Archives de catégorie : non-classé

26/11/18
La mémoire
Céline Acker

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

22/10/18
Les bibles du 1er millénaire 1/2
Gilles Dorival

 La Bible hébraïque a été traduite en grec à Alexandrie avant l’ère chrétienne: c’est la Bible des Septante, qui est juive. Durant le premier millénaire elle a été traduite en syriaque (c’est la Peshitta, qui est juive et/ou chrétienne) et en latin (c’est la Vulgate de Jérôme). De son côté, la Septante a été traduite en latin (c’est la Vieille Latine, qui est la Bible d’Augustin), en copte, en éthiopien, en slavon, en arménien, en géorgien, en arabe. Il n’est pas exagéré de dire que la Bible du premier millénaire est la Septante, et non la Bible hébraïque, qui joue un rôle secondaire. Comme toute traduction est interprétation, il y a des enjeux de sens dans les Bibles du premier millénaire, auxquels on s’intéressera.

Gilles Dorival

- Professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille (département des sciences de l’Antiquité)

- Ancien directeur et co-fondateur du Centre Paul-Albert Février 
- Philologue

Thèmes de recherche :

- Histoire des traditions bibliques
- Bible grecque des Septante
- Patristique

Gilles Dorival a commencé à s’intéresser à l’histoire des religions et aux Pères grecs de l’Église dès sa première année à l’École normale supérieure de la rue d’ULM (1965-1966). Il s’initie alors à la patristique et pour mieux comprendre et interpréter les Pères et leur interprétation de la Bible il se met à l’hébreu.

Depuis quarante ans, il enquête sur les rapports entre la Bible hébraïque et les traductions grecques dont elle a fait l’objet. Il a également travaillé sur les traditions syriaques, latines, arméniennes, géorgiennes…, de la bible. Il est l’auteur avec Marguerite Harl et Olivier Munnich d’une introduction générale à « La Bible grecque des Septante », parue aux éditions du Cerf (1988, réédition en 1994). Il a également écrit, co-écrit ou dirigé 17 livres et plus de 170 articles.
L’ensemble des travaux de Gilles Dorival s’inscrit dans la lignée féconde des exégèses bibliques.

Gilles Dorival a par ailleurs occupé de nombreuses fonctions d’encadrement de la recherche et de l’enseignement supérieur, ainsi que des responsabilités éditoriales au sein de maisons d’édition et de revues scientifiques. Il a été directeur du Centre Paul-Albert Février de 2001 à 2010 et membre senior de l’Institut universitaire de France (chaire « judaïsme hellénistique et christianisme ancien ») de 2000 à 2010.

Il co-dirige la collection « La Bible d’Alexandrie » (Éditions du Cerf), qui est une traduction annotée de la Septante. Dix-huit volumes sont parus à ce jour (2012).

Téléchargez la bibliographie intégrale de Gilles Dorival :

http://www.cpaf.cnrs.fr/IMG/pdf/G-Dorival-publi-web.pdf

Présentation et bibliographie

Les Bibles du premier millénaire – Gilles Dorival – 22 et 29 octobre 2018

Pourquoi le pluriel du titre ? La Bible, mot grec qui signifie le livre, est l’ensemble des textes reconnus comme inspirés par les Juifs d’abord, puis par les chrétiens, sous le nom d’Ancien Testament, auquel les chrétiens ajoutent les 27 textes du Nouveau Testament (= 4 évangiles, Actes des apôtres, 14 lettres de Paul, 7 lettres catholiques, Apocalypse). Le mot Testament signifie « arrangement entre deux parties, alliance », i.e. alliance entre Dieu et le peuple juif ou l’humanité. La Bible hébraïque a été traduite très tôt en grec : c’est la Bible grecque des Septante (LXX). Or, pendant le premier millénaire, c’est la Septante qui a été lue dans les pays du pourtour méditerranéen (à l’exception des aires hébréophone et syriaque). L’hébreu a fait un retour en force quand il a été traduit à son tour en latin par Jérôme à la fin du 4e siècle, mais la Vulgate de Jérôme a mis plusieurs siècles à s’imposer et seulement en Occident. La LXX présente tous les textes hébreux, mais elle a des textes supplémentaires comme le livre de Judith et elle présente des écarts avec l’hébreu : des versets en plus, des versets en moins, des versets apparemment compris autrement.

22 octobre : prise de contact avec la Bible hébraïque.

29 octobre : la LXX et les autres traductions de la Bible pendant le premier millénaire.

Traductions dans la Bibliothèque de la Pléiade : L’Ancien Testament (E. Dhorme, I, 1956, II, 1959 ; Le Nouveau Testament (J. Grosjean), 1971 + La Bible. Ecrits intertestamentaires (A. Dupont-Sommer, M. Philonenko),1987 + Le Coran (D. Masson), 1967.

* La Bible hébraïque : 22/24 écrits, formant ce que la tradition juive appelle le TaNaK, un acronyme qui renvoie à trois sous-ensembles (sedarim), la Torah ou Loi, les Nebi’im ou Prophètes, les Ketubim ou Ecrits. On discute de la date de mise au point finale de cet ensemble, la fin de l’époque perse (milieu du 5e siècle avant) ou le début de l’époque hellénistique (fin du 4e siècle) sans compter des écrits plus tardifs comme Daniel. On discute encore plus de la date de rédaction de chacun des écrits. Chaque écrit, ou livre, est divisé en chapitres (d’origine chrétienne médiévale) et en versets (d’origine juive). La langue est l’hébreu, à l’exception de parties d’Esdras-Néhémie (4,8-6,18 et 7,12-26) et de Daniel (2, 5-7,28), rédigées en araméen. Dans les Talmuds, l’ordre Torah-Prophètes-Ecrits est hiérarchique. Problèmes souvent posés : récit biblique de la création vs science ; histoire d’Israël vs archéologie.

* Torah ou Loi (5 livres) : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome (titres grecs).

Genèse : histoire de la création du monde et des patriarches, Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, les 10 fils de Jacob (les tribus), en Judée et en Egypte. Lectures de 1, 1-3, 24-31 ; 2, 1-9 (la création) et de 4, 1-8 (Caïn et Abel).

Exode : histoire des Hébreux et de Moïse (vers 1250 ?) en Egypte puis en route vers la terre promise. Lecture de 3, 1-6 et 13-14 (buisson ardent).

Lévitique : suite du retour vers la Judée et organisation du culte confié à la tribu de Lévi. Lecture de 17, 10-12 (interdit du sang).

Nombres : suite de l’errance dans le désert pendant 40 ans. Lecture de 25, 1-9 (Pinhas/Phinees).

Deutéronome : paroles de Moïse au peuple. Sa mort en vue de la terre promise. Lecture de 5, 6-21 (10 commandements).

* Nebi’im ou Prophètes (8 livres) :

Josué : histoire de Josué successeur de Moïse et conquête de la terre promise (Canaan).

Juges : histoire des successeurs de Josué, les juges (Gédéon, Samson, etc.).

1-2 Samuel : établissement de la royauté (Saul, David vers – 1000). Lecture de 2 S 11, 1-12, 24.

1-2 Rois : histoire de Salomon (vers – 950) et des rois jusqu’à l’exil à Babylone (- 586).

Isaïe : prédication d’Isaïe (8e s.).

Jérémie : prédication de Jérémie (fin 7e-début 6e s.), « Nabuchodonosor mon serviteur ».

Ezéchiel : prophète de la déportation.

12 Petits Prophètes : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie

* Ketubim ou Ecrits (11 livres) :

Psaumes (de David) : poèmes accompagnés de musique, hymnes, supplications, actions de grâces. Lecture du Ps 21 (22).

Job : Job et ses amis discutent du problème du mal.

Proverbes (de Salomon) : littérature de sagesse.

Ruth : comment l’étrangère Ruth est devenue l’ancêtre de David.

Cantique des cantiques (de Salomon) : chants d’amour alternés.

Ecclésiaste : littérature de sagesse.

Lamentations (de Jérémie) : 5 poèmes déplorant la destruction de Jérusalem.

Esther : comment elle épouse le roi perse Assuérus et sauve le peuple juif de l’extermination.

Daniel : prophète en exil.

Esdras-Néhémie : retour des Hébreux à Jérusalem (- 536) et interdiction du mariage avec les femmes étrangères.

Chroniques (Paralipomènes) : récapitulation de l’histoire des Hébreux, d’Adam aux rois et à la déportation à Babylone.

15/10/18
Médiation et communisme 3/3
Bernard Lamizet

La médiation communiste

Troisième séance : Marx et le communisme aujourd’hui

Repenser le communisme en l’articulant à une écologie politique et à la politique de la ville

Les nouvelles formes de l’aliénation exercée par le libéralisme

Le communisme et les formes mondialisées de l’aliénation : le clivage entre le Nord et le Sud

04/07/18
Vacances d’été

Cette année, l’Université Populaire du Pays d’Aubagne et de l’Étoile a organisé 36 soirées  dont les vidéos sont accessibles gratuitement

https://www.youtube.com/channel/UCoJUIwJtNVCFNaUxsSvZ0Dw/videos?view=0&shelf_id=0&sort=dd

Toute l’équipe vous souhaite d’excellentes vacances d’été et vous donne rendez-vous le 3 septembre !

SOUSCRIPTION 2017-2018

L’Université Populaire d’Aubagne vous souhaite d’excellentes vacances !

Fin des cours samedi 24 février 2018

Reprise des cours lundi 12 mars 2018

Puisque vous êtes là…

…  Vous êtes de plus en plus nombreux à participer à nos séances, à visionner les vidéos sur la chaine Youtube

et nous nous en réjouissons.

Nous souhaitons que toutes nos conférences soient accessibles à tous, gratuitement. La captation, le montage, la mise en ligne ont un coût.

Pour nous aider à garder notre liberté de programmation et notre exigence de partage des savoirs, votre soutien est précieux.

16/01/18
L’émergence d’un système économique mondialisé
Bernard Tabuteau*

2/4 Mondialisation financière et mondialisation productive

Bernard Tabuteau*

L’émergence d’un système économique mondialisé

1/4 mondialisation des échanges

« Un système économique mondialisé (SEM) tend progressivement à émerger autour de trois composantes de plus en plus imbriquées : mondialisation des échanges, mondialisation financière et mondialisation productive (1ère partie).
L’émergence de ce SEM affaiblit le rôle des États qui mènent des politiques d’adaptation non coopératives visant à renforcer la compétitivité de « leurs » entreprises (2ème partie)
Cette mondialisation peu régulée par les États conduit dans les pays développés d’Occident à toute une série de contradictions peu ou mal maîtrisées, entre autres : contradiction entre l’intérêt des grandes entreprises et celui de la société, concurrence fiscale, pression sur les ressources naturelles, pression sur les coûts et montée de la précarisation, etc… (3ème partie)
La montée de la précarisation est observée dans toute les sociétés occidentales mais les chiffres qui la démontrent sont insuffisants pour rendre compte de cette réalité. C’est pourquoi les études sociologiques sont indispensables.

Au delà, le pouvoir évocateur du cinéma devient ici un élément clé de compréhension de notre monde (4ème partie) »

*Docteur en économie, chargé de cours à l’université d’Aix-Marseille, chercheur en sciences sociales

A été directeur du service études de l’Insee, secrétaire général du CEREQ (centre d’études sur l’emploi et les qualifications)

PREMIERE PARTIE : L’EMERGENCE D’UN SYSTEME ECONOMIQUE MONDIALISE
(Bernard Tabuteau, janvier 2018)

3 composantes de plus en plus intégrées : mondialisation des échanges + mondialisation financière + mondialisation productive

Chapitre 1 : La mondialisation des échanges

1. Depuis l’après guerre, la libération des échanges

L’impulsion aux échanges commerciaux, la conférence du GATT (1947)
Du GATT à l’OMC (1995) un processus multilatéral

Les difficultés de l’OMC

La reprise des négociations bilatérales : TPP, TTIP, CETA

Les grands enjeux : baisse des droits de douanes (y compris agricoles), harmonisation des normes non tarifaires, réciprocité ouverture des marchés publics, procédures de règlements des différends….

2. Le CETA occasion manquée pour accord d’un nouveau type

Contenu de l’accord :
.suppression quasi totalité des droits douanes + hausse des quotas autorisés d’exportation bœuf et blé par CAN….mais mesures de sauvegarde possibles pour UE
.interdiction entrées OGM et bœuf aux hormones dans l’UE

.accès facilité aux marchés publics du CAN
.reconnaissance par CAN d’une centaine d’AOP
.qqs avancées sur juridictions arbitrales…..
Ce n’est pas un accord exemplaire, pour réorienter la mondialisation :
.r
efuser les procédures d’arbitrage comme atteintes aux juridictions nationales
.inclure des mesures d’harmonisation fiscale et sociale, de lutte contre l’optimisation fiscale
.proposer une politique de coopération post COP 21 en matière d’économies d’énergie, de développement des énergies renouvelables, de protection de la biodiversité….

3. L’internationalisation des économies

.Exportations / PIB : 27 FR…., >40 ALL….., 15 EU, JAP……, 25 CH
.La montée en puissance de la Chine

.Le changement de modèle du commerce international : d’un commerce de biens manufacturés à un commerce intra-firmes (près de 40 % du commerce mondial)
.Le ralentissement du commerce international de puis 2008

Chapitre 2 : la mondialisation financière

1. Les grandes mutations de la décennie 1980-90

.La libéralisation financière : RU et EU puis UE avec Traité Acte Unique (1986) :
fin encadrement du crédit + libération des mouvements de capitaux + liberté d’établissement bancaire + vague de privatisation entreprises et banques
.L’indépendance des banques centrales : Traité de Maastricht (1992) pour BCE avec double conséquence : Etats doivent emprunter sur les marchés financiers + perdent maîtrise de la politique monétaire
.La justification idéologique : le néolibéralisme
Une critique des idées de Keynes jugées inadaptées dans une économie mondialisée
Principaux caractères : acteurs économiques rationnels et cherchent à optimiser leur situation + le marché concurrentiel est le lieu de rencontre entre acteurs rationnels + cette rencontre conduit à la meilleure situation économique…

Ces idées deviennent dominantes dans les années 1980-90 dans les grands pays développés et dans les institutions internationales : c’est le « consensus de Washington…renforcé par l’effondrement de l’URSS

2. Le renforcement du pouvoir financier

.Mouvement de fusion des banques pour atteindre un seuil critique à l’échelle monde
.Croissance exponentielle des produits dérivés : encours de + 700 000 mds $ (2015) contre 500 en 1990
.Titrisation : transformation de crédits hypothécaires en produits financiers (origine crise financière de 2008)
.Développement des fonds d’investissement avec pratique de l’effet de levier
.Le modèle de la banque universelle s’impose / modèle de séparation
.Les Firmes Multinationales (FMN) deviennent gouvernées par la finance : entrée au capital et pilotage de la gestion par le taux de rendement…..

3. La difficile régulation des mouvements de capitaux, la gestion de la crise de 2008 par les Etats

Le renforcement de l’oligopole bancaire lui permet d’échapper aux conséquences de sa politique (« too big to fail ») :

.soutien des Etats aux banques en difficulté (garanties, recapitalisation…)

.en UE les plans d’aides (Grèce, Irlande, Portugal…) ont consisté à racheter les créances douteuses des banques et à transformer les dettes des banques en dettes des Etats

Les limites des tentatives de régulation financière :

.échange automatique de données bancaires entre une centaine d’Etats en 2018 ?

.fixation d’un nouveau ratio de fonds propres des banques de 7 à 9 %
.titrisation un peu plus encadrée
.aucune réglementation des produits dérivés
.réforme bancaire française : pas de retour à la séparation banques de dépôts – banques d’affaires mais un « cantonnement »
.projet, en difficulté, de taxation des transactions financières en UE
.avancées et limites de l’Union Bancaire adoptée à l’échelle de l’UE (2015) : un double mécanisme de supervision et de régulation

Chapitre 3 : la mondialisation productive

A compter des 1980’-1990’ :

.la libération des mouvements de capitaux transforme profondément l’organisation de la production,

.l’internationalisation de la détention du capital des entreprises s’accélère,
.les institutions financières deviennent les actionnaires dominants des FMN

Conséquences multiples :

.mise en concurrence des territoires pour tirer profit des écarts de coûts, de fiscalité, d’intensité de la demande,
.le mouvement de délocalisation est d’autant plus accentué que la composante coût est plus importante dans la valeur du produit,
.les chaînes de production de biens (mais aussi de services) deviennent de + en + internationales et cette possibilité est permise par le progrès de l’informatique,

.l’internationalisation des chaînes de production c’est un déplacement progressif du centre de gravité des FMN

Exemple : l’internationalisation de l’industrie automobile

Depuis le début des 2000’ : chute de la production et de l’emploi en France, l’excédent du commerce extérieur se réduit jq se transformer en déficit à/c 2011

Positionnement Renault et PSA : low cost et moyen de gamme

Fort mouvement de délocalisation :

.Intensité Délocalisation (ID) = production mondiale-production domestique / production domestique :

FIAT RENAULT PSA WW MERCEDES BMW
66 70 65 155 31 31
206 295 167 189 40 56
.ce mouvement signifie la multiplication des sites de production dans les pays à bas coût
.Renault et PSA importent des véhicules en France et exportent des pièces détachées / WW privilégie l’assemblage final en Allemagne
.Mercedes et BMW pratiquent davantage une stratégie d’exportations

Internationalisation croissante des 2 groupes français :
.coûts de développement d’un modèle de + en + élevés et durées de vie plus courtes,
.mutualisation des investissements,
.économies d’échelles dans les domaines achats, production, RD,
.pénétration de marchés en croissance pour accroître les ventes (pénétration tardive en Chine),
.Renault membre d’une alliance avec Nissan (1999) et Mitsubichi (2016), le groupe fait partie du trio mondial,
.inscription plus tardive de PSA dans les partenariats : Dong Feng (2014), Opel (2017)

Négociation d’accords de flexibilité en 2013 et 2016-17 :
.PSA (juillet 2016) : 1000 embauches CDI sur 3 ans + intégration 200 emplois jeunes / an + maintien 85 % RD en France + production mini d’1 million véhicules / an en France (garantie avenir des sites)

Flexibilité par annualisation du temps de travail en fonction de l’activité

.Renault (janvier 2017) : embauches 3600CDI + reconduction 6000 contrats jeunes + maintien ensemble des sites en France
Flexibilité horaires de travail en fonction activité

Accentuation mouvements d’externalisation

Réduction du nombre de modèles

Délocalisations + baisse nette des emplois + accords de flexibilité + externalisation + … = baisse des coûts de production

A plus long terme nécessité de montée en gamme pour sortir concurrence par les coûts

DEUXIEME PARTIE : LES POLITIQUES D’ADAPTATION A LA MONDIALISATION

Qqs symptômes de la perte de compétitivité de la France :

.creusement du déficit commercial,

.perte de parts de marché plus importante qu’en Allemagne (en cause : rapport qualité-prix ; concentration sur un faible nombre de secteurs d’exportation ; positionnement insuffisant sur certains marchés porteurs)

Chapitre 1 : La compétitivité coût et son amélioration

Tous les pays de l’UE ont procédé dans les 2000’ à une ou plusieurs réformes du « marché du travail ».
Ces pays sont clients (aux 2/3) les uns des autres donc les réformes illustrent la mise en œuvre de politiques non coopératives.
L’Allemagne a été le 1er pays à agir massivement dans cette direction : les lois Harz (2003-05) sont emblématiques.

Coût salarial unitaire (salaire / productivité), 100 en 2000

ALL ESP FR IT RU

2008 100 132 120 128 122

2015 116 126 130 139 135

Coût total du travail secteur marchand en € / heure 2015 :

Pol 8,6…..It 28,1……ALL 32,2……FR 35,1……DK 41,3

Première voie d’amélioration : la baisse des cotisations sociales (CS)

Pacte de responsabilité : Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) a/c 2013 + nouvelle baisse des CS a/c 2014 = allègement CS pour salaires compris entre 1 et 2,5 puis 3,5 SMIC

Objectif : baisse prix produits exportés et (ou) investissement par amélioration des marges

A la fin 2016 effets limités

Deuxième voie d’amélioration : la flexibilisation de l’organisation du travail

Adapter l’organisation du travail à une activité très concurrencée et soumise à fluctuations : c’est une voie indirecte de réduction des coûts

Contexte : hausse de la part des CDD, du TP, développement de « l’ubérisation »

Accord National Interprofessionnel, ANI (jan 2013) : possibilité pendant 2 ans (puis 5 avec loi Macron 2015) avec accord majoritaire d’entreprise d’augmenter ou baisser nb d’heures ou baisser les salaires de manière provisoire / garantie d’emploi

Multiplication d’accords d’entreprises (voir Renault, PSA) : davantage de flexibilité horaires + modération salariale / maintien du site ou de l’emploi sur moyen terme

Loi El Khomri (2016) : inversion de la hiérarchie des normes accords d’entreprises / accords de branches) sur la durée du travail et sa rémunération,

Ordonnances Macron (2017) :

.accords d’entreprises deviennent la norme,
.plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement,
.fusion des instances de représentation du personnel,
.possibilité de rupture conventionnelle collective….

Qqs réflexions :
.accroissement de la flexibilité / quelle sécurité supplémentaire ?
.le chômage : rigidité du droit du travail ou insuffisance de l’activité ?

.seule composante de la compétitivité = compétitivité coût ?

.réduction progressive protections offertes par droit du travail et transfert du risque sur le salarié

.aux Pays Bas effets pervers de 20 ans de flexibilité

Chapitre 2 : La compétitivité hors coûts et son amélioration

1. L’étroite spécialisation géographique et sectorielle de la France

2. RD et innovation, le constat

La place de RD est plus faible (et stable) que chez principaux concurrents

RD / PIB = entre 2 et 2,3 FR….2,8 et 3,0 ALL…2,7 EU ….3,5 JAP

3. Le passage RF-RA-Innovation reste plus problématique

Nb brevets déposés (2014) : 71700 EU…48600 JAP…31600 ALL…26400 CH…12900 FR

4. Le tissu industriel français pauvre en PME performantes

125 000 entreprises exportent en France contre 250 000 en Allemagne

5. Les recherches d’amélioration de la compétitivité hors coûts

Première voie : la réduction de la fiscalité sur les entreprises

Le taux d’IS est un déterminant de la compétitivité hors coûts via les marges et donc les potentialités d’investissement

Il fait l’objet d’une forte concurrence entre les pays et encourage les pratiques d’optimisation
Annonce baisse du taux d’IS (2022) + transformation ISF (2018) + taxe unique sur les revenus du capital (2018) = rapatriement des capitaux + attrait capitaux étrangers + investissement ds l’économie réelle (pari Macron)

Deuxième voie : les soutiens fiscaux à l’activité RD

Le Crédit Impôt Recherche (CIR) fonctionne depuis 2004 = crédit d’impôt de 30 % sur les dépenses de RD jq 100 millions

Evaluation (fin 2013) : attractif / labos ; déséquilibre coûts-avantages ; PME peu bénéficiaires

Troisième voie : la constitution de la BPI (Banque Publique d’Investissement) en 2013

Quatrième voie : les pôles de compétitivité (2005)

Faciliter liens RF-RA-Innovation sur un territoire…exemple : le pôle de compétences en immunologie de Marseille-Luminy

Qqs réflexions sur l’ensemble des dispositifs d’amélioration de la compétitivité :

.dispositifs très coûteux / impact réel

.systèmes de crédits d’impôts améliorent les marges mais quelle utilisation ?

.mesures de « flexibilisation » du travail renforcent le pouvoir de négociation des employeurs

. SURTOUT : ces dispositifs et mesures s’inscrivent dans une perspective de concurrence entre Etats yc au sein UE et repoussent la construction de politiques coopératives

TROISIEME PARTIE : UNE MONDIALISATION NON REGULEE, QQS CONSEQUENCES

Section 1 : du point de vue de la firme à celui de la société, la contradiction micro-macro

La mondialisation et la financiarisation des FMN

Jq la fin des 1970’ les grandes entreprises (GE) sont dominées par un actionnariat stable, principalement national, privilégiant la croissance à long terme

A/ c des 1980’ ce modèle éclate : prise de contrôle progressif des GE par les institutions financières ; ds le cadre d’une concurrence mondialisée hausse du cours de l’action = objectif central ; il en résulte pression sur les coûts et stratégies d’optimisation fiscale

Ces transformations ont d’importantes conséquences macroéconomiques :

.la contradiction autour du rôle du salaire -coût et pouvoir d’achat- débouche sur l’endettement (exemple des crédits titrisés dans l’immobilier puis dans l’automobile)

.la contradiction autour du rôle des recettes fiscales et sociales : coût (entreprise) et supports des dépenses publiques,

.la contradiction rentabilité financière/rentabilité économique : la contrainte de rentabilité pèse sur les investissements surtout à long terme et sur l’activité…..Les investissements de la transition énergétique dont rentabilité faible et aléatoire en difficulté,

.le rapport de forces économiques entre le capital financier et les Etats tourne à l’avantage des premiers : le renforcement du capital financier lui permet d’échapper aux conséquences de sa politique (sauvetage du monde financier post 2008 et alourdissement des finances publiques)

Section 2 : la pression sur le « coût du travail », la montée de la précarisation

Modalités : délocalisations, sous-traitance, travail détaché, contrats courts, flexibilisation de l’organisation du travail…

Montée des inégalités de revenu et de patrimoine a/c des années 1990 (voir Piketty)

Augmentation de la précarité :

.demandeurs d’emploi A +B +C : 3 millions (2008)…5,5 (2016) dont 2,6 longue durée (les DE catégories B et C = contrats courts, temps partiels, emplois inadaptés….)

.taux de chômage autour de 10 %….Ouvriers 15 %….jeunes > 20 %

.systèmes d’indemnisation moins favorables + pression accrûe sur demandeurs pour acceptation offres + pression sur services de l’emploi

.la montée de la précarisation se généralise dans l’UE

.conséquences : pertes de pouvoir d’achat et endettement ; mise en concurrence des salariés ; reclassement-déclassement accentué dans certaines zones ; détresse morale et physique ; concentration de la précarisation sur la « France périphérique »

Le pouvoir évocateur du cinéma : « La loi du marché » (Brizé, 2015) ; « 2 jours, une nuit » (frères Dardenne, 2014) ; « Moi Daniel Blake » (Loach, 2016)

Section 3 : la concurrence fiscale entre Etats et les pratiques d’optimisation fiscale

Concurrence entre Etats sur assiette et taux IS (impôt sociétés) 

Législations fiscales différentes conduisent aux pratiques d’optimisation et de « rulings » = assèchement des ressources des Etats et développement des paradis fiscaux : « Panama papers », « Paradise papers » révélateurs….rôle clé des grandes banques dans le transfert vers paradis….C’est la face cachée de la mondialisation

Début de réaction des Etats : échange automatique de données bancaires (2018) + enquêtes commission européenne sur les « rulings »

Section 4 : la pression sur les ressources et le réchauffement climatique, une autre mondialisation à l’oeuvre

L’empreinte écologique sur la Terre s’accentue : 0,6 (1960)….1,45 (2010)

Déforestation, fonte calotte glaciaire, appauvrissement de la biodiversité, émission de GES…

émissions GES x2 depuis 1970, nouvelle x2 d’ici 2050 si rien ne change

Avec + 10 mds habitants à l’horizon 2100 et + 4° de réchauffement l’adaptation est impossible

L’accord de Paris 2015, une régulation possible de la mondialisation climatique ?

Engagements volontaires des Etats aujourd’hui insuffisants + principe de responsabilité différenciée

Section 5 : la dépossession des Etats, un vide politique

Emergence d’un système économique mondialisé : triple mondialisation (échanges, financière, productive) + association concurrence-gouvernance comme principe de gouvernement

3 groupes d’acteurs clés : le système financiaro-productif ; les institutions supranationales ; les Etats seul cadre de politisation démocratique mais de plus en plus inopérant

Section 6 : une insertion maîtrisée dans la mondialisation, la Chine ?

30/11/17
Démocratie et médias
Alain Badiou*

Démocratie et médias

Discussion avec la presse, puis avec le
public, en présence de Sébastien Maudau, rédacteur en chef de La Marseillaise, Michel Couartou, président du Club de la Presse Marseille-Provence-Alpes, Pamela king, présidente de Democrats Abroad France-Marseille
Afin de mieux construire la discussion, la soirée commencera par deux courtes interventions, l’une de Pamela King, intitulée « La post-vérité et ses avatars », et l’autre d’Alain Badiou, dans le prolongement de l’entretien que le philosophe a donné en juin dernier à Investig’action, paru en ligne sous le titre « Démocratie et médias », et en lien avec l’analyse qu’il développe dans l’un de ses derniers ouvrages, L’éloge de la politique (avec Aude Lancelin).

« Le pouvoir médiatique est un pouvoir d’autant plus déterminant qu’en France, singulièrement,
l’ensemble des journaux de grande diffusion ont tous été rachetés par le grand capital.
On ne peut donc pas attendre d’eux autre chose que ce qui est favorable à ce grand capital. »
Alain Badiou (entretien du 12 juin 2017, Investig’action

https://www.investigaction.net/fr/entretien-avec-alain-badiou-22-democratie-et-medias/

Rodrigue Coutouly

Référent académique « laïcité éducation nationale » auprès du recteur de l’académie Aix-Marseille

Professeur agrégé d’histoire-géographie

Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.

Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »

21/03/17
Le langage politique – 1/3
Bernard Lamizet* – Philosophie

Rousseau et le discours politique du « Contrat Social »

Rousseau et le discours politique du « Contrat Social »
Dans le prolongement de la conférence de L. Marquès Dos Santos, Bernard Lamizet proposera une analyse du discours politique de Rousseau dans « Le Contrat Social ». Cette analyse sera orientée vers l’approche de quatre thèmes : la signification de la figure du contrat, la place du droit et de la loi dans l’organisation politique de la société, la figure de l’intérêt commun et l’expression de la volonté populaire, et la figure de la médiation dans le discours de Rousseau, comme approche de la relation entre le singulier et le collectif. Cette intervention sera fondée sur la lecture critique de quatre extraits du « Contrat Social ».

Bernard Lamizet *, professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lamizet

07/02/17
Les usages publics de l’histoire 3/3
Stéphane Rio – Histoire

Les enjeux politiques des mémoires de la Seconde guerre mondiale

Controverses sur les mémoires de la seconde guerre mondiale :

Les mémoires et les interprétations de la Seconde Guerre Mondiale sont multiples et souvent contradictoires :

  • Figures héroïques de la résistance que l’on essaye de s’approprier ou de discréditer : Jean Moulin, Charles de Gaulle, Guy Moquet, Missak Manouchian…
  • France collaboratrice de Vichy qu’un certain révisionnisme voudrait voir comme un « régime bouclier »…
  • Déportation, génocide que l’on minore, voire que l’on nie…

Toutes ces questions sont au cœur de débats historiques et surtout publics toujours aussi brûlants. Nous verrons quels sont les enjeux idéologiques et politiques de ce passé qui a du mal à passer…

Les documents présentés par Stéphane Rio :

doc 1 pcf et resistance
doc 3 croix de lorraine
 chirac veld’hiv
jean moulin pantheon
doc 5 nimier