13 oct. 2015
Historiographie de la Shoah
ou comment on écrit cette histoire ?
Renée Dray Bensousan – Histoire

mardi 13 octobre 2015

Histoire – video

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Renée Dray Bensoussan

Historiographie de la Shoah ou comment on écrit cette histoire ?

L’historiographie de la Shoah semble connaître une réelle accélération. Après l’ère des témoins, semble être venue celle des historiens qui démontent avec une implacable rigueur les mécanismes de la Solution finale.

Conférence du 13/10/15 1:25:17
L’application de la solution finale en France prévoyait la livraison de cent mille Juifs (à raison de trois transports par semaine, à partir du 13 juillet 1942)…

L’application de la solution finale en France prévoyait la livraison de cent mille Juifs (à raison de trois transports par semaine, à partir du 13 juillet 1942), programme qui parut trop ambitieux à Theodor Danneker, l’un des responsables nazis de sa réalisation. Ce dernier adopta un plan plus « modeste » visant la déportation de quarante mille Juifs en trois mois.
Le 16 juillet 1942, René Bousquet donna son accord pour la livraison de dix mille Juifs de la zone libre et, le 2 juillet, prit l’engagement (soutenu aussitôt par Laval) d’arrêter vingt mille Juifs de la région parisienne. Tandis que Danneker continuait à acheminer à Auschwitz les Juifs internés à Drancy et dans les camps du Loiret (trois convois partis les 22, 25 et 28 juin 1942)…
shoah

Le choix du terme pour nommer l’innommable n’est pas  neutre. Solution finale emprunte au langage nazi. Holocauste, popularisé par une série tv américaine, fait référence à un sacrifice religieux. Génocide, en se rapportant à la race, donnerait d’une certaine façon raison à Hitler qui considérait les juifs comme une « anti-race ». Extermination, judéocide correspondent mieux à la réalité des faits, mais le terme que retient Renée Dray Bensoussan c’est celui de shoah utilisé par Claude Lanzmann pour titrer son chef d’œuvre cinématographique et qui s’est largement répandu depuis. Il n’est pas religieux, même s’il est employé à treize reprises dans la Bible, et signifie catastrophe en hébreu.

Est-ce le mot employé en classe pour transmettre l’Histoire ? Si les programmes sont clairement définis, le choix des termes est laissé au savoir, à la liberté et à l’éthique professionnelle des enseignants. Certains refuseraient « shoah » parce que trop « israélien ». Pour sa part, l’inspecteur pédagogique régional Gérald Attali a fait l’unanimité, en conclusion du colloque, en déclarant: « Je veux bien qu’on discute du meilleur terme  à utiliser mais ce qui est essentiel c’est d’en parler dans les établissements scolaires. »

Le mot shoah intégrera prochainement le dictionnaire de l’Académie française, les membres de la commission du dictionnaire ayant donné leur accord.

 

Pour en savoir plus

Article :  » Pourquoi il faut parler de la shoah ? « 

Ouvrage scientifique:  » Les églises, les religions et la shoah  »
2013 – Editeur CERF
gimagepubWikipédia : Mémoire de la Shoah

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The Human Factor at Hayward Gallery, London. Photo by Linda Nylind. 14/6/2014.

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Bibliographie :
• Renée Dray-Bensousan, « Les Juifs à Marseille pendant la seconde guerre mondiale », Les Belles Lettres Paris 2004 ;
• Renée Dray-Bensousan, « Les Marseillais dans la guerre », éditions Gaussen, à paraître en janvier 2013

Coauteur des ouvrages suivants :
• « Marseille, Vichy et les Nazis. Le temps des rafles. La déportation des Juifs », Édisud, Aix-en-Provence, 1993.
• « La Résistance et les Européens du Sud », L’Harmattan, Paris, 1999.
• « Varian Fry du refuge à l’exil », Actes Sud, Arles, 2000.
• « Femmes entre ombre et lumière. Recherches sur la visibilité sociale (XVIe-XXe siècles) », Publisud, Paris, 2000.
• « Marseillaises, vingt-six siècles d’histoire », Edisud, Marseille,1999.
• « Rapport final de la commission départementale sur les spoliations des Juifs dans les Bouches-du-Rhône pendant la Seconde Guerre mondiale », Marseille 2004.
• « Répertoire des propriétaires des biens spoliés », Marseille, 2004.
• « Enjeux d’histoire, jeux de mémoire. Les Usages du passé juif », Maisonneuve et Larose, MMSH, Paris 2006.
• « L’économie de la zone non occupée 1940-1942 », édité par CTHS, Paris, 2007.
• « Gehetz, Sudfrankreich 1940, Deutsche literaten im exil », Verlag Neue Zurcher ZeitungZurich, 2007.
• « Histoire régionale de la Shoah en France », Les éditions de Paris Max Chaleil, 2011. Lead of works:
• « Renée Dray-Bensousan, Les enfants dans la Shoah », juillet 2005, MDI.
• « Renée Dray-Bensousan, Les Femmes dans la Shoah », juillet 2006, MDI. • « Renée Dray-Bensousan, Les Européens et la Shoah », juillet 2008, MDI.
• « Renée Dray-Bensousan, Les résistances et les justes en Europe » juillet 2011 MDI.
• « Renée Dray-Bensousan, Les Religions, Les Eglises et la Shoah » (à paraître) aux éditions du Cerf en octobre 2012.
• « Renée Dray-Bensousan Dictionnaire des Marseillaises », éditions Gaussen, à Paraître en octobre 2012.

Une réflexion sur « 13 oct. 2015
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  1. Bonjour au risque de surprendre ceux qui n’ont pas eu les moyens de se documenter je donne mon point de vue sur les problèmes de « La Déportation » Que l’on me comprenne bien en donnant mon point de vue sur ces évènements terribles, on est jamais trop prudent, je ne veux en aucun cas et- d’aucune façon diminuer d’un iota le martyre du peuple juif ce serait de ma part une autre déformation de l’histoire et je m’en garderais bien, mais hélas trois fois hélas en se rapportant au pasteur on peut en tirer au mois deux enseignements un que contre le fascisme ou on fait front dans l’union et la solidarité ou les uns après les autres tous les opposant finissent dans les Camps.
    Je l’ai écrit cela dans mon livre et je l’ai déclaré à des journalistes qui l’ont publié notamment dans la Provence, donc que l’on dénonce toutes la cruauté, la barbarie etc…..dont les juifs ont été les victimes oui c’est indispensable mais n’oublions pas que dans les camps ont souffert et péri beaucoup et beaucoup de communistes, de socialistes de démocrates, de républicains, de fous, de roms, d’homos etc……
    Je pense donc que isoler ou ne parler que du martyre des juifs, des………. etc….. c’est en quelque sorte risquer de les fragiliser et de les rendre les uns et les autres plus vulnérables pour l’avenir
    Charles Biancheri

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