L’État Social (ES) naît avec la société industrielle même s’il existait des formes de solidarité avant l’ère industrielle. En France la création de la Sécurité Sociale (1945) constitue un moment décisif. La Sécurité Sociale est pensée d’abord comme un outil de cohésion sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. L’ES est une construction historique cherchant, par la loi, à dépasser le rapport de subordination dans lequel s’inscrit le salariat. La loi va progressivement installer des protections, prendre en charge des services, mobiliser les ressouces ad hoc, au nom de l’intérêt général. À ce titre on peut entendre l’ES comme un bien commun.
Depuis les années 1980, et l’entrée dans l’ère du capitalisme actionnarial mondialisé, ce bien commun est menacé au nom de politiques de compétitivité. Il s’agirait, à la fois, de réduire les coûts de l’ES pour les entreprises et la collectivité et de revoir ses composantes à la baisse.
La bataille idéologique et politique autour de la dépense publique est à cet égard exemplaire. La dépense publique est-elle un coût ou d’abord l’expression d’un choix social, un mode de satisfaction des besoins antinomique avec une logique marchande ?
Bernard Tabuteau, Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.
Pour garder son indépendance, l’Université Populaire de Marseille-Métropole ne demande pas de subvention. L’abonnement permet de participer gratuitement à tous les évènements que nous organisons. Un don exceptionnel sera aussi bienvenu.
« les défis des enseignants de demain, comment construire une école qui fasse rêver? » Le métier d’enseignant se révèle de moins en moins attractif. Pourtant, les enseignants heureux existent et ils sont nombreux. Dans un monde du travail où les métiers sans intérêt pullulent , le professeur peut croire à un métier dont l’utilité n’est plus à démontrer. Comment changer l’image du métier? Comment le ré-enchanter?
Nous en parlerons avec : Guillemette Legenne, Mehdi Chouabi et Rodrigue Coutouly.
KHAOS L’humanité est arrivée à l’épuisement de la rationalité pour la rationalité, et se sent au seuil de l’abîme. Nous sentons bien, aussi, au-delà des angoisses de fin du monde, qu’il y a quelque chose de plus grand que nous, qui ne peut pas être déterminé ni approprié, et qui justifie de changer de civilisation. Nous le sentons, et pourtant nous restons enfermés dans nos contradictions. La modernité est communément rendue coupable de cet enfermement, et des effondrements écologiques, sociaux, psychiques qui en résultent. Ce n’est pourtant pas la modernité le problème mais son détournement. La modernité n’a en réalité jamais été fondée sur le rationalisme, mais sur une promesse initiale si puissante, qu’elle en a été dénaturée. Telle est la thèse nouvelle et radicale de ce livre.
Marouane Jaouat · Enseignant-chercheur à l’Université de Caen Normandie | Docteur en sociologie