Archives de catégorie : Sciences

05/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
UN MONDE DE DROITIERS ?
Adrien MEGUERDITCHIAN –  Sciences

Un monde de droitiers ? Aux origines des préférences manuelles chez les primates



Les humains présentent des préférences manuelles marquées que ce soit en faveur de la main droite ou de la main gauche. Alors que, au niveau de la population, on compte près de 90% de droitiers, cette asymétrie comportementale est une des manifestations les plus connues du phénomène de « spécialisation hémisphérique cérébrale ». La plupart des fonctions cognitives ou motrices sont en effet « spécialisées » dans un hémisphère en particulier, ici, le cortex moteur gauche pour les droitiers et le cortex moteur droit pour les gauchers. Alors que ce phénomène était considéré comme unique à l’espèce humaine, des chercheurs l’ont détecté chez certains animaux, notamment chez nos plus proches cousins primates.
Dans cette conférence, je vais présenter un état des lieux de nos recherches récentes dans le domaine, que ce soit en éthologie primate, en milieu naturel ou en parc animalier, en psychologie comparée et développementale, ainsi qu’en imagerie cérébrale non-invasive. Quels sont les préférences manuelles des singes ? Comment se développent-t-elles ? Sont-elles sous influence des comportements maternels ? Sont-elles liées à l’émergence de comportements comme l’outil ou la communication gestuelle ? Impliquent-t-elles, comme chez les humains, les hémisphères cérébraux ? Du babouin au chimpanzé sauvage, en passant par le gorille et le singe écureuil, je reviendrai sur nos grandes découvertes suggérant l’étendue insoupçonnée de ces racines évolutives.

Adrien Meguerditchian
Chercheur CNRS, primatologue, Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences de Marseille
Médaille de bronze du CNRS 2021

07/04/25 – REPORTEE –
STAND UP FOR SCIENCE / DÉFENDONS LA SCIENCE
Bruno CANARD – La science est-elle en danger ?

L’administration Trump a mis en place des mesures restrictives visant la communauté scientifique, notamment en interdisant certains mots dans les recherches financées par le gouvernement fédéral. Les chercheurs doivent éviter des termes comme « changement climatique », « diversité », « justice environnementale », et même « femme » pour ne pas risquer de perdre leurs financements.

De plus, des coupes budgétaires brutales ont été imposées, affectant les agences fédérales chargées de l’étude du climat et de la santé, et entraînant des licenciements de personnel scientifique.
Ces actions ont suscité une vive réaction de la part des scientifiques, tant aux États-Unis qu’à l’international, qui dénoncent une atteinte à la liberté académique et à la recherche scientifique.

Bruno Canard
Directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille Université, spécialiste des coronavirus.
Chercheur principal de l'équipe «Réplication virale : structure, mécanismes et conception de médicaments» au Laboratoire d'architecture et fonctions des macromolécules biologiques, Aix-Marseille Université, Marseille, France.

17/02/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
VERS UNE ALIMENTATION PLUS DURABLE : COMMENT Y ARRIVER ?
Emmanuelle REBOUL + Nicole DARMON– Sciences   

Par définition, l’alimentation durable est nutritionnellement adéquate sûre et saine, protectrice et respectueuse de la biodiversité et des écosystèmes, culturellement acceptable et économiquement viable, accessible et abordable. Mais toutes ces exigences ne sont pas spontanément compatibles, notamment les produits gras et sucrés sont financièrement accessibles et ont un faible impact environnemental (car ils sont d’origine végétale) mais ils posent des problèmes de santé. Pour aller vers une alimentation plus durable, il faut réduire les quantités (acheter moins, gaspiller moins, manger juste ce dont nous avons besoin) et augmenter la qualité (diversifier et végétaliser avec des produits végétaux peu transformés). Par ailleurs, consommer d’avantages de végétaux pose certains challenges nutritionnels, les micronutriments des végétaux étant parfois moins biodisponibles que les micronutriments contenus dans les produits animaux. Alors, comment tout concilier ?

Emmanuelle Reboul
Directrice de recherche INRAE
Animatrice de l’équipe « Micronutriments et maladies métaboliques »
Centre de recherche en CardioVasculaire et Nutrition, Marseille

Nicole Darmon
Directrice de recherche honoraire INRAE
Experte en nutrition et santé publique, et spécialiste de l’alimentation durable et des inégalités sociales en nutrition, mes recherches visent à traduire les recommandations (nutritionnelles, toxicologiques, environnementales…) en pratiques alimentaires réalistes en se basant sur des observations, des modélisations et des interventions sur différents thèmes d’intérêt pour la société civile (petit budget, jardins partagés, achats des foyers, restauration collective, bien vieillir…).

16/12/24 -130 av du Prado
 Le réchauffement climatique s’accélère-t-il ? 
Benjamin Sultan – Climatologie 

Le réchauffement climatique s'accélère-t-il ?


Benjamin Sultan est directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) au laboratoire ESPACE-DEV à Montpellier. Il mène une recherche interdisciplinaire sur le réchauffement climatique, ses impacts et l’adaptation dans les pays du Sud, principalement en Afrique. Il est auteur contributeur du sixième rapport d’évaluation du GIEC et membre du comité scientifique du World Adaptation Science Programme des Nations Unies.

09/12/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
L’énergie, fragile trait d’union entre biodiversité, écosystèmes et climat
Nicolas Montès– Écologie

L’énergie, fragile trait d’union entre biodiversité, écosystèmes et climat
L’énergie est le moteur fondamental des écosystèmes : elle circule, se transforme et connecte la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes et le climat. Par la photosynthèse, les plantes captent l’énergie solaire et fixent le carbone pour produire de la biomasse. Cette énergie momentanément immobilisée dans la biomasse circule ensuite jusqu’aux animaux le long des réseaux trophiques. Ces flux énergétiques sont le résultat d’interactions complexes entre espèces, qui assurent les différents services écosystémiques essentiels à notre survie : approvisionnement (nourriture, eau, énergie,…), régulation (climat, érosion, ravageurs,…), maintien (sols, cycle de l’eau et des nutriments,…). Mais ce triptyque —biodiversité, écosystèmes, climat — repose sur des relations de dépendances réciproques dont l’énergie est le vecteur principal, ce qui rend les écosystèmes particulièrement vulnérables aux perturbations climatiques d’origine anthropique, dont les effets se font déjà sentir.

Nicolas Montès
Enseignant, chercheur, Maître de Conférences
Laboratoire LPED (Laboratoire Population Environnement Développement) Aix-Marseille Université

02-12-24 – 130 avenue du Prado 13008
Le monde se réduit-il à son organisation technologique ? 
Michel Blay _ Sciences

Le monde se réduit-il à son organisation technologique ?

Pour répondre à cette question il convient de s’inscrire dans une perspective historique.
D’où vient notre organisation technologique ? Comment notre modernité industrielle s’est-elle imposée contre les anciennes représentations de la nature vivante et sensible ? Qu’est-ce que la nature aujourd’hui ?
Michel Blay

Philosophe et historien des sciences, directeur de recherche honoraire au CNRS
Président du Comité pour l'histoire du CNRS

04-11-24 – 130 av du Prado 13008
LE MÉTAVERS
Pierre-Yves PEREZ – Sciences

Le métavers est parfois présenté comme étant une évolution naturelle d'internet, mais il présente des spécificités qui en font la fois un outil formidable pour la pédagogie mais aussi redoutable dans l'utilisation commerciale qui peut être faite des mécanismes attentionnels en jeu dans ces nouveaux tiers-lieu numériques
Pierre-Yves PEREZ
Consultant expert en organisation du travail, économiste sociologue de formation (Lest/Cnrs), a fait de la question de l’optimisation des pratiques collaboratives, dont celles à distance, sa spécialité. Particulièrement impliqué dans des actions de professionnalisation d’acteurs et de cartographies de compétences pour l’intelligence collective, il réintroduit le « corps » dans les pratiques pédagogiques via l’ « avatarisation » propre aux « mondes 3D Immersifs » en fondant Immersive-CoLab.


26/02/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
LE GRAND TOUR DU MONDE DES PRIMATES FOSSILES
Alexis LICHT – Sciences

Quand et comment sont arrivés primates et rongeurs en Amérique du Sud ? Que font les lémuriens sur Madagascar ? Comment se sont installées les faunes de mammifères modernes en Europe ? Ces grandes questions biogéographiques de l’histoire des mammifères sont autant de mystères sans réponse scientifique unanime. Évoquer ces énigmes est une occasion d’explorer l’histoire paléontologique, tectonique et paléoclimatique du globe depuis l’extinction des dinosaures il y a 66 millions d’année

Alexis LICHT Chargé de recherche CNRS au centre de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement (CEREGE) depuis 2020, Prix départemental pour la Recherche en Provence 2022 (Catégorie Jeune Chercheur). Géologue sédimentaire et géochimiste, spécialisé dans les études paléoclimatiques et paléogéographiques. Il a obtenu sa thèse en sciences de la Terre à l’Institut de paléoprimatologie et paléontologie humaine (IPHEP) de l’Université de Poitiers en 2013. Il a ensuite travaillé comme post-doctorant aux universités d’Arizona, du Kansas (États-Unis) et de Potsdam (Allemagne), puis comme maître de conférences à l’Université de Washington (USA) de 2016 à 2020. 

19/02/24 Société des Architectes – 130 av du Prado
COMMENT VIVENT ET MEURENT LES GALAXIES ?
Laure CIESLA – Sciences

Les galaxies sont des systèmes vivants composés de gaz, de poussière et d’étoiles. Comme les êtres vivants, elles naissent, vivent et meurent. C’est leur histoire que nous essayons de reconstruire à travers la lumière qu’elles nous émettent. Je présenterai notre état de connaissances sur l’histoire de formation stellaire des galaxies, les techniques pour la reconstruire, et les prochaines avancées dans ce domaine.

Laure CIESLA : Je suis chercheur permanent CNRS travaillant au LAM (France) sur l’évolution des galaxies dans l’équipe « Galaxies, Etoiles et COsmologie » (GECO).

Mes recherches s’inscrivent dans le cadre de l’évolution des galaxies. Il est bien connu que les galaxies présentent une dichotomie à la fois dans la morphologie et les couleurs. Elles sont séparées entre le groupe des galaxies bleues formant des étoiles et le groupe des rouges et « mortes ». L’une des principales questions de l’évolution des galaxies est de comprendre comment les galaxies évoluent du groupe stellaire au groupe passif.

Pour résoudre ce problème, j’étudie l’histoire de la formation stellaire des galaxies en modélisant leur distribution spectrale d’énergie (SED). Je me concentre particulièrement sur l’histoire récente de la formation stellaire des galaxies en utilisant la versatilité du code d’ajustement SED CIGALE. Avec la grande quantité de galaxies observées ainsi que la large couverture de longueur d’onde de ces observations, nous avons atteint un point où nous avons besoin d’outils statistiques robustes pour comprendre les résultats de notre ajustement. Je fais partie d’un effort de collaboration entre astrophysiciens et statisticiens pour appliquer l’apprentissage en profondeur à l’ajustement SED.

05/02/24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’UNIVERS
Samuel BOISSIER – Sciences

Il était une fois dans l’univers : L’évolution des galaxies

Pendant un peu plus de 13 milliards d’années, le cosmos s’est transformé, passant d’un univers dénué de galaxie, de planète, d’étoile et  de vie,  à celui que nous connaissons et qui nous entoure aujourd’hui.

« Mon exposé montrera qu’une partie de cette transformation relève de la cosmologie et de l’évolution des galaxies dont j’illustrerais plusieurs aspects. Je mentionnerai en particulier les mystérieuses galaxies à faible brillance de surface que nous pouvons mieux observer aujourd’hui grâce à de nouveaux observatoires et télescopes. »

Samuel BOISSIER. Chercheur du CNRS au Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM), où il a été responsable de l’équipe « Galaxies, étoiles et cosmologie » (GECO). Il est membre de la Société française d’astronomie et d’astrophysique (SF2A) dont il a été le directeur (2016-2018). Il est aujourd’hui directeur du Programme national de cosmologie et galaxies. Il participe régulièrement à des activités de diffusion scientifique, dont certaines ont été labellisées par « Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture » ou « Année mondiale de la lumière » en 2015.

15/01/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
Soigner avec des virus ?
Mireille ANSALDI – Sciences

Les virus ne sont pas tous nos ennemis ! En particulier, les virus qui infectent les bactéries, appelés bactériophages, sont présents dans tous les biotopes ou environnements et peuvent nous aider à combattre les infections d’origines bactériennes, c’est la thérapie phagique utilisée et documentée dès les années 1920 en France. Cependant, la découverte de la pénicilline et la révolution des antibiotiques dans le traitement des infections bactérienne, a totalement occulté la thérapie phagique dans les pays occidentaux. 
Cette approche thérapeutique est d’autant plus intéressante dans le contexte actuel où les bactéries résistantes aux antibiotiques sont de plus en plus répandues et difficiles à traiter. Depuis leur découverte il y a plus de 100 ans les bactériophages n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets. La compréhension des mécanismes de propagation des épidémies virales chez les bactéries apporte des informations sur les épidémies en général ainsi que des pistes pour optimiser les traitements contre les infections bactériennes. 

Mireille Ansaldi est directrice de recherche CNRS au Laboratoire de Chimie Bactérienne (CNRS-Aix Marseille Université) et anime une équipe de recherche qui s’intéresse à différents aspects de la biologie des bactériophages tels que leur contribution à l’évolution des génomes et à l’adaptation des bactéries ou les mécanismes de détournement des machineries cellulaires à leur profit. Elle est membre fondatrice du réseau de recherches sur les bactériophages Phages.fr.

13/11/23 – Maison des Architectes – 130 av. du Prado
FEMMES EN SCIENCE
Caroline CHAMPENOIS – Sciences

Femmes en science : des femmes invisibles au femmes absentes, ou comment perdure les stéréotypes concernant les femmes en sciences dites dures.

Aujourd’hui, alors que les filles réussissent leurs études secondaires aussi bien, voire mieux que les garçons, un quart seulement des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes. Globalement, les différences d’orientation entre filles et garçons se sont peu estompées avec le temps : aux garçons, les filières de production ; aux filles, les métiers du secteur tertiaire, les formations littéraires et le soin aux autres… Pourtant, il est clair que les professions scientifiques et techniques ont besoin des femmes, car notre société voit sa technicité augmenter,  et a besoin de fédérer tous les talents disponibles.
Pour assurer une participation équitable des femmes et des hommes aux grands défis que notre société devra relever, il faut lever les freins à l’entrée des femmes dans les carrières scientifiques et techniques. Ces freins sont souvent les reflets, inconsciemment partagés par tous, des modèles issus de l’identité traditionnelle féminine prescrite par la société. Mettre en valeur les contributions passées et présentes des femmes scientifiques est un moyen de sortir de ces stéréotypes. Sera-t-il suffisant?

Caroline Champenois est physicienne, directrice de recherche au CNRS. Elle travaille à Marseille depuis 2000 après une thèse à Toulouse et des études supérieures à Nancy et Lyon. Sa spécialité est la physique quantique expérimentale et plus particulièrement l’interaction entre lumière et atomes pour des applications liées de près ou de loin aux horloges atomiques. Elle est présidente de la commission “Femmes et Physique” de la Société Française de Physique et membre de l’association Femmes et Sciences. À ce titre, elle va à la rencontre des lycéens et lycéennes, et de leurs professeurs, pour tenter de lever les stéréotypes qui éloignent encore trop souvent les jeunes gens, et surtout les filles, des carrières scientifiques et techniques.

02/10//23 – Maison des Architectes – 130 av. du Prado
NÉANDERTAL, UN AUTRE REGARD
Silvana CONDEMI – Sciences

Dès la première découverte en 1856, Néandertal a bouleversé l’idée de nos origines et a soulevé de nombreuses questions, notamment sur son lien avec nous, Sapiens. Les études menées au XXème siècle ont permis d’identifier leur origine et histoire évolutive et de proposer des hypothèses sur leur disparition. Aujourd’hui, le séquençage d’ADN et l’analyse des gènes permettent de reconstituer non seulement leur aspect physique, mais également leur biologie. Cependant, pouvons-nous dire pour autant que nous connaissons cette population fossile?

Silvana Condemi est paléoanthropologue, directrice de Recherche au CNRS,
Responsable du Projet ANR Starch4Sapiens. Rattachée à l’UMR 7268
ADES (AMU / CNRS / EFS), Équipe BONES
« Bio-anthropologie de l’Os, Nature, Évolutions et Sociétés »,






11/09/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
La formation des étoiles
Annie ZAVAGNO – Astrophysique

Les filaments interstellaires : hôtes de la formation des étoiles

Dans les galaxies, la formation stellaire se déroule dans des filaments constitués de gaz (principalement d’hydrogène) et de petites particules solides appelées poussières interstellaires. La compréhension de la formation des étoiles passe par l’étude de ces filaments qui hébergent la formation stellaire et qui constituent la matière dont naissent les étoiles.

“ Je présenterai ces structures filamentaires telles qu’elles sont observées, depuis le sol et l’espace et étudiées grâce aux simulations numériques. Je présenterai leur lien avec la formation des étoiles et montrerai comment l’apprentissage automatique offre de très belles perspectives pour leur étude. Je conclurai en présentant quelques études observationnelles à venir, en les replaçant dans le contexte des questions encore posées dans ce domaine de recherche. “

Annie ZAVAGNO est astrophysicienne au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Elle est professeur à Aix-Marseille Université. Après une thèse en astrophysique à l’Université Paris Diderot (1993) et un post-doctorat à Rome, elle s’est spécialisée sur l’étude des effets de rétroaction des étoiles massives sur leur environnement. Elle s’intéresse actuellement à la modélisation numérique de ces effets de rétroaction et explore l’apport de l’apprentissage profond pour l’étude de la formation stellaire galactique.

Droit de copie : Spitzer / NASA

L’image ci-dessus représente une région de formation stellaire très active, située dans notre Galaxie à une distance de 4240 années-lumière, vue par le satellite infrarouge Spitzer dans l’infrarouge moyen (3-8 microns). Les filaments les plus denses sont les structures très sombres vues sur l’image.

20/03/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
QUE NOUS DISENT NOS COUSINS LES PRIMATES ?
Adrien MEGUERDITCHIAN – Psychologie

Aux origines du langage et des préférences manuelles : que nous disent nos cousins les primates ?
Je m’intéresse aux propriétés des modes de communication de nos cousins les primates, et des signaux gestuels en particulier, et leurs liens avec certaines propriétés du langage humain. Je m’interroge notamment sur les implications du geste dans l’évolution du langage, de sa spécialisation hémisphérique cérébrale et de la prédominance des droitiers. Les primates utilisent leurs mains non seulement pour manipuler des objets mais aussi pour communiquer. Au cours des 15 dernières années, en utilisant à la fois une approche éthologique, développementale et non invasive d’imagerie cérébrale (IRM, fNIRS), nous avons mené des recherches sur la communication gestuelle, la manipulation d’objet et les préférences manuelles chez les primates non-humains. Nos travaux et les dernières études sur les comportements manuels et gestuels chez les singes adultes mais également chez les bébés en développement seront présentées ainsi que les données récentes en imagerie cérébrale IRM anatomique. Ces données en éthologie, psychologie comparée et neurosciences pourraient avoir des implications sur les origines gestuelles du langage mais également de la prédominance des droitiers dans l’espèce humaine.

Adrien Meguerditchian, Chercheur CNRS au laboratoire de Psychologie Cognitive de l’Université Aix-Marseille
Docteur en Psychologie, Primatologue
Chargé de cours en psychologie et éthologie au CNRS, à l’Université Aix-Marseille et à l’Université Paris 13.

Adrien Meguerditchian étudie les systèmes de communication de nos cousins les primates dans une approche comparative avec l’espèce humaine. Biologiste de formation, il a réalisé ses premières observations de groupes de babouins sous la direction de Jacques Vauclair, professeur en psychologie à l’Université Aix-Marseille. Sa thèse en poche fin 2009, une bourse Fyssen lui permet de poursuivre ses travaux en postdoc sur la piste des chimpanzés sauvages au Sénégal, grâce à l’anthropologue américaine Jill Pruetz. Il travaille aussi à Atlanta aux Etats-Unis dans le laboratoire du primatologue William D. Hopkins pour étudier la communication des chimpanzés et ses liens avec les structures cérébrales à partir d’images cérébrales IRM. Fin 2012, un financement lui permet de monter son groupe de recherche et d’intégrer le Laboratoire de Psychologie Cognitive à Marseille au sein de l’équipe « Cognition comparée » dirigée par Joël Fagot, d’abord sous contrat puis en tant que chargé de recherche CNRS en 2014. Il a depuis obtenu le prix Paoletti du CNRS en 2017 et la médaille de bronze du CNRS en 2021.