La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse »)1, signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient, se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts peuvent lui être attribués : la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.
Au sens aristotélicien et médiéval, la philosophie est une science, la science des premiers principes et des premières causes.
Au sens moderne et pour une bonne partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles.
Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.
Introduire la notion d’émancipation s’avère utile pour aborder le combat politique, les solidarités, les inventions collectives et pour penser les ruptures historiques et les révolutions1, le rapport à soi et aux autres. On en retrouve la figure dans de nombreuses conceptualisations contemporaines : le devenir révolutionnaire (Gilles Deleuze), le soulèvement (Michel Foucault), l’insurrection (Miguel Abensour), la capacité collective (Jacques Rancière), le nom communiste (Alain Badiou), l’idée d’hégémonie (Gramsci, reprise notamment par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, les travaux post-coloniaux), l’émancipation identifiée au processus lui-même (Antonio Negri), se singulariser sur un mode politique, en se soustrayant aux identifications sociales pour laisser paraître qui je suis en ces circonstances-là (Etienne Tassin), etc. Il s’agit dans tous les cas, de sortir du malheur et de la mélancolie
Travail, liberté, utopie au prisme de l’éducation Dans le domaine de l’éducation deux grandes polarités semblent se dégager : l’autonomie du sujet apprenant et la transmission d’une culture par un maître, un parent, une institution. Les relations pédagogiques qui s’en suivent s’organisent dans un rapport de travail et sur la base de normes et valeurs personnelles, professionnelles, sociétales. La liberté prend alors des formes différentes, voire opposées, entre exercice de son propre arbitre et assujettissement plus ou moins consenti. Ces tensions sont particulièrement visibles dans les expériences utopiques de l’histoire des sociétés occidentales. Dans quelles mesure ces héritages prônant à la fois la construction d’un sujet libre et la transmission d’une culture se retrouvent-ils aujourd’hui dans les espaces scolaires et éducatifs ? Quelles sont les marges de manœuvre des enseignants, des éducateurs et des apprenants dans des dispositifs plus au moins contraints ?
Mariagrazia Cairo est maître de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université, membre du centre Gilles Gaston Granger et de l’Institut supérieur du professorat et de l’éducation (INSPÉ).
1. Le mot « liberté » « Liberté » vient du latin liber et du grec eleutheros : la libération du lien.
La liberté désigne, ainsi, la résistance à la domination du lien Les hommes libres sont ceux qui ne sont pas soumis à une contrainte.
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2.. La liberté de la médiation : liberté singulière et libertés collectives.
La liberté singulière est celle du sujet : le sujet est sujet pour l’autre. Les libertés collectives sont les libertés de l’adhésion et de l’appartenance. La liberté désigne la médiation de l’identité
3.. La liberté d’être soi. La liberté du sujet dans l’expression de son identité singulière.
La liberté et l’expression du psychisme. La liberté et le miroir
4.. La liberté d’expression. La liberté et l’absence de censure. La liberté de la parole et du langage. Liberté et normes de la langue
5.. La liberté des choix politiques. Liberté et indépendance : la possibilité de faire des choix sans dépendre des autre. La loi et la liberté. La liberté et la représentation
6.. Liberté et aliénation. L’aliénation et le lien social. L’aliénation et la liberté : les deux faces de la médiation politique. La liberté et la folie
7.. Les limites de la liberté. La liberté et les impératifs de la vie sociale. La liberté et la subjectivité. La liberté des acteurs politiques
Bernard. Lamizet . Professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de. Lyon
L’évolution de l’homme : libertés ou contraintes ? La réflexion proposée s’appuie sur l’œuvre du préhistorien et paléontologue André Leroi-Gourhan (1911-1986), telle que Michel Guérin, en philosophe, s’efforce d’en restituer le sens dans son livre André Leroi-Gourhan – L’évolution ou la liberté contrainte (Hermann, 2019). L’évolution humaine opérerait par « libérations » d’un potentiel inscrit dans la physiologie et destiné à se développer à l’extérieur du corps humain (par exemple, l’outil technique prolonge l’organe naturel, la main). La technique et le langage apparaissent comme les deux pôles de cette « extériorisation ». Mais ces libérations semblent aussi avoir comme contrepartie de nouvelles contraintes, si bien qu’on peut se demander, avec le grand anthropologue : notre liberté serait-elle « imaginaire », ne cessant, selon ses mots, de porter « la marque du collier » ? On en débattra à partir du temps présent.
Michel Guérin est philosophe, professeur émérite de l’Université d’Aix-Marseille (AMU) et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, parmi lesquels, récemment, La Troisième main – Des techniques matérielles aux technologies intellectuelles (Actes Sud, 2021).
Depuis 2015, les Philosophes Publics ont régulièrement animé des ateliers réflexifs en prison, tout d’abord auprès de détenus (femmes, hommes, mineurs), puis de surveillants et, depuis peu, en réunissant ces deux types de publics. Cette expérience collective, particulièrement riche et intense, a bien sûr suscitée au sein du collectif de nombreux questionnements. Ces derniers portent notamment sur les finalités qu’on peut attribuer à la prison, tant du point de vue de l’individu incarcéré que de la société toute entière. Plus nous intervenons en détention, et plus les attentes envers cette institution nous semblent discutables, incertaines, voire contradictoires. Par ailleurs, se demander ce qu’on peut « attendre de la prison », c’est aussi s’interroger sur ses nécessaires transformations. Rappelons que la France a été condamnée plusieurs fois par les instances européennes en raison de l’état de ses établissements pénitentiaires, et que la plupart des personnes qui y séjournent en sortent dans une situation (sociale, psychologique, etc.) pire que lorsqu’ils y entrent.
Ce débat sera animé par deux membres du collectif et par quelqu’un qui a connu l’incarcération, et qui en est sorti profondément transformé. Son témoignage, ainsi que les retours d’expériences des ateliers philosophiques organisés aux Baumettes et à l’Établissement Pénitentiaire des Mineurs, serviront de point de départ à la discussion.
Redwane Rajel a découvert le théâtre en prison , ce lui à donné l’occasion de jouer 3 fois au festival In d’Avignon dans des pièces mises en scène par Olivier Py , et de devenir comédien professionnel grâce au célèbre auteur et metteur en scène Joel Pommerat à sa sortie de prison.
Christian Tefas. Professeur de philosophie et de yoga, Membre du collectif les philosophes publics.
Marc Rosmini. Professeur de philosophie. Membre du collectif les philosophes publics.
Critiquée pour avoir tenté par le passé de modeler les condamnés, l’institution pénitentiaire a depuis les années 1990 opéré un virage important visant à se garder d’exercer la moindre influence sur les personnes incarcérées. Cette quête de neutralité, si elle la préserve de l’emprise, ne va cependant pas sans poser problème. En refusant d’assumer certaines attentes légitimes existentielles des personnes dont elle a la charge, elle génère un terrain favorable à diverses violences. Le discours religieux radical, porté par une communauté apparemment accueillante, peut alors devenir aux yeux de certains une proposition attrayante pour donner un sens à la peine. Dès lors, l’enjeu est d’esquisser les principes d’une peine qui ne soit pas affaire seulement de procédure juridique, tout en respectant la neutralité à laquelle est tenue l’institution.
Bertrand KACZMAREK Professeur agrégé de philosophie dans l’académie d’Aix-Marseille A été directeur adjoint dans plusieurs établissements pénitentiaires de Rhône-Alpes Titre de sa thèse: Le mythe de la neutralité carcérale.
Les Calanques, c’est fini. Du moins en saison, pour les téméraires qui, par une inspiration spontanée, auraient aimé se rendre à Sugiton. Durant l’été, il fallait cette année se munir d’un sésame digital (le QR Code) décroché en suivant des procédures numériques, afin d’accéder à la nature. En 2023, l’expérimentation sera pérennisée sur une période plus longue, selon l’administration du Parc, mettant à profit ses partenariats avec les start up marseillaises de la « French Tech ». C’était inéluctable. Dans l’histoire des technologies, rares sont les moments où le provisoire ne s’est pas mué en permanent. Mais l’on s’habitue à tout. Et puis, « si c’est pour protéger », c’est une bonne idée, disent nombre de randonneurs. Notamment ceux qui, alléchés par la carte postale et l’ « attractivité » de notre territoire, ont pris le TGV pour « descendre » à Marseille.
Oui, les habitudes ont été vite prises, qui font bon marché de la spontanéité et de l’aléa, tant que des dispositifs technologiques permettent d’assurer la « protection » et de neutraliser ces irresponsables qui, par leur licence, mettent en péril l’intérêt général. Tel est l’un des argumentaires qui ont déchiré notre société pendant les deux dernières années, d’autant plus à partir de l’obligation vaccinale (dans certaines professions pour sûr, et par défaut afin, pour chacun, de ne pas voir son rayon d’action réduit à presque rien).
En ce sens, nous ne serons jamais quittes du Covid-19. Le prétendu « retour à la normale » peine à masquer le basculement dont la pandémie a été l’occasion : l’emballement de la société de contrainte. Laquelle ne se limite pas au contrôle ou à la surveillance ‒enjeux qui sont le fond de commerce de tous les discours alter-numériques, en faveur d’un Internet éthique, délivré de l’emprise des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon) ‒, mais constitue un système de pilotage automatisé enserrant l’individu de telle sorte qu’il ne puisse que réagir, après coup, au fait accompli technologique. Demandez, pour des exemples ordinaires, aux usagers de la SNCF et de la Poste confrontés à la fermeture des guichets ou des bureaux, aux patients sommés de réserver leur « rendez-vous » médical par Doctolib, ou à tous ceux qui n’ont pas su comment s’opposer à la constitution de leur Espace Numérique de Santé.
Avant de penser, nous arpentons le monde vécu, théâtre de nos expériences familières. Le particulier d’abord, le général ensuite. Chacun peut enquêter là où il vit, autour de ce à quoi il tient, pour élucider en définitive la trajectoire globale de notre société. Ainsi, pour les amoureux de la nature et de la liberté, ce qui se révèle à travers l’accès machinal aux Calanques, c’est la logique du techno-capitalisme (autrement dit, l’accumulation du capital motorisée par l’innovation technologique) pour laquelle rien ne doit excéder la procédure autorisée. Cette logique s’oriente vers un état que certains bons esprits avaient pressenti dès avant la Seconde Guerre mondiale : le monde fini. C’est-à-dire achevé, totalement administré, semblable à une cage d’acier où nousautres, animaux imprévisibles, fonctionnerions comme des rouages. Chacun tournant à vide dans une aire délimitée, en échange de la sécurité du dispositif.
On n’en est pas là, diront les optimistes d’un ton railleur. Mais si nous avions interrogé les promeneurs calanquais il y a trois ou quatre ans, peut-être se seraient-ils récrié contre une atteinte insupportable à leur liberté. Se pourrait-il, une pandémie plus tard, que la liberté pèse trop lourd à beaucoup ? Dans un monde entraîné par la fuite en avant, on n’en est bientôt plus là.
S’ils devaient revenir parmi nous, les philosophes qui, à travers l’histoire, ont soutenu que l’homme est né libre et jaloux de sa « franchise », s’expliqueraient sans doute avec peine le moment malencontreux que nous traversons. Ils ne laisseraient pas de s’étonner que, sous les cryptogrammes des QR Codes, le goût de la liberté soit devenu obsolète. C’est à le sauver de l’oubli que la réflexion de cette soirée sera consacrée.
Renaud Garcia enseigne la philosophie au lycée et s’efforce d’appliquer le principe du refus de parvenir. Ses recherches portent principalement sur l’anarchisme, la critique sociale et la décroissance. Il a récemment publié Pierre Kropotkine ou l’économie par l’entraide (Le Passager clandestin, 2014) et La Nature de l’entraide (ENS éditions, 2015), Le Désert de la critique, Déconstruction et politique (L’échappée, 2015)
Anarchismes
Les courants de pensée se réclamant de l’anarchisme sont si divers que le « s » final semble requis, ne serait-ce que pour interroger la possibilité d’unifier la diversité des pensées critiques du commandement et des pratiques tentant d’expérimenter une vie sociale sans pouvoir hiérarchique. N’est-il pas pour le moins étrange que l’anarchisme reste communément associé à la liberté effrénée de chacun.e alors même qu’il se définit avant tout comme absence de domination, ceci ne pouvant que supposer l’attachement à une organisation sociale capable d’instaurer et maintenir une liberté collective ?
A l’heure d’une démocratie en crise et d’un Etat inféodé à des logiques économiques, la question d’une politique non étatique se pose avec acuité. A l’heure où trouver des modes de vie compatibles avec la poursuite de la vie sur terre se fait urgent, la question des ancrages locaux et des justes échelles de décisions citoyennes se fait jour.
Penser la pluralité des anarchismes, c’est emprunter des pistes théoriques aussi bien philosophiques, anthropologiques et psychologiques que strictement politiques ou historiques. La nécessité sociale et écologique de sortir du gigantisme de systèmes aliénants et délétères de production, de consommation et d’échange ne passe-t-elle pas par la capacité de discussion, de décision et d’organisation collectives afin que la liberté ne soit pas celle des seuls riches et puissants de ce monde ?
L’invitation sera faite d’explorer ensemble gouvernementalités situées, municipalisme libertaire, existences communales, démocratie réelle et autres voies anarchistes susceptibles de faire germer quelques futurs désirables.
Morgane Bascaule, Maïssa Falha, Gabrielle Scarabino, sont professeures de philosophie, membres du collectif Les Philosophes publics
Comment penser notre société à partir de la rencontre ?
Simplement dire « la » société, n’est-ce pas exagéré ? N’est-ce pas croire que notre conscience est capable d’embrasser une entité aussi diverse ? N’est-ce pas faire de nos relations vécues une extrapolation vers une masse indéfinie ? Qu’alimente-t-on de la politique quand on fréquente les généralités, ces englobants qui parlent des « jeunes », des « migrants », des « handicapés » ?
Le propos tentera de penser notre vie ensemble en en refusant toute totalisation. A la suite de Levinas, nous ouvrirons cette interrogation : « Le social, avec ses institutions, ses formes universelles, ses lois, provient-il de ce qu’on a limité les conséquences de la guerre entre les hommes, ou de ce qu’on a limité l’infini qui s’ouvre dans la relation éthique de l’homme à l’homme ? »
Yves PILLANT Docteur en Philosophie École doctorale : Cognition, Langage, Éducation Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie. Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ? Responsable du laboratoire de recherche en travail social IMF
La modernité s’essouffle tant la considération de l’Homme indépendant, autonome, volontaire et décideur a montré ses excès de maîtrise et ses failles. Y aurait-il un autre commencement que la conscience et le savoir ? Ne sommes-nous pas rencontres ? Mais alors tout ne part plus de moi ; il y va de l’autre. La première partie tente d’élaborer une phénoménologie de la rencontre. Mais la rencontre se limite au face à face. Pourrait-elle nous emmener au-delà jusqu’à une reconsidération de la justice, de la politique, de la société ? La seconde partie présente une articulation entre ces dimensions de notre réalité commune. La rencontre serait alors ce qui permet de penser une société qui n’absorbe rien de nos singularités, et d’envisager la dimension politique à l’endroit d’une vulnérabilité partagée.
Yves PILLANT Docteur en Philosophie École doctorale : Cognition, Langage, Éducation Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie. Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ? Responsable du laboratoire de recherche en travail social IMF
L’utilisation d’un jargon scientifique pour impressionner le quidam n’est pas l’apanage des charlatans : l’usage plus subtil de concepts mathématiques ou physiques pointus, notamment pour alimenter des analogies et extrapolations abusives, se retrouvent dans les textes de nombreux auteurs bien connus, et participe à la désinformation scientifique actuelle. Dénoncées par Alan Sokal et Jean Bricmont il y a plus de 20 ans, ces « impostures intellectuelles » s’appuient essentiellement sur la perméabilité de nos mécanismes de défenses cognitives face à des discours complexes et en apparence érudits . Comment pouvons-nous les déceler et les désamorcer ?
Denis Caroti, Docteur en philosophie, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique
« Changer » est un verbe courant. Nous l’utilisons très régulièrement. Nous changeons nos vêtements. Nous changeons de bus. Parfois notre coupe de cheveux. Plus rarement notre métier et nos idées. Des lois instaurent des changements, par exemple le droit de vote pour les femmes en 1944. Ces seuls exemples suffisent à indiquer une grande différence selon que le changement transforme intérieurement l’individu et le monde, ou au contraire les laisse identiques, n’ayant sur eux que des effets passagers. Pour le dire simplement, il y a deux possibilités de changer : une modification extérieure et/ou une transformation intérieure. Dans le premier cas, la substance demeure et les changements sont apparents. Dans le second cas, la substance change et les changements se substantialisent, c’est-à-dire qu’ils deviennent une réalité, donnant naissance à son tour à d’autres réalités.
A partir de ces distinctions, comment comprendre la question : « les animaux nous changent-ils ? » ? Quels changements opèrent-ils ? Sont-ils extérieurs et de surface ou bien au contraire intérieurs et profonds ?
Nous proposons de tenter de mettre au jour ce que changent en nous les animaux, d’un point de vue phénoménologique et d’un point de vue moral pour nous poser ensuite la question de savoir comment donner une réponse pratique à ce que les animaux découvrent en nous.
Céline ACKER, ancienne élève de l’ENS Lyon, professeur agrégée en classes préparatoires au lycée Jeanne Perrimond
Luisa Marques dos Santos, professeure agrégée Enseigne la philosophie en classe préparatoire au lycée Saint Charles à Marseille
Quel changement dans les organisations du travail : la contribution de l’ESS entre innovations et utopies. Cette conférence s’inscrit dans les travaux du collectif de recherche « Atelier de recherche travail et liberté » (ArTLib) de l’IMERA. https://imera.hypotheses.org/category/artlib-travail-et-libertes-aujourdhui Le projet d’ArTLib porte sur les transformations et les changements dans les formes de travail aujourd’hui. Entre dénonciation de la souffrance et éloge du travail indépendant comme facteur de liberté et d’émancipation, y a-t-il des possibilités d’alternatives pour appréhender, raconter et caractériser la tension structurelle entre travail et liberté ? Le collectif ArTLib couple des réflexions et débats ouverts avec un travail d’enquête sur le territoire de Marseille, afin de repérer des initiatives et expériences où les rapports entre travail et liberté sont source de questionnement collectif et de transformation des pratiques.
Mariagrazia CAIRO
Maître de conférences en philosophie (Université d’Aix-Marseille)
Membre de l'Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation
Membre du Centre Gilles Gaston Granger - CNRS
Membre du groupe ArTLib (IMERA)
Nadine RICHEZ-BATTESTI
Maître de Conférences en Économie (Université d’Aix-Marseille)
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, LEST-Cnrs et INCIAM
Co-directrice du master 2 GRH - ESS
Membre du groupe ArTLib (IMERA)
Dans son essai « Du mensonge à la violence », la philosophe Hannah Arendt écrit ceci: « Les manuels qui ont la prétention d’indiquer « comment accomplir une révolution », à partir d’une évolution graduelle, passant de la contestation au complot, de la résistance au soulèvement armé, sont tous fondés sur cette idée fausse qu’il est possible de « faire » une révolution. »
Pour Arendt donc, on ne « fait » pas la révolution. La révolution ne serait pas de l’ordre du projet, d’un ensemble d’actions à préparer et à mettre en œuvre.
Pourtant il y a bien des révolutions. Comment dès lors celles-ci se produisent-elles? Ou plus précisément: quelle est la nature réelle du processus révolutionnaire?
Il sera question d’étudier les concepts politiques du pouvoir, de la violence et de la légitimité. »
Anaïs Simon
Agrégée de philosophie
Enseigne en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) et en Classes Préparatoires Économiques et Commerciales (CPES) Professeure au Lycée Saint Exupéry et au Lycée Thiers de Marseille Membre en 2021, du jury du concours externe de recrutement de professeurs agrégés stagiaires de l'enseignement du second degré
Il n’est pas rare de lire que la rationalité scientifique, telle qu’elle se construit au XVIIe siècle en Europe, est la complice d’une approche insensible et prédatrice de la nature. Qu’en est-il réellement ? Que retiennent les sciences de ce que nous appelons nature et comment construisent-elles leur objet d’étude ? Est-il bien vrai que les sciences s’opposent à une approche écologiste de nos milieux ? On cherchera à comprendre pourquoi la représentation de la nature qu’élabore la physique classique refroidit le monde et nous le rend paradoxalement étranger, avant de voir comment des sciences contemporaines, notamment l’agronomie, trouvent à écologiser leurs études.
Monique PILLANT a fait ses études à l’université d’Aix-en-Provence ; professeure de philosophie elle enseigne au Lycée Thiers depuis 1998 et appartient au Rézophilo. Membre des Philosophes-Publics, elle intervient régulièrement à ce titre à la prison des Baumettes, dans les Centres sociaux-culturels, auprès des migrant.es, sur la Canebière et publie des articles dans La Provence.