Archives de catégorie : Économie

23/01/23 – 61 La Canebière
Liberté et propriété
Alain TRANNOY – Économie

Depuis la Révolution Française, la liberté signifie aussi la liberté de posséder et donc de posséder la terre et le bâti. La Révolution Française a ainsi sanctifié la notion de propriété privée qui est gravée dans le marbre dans la constitution. Pourtant, la propriété privée du sol ne va pas de soi parce que c’est une ressource naturelle. Alors que la terre urbaine est très chère et représente 1/3 de la richesse nationale, son appropriation privée soulève un certain nombre de difficultés qui seront développées dans l’exposé 

Alain Trannoy Directeur d’étude à l ‘École des hautes études en sciences sociales (EHESS) Docteur d’État en Économie Président de l’Association Française de Sciences Économiques (AFSE) 2015-2016 Directeur de l’AMSE (Aix-Marseille School of Economics) 2011-2017 Membre du Conseil d’analyse économique (CAE) 2012-2016

05/12/22 – 61 La Canebière
LIBERTÉ DE LA CIRCULATION DES MARCHANDISES
Thierry LAMBERT – Économie

Les aspects fiscaux de la liberté de circulation des marchandises dans l’Union européenne

Depuis le traité de Rome il est acquis, que pour réaliser le Marché commun, il fallait que la liberté de circulation des marchandises, impliquant la suppression des frontières et la réalisation d’un marché intérieur, soit mise en oeuvre. Ce fut fait, en partie, au 1er janvier 1993 avec un système de TVA intracommunautaire, qui fait que les produits sont imposés non pas dans le pays de fabrication mais dans le pays où ils sont vendus. Le système vient de connaître une évolution notable, depuis le 1er juillet 2021, avec un lieu unique de déclaration pour les entreprises implantées dans différents pays de l’Union européenne. On vient enfin de réaliser, pleinement, le Marché commun.

Thierry LAMBERT
Professeur Aix-Marseille Université
Président de l'institut international des sciences fiscales (2iSF)
Rédacteur en chef de la "Revue européenne et internationale de droit fiscal" (Ed. Bruylant).
Dernier ouvrage "L'impôt dans une économie mondialisée" (Bruylant, 2021)

REGARDEZ

28/02/22 – 130 avenue du Prado
La croissance verte contre la nature
Hélène TORDJMAN – Économie

La croissance verte contre la nature – Critique de l’écologie marchande

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n’ayant jamais existé pour leur faire produire de l’essence, du plastique, ou aFabriquer de toutes pièces des micro-organismes n’ayant jamais existé pour leur faire produire de l’essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d’un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l’information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes… Telles sont quelques-unes des « solutions » envisagées aujourd’hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère. Ces « solutions » n’en sont pas et nous font au contraire poursuivre dans la voie mortifère dans laquelle nous sommes engagés. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à faire pour tracer enfin une autre voie.

Hélène Tordjman est maître de conférences en économie à l’université Sorbonne Paris-Nord et membre du Centre de recherche en économie de Paris-Nord (CEPN, UMR-CNRS 7234).

La croissance verte contre la nature - Hélène Tordjman

La croissance verte contre la nature

13/12/21 – 61 la Canebière
Épidémies et économie mondiale
Gilles Dufrénot – Économie

Professeur de Sciences Économiques à Aix-Marseille Université et membre de l’École d’Économie de Marseille (AMSE). Il est également chercheur associé au CEPII. Il a été Professeur d’Économie aux Universités de Paris XII et de Savoie avant de rejoindre l’Université d’Aix-Marseille.

La mondialisation est-elle responsable des pandémies ? En ce cas, faut-il en défaire les fils tissés depuis plusieurs siècles ?
Depuis toujours, les routes commerciales ont coïncidé avec l’apparition, la disparition et la réémergence des nouveaux virus. Les évolutions de la mondialisation ont renforcé ces liens : la déforestation, l’agriculture intensive, la perturbation des cycles géologiques et géophysiques, le réchauffement climatique, ainsi que les atteintes à la biodiversité, animale et végétale, ont accru les risques sanitaires.

Diaporama projeté par Gilles Dufrénot

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08/11/21
Esquisse d’un libéralisme soutenable
Claude Gamel – Économie

Claude Gamel, Professeur des Universités, Professeur d’économie à Aix-Marseille université (AMU) et membre du laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST), il consacre ses recherches aux théories de la justice sociale et à leurs applications (protection sociale, éducation, droit, fiscalité). 

Prix « Grammaticakis-Neumann » de l’Académie des sciences morales et politiques (quai Conti) pour son ouvrage “Esquisse d’un libéralisme soutenable” publié chez les presses Universitaires de France, collection Génération Libre.

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TRAVAUX ET PUBLICATIONS (1980-2021)
Ouvrages individuels
2021, Esquisse d’un libéralisme soutenable. Travail, capacités, revenu de base, P.U.F., collection « Génération Libre » (préface de G. Koenig),


Presses Universitaires de France

Esquisse d’un libéralisme soutenable.

Philosophie mal connue en France et souvent caricaturée, le libéralisme prend pourtant tout son sens par intégration de ses dimensions politique et économique. Un libéralisme socialement soutenable est alors possible, avec comme principe directeur la dispersion maximale du pouvoir. Si l’«ordre social spontané » de Hayek en est la toile de fond, les «principes de justice » de Rawls fournissent, une fois remaniés, les trois axes prioritaires d’une régulation moderne : travail choisi, capacités enrichies, revenu universel de base. En plaçant la pensée française au cœur des réflexions sur le libéralisme, en l’appliquant aux dossiers contemporains des données personnelles ou de l’environnement, Claude Gamel rend possible le renouvellement des débats et des politiques. C’est un véritable programme d’action qu’il propose, détaillant entre autres les modalités d’un contrat de travail unique, la nécessité de mieux partager les profits des entreprises ou encore la mise en œuvre progressive d’un revenu universel de base.
En mêlant culture philosophique et savoir économique, Claude Gamel nous livre ici le fruit d’une vie de réflexions, qui pourra servir de guide à de nouvelles générations d’intellectuels au service de la liberté.

11/10/21
UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE ?
BERNARD TABUTEAU – ÉCONOMIE

Société des architectes

L’analyse des crises sanitaire et économique met à l’ordre du jour la nécessité d’une double transition écologique et sociale. Sa réussite implique des politiques monétaire et budgétaire en rupture avec les orientations passées tant au niveau France qu’à celui de l’Union Européenne. La politique monétaire de taux d’intérêt bas et la politique budgétaire de soutien à l’investissement doivent être considérées comme complémentaires.
La conclusion et le début de mise en oeuvre des plans de relance européen et français marquent-elles un tournant par rapport aux orientations des politiques économiques suivies ces dernières années ? Comment apprécier la question de la dette publique eu égard à l’objectif de double transition écologique et sociale ?

Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, Bernard Tabuteau a enseigné à l’Université d Aix-Marseille.

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ANNULÉ ! 04/10/21
une transition écologique et sociale ?

Bernard Tabuteau – Économie

Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, Bernard Tabuteau a enseigné à l’Université d Aix-Marseille.

Une double transition écologique et sociale ?

L'analyse des crises sanitaire et économique que traversent nos sociétés nous livre quelques enseignements majeurs : notre dépendance sur un certain nombre de produits essentiels (alimentation, médecine, automobile...) nous confronte aux conséquences de la mondialisation et à son coût environnemental; le rôle protecteur du système de santé publique, et plus largement de l'État Social, pour l'ensemble de la société nous le fait considérer non plus comme un coût mais comme une ressource à préserver. Le surgissement des travailleurs (et souvent travailleuses) "invisibles" mal payés, la montée de la précarité réactualisent les questions d'inégalités et de répartition des richesses; l'accélération du capitalisme numérique et la toute puissance des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) imposent des initiatives pour les réguler, en premier lieu sur le plan fiscal, etc....

Ces enseignements mettent à l'ordre du jour la nécessité d'une double transition sociale et écologique à l'échelle de la France comme de l'Union Européenne :
      - investissements dans les services publics, politique de réduction des inégalités, harmonisation progressive des législations sociale et fiscale, participation accrue des salariés dans les instances de direction des entreprises, etc...
     - investissements massifs dans les économies d'énergie, les énergies renouvelables, relocalisations et frein aux nouvelles délocalisations, développement d'une agriculture raisonnée et biologique, traités de juste échange et non plus de libre échange, etc....
L'engagement dans ces directions, implique une certaine orientation des politiques budgétaire et monétaire aux niveaux de la France et de l'Union Européenne : soutien aux investissements, harmonisation et progressivité fiscale, politique maintenue de taux d'intérêt bas, etc... qui posent bien sûr des questions difficiles concernant l'orientation des politiques économiques de la France et de l'Union Européenne.

La conclusion et le début de mise en oeuvre des plans de relance européen et français (juillet 2020 pour le premier, septembre 2020 pour le second) marquent incontestablement une rupture par rapport aux politiques économiques conduites jusqu'ici. Il suffit de rappeler que le Traité de Stabilité conclu en 2014 imposait à l'ensemble des États membres le retour à un équilibre budgétaire strict dont la traduction a mené vers des politiques restrictives pesant sur l'activité et l'emploi.
Le plan européen de 750 mds€ sur 3 ans permet pour la première fois à l'Union Européenne d'emprunter des fonds et de distribuer (pour partie) ces fonds aux États sous forme de subventions en contrepartie d'engagements d'investissements, notamment dans la transition énergétique.
Le plan français de 100 mds€ sur 2 ans se donne lui aussi pour objectif d'accélérer l'adaptation de l'économie française aux enjeux environnementaux et technologiques à l'horizon 2030.

Le contenu de ces plans de relance - orientations, modalités....- sera présenté lors des conférences mais aussi leurs limites. Au delà de l'insuffisance des moyens consacrés à certaines activités (par exemple des services publics clés comme l'éducation, la santé, la recherche...), des incertitudes sur les contreparties fiscales, l'absence de perspectives au delà de la durée des plans eux mêmes pose problème. En effet, la double transition dont nous parlons nécessite un effort de très longue durée et donc impliquerait de positionner les plans de relance dans une vision de moyen et long terme articulant les niveaux France et Union Européenne.
C'est d'ailleurs dans cette perspective  qu'il faut positionner le débat autour de la dette publique. Cette question ne peut en effet être appréciée en soi mais en comparaison aux risques graves qu'elle permettra d'éviter : risques futurs sur le climat et la biodiversité, dégradation des services publics ou encore retard d'adaptation de l'économie française. Elle est l'expression d'une volonté politique et apparaît dès lors comme une condition nécessaire d'une politique d'investissement maintenu dans le temps. Sa maîtrise dans la durée implique une coordination étroite des politiques budgétaire et monétaire.

20/09/21
GAFA : Reprenons le pouvoir
Joëlle Toledano – Économie

Il y a vingt ans Apple entamait avec le retour de Steve Jobs sa seconde vie. Google et Amazon étaient des start-up et Facebook n’existait pas. Vingt ans après, les GAFA font partie des entreprises les plus puissantes au monde.
N’avons-nous pas fait preuve de naïveté face à ces jeunes pousses qui se réclamaient de la liberté d’entreprendre et de l’innovation ? Peut-on encore lutter contre ces empires plébiscités par les consommateurs et aux ambitions sans limite ?
Joëlle Toledano montre dans son livre “Reprenons le pouvoir !“, comment les GAFA arrivent à s’extraire du droit commun, à verrouiller la concurrence, à définir leurs propres règles en s’appuyant sur l’efficacité des outils numériques. Dénonçant notre retard face à ces entreprises sophistiquées et agiles, elle nous exhorte à comprendre ce nouveau monde et à reprendre l’initiative.

Joëlle Tolédano Bialot est Professeur émérite en économie, associée à la Chaire « Gouvernance et Régulation » de l’Université Paris-Dauphine et membre de l’Académie des Technologies.
Elle est membre du Conseil d’administration de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et de startups du numérique.
Docteur en mathématiques et en économie, elle a mené une double carrière, universitaire et en entreprise, avant de s’investir dans les sujets de politique publique et de régulation. Professeur des universités à partir de 2005, elle a été membre du collège de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes (Arcep) (mi-2005-2011). Récemment le numérique, les fréquences et la blockchain ont été au centre de ses travaux.
Elle a publié plusieurs ouvrages, des rapports publics et de nombreux articles scientifiques et grands publics dans les domaines de l’économie industrielle et l’économie et la régulation du numérique, des communications électroniques et des postes. Elle a reçu le Prix du Livre d’Économie 2020 son livre GAFA Reprenons le pouvoir !, publié par les éditions Odile Jacob.

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Le mythe de la « théorie du ruissellement »

Arnaud PARIENTY

Arnaud Parienty, diplômé de Sciences Po Paris, est professeur agrégé de sciences économiques et sociales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, manuels et articles de vulgarisation, et à La Découverte, de School Business. Comment l’argent dynamite le système éducatif (2015).

Emmanuel Macron, 15 octobre 2017 : « Pour que notre société aille mieux, il faut des gens qui réussissent ! […] Je ne crois pas au ruissellement, mais je crois à la cordée. […] Si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée, c’est toute la cordée qui dégringole. » Le 6 janvier 2018, le porte-parole du gouvernement enfonce le clou : « Ce n’est pas un gouvernement qui fait des cadeaux aux riches ! C’est un gouvernement qui permet à l’argent d’être investi dans les entreprises pour nos emplois en France. » Un résumé saisissant de la notion de trickle-down effect (effet de ruissellement) avancée en 1981 par le directeur du budget de Ronald Reagan : « Donner les réductions d’impôts aux tranches supérieures, aux individus les plus riches et aux plus grandes entreprises, et laisser les bons effets “ruisseler” à travers l’économie pour atteindre tout le monde. »
Telle semble bien la logique des mesures adoptées depuis 2017 par le gouvernement Macron/Philippe, même s’il affirme le contraire. Et même si aucun économiste n’a jamais produit une « théorie du ruissellement ». Alors comment expliquer que cette idée si décriée soit encore mise en oeuvre ? En analysant son fonctionnement comme celui d’un mythe, c’est-à-dire une construction imaginaire largement partagée. C’est ce que propose Arnaud Parienty dans cet essai enlevé et pédagogique. Il y décortique avec méthode les clichés répétés sur les plateaux de télévision : « trop d’impôts tue l’impôt », ils favorisent l’évasion fiscale, etc. Et il remet en perspective la façon dont les politiques néolibérales ont conduit, partout dans le monde, à une explosion des inégalités, sans pour autant favoriser la croissance et l’emploi, contrairement à ce que prônent les adeptes du ruissellement.

https://www.editionsladecouverte.fr/le_mythe_de_la__theorie_du_ruissellement_-9782348036347

Le choix du chômage

De Pompidou à Macron, enquête sur les racines de la violence économique

Benoît Collombat et Damien Cuvillier

De Pompidou à Macron, enquête sur les racines de la violence économique

Préface de Ken Loach Un livre d’une brûlante actualité sur le choix des dirigeants européens, depuis le début des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, de sacrifier l’emploi… et les effets dévastateurs de ce choix.
C’est une enquête fouillée, documentée, riche des témoignages d’anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d’anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d’économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes…

Benoît Collombat, journaliste à France Inter, a enquêté sur ce qui a fait basculer les choses : comment et pourquoi les hommes politiques ont « remis les clés » de l’organisation du monde à l’économie et à la finance. Ce basculement repose sur la victoire idéologique, à un moment donné, d’une pensée : le néolibéralisme, pour qui le rôle de l’État est avant tout de servir le marché.
Quelles personnalités sont à l’origine de ces grands choix économiques ? Quel rôle a joué la construction européenne ? Aujourd’hui, l’épidémie du coronavirus montre bien l’urgence de s’interroger sur ces choix politiques et économiques.

https://www.futuropolis.fr/9782754825450/le-choix-du-chomage.html

14/06/21
VIVE LA DETTE !
Bernard Tabuteau – Économie

Vive la dette !  
 Le coût de la crise du Covid-19 a porté la dette publique française au-delà de 2 600 milliards d’euros, soit près de 120% du produit intérieur brut (PIB).  
 La récession économique et l’aggravation des déficits publics en raison de la pandémie de Covid-19 posent la question de la dette publique à moyen terme dans de nombreux pays, et particulièrement en France.  
 C'est quoi  la dette publique ?
 Qui détient la dette ?
 Cette dette est-elle supportable ?
 Faut-il rembourser la dette ? 

Bernard Tabuteau
Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

15/02/21
Médias, médias sociaux : circulation d’arguments et légitimités
Juliette Rouchier – Économie

Médias, médias sociaux : circulation d’arguments et légitimités

De tout temps, le développement des techniques et des réseaux de communication, des voies navales à Internet, en passant par le téléphone, le réseau ferré, la télévision, ou la micro-informatique, a donné lieu à des représentations fantasmatiques, prédisant soit le chaos et l’aliénation, soit au contraire le progrès social et l’émancipation.
Juliette Rouchier
Membre associé, CNRS, LAMSADE
Directrice de recherche
 Spécialisée en Économie comportementale et expérimentale
 Économie de l'environnement
 
 https://julietterouchier.wordpress.com/
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Médias, médias sociaux : circulation d’arguments et légitimités
Juliette Rouchier – Économie

08/02/21
Les multinationales : un pouvoir sans responsabilité ?
Olivier Petitjean – Économie

Les multinationales sont régulièrement accusées de sacrifier emplois et salariés, de ruiner notre environnement et le climat, d’assécher les caisses des États par l’optimisation fiscale pour redistribuer leurs profits à un petit nombre de fortunés. Pourtant, les dénonciations et les scandales les affectent à peine, et les pouvoirs publics semblent comme résignés à devoir s’incliner devant leurs intérêts. Qui sont ces nouveaux géants privés mondiaux ? D’où tirent-ils leur pouvoir et comment parviennent-ils à échapper aux règles fixées par les États et aux sanctions judiciaires ? Par quels moyens les remettre sous contrôle ? Telles sont les questions auxquelles tentera de répondre cette conférence.

Olivier Petitjean

Journaliste chez Alter-médias, co-fondateur et éditeur du site d'information indépendant "Multinationales.org"
Journaliste, Olivier Petitjean est le coordinateur de l’Observatoire des multinationales, un site de veille et d’information sur les grandes entreprises françaises qu’il a co-fondé. Il écrit également pour le site d’information indépendant Basta! (bastamag.net). Auparavant, il a travaillé dans le monde associatif et dans l’édition. En prolongement de son activité de journaliste, il est impliqué dans de nombreux réseaux français et européens dédiés au contrôle citoyen des multinationales et du lobbying, aux biens communs et à la démocratie économique.

07/09/20
Les politiques publiques françaises face à l’épidémie de coronavirus

Raouf Boucekkine

Quelle est la meilleure stratégie face au COVID ?

Les mesures de confinement sont-elles efficaces ? 
Aurait-il fallu tester la population ?
Autant de questions qui enflamment le débat public. Les chercheurs Raouf Boucekkine (AMSE/AMU), Josselin Thuilliez (CNRS/CES) et Jérôme Adda (Bocconi, Milan) ont mis au point le projet « ECOVID-19 » pour y répondre et évaluer l’efficacité des politiques publiques françaises face à la crise actuelle. En revenant sur ses travaux antérieurs, Raouf Boucekkine montre l'intérêt d'un éclairage économique pour répondre aux crises sanitaires.

Raouf Boucekkine est professeur d’économie à l’Université d’Aix-Marseille, ancien directeur de l’IMéRA, membre senior de l’Institut Universitaire de France, chercheur associé à l’IRES (‘Université catholique de Louvain) et à l’ECORES (CORE, ECARES and CES-Leuven federation). Université libre de Bruxelles à l’Université libre de Bruxelles (ULB) et également au CORE à l’Université catholique de Louvain

 


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Raouf Boucekkine est professeur d’économie à l’Université d’Aix-Marseille, ancien directeur de l’IMéRA, membre senior de l’Institut Universitaire de France, chercheur associé à l’IRES (
'Université catholique de Louvain) et à l’ECORES (CORE, ECARES and CES-Leuven federation). Université libre de Bruxelles à l'Université libre de Bruxelles (ULB) et également au
CORE à l'Université catholique de Louvain


Depuis 2017, Raouf Boucekkine est président de l’Association Sud-Européenne d’Economie Théorique.
Spécialiste de l’économie du développement durable, il est l’auteur de très nombreuses publications internationales dont récemment Variable markups in the long-run: A generalization of preferences in growth models (Journal of Mathematical Economics, 2017).
Marges variables à long terme: une généralisation des préférences dans les modèles de croissance (Journal of Mathematical Economics, 2017).

 


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Quelle est la meilleure stratégie face au COVID ?


Les mesures de confinement sont-elles efficaces ? Aurait-il fallu tester la population ? Autant de questions qui enflamment le débat public. Les chercheurs Raouf Boucekkine (AMSE/AMU), Josselin Thuilliez (CNRS/CES) et Jérôme Adda (Bocconi, Milan) ont mis au point le projet « ECOVID-19 » pour y répondre et évaluer l’efficacité des politiques publiques françaises face à la crise actuelle. En revenant sur ses travaux antérieurs, Raouf Boucekkine montre l'intérêt d'un éclairage économique pour répondre aux crises sanitaires.
27 mai 2020
Par Raouf Boucekkine , Claire Lapique


Si l’épidémie s’est répandue comme une traînée de poudre sur l’ensemble de la planète, les politiques publiques en réponse à la crise sanitaire ont été bien différentes d’un bout à l’autre. En Corée du Sud ou au Japon, la vie semblait presque suivre son cours normal, exceptés le respect des mesures barrières par la population ainsi que l’arsenal technologique et la batterie de tests, déployés par le gouvernement. Stratégie qui n’a pas suscité l’intérêt du voisin chinois qui a confiné sa population durant deux mois. En Europe, des mesures similaires se sont mises en place. Parmi ces stratégies multiples, quelles sont celles qui payent le plus ? C’est l’objectif du projet ECOVID-19 qui fait partie des 3 projets en économie retenus par l’Agence Nationale de la Recherche (sur un total de 86, toutes disciplines confondues) suite à son appel flash Covid-19 de mars 2020.


Véritables tragédies sur le plan humain, les épidémies ébranlent aussi sérieusement le tissu économique. L’épidémiologie économique permet de prendre en compte l’impact des maladies sur l’économie et le comportement de la population face à ces nouvelles donnes. Cette prise de température est plus qu’utile pour identifier les meilleures réponses à adopter pour enrayer les épidémies tout en réduisant les coûts économiques. En revenant sur ses travaux antérieurs, Raouf Boucekkine nous montre comment cette discipline est éclairante face au défi actuel.




Quels traitements pour quelles maladies ?


C’est d’abord en République Démocratique du Congo que Raouf Boucekkine s’est penché sur le sujet. Une question trottait alors dans sa tête : comment les pandémies peuvent pénaliser le développement ? Terre-mère d’un nombre considérable d’épidémies, et, en particulier du virus du SIDA, le Congo-Kinshasa a été un des terrains d’enquêtes privilégiés de l’économiste.


Mais au-delà de l’épidémie ravageuse du SIDA, bien d’autres maladies ont secoué le monde. En l’espace d’un an par exemple, la grippe espagnole a tué plus de 40 millions de personnes entre 1918 et 1919 : c’est plus que la Première Guerre mondiale ! Pour prendre en compte l’hétérogénéité des pandémies, le chercheur a mis au point un modèle englobant, permettant d’étudier des épisodes aux caractères distincts.


Pour comprendre leur impact économique, il faut donc d’abord les identifier. Combien de temps dure-t-elle ? Une pandémie comme la grippe espagnole qui foudroie en l’espace de peu de temps n’a pas les mêmes conséquences économiques qu’une épidémie comme celle du SIDA qui s’étend dans le temps. La première produit un effet de déséquilibre (imbalance effect) ponctuel mais très fort, qui peut être suivi ou non d’une reprise. En effet, dans le régime néoclassique, après un choc comme une guerre ou une épidémie on peut observer une accélération de la croissance à court terme qui rattrape des effets du choc négatif initial. Cela marche bien pour les guerres mais pour les épidémies cela dépend du profil de mortalité induit par la dynamique épidémique. La seconde peut modifier durablement les comportements socioéconomiques, et peut donc avoir un effet de long-terme important1. Les épidémies récurrentes (ou à plusieurs vagues) comme la peste noire qui ont décimé l’Europe au Moyen-Âge ou le paludisme en Afrique subsaharienne peuvent conduire à des trappes de pauvreté mais peuvent aussi aboutir à un phénomène d’immunisation collective2. C’est un débat que l’on retrouve aujourd’hui concernant l’épidémie de Covid-19.


Il faut aussi s’intéresser aux individus qu’elles ciblent : sont-ils âgés, comme dans le cas d’une grippe saisonnière ? Ou, au contraire, comme dans le cas du VIH, plutôt jeunes, constituant ainsi une bonne partie de la population active et en âge de travailler ? Le profil de la mortalité par âge est donc un indicateur crucial de l’impact économique potentiel d’une épidémie donnée.
Portraits masqués sur un mur




Des effets secondaires variables


Les épidémies peuvent avoir des conséquences très distinctes sur l’activité économique. Une population en mauvaise santé fait chuter la productivité (effet dit de morbidité) et la hausse de la mortalité réduit l’activité des employés. Mais les conséquences peuvent être plus insidieuses et jouer sur les croyances et les comportements des individus. Ces derniers peuvent par exemple concentrer leurs dépenses sur la consommation de base et la santé, pour reléguer au second plan les investissements. C’est le cas des pays où les dépenses de santé sont majoritairement privées à défaut d’un système de santé public inclusif. C’est malheureusement le cas encore de nombreux pays africains. Mais le cas états-unien nous rappelle que ce n’est pas uniquement l’apanage des pays dits sous-développés.


Les conséquences ne sont pas toujours immédiates et peuvent même s’observer après plusieurs décennies. C’est ce que montre Raouf Boucekkine, Théophile T. Azomahou et Bity Diene à propos de l’épidémie de SIDA en Afrique du Sud. Il faut attendre une vingtaine d’année avant que les impacts les plus négatifs sur la croissance ne soient observés3. Il s’agit d’une application empirique de « l’effet Ben Porath ». Selon ce dernier, plus l’espérance de vie est réduite, moins l’éducation est rentable, ce qui réduit l’accumulation de capital humain dans le moyen et long terme, affectant ainsi la croissance.


Face à la crise sanitaire actuelle, ce n’est pas seulement l’épidémie qui tacle l’économie mais aussi les réponses gouvernementales pour l’endiguer. La fermeture des écoles, les quarantaines, le chômage partiel…ont pour but de réduire les conséquences dramatiques de la maladie, mais elles ont un effet secondaire, et à long-terme, peuvent troubler l’économie.

Une épidémie masquée


Difficile d’identifier la meilleure stratégie face à une épidémie qui masque un bon nombre de paramètres. Parce qu’elle est nouvelle, un voile d’incertitude plane sur son impact sur les populations. Sur le plan épidémiologique, de nombreuses questions restent ouvertes. Une part importante de la population infectée pouvant être asymptomatique, il est compliqué d’identifier les individus porteurs sans tester la population. De la même façon, les personnes atteintes de grippes ou de rhum génèrent souvent les mêmes symptômes, de quoi brouiller un peu plus les pistes. Sur le plan politique, difficile d’y voir plus clair, face aux bifurcations discursives des derniers mois. Les autorités semblent évoluer à l’aveugle. La modification du discours d’Emmanuel Macron au cours du temps en est une illustration précise.


Quelle est la durée à privilégier pour un confinement efficace ? Comment en sortir ? Aurait-il fallu tester la population ? Ou encore privilégier l’immunité collective ? Ces politiques ne peuvent être efficaces que si elles sont acceptées par le plus grand nombre. Pour les évaluer il faut aussi prendre en compte la capacité des populations à les adopter et à les respecter, autrement dit à croire et se fier aux mesures proposées.


Comment les individus et les autorités publiques s’adaptent tout au long de la crise ? Les économistes ont mis au point un modèle permettant de prendre en compte le rôle des croyances et de l’apprentissage dans un contexte d’incertitude. En effet, ce sont ces comportements qui affectent en retour la propagation de la maladie et ses conséquences économiques.


Dans leur projet, les économistes s’appuient sur les données des services de santé français pour saisir le comportement des individus. En les analysants, ils pourront identifier les paramètres qui ont le plus de conséquences sur la propagation de l’épidémie. Suivant le rythme d’actualisation des croyances et des comportements, les paramètres peuvent varier, et l’apprentissage ne se fait pas seulement du côté des individus, les autorités publiques aussi apprennent et s’ajustent. Cela peut concerner la durée du confinement, la pénalisation de la population ou encore les différents types de tests ou le timing associé. Grâce à cette analyse, il est possible de calculer le coût-bénéfice d’une mesure par rapport à une autre et même imaginer des scénarios différents. Que ce serait-il passé si la France avait testé sa population dès le départ ?


L’épidémiologie économique dresse un tableau des stratégies les plus efficaces et oriente la décision publique pour minimiser les désastres sanitaires comme économiques. Au-delà, elle permet aussi de se pencher sur les répercussions économiques d’une pandémie, comme par exemple, ses conséquences sur la répartition des revenus dans un pays.
Le monde est temporairement fermé




Des répercussions économiques ambiguës


Crise économique, pénurie alimentaire, inégalités galopantes : quel monde d’après se dessine ? Combien devra-t-on payer pour une baguette de pain ? Ces questions n’en finissent pas de secouer le débat public. Pour savoir ce que nous réserve le déconfinement, il faut s’intéresser aux impacts économiques des épidémies.


Si l’horizon à poindre semble plutôt obscurci, il est bon de garder à l’esprit le caractère ambiguë des répercussions économiques des crises sanitaires. Par exemple, en se basant sur le cas du SIDA, l’économiste Young parle d’un « cadeau fait par les morts »4. En augmentant de façon importante, la mortalité réduit fortement l’offre de travail ce qui fait ainsi grimper les salaires. De nouvelles personnes entrent sur le marché du travail : les femmes, notamment les veuves. En travaillant, elles n’ont plus nécessairement les mêmes aspirations vis-à-vis du nombre d’enfants à élever et la fécondité se réduit. Dans la période qui suit, la distribution des revenus par tête s’élève car il y a moins de monde pour se partager le gâteau. Cet effet positif mérite d’être étudié au cas par cas car d’autres auteurs ont identifié un phénomène inverse. D’autres chercheurs mettent en avant un mécanisme inverse, l’effet d’assurance : c’est parce que les individus sont dans l’incertitude sur leur avenir qu’ils ont tendance à faire plus d’enfants en cas de choc de mortalité, afin de s’assurer de leurs descendances5.


En ce qui concerne le COVID-19, les données sont encore trop sporadiques pour élaborer des prédictions claires sur l’avenir des économies. Seul le temps-long nous permettra de dévoiler ce qui masque encore aujourd’hui notre vue. En revanche, le projet ECOVID-19 va permettre d’identifier les meilleurs scénarios d’un point de vue sanitaire et économique dans un contexte d’incertitude. Ces résultats, les données et les programmes utilisés seront mis en ligne gratuitement. Le dialogue sera alors ouvert, notamment avec la sociologie ou l’anthropologie pour savoir si la stratégie efficace serait légale et acceptée par la société en France.


Pour en savoir plus sur le projet ECOVID-19 :


→ Le projet Épidémiologie économique du Covid-19 (ECOVID-19) soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche


1.
Boucekkine R., Bity Diene B., Azomahou T., 2008, "Growth Economics of Epidemics: A Review of the Theory," Mathematical Population Studies, Taylor & Francis Journals, 15(1),1-26
2.
Boucekkine R., De La Croix D.,Licandro O., 2003, "Early Mortality Declines At The Dawn Of Modern Growth", Scandinavian Journal of Economics, 105 (3), 401-418
3.
Azomahou T. T., Boucekkine R., Diene B., 2016, "HIV/AIDS and Development: A Reappraisal of the Productivity and Factor Accumulation Effects," American Economic Review, 106(5), 472-477
4.
Young Alwyn, 2007, “In Sorrow to Bring Forth Children: Fertility amidst the Plague of HIV”, Journal of Economic Growth, 12(4), 283-327
5.
Boucekkine R., Laffargue J-P., 2010, "On the distributional consequences of epidemics," Journal of Economic Dynamics and Control, Elsevier, 34(2), 231-245


Références


Boucekkine R., Bity Diene B., Azomahou T., 2008, "Growth Economics of Epidemics: A Review of the Theory," Mathematical Population Studies, Taylor & Francis Journals, 15(1),1-26.
Boucekkine R., Desbordes R., Latzer H., 2009, "How do epidemics induce behavioral changes?", Journal of Economic Growth, Springer, 14(3), 233-264
Azomahou T. T., Boucekkine R., Diene B., 2016, "HIV/AIDS and Development: A Reappraisal of the Productivity and Factor Accumulation Effects," American Economic Review, American Economic Association, 106(5), 472-477
Boucekkine R., Laffargue J-P., 2010, "On the distributional consequences of epidemics," Journal of Economic Dynamics and Control, Elsevier, 34(2), 231-245
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politiques publiques , épidémie


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