Archives de catégorie : Céline Acker

Ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon).
Agrégée de philosophie, enseigne la philosophie en classes préparatoires au lycée Jeanne Perrimond à Marseille

27/02/23 – 130 av du Prado
LE MONDE PARTAGÉ
Céline ACKER, Charlotte CREAC’H et Monique PILLANT – Philosophie

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« Le monde partagé » peut sembler entendu. En effet, le monde est par définition ce qui est partagé aussi bien spatialement que temporellement. Nous partageons des territoires et des espaces, des villes et des campagnes. Nous héritons des œuvres du passé et nous en partagerons d’autres à venir : réalisations technique, politique, juridique mais aussi inquiétudes écologiques, éthiques etc.
Que partageons-nous du monde? Le monde partagé peut-il être pensé comme un gâteau où il s’agirait pour chaque être vivant de prendre sa part? Avoir part au monde, territorialement, culturellement, est-ce partager le même monde ? Ne doit-on penser au contraire le partage du monde comme une autre expérience, plus inaugurale : naître au monde comme naître aux autres, non pour obtenir sa part du gâteau, mais au contraire pour se découvrir comme immanquablement liés aux autres? Et qui sont ces autres du monde auxquels l’expérience du monde me lie toujours d’abord? Qu’est-ce que se découvrir comme « un être-lié-par-le-monde »?
Nous pouvons alors entendre l’expression « le monde partagé » davantage comme « partager le monde » qui montre mieux que la question du partage engage nos subjectivités, nos imaginaires, précisément parce que la question du monde, c’est la question de la possibilité d’une action collective.
Comment la pluralité des mondes pose la question de leur rencontre, laquelle ne doit être pensée, ni comme une simple juxtaposition, ni comme une compétition, mais bien comme comme une mise en commun?
Nous voudrions discuter une telle possibilité du monde en affrontant précisément ce qui est difficile, puisque le monde c’est à la fois une pluralité immense, qui apparaît à bien des égards comme chaotique, violente, voire désespérée (on parle de fin du monde) et ce qui ouvre l’horizon sous la forme d’une promesse. En effet, questionner le monde, c’est éprouver que la question de son sens nous est si fondamentale que le monde nous apparaît alors non pas tant comme un donné que comme des actes à envisager (on parle alors de refaire le monde).

Céline ACKER, Charlotte CREAC’H, Monique PILLANT, professeures de philosophie, membres du collectif les Philosophes publics-ques

Bibliographies
Monique Pillant :
Saskia Sassen, Expulsions, Brutalité et complexité dans l'économie globale (2014) 
Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme (2015, 2017 pour la trad. française).
Charlotte Créac'h :
Philippe Descola, Par-delà nature et culture, 
Descola et Pignocchi,  Ethnographies des mondes à venir, 
Aldo Léopold, Alamanach d’un comté des sables, 
Bruno labour, Où atterrir
Pelluchon, Réparons le monde
Donna Haraway, Vivre avec le trouble
Macpherson, L’individualisme possessif

Céline Acker :
 le mythe de Prométhée tel qu'il est raconté dans le Protagoras de Platon, 
les dernières pages de La Critique de la raison pratique de Kant, La Critique de la faculté de juger de Kant, 
Condition de l'homme moderne, 
Arendt, La composition des mondes, Descola.

23/05/22 – 130 avenue du Prado
COMMENT (POURQUOI ET EN QUOI) LES ANIMAUX NOUS CHANGENT-ILS?
Céline ACKER+Luisa MARQUÈS DOS SANTOS – Philosophie

« Changer » est un verbe courant. Nous l’utilisons très régulièrement. Nous changeons nos vêtements. Nous changeons de bus. Parfois notre coupe de cheveux. Plus rarement notre métier et nos idées. Des lois instaurent des changements, par exemple le droit de vote pour les femmes en 1944. Ces seuls exemples suffisent à indiquer une grande différence selon que le changement transforme intérieurement l’individu et le monde, ou au contraire les laisse identiques, n’ayant sur eux que des effets passagers. Pour le dire simplement, il y a deux possibilités de changer : une modification extérieure et/ou une transformation intérieure. Dans le premier cas, la substance demeure et les changements sont apparents. Dans le second cas, la substance change et les changements se substantialisent, c’est-à-dire qu’ils deviennent une réalité, donnant naissance à son tour à d’autres réalités.

A partir de ces distinctions, comment comprendre la question : « les animaux nous changent-ils ? » ? Quels changements opèrent-ils ? Sont-ils extérieurs et de surface ou bien au contraire intérieurs et profonds ?

Nous proposons de tenter de mettre au jour ce que changent en nous les animaux, d’un point de vue phénoménologique et d’un point de vue moral pour nous poser ensuite la question de savoir comment donner une réponse pratique à ce que les animaux découvrent en nous.

Céline ACKER, ancienne élève de l’ENS Lyon, professeur agrégée en classes préparatoires au lycée Jeanne Perrimond

Luisa Marques dos Santos, professeure agrégée
Enseigne la philosophie en classe préparatoire au lycée Saint Charles à Marseille

03/12/18
La mémoire
Céline Acker

 

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

26/11/18
La mémoire
Céline Acker

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

28/11/17
La parole comme prise de pouvoir
Céline Acker*

 


II. La parole comme prise de pouvoir

La parole éclaire, libère, permet de quitter l’immédiateté du sensible pour atteindre la permanence de la vérité grâce à un dire capable de saisir le principe des choses. Nous ne sommes plus alors condamnés à la perception ou à la description d’un monde matériel et sensible dans lequel nous nous trouvons. La parole nous ouvre un espace conceptuel et symbolique ou pour le dire autrement un monde de la pensée souvent défini comme un monde propre aux hommes. Pourtant cette même activité de parole est aussi le lieu par excellence où se joue entre les hommes une lutte pour un pouvoir non plus de libération ou d’intelligibilité mais de domination non seulement du monde mais aussi des autres. L’enjeu de ces séances sera de penser l’acte de parole dans cette ambiguïté même : à la fois comme création et comme violence. Critiquer la parole, c’est peut-être faire surgir de ses limites-mêmes un autre parler plus humble et plus fragile, que l’on pourrait appeler parole démocratique. En dernière instance, ce sera précisément ce parler démocratique qu’il nous faudra tenter de définir.

*Céline Acker

Ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Victor-Hugo (Marseille). Elle intervient également en classes préparatoires au lycée Thiers (Marseille).

21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

I. Le pouvoir éclairant de la parole

La parole éclaire, libère, permet de quitter l’immédiateté du sensible pour atteindre la permanence de la vérité grâce à un dire capable de saisir le principe des choses. Nous ne sommes plus alors condamnés à la perception ou à la description d’un monde matériel et sensible dans lequel nous nous trouvons. La parole nous ouvre un espace conceptuel et symbolique ou pour le dire autrement un monde de la pensée souvent défini comme un monde propre aux hommes. Pourtant cette même activité de parole est aussi le lieu par excellence où se joue entre les hommes une lutte pour un pouvoir non plus de libération ou d’intelligibilité mais de domination non seulement du monde mais aussi des autres. L’enjeu de ces séances sera de penser l’acte de parole dans cette ambiguïté même : à la fois comme création et comme violence. Critiquer la parole, c’est peut-être faire surgir de ses limites-mêmes un autre parler plus humble et plus fragile, que l’on pourrait appeler parole démocratique. En dernière instance, ce sera précisément ce parler démocratique qu’il nous faudra tenter de définir.

*Céline Acker Continuer la lecture de 21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

27/09/16
Le sujet connaissant, pratique et esthétique
Le sujet démocratique 3/3

Philosophie –video
Conférence donnée par Monique Pillant.

« La création par les grecs de la politique et de la philosophie est la première émergence historique du projet d’autonomie collective et individuelle. Si nous voulons être libres nous devons faire notre nomos1. Si nous voulons être libres, personne ne doit pouvoir nous dire ce que nous devons penser.
Continuer la lecture de 27/09/16
Le sujet connaissant, pratique et esthétique
Le sujet démocratique 3/3

20/09/16
Le sujet connaissant
Quels sujets sommes-nous ? 2/3

Philosophie – video

Céline Acker

le-sujet-connaissant-2Le rapport théorique au monde doit et peut cependant être mis en question dès lors qu’il se présente comme rapport exclusif. Faire cela, c’est alors réhabiliter le point de vue de la sensibilité, contre le seul point de vue de la connaissance. En quel sens la sensibilité révèle-t-elle une dimension fondamentale des sujets que nous sommes ?

Quelques citations

Deux choses remplissent l’esprit d’une admiration et d’une vénération toujours nouvelle et croissante à mesure de la fréquence et de la persévérance avec laquelle la réflexion s’y attache. Le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi.
Ces deux choses, je n’ai pas à les chercher. Comme si elles étaient enveloppées de ténèbres ou situées dans une région transcendante, au-delà de mon horizon. Et je n’ai pas à les conjecturer, je les vois devant moi , je les rattache immédiatement à la conscience de mon existence.

E. Kant

Être un corps. A la fois troupeau et berger, celui qui reçoit et qui ordonne. Le corps est pluriel et l’enjeu de la philosophie est de valoriser la pluralité au détriment d’une unité qui ne serait que rationnelle.

F. Nietsche

Maintenir la praticabilité d’un monde. Pouvoir s’y tenir au milieu d’autres sans le rendre impossible.

Nous étudierons des textes de Platon, Aristote, Kant, Marx, Nietzsche, Heidegger et Merleau-Ponty. Continuer la lecture de 20/09/16
Le sujet connaissant
Quels sujets sommes-nous ? 2/3

13/09/16
Le sujet connaissant, pratique et esthétique
Céline Acker

13 septembre 2016 Philosophie – video
Céline Acker


le-sujet-connaissant-1

Le sujet connaissant
« Tous les hommes désirent naturellement savoir », affirme Aristote, en Métaphysique, A, 1.
Mais c’est surtout une phrase que l’on entend souvent et qui renvoie à une expérience commune. On peut penser, entre autres exemples, à l’enfant qui spontanément demande comment et pourquoi les choses sont – ou plus simplement fonctionnent – ainsi et non autrement. Qu’est-ce qu’être rationnel ? Quels sujets théoriques sommes-nous ? Pourquoi cherchons-nous sans cesse à organiser notre expérience ? Au fond, en quel sens la connaissance constitue-t-elle un horizon fondamental de notre existence ?