Archives de catégorie : Philosophie

La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse »)1, signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient, se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts peuvent lui être attribués : la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.

Au sens aristotélicien et médiéval, la philosophie est une science, la science des premiers principes et des premières causes.
Au sens moderne et pour une bonne partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles.

Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.

16/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Un monde saturé d’images ?
Isabelle Gras – Philosophie

A l’heure où les réseaux sociaux nous abreuvent en continu d’images, quelle attention accordons-nous encore réellement aux images ? Est-il encore possible d’échapper à ce flux d’images ?
La société de consommation repose sur le marketing, formidable prestidigitateur, qui joue avec les stimulations visuelles en sélectionnant avec minutie les images qui retiendront notre attention. A ce vertige optique s’ajoutent les images époustouflantes qui peuvent être générées par l’intelligence artificielle faisant voler en éclat la frontière entre réel et fictif.
Si nous sommes devenus des consommateurs d’images plus ou moins conscients et consentants, force est de constater que les technologies numériques ont décuplé notre capacité à produire des photographies immortalisant chacun des instants de notre vie, des plus futiles aux plus marquants. A ces images qui capturent sur le vif le moment présent s’ajoutent les images « retravaillées » qu’on peut retoucher à l’infini, tel un peintre devant une toile démultipliée.
Comme l’a théorisé Regis Debray, nous sommes désormais dans l’ère de la vidéosphère qui consacre le triomphe de l’immédiateté de l’image. Pourtant, depuis Platon, nous savons combien les images ont un pouvoir trompeur : sommes-nous condamnés à errer au milieu des ombres projetées dans la caverne allégorique que représentent notamment les réseaux sociaux ? Quelles images voulons-nous conserver ? Et quelles images seront fatalement manquantes ?

Isabelle Gras 
Conservatrice de bibliothèque au SCD d'Aix-Marseille Université Chargée d'enseignement à la Faculté de droit et de science politique d'AMU et à l'IEP d'Aix-en-Provence

 26/05/25– 130 avenue du Prado 13008
LE POLITIQUE, L’ÉTHIQUE ET L’ÉCONOMIQUE
Feriel Kandil – Philosophie

J’utilise la notion wittgensteinienne de « formes de vie » pour mettre en valeur la richesse des réflexions critiques que Ricœur mène sur « la civilisation planétaire » du calcul, de la technique et de l’argent, laquelle imprègne les sociétés contemporaines, notamment sous l’effet de la domination du capitalisme. L’éclairage portera sur les injustices systémiques et les formes de vie anomiques que cette civilisation engendre.
Face à l’anomie, j’évoquerai à la suite de Ricoeur deux voies d’analyse critique. La première concerne la critique des idéologies du capitalisme, et plus largement de l’économisme.
La seconde concerne les interdépendances qui se jouent, au cœur de la civilisation planétaire, entre le politique, l’économique et l’éthique. Dans mon intervention, j’insisterai sur cette seconde voie.
D’une part, je porterai l’éclairage sur le lien entre le rôle de l’argent dans la civilisation planétaire et les injustices systémiques que cette civilisation engendre et dont elle se nourrit.
D’autre part, je mettrai l’accent sur les capacités éthiques des citoyen(ne)s démocratiques, ces capacités étant autant de ressources éthico-politiques dans lesquelles il leur faut puiser pour s’opposer aux formes de vie anomiques propres à la civilisation planétaire du calcul, de la technique et de l’argent.

Feriel Kandil : philosophe et économiste (AMU, AMSE)

28/04/25 – 130 avenue du Prado – 13008
 PHILOSOPHER AVEC DES ADOLESCENTS MIGRANTS PLURILINGUES 
 Anne-Sophie Cayet – Philosophie

Que signifie "s’intégrer à l’école française" lorsque l’on vient d’ailleurs ? 
Doit-on taire son histoire, renier la langue de ses parents, refouler les imaginaires et les pensées étranges qui nous décalent ?
Est-ce seulement possible, souhaitable ?
À rebours d’une intégration désintégrante, il s'agit de faire le pari de la rencontre (interculturelle, intersubjective) et d'en questionner les enjeux pédagogiques et sociopolitiques. C'est l'objectif ambitieux de la recherche-action qui sera présentée et qui analyse la mise en oeuvre de 57 ateliers de philosophie en contexte de forte hétérogénéité scolaire, linguistique et culturelle, essentiellement sur le terrain marseillais. Une attention particulière est portée à la place des langues familiales et à l'expression graphique pour favoriser la rencontre et le déploiement de la pensée. Le groupe se constitue en "communauté de recherche", ce qui crée les conditions de possibilité d'une délibération démocratique autour d'un questionnement universel néanmoins révélateur de représentations singulières. Cette recherche montre également que des élèves dits « en échec scolaire » (au regard de leurs notes), réussissent pourtant à participer activement à cette activité exigeante (l’atelier de philosophie), si des médiations langagières sont mises en place au sein d'un cadre coopératif, accueillant et bienveillant. Cela questionne les fondements d’une école républicaine qui revendique son inclusivité tout en ayant des difficultés à renoncer à un universalisme indifférent à sa diversité constitutive.


Anne-Sophie Cayet
Enseignante de français langue étrangère, Service universitaire des langues (SUL), Aix-Marseille Université.
Docteure en didactique des langues et des cultures, rattachée au laboratoire DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle.
Lauréate 2021 du Prix de thèse de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (ARIC).

Cayet, A.-S. (2024). Philosopher avec des adolescents migrants plurilingues. Un enseignement-apprentissage de la rencontre interculturelle. Paris : L’Harmattan. Coll. Logiques sociales, série Études culturelles.

14/04/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
FAUT-IL INTERDIRE LES FAUSSES INFORMATIONS  ?
Denis CAROTI  – Philosophie

Faut-il interdire les fausses informations (pour rendre le monde meilleur) ?

Un monde sans fausse information est-il désirable ?

La réponse (positive) parait évidente, raison de plus pour continuer à s’interroger… Ainsi, à l’heure de la dérégulation du marché de l’information imposé par certains réseaux sociaux et sous prétexte de liberté d’expression, la circulation et la prolifération de fausses informations questionnent. Si leur impact sur la société semble réel, que ce soit au niveau des choix de santé, climatiques ou politiques, n’y a-t-il pas urgence à réguler voire interdire ces fameuses « fake news » ? Au-delà de la simple possibilité d’y parvenir, comment décider de ce qui doit être censuré ? Information à caractère scientifique ? Économique ? Éthique ? Politique ? Car si toute liberté d’expression possède ses limites, lesquelles choisir en matière d’information, et qui pour en décider ?
Voilà quelques-unes des questions que nous poserons afin d’y apporter des éléments de réponses.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.

17/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
INNOVATION SOCIALE ET UTOPIE : QUEL TRAVAIL VOULONS NOUS ?
Nadine RICHEZ-BATTESTI et Enrico DONAGGIO – Sociologie

Quels liens entre innovation et utopie, deux concepts à la mode ? 
Si l’on considère l’utopie comme un imaginaire ou comme un idéal de perfection qui ne peut (ou ne doit pas) advenir, le lien avec l’innovation est inexistant. A l’opposé lorsque l’on adopte une conception de l’utopie ancrée dans le réel, dans les petites expérimentations du quotidien, l’innovation sociale en devient l’une de ses expressions.
Nous discuterons ensemble pour caractériser les accordages possibles entre innovation sociale et utopie, en portant un regard attentif au travail et à la liberté. Au croisement de lectures théoriques et de l’analyse d’expérimentations singulières sur le territoire marseillais, nous montrerons qu’ils ouvrent des possibles pour des alternative inspirantes, mais toujours risquées.

Nadine Richez-Battesti est Maîtresse de conférences en sciences économiques, Faculté d’Economie et de Gestion à Aix-Marseille Université.
LEST-CNRS UMR 7317
Membre du Collectif Artlib : travail, liberté et utopies, Imera, sous la direction d’Enrico Donaggio
Coprésidente ADDES, Association pour le développement des données en Économie Sociale
Prix des femmes en ESS en France : catégorie Recherche, 2023

Enrico Donaggio 
Professeur de philosophie à Aix-Marseille Université, directeur scientifique de l'institut d'études avancées Imera, coordinateur de l'atelier ArTLib.
ArTLib – Atelier de recherche Travail et Libertés

Créé en 2019 à l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (Iméra), l’Atelier de recherche Travail et Libertés (ArTLib) est un collectif interdisciplinaire et international qui vise à discuter et diffuser des idées et des pratiques liées aux transformations profondes du travail et à leurs effets dans la sphère des libertés et des utopies personnelles et collectives.

Coordonné par Enrico Donaggio (Professeur à l’Université de Turin, Senior Fellow de l’Iméra), ArTLib collabore avec trois UMR du CNRS et d’Aix-Marseille Université – Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST), Centre Gilles Gaston Granger (CGGG), Centre Norbert Elias – et avec d’autres centres de recherche et organismes d’études : Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ), Institut de Psychodynamique du Travail (IPDT), Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD-CNAM), Acante-Travail, Laboratoire des Sciences Sociales Appliquées (LaSSA), Association des professionnels en sociologie de l’entreprise (APSE), Inter-Made, ainsi qu’avec des experts et des artistes indépendants liés au monde du travail.

25-11-24 – Mairie des 1&7 arr – 61 la Canebière 13001
COMMENT NE PAS ÊTRE ESCLAVE DU SYSTÈME ?  
Alexandre Lacroix _ Philosophie

Comment ne pas être esclave du système ?
Nous sommes de plus en plus nombreux à en rêver : échapper au système, à cette maximisation du profit, partout, tout le temps, qui ravage nos sociétés et la planète. Mais rompre avec le mode de vie dominant exige des sacrifices que peu d’entre nous sont prêts à consentir. Entre la pleine adhésion et la fuite, un chemin existe-t-il ?
Oui, répond Alexandre Lacroix, qui plonge aux racines de notre malaise en dévoilant la logique de notre modernité connectée, ce monde où l’auto-entrepreneuriat, le télétravail et les vérités alternatives déclinées sur les réseaux sociaux effacent les frontières entre sphère publique et sphère privée, temps de travail et temps de loisir, exploiteur et exploité, vrai et faux.
Mettre à nu cette mécanique donne à chacun de nouveaux repères et nous permet d’introduire du jeu. En s’affranchissant de l’utilitarisme dominant, en se donnant un idéal non négociable qui guidera notre action, il est possible de reprendre en main les rênes de nos existences.
Alexandre Lacroix est écrivain, philosophe et journaliste
Directeur de la rédaction de Philosophie Magazine
Enseigne à Sciences-Po Paris l’écriture créative et les humanités politiques.
Président et cofondateur de l’école d’écriture Les Mots.
Dirige la collection « Les Grands Mots » chez Autrement.
À publié vingt livres.

18-11-24 – ANNULÉ
GAÏA, TERRE VIVANTE : HISTOIRE D’UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA TERRE
Sébastien DUTREUIL _ Philosophie

GAÏA, TERRE VIVANTE: HISTOIRE D'UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA TERRE
Qui est Gaïa ? Une proposition scientifique ou un nouveau rapport spirituel, philosophique et politique à la nature ? Gaïa est la divinité grecque qui a surgi après Chaos pour engendrer le monde. Mais c'est aussi le nom que James Lovelock, chimiste et ingénieur anglais, et Lynn Margulis, microbiologiste américaine, ont donné dans les années 1970 à l'hypothèse d'une régulation de l'habitabilité de la Terre par les êtres vivants. Cette figure clivante a généré des débats passionnés dans les sciences, en philosophie, dans la littérature écologiste.
Les critiques la résument à l'idée d'un altruisme biologique global, invalidé par la sélection naturelle et dont il ne resterait que de vaines élucubrations New Age. Lovelock estime quant à lui que l'ensemble de ses réflexions spéculatives sur la Vie et la Terre, élaborées depuis le laboratoire construit dans son garage au fond de la campagne anglaise, est à même de transformer les sciences et la conception moderne de la Nature.
Aucun de ces récits n'est satisfaisant. Ils ne permettent pas de restituer l'immense influence de Gaïa sur les sciences de l'environnement, de la constitution des sciences du système terre au concept d'Anthropocène. Ils masquent les enjeux philosophiques et politiques les plus importants de Gaïa. Cette enquête historique et philosophique cartographie les controverses et propose un nouveau récit. Gaïa est une nouvelle conception de la Terre, un cadre pour penser les pollutions de l'environnement global (climat, ozone, insecticides, pluies acides, etc.). Malgré les réticences qui subsistent à l'évocation du nom de Gaïa, nous pouvons enfin saisir l'influence profonde qu'elle a eue sur les savoirs, les philosophies et les politiques contemporaines de la Terre.
Sébastien Dutreuil est historien et philosophe des sciences, chargé de recherche au CNRS, directeur adjoint du Centre Gilles-Gaston-Granger, à Aix-Marseille université.

1/07/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
A LA RECHERCHE DU BONHEUR – A L’OMBRE DES UTOPIES FLORISSANTES
Isabelle GRAS– Philosophie

A la recherche du bonheur – A l’ombre des utopies florissantes

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » (J. du Bellay, extrait du recueil Les Regrets)
Le bonheur serait-il une conquête ? Dans cette conception humaniste, le bonheur résiderait davantage dans la traversée, l’expérience qui apporte « plein d’usage et de raison », qu’importe le nombre d’escales et les désagréments causés par le périple. Le bonheur serait lié à une affaire de chance dont il faudrait se saisir au moment opportun – à la bonne heure.
Mais quel peut-être aujourd’hui le sens du bonheur dans une société incertaine qui sacralise les plaisirs consuméristes et immédiats ?
Peut-on cultiver le bonheur comme des graines qu’on sèmerait dans l’espoir d’un futur plus prospère ? Faut-il partir à la recherche de porte-bonheurs à collectionner comme autant de trophées témoins d’une bonne fortune ?
Si le bonheur apparaissait comme une idée neuve il y a plus de deux siècles sous la plume de Saint-Just, sommes-nous parvenus à disposer toutes et tous d’un égal droit au bonheur ? Ou bien cette quête collective a-t-elle été supplantée par le règne hégémonique d’un épanouissement individuel ?
Isabelle Gras est diplômée de l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence et titulaire d’un Master 2 en administration publique. 
Conservatrice des bibliothèques au Service Commun de la Documentation de l’Université d’Aix-Marseille, elle est responsable des publications numériques en sciences et chargée de mission sur les enjeux d’Open Access et de droit d’auteur.
A ce titre, elle co-anime le groupe de travail national Éthique et Droit pour la diffusion des données en SHS et participe au projet Couperin en faveur de l’accès ouvert aux publications de la recherche

Elle est par ailleurs chargée d’enseignement en culture générale et en sciences de l’information et de la communication à l’IEP d’Aix-en-Provence ainsi qu’à l’Université d’Aix-Marseille où elle intervient également dans le cadre de la préparation aux concours des bibliothèques.

10/06/24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
CHANGER LA VIE PAR NOS FICTIONS
Nancy MURZILLI – Philosophie

Pour un monde de fictions ?
Les fictions sont-elles l’avenir d’un monde en plein bouleversements où la maîtrise des imaginaires est devenue un enjeu de pouvoir ? Et si elles n’étaient pas seulement un travail de l’imagination, mais aussi un moyen de performer le possible, de construire des futurs habitables, de prophétiser nos vies ? 
Nancy Murzilli
Professeure à l’Université Paris 8.
Philosophe et théoricienne de la fiction, elle enseigne la littérature française.
Nancy Murzilli s’intéresse à la littérature et à son pouvoir d’action sur le réel, les individus et la société.
Ses recherches portent également sur la rencontre de la littérature avec d’autres formes artistiques.

03/06/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
L’ESPRIT CRITIQUE : LA SOLUTION POUR UN MONDE MEILLEUR ?
Denis CAROTI – philosophie

Former l'esprit critique. L'injonction est partout présente : dans les médias ou dans l'éducation, provenant de la sphère politique ou académique, l'esprit critique serait la panacée pour lutter contre (au choix) la désinformation, les complotistes, les croyants, et faire ainsi sortir des ténèbres les plus crédules d'entre nous. Qu'en est-il réellement ? Quels sont les objectifs de cette "éducation à l'esprit critique" qui fait l'actualité et s'impose dans les prescriptions et les thématiques de recherches depuis bientôt 10 ans ? Que sait-on des effets de ces cours et formations qui se développent ? Pour y répondre il faudra d'abord définir ce qu'est l'esprit critique, ce à quoi il aspire et surtout, en quoi il peut répondre aux problèmes de notre société actuelle.
Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique. Cofondateur du CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences)· Cofondateur de l'Association Marseille Zététique.Formateur à l'INSPE et chargé de mission au rectorat d'Aix-Marseille. Ses travaux et interventions portent sur l'éducation à l'esprit critique.

13/05/24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
LA SÉDUCTION : UN « DÉFI » POUR LES ENSEIGNANTS ?
Catherine CAZENAVE – Philosophie

« Il faut séduire les élèves ! ». II est devenu fréquent, de nos jours, d’entendre certains chefs d’établissement faire l’injonction aux professeurs de « séduire » les élèves. On retrouve d’ailleurs cette même injonction dans les centres de formation des nouveaux enseignants. La séduction est soudainement apparue comme ce qui manquait à la « professionnalisation » des enseignants. De nombreux chercheurs « experts » en éducation envisagent ainsi sérieusement de penser la séduction comme une nouvelle stratégie professionnelle devenue incontournable dans la relation pédagogique…
Mais de quoi parle -t-on quand on parle de séduction au sein d’un établissement scolaire? Et en quel sens la séduction, dans notre société néo-libérale, vise -t-elle à introduire de nouvelles formes d’efficacité dans le domaine de l’éducation ?

Catherine Cazenave 
Professeure formatrice débats philosophiques, éducation à la citoyenneté, éducation morale, Steam building : recherches sur les processus de création aléatoires.

06/05/24 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
L’ÉTHIQUE COMME UN PERMANENT DÉFI
Yves PILLANT – Philosophie

L’éthique comme un permanent défi adressé au politique

Certains grands philosophes ont posé, comme une situation naturelle première, des humains qui s’entre-déchirent. Ce point de départ leur a permis de penser l’État et le droit comme nécessaires pour réguler cet état de nature.
Emmanuel Levinas met en cause ce soubassement qui justifie l’édifice d’un contrat social qui symétrise nos rapports et absorbe la dimension unique de chaque une et de chaque un dans une société-masse. Dans cette approche, la visée éthique de nos relations semble difficilement compatible avec une politique surplombante qui parle d’ordre une fois qu’elle a rétréci nos liens à de simples « rapports ».
Nous aborderons donc l’articulation entre éthique et politique, posant l’éthique comme un permanent défi adressé au politique. Nous en viendrons à regarder la possible ou impossible place de la vulnérabilité en politique et les enjeux actuels pour ce qu’on nomme vivre-ensemble.

Yves PILLANT 
est à la retraite. Docteur en Philosophie , il est membre associé du Laboratoire interdisciplinaire LIR3S (Recherches Sociétés Sensibilités Soin) du CNRS.
Il a écrit un livre sur « une philosophie de la rencontre. Lecture de notre réalité commune avec Emmanuel Levinas ».

22/01/24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
SORTIR DU CAPITALOCÈNE : DÉFI OU UTOPIE ?
Gabrielle SCARABINO – Philosophie

Sortir du capitalocène : défi ou utopie ?
Si les indécentes concentrations de richesses et les inégalités économiques grandissantes ne semblent pas suffire, malgré l’ampleur croissante des luttes et résistances, à pousser le capitalisme vers la sortie, la catastrophe écologique en cours nous met au défi de penser le « capitalocène » et d’enrayer sa progression destructrice de vie. Le combat pour la possibilité d’un avenir conditionne et reconfigure tous les autres. Car, pour instaurer une justice, des solidarités et une égale liberté, ne faut-il pas être vivant ? Le défi est immense. Oser des imaginaires utopiques pourrait être le terreau qui, au lieu de nous mettre face à de nécessaires restrictions et douloureux renoncements, ouvrirait et explorerait de multiples possibles désirables. Les intentions utopiques susceptibles d’éveiller nos puissances d’agir ensemble, impliquent d’interroger le problématique besoin d’Etat, de penser la crise actuelle de la sensibilité et de sonder les interdépendances du vivant. Plutôt que de se rabougrir en stériles colère contre d’improbables boucs-émissaires, ne semble-t-il pas autrement plus riche et stimulant d’envisager la possibilité d’autre mondes et êtres-au-monde vivifiants ?

Gabrielle Scarabino, professeure de philosophie, membre du collectif les Philosophes publics.

08-01-24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
À PROPOS DE QUELQUES HÉTÉROTOPIES MARSEILLAISES
Monique PILLANT & Marc ROSMINI – Philosophie

Au cœur de Marseille des hétérotopies littéralement des « lieux autres » fabriqués par des collectifs qui remettent en jeu les places des unes et des autres inventent des règles sociales explorent concrètement d’autres relations en un mot creusent dans la ville un autre espace social. En compagnie de représentant.es de collectifs et associations les philosophes-publicques vous invitent le temps d’une soirée à un déplacement vers trois hétérotopies pour questionner le sens et la portée de ces espaces concrets d’expérimentation de vie alternative.

Avec la participation de l’ECOLLECTIF, des Jardins de Julien, de l’Après M et des philosophes-publicques.