Tous les articles par Jean-Pierre Brundu

23/06/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
Comment être heureux à l’ère digitale ? 
Laure-Émeline Bernard –  Sciences information et communication

Smartphones, réseaux sociaux, séries télé, jeux vidéo… On les accuse souvent de tous les maux : anxiété, addiction, FOMO, stress, isolement social, troubles du sommeil, de l’attention, voire obésité.
Mais, au-delà de ces discours alarmistes, les écrans peuvent aussi devenir de vrais alliés pour notre bien-être, notre santé mentale, et même nos relations… à condition de savoir les utiliser avec discernement.
C’est justement ce que je vous propose d’explorer dans cette conférence. En m’appuyant sur des recherches récentes, ainsi que sur mes travaux et ceux des Professeurs Didier Courbet et Marie-Pierre Fourquet-Courbet autour de l’intelligence numérique, nous verrons comment mieux vivre avec les écrans. Cela passe sans doute par un changement dans notre manière de les utiliser, par le développement de nos forces personnelles, une quête de sens plus affirmée, et des liens sociaux plus profonds.
Autrement dit : comment rester connectés… et bien dans nos vies

Laure-Émeline Bernard est chercheuse-doctorante en Information Communication au sein du Laboratoire IMSIC (Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication) à Aix-Marseille Université.

16/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Un monde saturé d’images ?
Isabelle Gras – Philosophie

A l’heure où les réseaux sociaux nous abreuvent en continu d’images, quelle attention accordons-nous encore réellement aux images ? Est-il encore possible d’échapper à ce flux d’images ?
La société de consommation repose sur le marketing, formidable prestidigitateur, qui joue avec les stimulations visuelles en sélectionnant avec minutie les images qui retiendront notre attention. A ce vertige optique s’ajoutent les images époustouflantes qui peuvent être générées par l’intelligence artificielle faisant voler en éclat la frontière entre réel et fictif.
Si nous sommes devenus des consommateurs d’images plus ou moins conscients et consentants, force est de constater que les technologies numériques ont décuplé notre capacité à produire des photographies immortalisant chacun des instants de notre vie, des plus futiles aux plus marquants. A ces images qui capturent sur le vif le moment présent s’ajoutent les images « retravaillées » qu’on peut retoucher à l’infini, tel un peintre devant une toile démultipliée.
Comme l’a théorisé Regis Debray, nous sommes désormais dans l’ère de la vidéosphère qui consacre le triomphe de l’immédiateté de l’image. Pourtant, depuis Platon, nous savons combien les images ont un pouvoir trompeur : sommes-nous condamnés à errer au milieu des ombres projetées dans la caverne allégorique que représentent notamment les réseaux sociaux ? Quelles images voulons-nous conserver ? Et quelles images seront fatalement manquantes ?

Isabelle Gras 
Conservatrice de bibliothèque au SCD d'Aix-Marseille Université Chargée d'enseignement à la Faculté de droit et de science politique d'AMU et à l'IEP d'Aix-en-Provence

02/06/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
 Comment habiter un monde fracassé ?  
Rodrigue Coutouly –  Environnement

Chaleur intense, épisode météo apocalyptique, ressources alimentaire et en eau fragilisés et de rares : l’avenir qui nous attend n’est pas rose.
Comment dépasser la paralysie que provoque la sidération des catastrophes? Comment ne pas se laisser aller à une écoanxiété qui bloque l’avenir et nous empêche d’agir?  Que faire?
Une partie des réponses à ces questions se trouve dans la manière dont nous habitons nos appartements et nos maisons. Leur conception, leur organisation, leur équipement proviennent d’un temps, déjà ancien, où l’insouciance envers les enjeux écologiques de la transformation de notre monde, était une réalité.
Transformer nos habitats, nos maisons et nos immeubles, pour nous aider à préparer et à nous adapter aux catastrophes à venir, voilà un enjeu qui mérite réflexion. Rodrigue Coutouly, forestier, enseignant, chef d’établissement, revient à l’université populaire de Marseille pour développer sept propositions sur l’habitat écologique qu’il avait abordé dans son ouvrage L’écologie au secours de l’économie (L’Harmattan 2015).

Rodrigue Coutouly 
Professeur agrégé d’histoire-géographie
Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.
Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »

 26/05/25– 130 avenue du Prado 13008
LE POLITIQUE, L’ÉTHIQUE ET L’ÉCONOMIQUE
Feriel Kandil – Philosophie

J’utilise la notion wittgensteinienne de « formes de vie » pour mettre en valeur la richesse des réflexions critiques que Ricœur mène sur « la civilisation planétaire » du calcul, de la technique et de l’argent, laquelle imprègne les sociétés contemporaines, notamment sous l’effet de la domination du capitalisme. L’éclairage portera sur les injustices systémiques et les formes de vie anomiques que cette civilisation engendre.
Face à l’anomie, j’évoquerai à la suite de Ricoeur deux voies d’analyse critique. La première concerne la critique des idéologies du capitalisme, et plus largement de l’économisme.
La seconde concerne les interdépendances qui se jouent, au cœur de la civilisation planétaire, entre le politique, l’économique et l’éthique. Dans mon intervention, j’insisterai sur cette seconde voie.
D’une part, je porterai l’éclairage sur le lien entre le rôle de l’argent dans la civilisation planétaire et les injustices systémiques que cette civilisation engendre et dont elle se nourrit.
D’autre part, je mettrai l’accent sur les capacités éthiques des citoyen(ne)s démocratiques, ces capacités étant autant de ressources éthico-politiques dans lesquelles il leur faut puiser pour s’opposer aux formes de vie anomiques propres à la civilisation planétaire du calcul, de la technique et de l’argent.

Feriel Kandil : philosophe et économiste (AMU, AMSE)

19/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
HISTOIRE NON-OCCIDENTALE DE LA DÉMOCRATIE 
Judith Scheele –  Anthropologie


Pour une histoire non-occidentale de la démocratie.

Nous subissons actuellement une crise à la fois de l’État et de la démocratie. Or, les deux ne sont pas toujours liés, et je me propose dans cette intervention de réfléchir à d’autres formes politiques qui, avant l’essor des états modernes et dans ses marges, ont animé et tenté d’encadrer la vie des populations, et qui étaient souvent basées sur des formes plus ou moins explicite de prise de décision collective et de consensus. Ces formes politiques n’étaient pas nécessairement plus égalitaires, ou moins exclusive, oppressive et violentes que nos états-nations d’aujourd’hui, et nous ne gagnons pas grande chose à les idéaliser. Mais elles étaient différentes, et cette différence devrait elle-même attirer notre attention, car elle nous permet de penser au-delà des cadres conceptuels habituels. Dans cette communication, je vais m’appuyer sur mes propres recherches ethnographiques et historiques, au Maghreb et au Sahara, avec des excursion vers d’autres temps et d’autres lieux, pour discuter des exemples concrets. L’image qui va en sortir est celle d’une multiplicité des formes politiques possible, et des souverainetés partielles, fragmentées et décentralisées.
Judith Scheele est anthropologue et Directrice d'études à l'EHESS, avec un intérêt particulier pour les sociétés sahariennes et celles qui les avoisinent.

 12/05/25– 130 avenue du Prado 13008
 UBÉRISATION ET CAPITALISME
Alexandre GRONDEAU et Gwénaëlle DOURTHE – Géographie

Ubérisation et capitalisme de plateforme à Marseille : la technologie et Internet contre la ville ?

Dans cette conférence nous proposons de présenter et analyser le phénomène d’ubérisation des territoires appliqué à la ville de Marseille. Symbolisé par des multinationales de la Tech comme Airbnb, Uber ou Deliveroo, l'ubérisation est définie comme "l’intégration de technologies numériques dans le modèle économique de différentes activités comme les transports, l’hébergement, la restauration sous la forme de plateforme Internet permettant la désintermédiation de la relation offre/demande, la minimisation des coûts de transaction, la collecte et le traitement d’un très grand nombre de données identifiants les pratiques et goûts des consommateurs.. ».
Nous analysons dans nos recherches, les impacts urbains et socio-économiques de cette ubérisation en examinant notamment comment ces entreprises redéfinissent les dynamiques territoriales en accélérant des processus capitalistiques territoriaux connus : inégalités et fragmentation sociale, gentrification, pression foncière, précarisation du travail, impacts environnementaux et réorganisation des flux urbains. Nous montrerons dans cette conférence les effets de l’appropriation des quartiers par des acteurs internationaux et les inégalités croissantes qu'elle engendre tout en présentant les résistances citoyennes et institutionnelles émergeantes afin de préserver les espaces urbains marseillais en mutation.


Alexandre GRONDEAU
Professeur des Universités
Directeur adjoint Laboratoire TELEMMe - UMR 7303
Co-responsable Master "Territoires, Société, Aménagement"
Département de Géographie, Aménagement et Environnement

Gwénaëlle DOURTHE
Doctorante en Géographie chargée d'enseignement et professeur certifié - laboratoire TELEMMe Université Aix-Marseille

Observatoire "Ville en Transitions"
Référent HUB SHS Amidex - PEPR VDBI - SNA Ville Durable
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH)
Aix-Marseille Université – CNRS

05/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
UN MONDE DE DROITIERS ?
Adrien MEGUERDITCHIAN –  Sciences

Un monde de droitiers ?
Aux origines des préférences manuelles chez les primates

Les humains présentent des préférences manuelles marquées que ce soit en faveur de la main droite ou de la main gauche. Alors que, au niveau de la population, on compte près de 90% de droitiers, cette asymétrie comportementale est une des manifestations les plus connues du phénomène de « spécialisation hémisphérique cérébrale ». La plupart des fonctions cognitives ou motrices sont en effet « spécialisées » dans un hémisphère en particulier, ici, le cortex moteur gauche pour les droitiers et le cortex moteur droit pour les gauchers. Alors que ce phénomène était considéré comme unique à l’espèce humaine, des chercheurs l’ont détecté chez certains animaux, notamment chez nos plus proches cousins primates.
Dans cette conférence, je vais présenter un état des lieux de nos recherches récentes dans le domaine, que ce soit en éthologie primate, en milieu naturel ou en parc animalier, en psychologie comparée et développementale, ainsi qu’en imagerie cérébrale non-invasive. Quels sont les préférences manuelles des singes ? Comment se développent-t-elles ? Sont-elles sous influence des comportements maternels ? Sont-elles liées à l’émergence de comportements comme l’outil ou la communication gestuelle ? Impliquent-t-elles, comme chez les humains, les hémisphères cérébraux ? Du babouin au chimpanzé sauvage, en passant par le gorille et le singe écureuil, je reviendrai sur nos grandes découvertes suggérant l’étendue insoupçonnée de ces racines évolutives.

Adrien Meguerditchian
Chercheur CNRS, primatologue, Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences de Marseille
Médaille de bronze du CNRS 2021

28/04/25 – 130 avenue du Prado – 13008
 PHILOSOPHER AVEC DES ADOLESCENTS MIGRANTS PLURILINGUES 
 Anne-Sophie Cayet – Philosophie

Que signifie "s’intégrer à l’école française" lorsque l’on vient d’ailleurs ? 
Doit-on taire son histoire, renier la langue de ses parents, refouler les imaginaires et les pensées étranges qui nous décalent ?
Est-ce seulement possible, souhaitable ?
À rebours d’une intégration désintégrante, il s'agit de faire le pari de la rencontre (interculturelle, intersubjective) et d'en questionner les enjeux pédagogiques et sociopolitiques. C'est l'objectif ambitieux de la recherche-action qui sera présentée et qui analyse la mise en oeuvre de 57 ateliers de philosophie en contexte de forte hétérogénéité scolaire, linguistique et culturelle, essentiellement sur le terrain marseillais. Une attention particulière est portée à la place des langues familiales et à l'expression graphique pour favoriser la rencontre et le déploiement de la pensée. Le groupe se constitue en "communauté de recherche", ce qui crée les conditions de possibilité d'une délibération démocratique autour d'un questionnement universel néanmoins révélateur de représentations singulières. Cette recherche montre également que des élèves dits « en échec scolaire » (au regard de leurs notes), réussissent pourtant à participer activement à cette activité exigeante (l’atelier de philosophie), si des médiations langagières sont mises en place au sein d'un cadre coopératif, accueillant et bienveillant. Cela questionne les fondements d’une école républicaine qui revendique son inclusivité tout en ayant des difficultés à renoncer à un universalisme indifférent à sa diversité constitutive.


Anne-Sophie Cayet
Enseignante de français langue étrangère, Service universitaire des langues (SUL), Aix-Marseille Université.
Docteure en didactique des langues et des cultures, rattachée au laboratoire DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle.
Lauréate 2021 du Prix de thèse de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (ARIC).

Cayet, A.-S. (2024). Philosopher avec des adolescents migrants plurilingues. Un enseignement-apprentissage de la rencontre interculturelle. Paris : L’Harmattan. Coll. Logiques sociales, série Études culturelles.

14/04/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
FAUT-IL INTERDIRE LES FAUSSES INFORMATIONS  ?
Denis CAROTI  – Philosophie

Faut-il interdire les fausses informations (pour rendre le monde meilleur) ?

Un monde sans fausse information est-il désirable ?

La réponse (positive) parait évidente, raison de plus pour continuer à s’interroger… Ainsi, à l’heure de la dérégulation du marché de l’information imposé par certains réseaux sociaux et sous prétexte de liberté d’expression, la circulation et la prolifération de fausses informations questionnent. Si leur impact sur la société semble réel, que ce soit au niveau des choix de santé, climatiques ou politiques, n’y a-t-il pas urgence à réguler voire interdire ces fameuses « fake news » ? Au-delà de la simple possibilité d’y parvenir, comment décider de ce qui doit être censuré ? Information à caractère scientifique ? Économique ? Éthique ? Politique ? Car si toute liberté d’expression possède ses limites, lesquelles choisir en matière d’information, et qui pour en décider ?
Voilà quelques-unes des questions que nous poserons afin d’y apporter des éléments de réponses.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.

07/04/25 – REPORTEE –
STAND UP FOR SCIENCE / DÉFENDONS LA SCIENCE
Bruno CANARD – La science est-elle en danger ?

L’administration Trump a mis en place des mesures restrictives visant la communauté scientifique, notamment en interdisant certains mots dans les recherches financées par le gouvernement fédéral. Les chercheurs doivent éviter des termes comme « changement climatique », « diversité », « justice environnementale », et même « femme » pour ne pas risquer de perdre leurs financements.

De plus, des coupes budgétaires brutales ont été imposées, affectant les agences fédérales chargées de l’étude du climat et de la santé, et entraînant des licenciements de personnel scientifique.
Ces actions ont suscité une vive réaction de la part des scientifiques, tant aux États-Unis qu’à l’international, qui dénoncent une atteinte à la liberté académique et à la recherche scientifique.

Bruno Canard
Directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille Université, spécialiste des coronavirus.
Chercheur principal de l'équipe «Réplication virale : structure, mécanismes et conception de médicaments» au Laboratoire d'architecture et fonctions des macromolécules biologiques, Aix-Marseille Université, Marseille, France.

31/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
L’ÉTAT SOCIAL, UN BIEN COMMUN MENACÉ ? – 2/2 –
 Bernard Tabuteau – Économie


L’État Social, un bien commun menacé

L’État Social (ES) naît avec la société industrielle même s’il existait des formes de solidarité avant l’ère industrielle. En France la création de la Sécurité Sociale (1945) constitue un moment décisif. La Sécurité Sociale est pensée d’abord comme un outil de cohésion sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
L’ES est une construction historique cherchant, par la loi, à dépasser le rapport de subordination dans lequel s’inscrit le salariat. La loi va progressivement installer des protections, prendre en charge des services, mobiliser les ressouces ad hoc, au nom de l’intérêt général. À ce titre on peut entendre l’ES comme un bien commun.

Depuis les années 1980, et l’entrée dans l’ère du capitalisme actionnarial mondialisé, ce bien commun est menacé au nom de politiques de compétitivité. Il s’agirait, à la fois, de réduire les coûts de l’ES pour les entreprises et la collectivité et de revoir ses composantes à la baisse.

La bataille idéologique et politique autour de la dépense publique est à cet égard exemplaire. La dépense publique est-elle un coût ou d’abord l’expression d’un choix social, un mode de satisfaction des besoins antinomique avec une logique marchande ?

Bernard Tabuteau, Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

24/03/25 – 130 avenue du Prado
 L’ÉTAT SOCIAL, UN BIEN COMMUN MENACÉ ? – 1/2 –
 Bernard Tabuteau – Économie

L'État Social, un bien commun menacé
L'État Social (ES) naît avec la société industrielle même s'il existait des formes de solidarité avant l'ère industrielle. En France la création de la Sécurité Sociale (1945) constitue un moment décisif. La Sécurité Sociale est pensée d'abord comme un outil de cohésion sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

L'ES est une construction historique cherchant, par la loi, à dépasser le rapport de subordination dans lequel s'inscrit le salariat. La loi va progressivement installer des protections, prendre en charge des services, mobiliser les ressouces ad hoc, au nom de l'intérêt général. À ce titre on peut entendre l'ES comme un bien commun.

Depuis les années 1980, et l'entrée dans l'ère du capitalisme actionnarial mondialisé, ce bien commun est menacé au nom de politiques de compétitivité. Il s'agirait, à la fois, de réduire les coûts de l'ES pour les entreprises et la collectivité et de revoir ses composantes à la baisse.

La bataille idéologique et politique autour de la dépense publique est à cet égard exemplaire. La dépense publique est-elle un coût ou d'abord l'expression d'un choix social, un mode de satisfaction des besoins antinomique avec une logique marchande ?
Bernard Tabuteau, Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

17/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
INNOVATION SOCIALE ET UTOPIE : QUEL TRAVAIL VOULONS NOUS ?
Nadine RICHEZ-BATTESTI et Enrico DONAGGIO – Sociologie

Quels liens entre innovation et utopie, deux concepts à la mode ? 
Si l’on considère l’utopie comme un imaginaire ou comme un idéal de perfection qui ne peut (ou ne doit pas) advenir, le lien avec l’innovation est inexistant. A l’opposé lorsque l’on adopte une conception de l’utopie ancrée dans le réel, dans les petites expérimentations du quotidien, l’innovation sociale en devient l’une de ses expressions.
Nous discuterons ensemble pour caractériser les accordages possibles entre innovation sociale et utopie, en portant un regard attentif au travail et à la liberté. Au croisement de lectures théoriques et de l’analyse d’expérimentations singulières sur le territoire marseillais, nous montrerons qu’ils ouvrent des possibles pour des alternative inspirantes, mais toujours risquées.

Nadine Richez-Battesti est Maîtresse de conférences en sciences économiques, Faculté d’Economie et de Gestion à Aix-Marseille Université.
LEST-CNRS UMR 7317
Membre du Collectif Artlib : travail, liberté et utopies, Imera, sous la direction d’Enrico Donaggio
Coprésidente ADDES, Association pour le développement des données en Économie Sociale
Prix des femmes en ESS en France : catégorie Recherche, 2023

Enrico Donaggio 
Professeur de philosophie à Aix-Marseille Université, directeur scientifique de l'institut d'études avancées Imera, coordinateur de l'atelier ArTLib.
ArTLib – Atelier de recherche Travail et Libertés

Créé en 2019 à l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (Iméra), l’Atelier de recherche Travail et Libertés (ArTLib) est un collectif interdisciplinaire et international qui vise à discuter et diffuser des idées et des pratiques liées aux transformations profondes du travail et à leurs effets dans la sphère des libertés et des utopies personnelles et collectives.

Coordonné par Enrico Donaggio (Professeur à l’Université de Turin, Senior Fellow de l’Iméra), ArTLib collabore avec trois UMR du CNRS et d’Aix-Marseille Université – Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST), Centre Gilles Gaston Granger (CGGG), Centre Norbert Elias – et avec d’autres centres de recherche et organismes d’études : Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ), Institut de Psychodynamique du Travail (IPDT), Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD-CNAM), Acante-Travail, Laboratoire des Sciences Sociales Appliquées (LaSSA), Association des professionnels en sociologie de l’entreprise (APSE), Inter-Made, ainsi qu’avec des experts et des artistes indépendants liés au monde du travail.