Archives de catégorie : Les intervenants

19/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
 HISTOIRE NON-OCCIDENTALE DE LA DÉMOCRATIE 
Judith Scheele –  Anthropologie


Pour une histoire non-occidentale de la démocratie.

Nous subissons actuellement une crise à la fois de l’État et de la démocratie. Or, les deux ne sont pas toujours liés, et je me propose dans cette intervention de réfléchir à d’autres formes politiques qui, avant l’essor des états modernes et dans ses marges, ont animé et tenté d’encadrer la vie des populations, et qui étaient souvent basées sur des formes plus ou moins explicite de prise de décision collective et de consensus. Ces formes politiques n’étaient pas nécessairement plus égalitaires, ou moins exclusive, oppressive et violentes que nos états-nations d’aujourd’hui, et nous ne gagnons pas grande chose à les idéaliser. Mais elles étaient différentes, et cette différence devrait elle-même attirer notre attention, car elle nous permet de penser au-delà des cadres conceptuels habituels. Dans cette communication, je vais m’appuyer sur mes propres recherches ethnographiques et historiques, au Maghreb et au Sahara, avec des excursion vers d’autres temps et d’autres lieux, pour discuter des exemples concrets. L’image qui va en sortir est celle d’une multiplicité des formes politiques possible, et des souverainetés partielles, fragmentées et décentralisées.
Judith Scheele est anthropologue et Directrice d'études à l'EHESS, avec un intérêt particulier pour les sociétés sahariennes et celles qui les avoisinent.

 12/05/25– 130 avenue du Prado 13008
 UBÉRISATION ET CAPITALISME
Alexandre GRONDEAU et Gwénaëlle DOURTHE – Géographie

Ubérisation et capitalisme de plateforme à Marseille : la technologie et Internet contre la ville ?

Dans cette conférence nous proposons de présenter et analyser le phénomène d’ubérisation des territoires appliqué à la ville de Marseille. Symbolisé par des multinationales de la Tech comme Airbnb, Uber ou Deliveroo, l'ubérisation est définie comme "l’intégration de technologies numériques dans le modèle économique de différentes activités comme les transports, l’hébergement, la restauration sous la forme de plateforme Internet permettant la désintermédiation de la relation offre/demande, la minimisation des coûts de transaction, la collecte et le traitement d’un très grand nombre de données identifiants les pratiques et goûts des consommateurs.. ».
Nous analysons dans nos recherches, les impacts urbains et socio-économiques de cette ubérisation en examinant notamment comment ces entreprises redéfinissent les dynamiques territoriales en accélérant des processus capitalistiques territoriaux connus : inégalités et fragmentation sociale, gentrification, pression foncière, précarisation du travail, impacts environnementaux et réorganisation des flux urbains. Nous montrerons dans cette conférence les effets de l’appropriation des quartiers par des acteurs internationaux et les inégalités croissantes qu'elle engendre tout en présentant les résistances citoyennes et institutionnelles émergeantes afin de préserver les espaces urbains marseillais en mutation.


Alexandre GRONDEAU
Professeur des Universités
Directeur adjoint Laboratoire TELEMMe - UMR 7303
Co-responsable Master "Territoires, Société, Aménagement"
Département de Géographie, Aménagement et Environnement

Gwénaëlle DOURTHE
Doctorante en Géographie chargée d'enseignement et professeur certifié - laboratoire TELEMMe Université Aix-Marseille

Observatoire "Ville en Transitions"
Référent HUB SHS Amidex - PEPR VDBI - SNA Ville Durable
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH)
Aix-Marseille Université – CNRS

05/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
UN MONDE DE DROITIERS ?
Adrien MEGUERDITCHIAN –  Sciences

Un monde de droitiers ? Aux origines des préférences manuelles chez les primates



Les humains présentent des préférences manuelles marquées que ce soit en faveur de la main droite ou de la main gauche. Alors que, au niveau de la population, on compte près de 90% de droitiers, cette asymétrie comportementale est une des manifestations les plus connues du phénomène de « spécialisation hémisphérique cérébrale ». La plupart des fonctions cognitives ou motrices sont en effet « spécialisées » dans un hémisphère en particulier, ici, le cortex moteur gauche pour les droitiers et le cortex moteur droit pour les gauchers. Alors que ce phénomène était considéré comme unique à l’espèce humaine, des chercheurs l’ont détecté chez certains animaux, notamment chez nos plus proches cousins primates.
Dans cette conférence, je vais présenter un état des lieux de nos recherches récentes dans le domaine, que ce soit en éthologie primate, en milieu naturel ou en parc animalier, en psychologie comparée et développementale, ainsi qu’en imagerie cérébrale non-invasive. Quels sont les préférences manuelles des singes ? Comment se développent-t-elles ? Sont-elles sous influence des comportements maternels ? Sont-elles liées à l’émergence de comportements comme l’outil ou la communication gestuelle ? Impliquent-t-elles, comme chez les humains, les hémisphères cérébraux ? Du babouin au chimpanzé sauvage, en passant par le gorille et le singe écureuil, je reviendrai sur nos grandes découvertes suggérant l’étendue insoupçonnée de ces racines évolutives.

Adrien Meguerditchian
Chercheur CNRS, primatologue, Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences de Marseille
Médaille de bronze du CNRS 2021

28/04/25 – 130 avenue du Prado – 13008
 PHILOSOPHER AVEC DES ADOLESCENTS MIGRANTS PLURILINGUES 
 Anne-Sophie Cayet – Philosophie

Que signifie "s’intégrer à l’école française" lorsque l’on vient d’ailleurs ? 
Doit-on taire son histoire, renier la langue de ses parents, refouler les imaginaires et les pensées étranges qui nous décalent ?
Est-ce seulement possible, souhaitable ?
À rebours d’une intégration désintégrante, il s'agit de faire le pari de la rencontre (interculturelle, intersubjective) et d'en questionner les enjeux pédagogiques et sociopolitiques. C'est l'objectif ambitieux de la recherche-action qui sera présentée et qui analyse la mise en oeuvre de 57 ateliers de philosophie en contexte de forte hétérogénéité scolaire, linguistique et culturelle, essentiellement sur le terrain marseillais. Une attention particulière est portée à la place des langues familiales et à l'expression graphique pour favoriser la rencontre et le déploiement de la pensée. Le groupe se constitue en "communauté de recherche", ce qui crée les conditions de possibilité d'une délibération démocratique autour d'un questionnement universel néanmoins révélateur de représentations singulières. Cette recherche montre également que des élèves dits « en échec scolaire » (au regard de leurs notes), réussissent pourtant à participer activement à cette activité exigeante (l’atelier de philosophie), si des médiations langagières sont mises en place au sein d'un cadre coopératif, accueillant et bienveillant. Cela questionne les fondements d’une école républicaine qui revendique son inclusivité tout en ayant des difficultés à renoncer à un universalisme indifférent à sa diversité constitutive.


Anne-Sophie Cayet
Enseignante de français langue étrangère, Service universitaire des langues (SUL), Aix-Marseille Université.
Docteure en didactique des langues et des cultures, rattachée au laboratoire DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle.
Lauréate 2021 du Prix de thèse de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (ARIC).

Cayet, A.-S. (2024). Philosopher avec des adolescents migrants plurilingues. Un enseignement-apprentissage de la rencontre interculturelle. Paris : L’Harmattan. Coll. Logiques sociales, série Études culturelles.

14/04/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
FAUT-IL INTERDIRE LES FAUSSES INFORMATIONS  ?
Denis CAROTI  – Philosophie

Faut-il interdire les fausses informations (pour rendre le monde meilleur) ?

Un monde sans fausse information est-il désirable ?

La réponse (positive) parait évidente, raison de plus pour continuer à s’interroger… Ainsi, à l’heure de la dérégulation du marché de l’information imposé par certains réseaux sociaux et sous prétexte de liberté d’expression, la circulation et la prolifération de fausses informations questionnent. Si leur impact sur la société semble réel, que ce soit au niveau des choix de santé, climatiques ou politiques, n’y a-t-il pas urgence à réguler voire interdire ces fameuses « fake news » ? Au-delà de la simple possibilité d’y parvenir, comment décider de ce qui doit être censuré ? Information à caractère scientifique ? Économique ? Éthique ? Politique ? Car si toute liberté d’expression possède ses limites, lesquelles choisir en matière d’information, et qui pour en décider ?
Voilà quelques-unes des questions que nous poserons afin d’y apporter des éléments de réponses.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.

07/04/25 – REPORTEE –
STAND UP FOR SCIENCE / DÉFENDONS LA SCIENCE
Bruno CANARD – La science est-elle en danger ?

L’administration Trump a mis en place des mesures restrictives visant la communauté scientifique, notamment en interdisant certains mots dans les recherches financées par le gouvernement fédéral. Les chercheurs doivent éviter des termes comme « changement climatique », « diversité », « justice environnementale », et même « femme » pour ne pas risquer de perdre leurs financements.

De plus, des coupes budgétaires brutales ont été imposées, affectant les agences fédérales chargées de l’étude du climat et de la santé, et entraînant des licenciements de personnel scientifique.
Ces actions ont suscité une vive réaction de la part des scientifiques, tant aux États-Unis qu’à l’international, qui dénoncent une atteinte à la liberté académique et à la recherche scientifique.

Bruno Canard
Directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille Université, spécialiste des coronavirus.
Chercheur principal de l'équipe «Réplication virale : structure, mécanismes et conception de médicaments» au Laboratoire d'architecture et fonctions des macromolécules biologiques, Aix-Marseille Université, Marseille, France.

31/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
L’ÉTAT SOCIAL, UN BIEN COMMUN MENACÉ ? – 2/2 –
 Bernard Tabuteau – Économie


L’État Social, un bien commun menacé

L’État Social (ES) naît avec la société industrielle même s’il existait des formes de solidarité avant l’ère industrielle. En France la création de la Sécurité Sociale (1945) constitue un moment décisif. La Sécurité Sociale est pensée d’abord comme un outil de cohésion sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
L’ES est une construction historique cherchant, par la loi, à dépasser le rapport de subordination dans lequel s’inscrit le salariat. La loi va progressivement installer des protections, prendre en charge des services, mobiliser les ressouces ad hoc, au nom de l’intérêt général. À ce titre on peut entendre l’ES comme un bien commun.

Depuis les années 1980, et l’entrée dans l’ère du capitalisme actionnarial mondialisé, ce bien commun est menacé au nom de politiques de compétitivité. Il s’agirait, à la fois, de réduire les coûts de l’ES pour les entreprises et la collectivité et de revoir ses composantes à la baisse.

La bataille idéologique et politique autour de la dépense publique est à cet égard exemplaire. La dépense publique est-elle un coût ou d’abord l’expression d’un choix social, un mode de satisfaction des besoins antinomique avec une logique marchande ?

Bernard Tabuteau, Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

24/03/25 – 130 avenue du Prado
 L’ÉTAT SOCIAL, UN BIEN COMMUN MENACÉ ? – 1/2 –
 Bernard Tabuteau – Économie

L'État Social, un bien commun menacé
L'État Social (ES) naît avec la société industrielle même s'il existait des formes de solidarité avant l'ère industrielle. En France la création de la Sécurité Sociale (1945) constitue un moment décisif. La Sécurité Sociale est pensée d'abord comme un outil de cohésion sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

L'ES est une construction historique cherchant, par la loi, à dépasser le rapport de subordination dans lequel s'inscrit le salariat. La loi va progressivement installer des protections, prendre en charge des services, mobiliser les ressouces ad hoc, au nom de l'intérêt général. À ce titre on peut entendre l'ES comme un bien commun.

Depuis les années 1980, et l'entrée dans l'ère du capitalisme actionnarial mondialisé, ce bien commun est menacé au nom de politiques de compétitivité. Il s'agirait, à la fois, de réduire les coûts de l'ES pour les entreprises et la collectivité et de revoir ses composantes à la baisse.

La bataille idéologique et politique autour de la dépense publique est à cet égard exemplaire. La dépense publique est-elle un coût ou d'abord l'expression d'un choix social, un mode de satisfaction des besoins antinomique avec une logique marchande ?
Bernard Tabuteau, Docteur en économie, administrateur INSEE.
Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.

17/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
INNOVATION SOCIALE ET UTOPIE : QUEL TRAVAIL VOULONS NOUS ?
Nadine RICHEZ-BATTESTI et Enrico DONAGGIO – Sociologie

Quels liens entre innovation et utopie, deux concepts à la mode ? 
Si l’on considère l’utopie comme un imaginaire ou comme un idéal de perfection qui ne peut (ou ne doit pas) advenir, le lien avec l’innovation est inexistant. A l’opposé lorsque l’on adopte une conception de l’utopie ancrée dans le réel, dans les petites expérimentations du quotidien, l’innovation sociale en devient l’une de ses expressions.
Nous discuterons ensemble pour caractériser les accordages possibles entre innovation sociale et utopie, en portant un regard attentif au travail et à la liberté. Au croisement de lectures théoriques et de l’analyse d’expérimentations singulières sur le territoire marseillais, nous montrerons qu’ils ouvrent des possibles pour des alternative inspirantes, mais toujours risquées.

Nadine Richez-Battesti est Maîtresse de conférences en sciences économiques, Faculté d’Economie et de Gestion à Aix-Marseille Université.
LEST-CNRS UMR 7317
Membre du Collectif Artlib : travail, liberté et utopies, Imera, sous la direction d’Enrico Donaggio
Coprésidente ADDES, Association pour le développement des données en Économie Sociale
Prix des femmes en ESS en France : catégorie Recherche, 2023

Enrico Donaggio 
Professeur de philosophie à Aix-Marseille Université, directeur scientifique de l'institut d'études avancées Imera, coordinateur de l'atelier ArTLib.
ArTLib – Atelier de recherche Travail et Libertés

Créé en 2019 à l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (Iméra), l’Atelier de recherche Travail et Libertés (ArTLib) est un collectif interdisciplinaire et international qui vise à discuter et diffuser des idées et des pratiques liées aux transformations profondes du travail et à leurs effets dans la sphère des libertés et des utopies personnelles et collectives.

Coordonné par Enrico Donaggio (Professeur à l’Université de Turin, Senior Fellow de l’Iméra), ArTLib collabore avec trois UMR du CNRS et d’Aix-Marseille Université – Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST), Centre Gilles Gaston Granger (CGGG), Centre Norbert Elias – et avec d’autres centres de recherche et organismes d’études : Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ), Institut de Psychodynamique du Travail (IPDT), Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD-CNAM), Acante-Travail, Laboratoire des Sciences Sociales Appliquées (LaSSA), Association des professionnels en sociologie de l’entreprise (APSE), Inter-Made, ainsi qu’avec des experts et des artistes indépendants liés au monde du travail.

10/03/25 – 130 avenue du Prado – 13008
PAROLES AU TRAVAIL
Olivia FOLI – Sociologie


Dans les entreprises, la communication interpersonnelle est omniprésente, au cœur des relations de travail et de la coopération. Les sciences du travail montrent néanmoins que l’expression des travailleurs et travailleuses peut être découragée, censurée, voire sanctionnée. Les jeux de pouvoir et les cultures professionnelles entrent en ligne de compte. J’évoquerai en particulier le cas des paroles de plainte. Lorsque quelque chose se passe mal dans le travail, individuellement ou collectivement, les salarié.e.s peuvent ils en faire part ? à qui ? et avec quelles conséquences ?


Olivia Foli est docteure en sociologie du travail et des organisations et maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication. Elle a publié en 2022 l’ouvrage Les paroles de plainte au travail. Des maux indicibles aux conversations du quotidien (Edition Archives Contemporaines, en ligne : https://eac.ac/books/9782813003980). Elle travaille actuellement au Céreq Marseille où elle mène des recherches sur l’écologie et le travail. Elle est chercheure associée au LEST et membre de l’atelier ArTLib (IMéRA – AMU).

03/03/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
LA MONDIALISATION HUMAINE
Michel AGIER– Anthropologie

S’interroger sur le temps présent du point de vue de la mondialisation humaine, c’est faire le constat d’une fragmentation du monde telle que chaque composante devient trop fragile pour supporter les autres. Tel un hologramme en décomposition, le monde se brise, comme attiré par un scénario catastrophe annoncé. Deux évolutions dystopiques seront examinées dans cette conférence. Celle qui va des frontières aux replis nationalistes de plus en plus fermés ; et celle qui va de la peur des autres au racisme – l’imaginaire le plus violent de l’inégalité entre les humains. L’une et l’autre dystopies rendent impossible la perspective de l’humain générique à l’échelle planétaire. A cela s’oppose l’utopie cosmopolitique, la seule viable et aujourd’hui la plus urgente.

Michel Agier
Ethnologue et anthropologue,
Directeur de recherche émérite à l’Institut de recherche pour le développement et Directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

Paru le 10/01/2025 chez Éditions du Seuil

https://www.seuil.com/ouvrage/racisme-et-culture-michel-agier/9782021506143

17/02/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
VERS UNE ALIMENTATION PLUS DURABLE : COMMENT Y ARRIVER ?
Emmanuelle REBOUL + Nicole DARMON– Sciences   

Par définition, l’alimentation durable est nutritionnellement adéquate sûre et saine, protectrice et respectueuse de la biodiversité et des écosystèmes, culturellement acceptable et économiquement viable, accessible et abordable. Mais toutes ces exigences ne sont pas spontanément compatibles, notamment les produits gras et sucrés sont financièrement accessibles et ont un faible impact environnemental (car ils sont d’origine végétale) mais ils posent des problèmes de santé. Pour aller vers une alimentation plus durable, il faut réduire les quantités (acheter moins, gaspiller moins, manger juste ce dont nous avons besoin) et augmenter la qualité (diversifier et végétaliser avec des produits végétaux peu transformés). Par ailleurs, consommer d’avantages de végétaux pose certains challenges nutritionnels, les micronutriments des végétaux étant parfois moins biodisponibles que les micronutriments contenus dans les produits animaux. Alors, comment tout concilier ?

Emmanuelle Reboul
Directrice de recherche INRAE
Animatrice de l’équipe « Micronutriments et maladies métaboliques »
Centre de recherche en CardioVasculaire et Nutrition, Marseille

Nicole Darmon
Directrice de recherche honoraire INRAE
Experte en nutrition et santé publique, et spécialiste de l’alimentation durable et des inégalités sociales en nutrition, mes recherches visent à traduire les recommandations (nutritionnelles, toxicologiques, environnementales…) en pratiques alimentaires réalistes en se basant sur des observations, des modélisations et des interventions sur différents thèmes d’intérêt pour la société civile (petit budget, jardins partagés, achats des foyers, restauration collective, bien vieillir…).