela passe sans doute par un changement dans notre manière de les utiliser, par le développement de nos forces personnelles, une quête de sens plus affirmée, et des liens sociaux plus profonds.
Autrement dit : comment rester connectés… et bien dans nos vies

Laure-Émeline Bernard est chercheuse-doctorante en Information Communication au sein du Laboratoire IMSIC (Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication) à Aix-Marseille Université.

16/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Un monde saturé d’images ?
Isabelle Gras – Philosophie

A l’heure où les réseaux sociaux nous abreuvent en continu d’images, quelle attention accordons-nous encore réellement aux images ? Est-il encore possible d’échapper à ce flux d’images ?
La société de consommation repose sur le marketing, formidable prestidigitateur, qui joue avec les stimulations visuelles en sélectionnant avec minutie les images qui retiendront notre attention. A ce vertige optique s’ajoutent les images époustouflantes qui peuvent être générées par l’intelligence artificielle faisant voler en éclat la frontière entre réel et fictif.
Si nous sommes devenus des consommateurs d’images plus ou moins conscients et consentants, force est de constater que les technologies numériques ont décuplé notre capacité à produire des photographies immortalisant chacun des instants de notre vie, des plus futiles aux plus marquants. A ces images qui capturent sur le vif le moment présent s’ajoutent les images « retravaillées » qu’on peut retoucher à l’infini, tel un peintre devant une toile démultipliée.
Comme l’a théorisé Regis Debray, nous sommes désormais dans l’ère de la vidéosphère qui consacre le triomphe de l’immédiateté de l’image. Pourtant, depuis Platon, nous savons combien les images ont un pouvoir trompeur : sommes-nous condamnés à errer au milieu des ombres projetées dans la caverne allégorique que représentent notamment les réseaux sociaux ? Quelles images voulons-nous conserver ? Et quelles images seront fatalement manquantes ?

Isabelle Gras 
Conservatrice de bibliothèque au SCD d'Aix-Marseille Université Chargée d'enseignement à la Faculté de droit et de science politique d'AMU et à l'IEP d'Aix-en-Provence

02/06/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
 Comment habiter un monde fracassé ?  
Rodrigue Coutouly –  Environnement

Chaleur intense, épisode météo apocalyptique, ressources alimentaire et en eau fragilisés et de rares : l’avenir qui nous attend n’est pas rose.
Comment dépasser la paralysie que provoque la sidération des catastrophes? Comment ne pas se laisser aller à une écoanxiété qui bloque l’avenir et nous empêche d’agir?  Que faire?
Une partie des réponses à ces questions se trouve dans la manière dont nous habitons nos appartements et nos maisons. Leur conception, leur organisation, leur équipement proviennent d’un temps, déjà ancien, où l’insouciance envers les enjeux écologiques de la transformation de notre monde, était une réalité.
Transformer nos habitats, nos maisons et nos immeubles, pour nous aider à préparer et à nous adapter aux catastrophes à venir, voilà un enjeu qui mérite réflexion. Rodrigue Coutouly, forestier, enseignant, chef d’établissement, revient à l’université populaire de Marseille pour développer sept propositions sur l’habitat écologique qu’il avait abordé dans son ouvrage L’écologie au secours de l’économie (L’Harmattan 2015).

Rodrigue Coutouly 
Professeur agrégé d’histoire-géographie
Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.
Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »

 26/05/25– 130 avenue du Prado 13008
LE POLITIQUE, L’ÉTHIQUE ET L’ÉCONOMIQUE
Feriel Kandil – Philosophie

J’utilise la notion wittgensteinienne de « formes de vie » pour mettre en valeur la richesse des réflexions critiques que Ricœur mène sur « la civilisation planétaire » du calcul, de la technique et de l’argent, laquelle imprègne les sociétés contemporaines, notamment sous l’effet de la domination du capitalisme. L’éclairage portera sur les injustices systémiques et les formes de vie anomiques que cette civilisation engendre.
Face à l’anomie, j’évoquerai à la suite de Ricoeur deux voies d’analyse critique. La première concerne la critique des idéologies du capitalisme, et plus largement de l’économisme.
La seconde concerne les interdépendances qui se jouent, au cœur de la civilisation planétaire, entre le politique, l’économique et l’éthique. Dans mon intervention, j’insisterai sur cette seconde voie.
D’une part, je porterai l’éclairage sur le lien entre le rôle de l’argent dans la civilisation planétaire et les injustices systémiques que cette civilisation engendre et dont elle se nourrit.
D’autre part, je mettrai l’accent sur les capacités éthiques des citoyen(ne)s démocratiques, ces capacités étant autant de ressources éthico-politiques dans lesquelles il leur faut puiser pour s’opposer aux formes de vie anomiques propres à la civilisation planétaire du calcul, de la technique et de l’argent.

Feriel Kandil : philosophe et économiste (AMU, AMSE)

19/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
HISTOIRE NON-OCCIDENTALE DE LA DÉMOCRATIE 
Judith Scheele –  Anthropologie


Pour une histoire non-occidentale de la démocratie.

Nous subissons actuellement une crise à la fois de l’État et de la démocratie. Or, les deux ne sont pas toujours liés, et je me propose dans cette intervention de réfléchir à d’autres formes politiques qui, avant l’essor des états modernes et dans ses marges, ont animé et tenté d’encadrer la vie des populations, et qui étaient souvent basées sur des formes plus ou moins explicite de prise de décision collective et de consensus. Ces formes politiques n’étaient pas nécessairement plus égalitaires, ou moins exclusive, oppressive et violentes que nos états-nations d’aujourd’hui, et nous ne gagnons pas grande chose à les idéaliser. Mais elles étaient différentes, et cette différence devrait elle-même attirer notre attention, car elle nous permet de penser au-delà des cadres conceptuels habituels. Dans cette communication, je vais m’appuyer sur mes propres recherches ethnographiques et historiques, au Maghreb et au Sahara, avec des excursion vers d’autres temps et d’autres lieux, pour discuter des exemples concrets. L’image qui va en sortir est celle d’une multiplicité des formes politiques possible, et des souverainetés partielles, fragmentées et décentralisées.
Judith Scheele est anthropologue et Directrice d'études à l'EHESS, avec un intérêt particulier pour les sociétés sahariennes et celles qui les avoisinent.