Tous les articles par Jean-Pierre Brundu

22/01/24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
SORTIR DU CAPITALOCÈNE : DÉFI OU UTOPIE ?
Gabrielle SCARABINO – Philosophie

Sortir du capitalocène : défi ou utopie ?
Si les indécentes concentrations de richesses et les inégalités économiques grandissantes ne semblent pas suffire, malgré l’ampleur croissante des luttes et résistances, à pousser le capitalisme vers la sortie, la catastrophe écologique en cours nous met au défi de penser le « capitalocène » et d’enrayer sa progression destructrice de vie. Le combat pour la possibilité d’un avenir conditionne et reconfigure tous les autres. Car, pour instaurer une justice, des solidarités et une égale liberté, ne faut-il pas être vivant ? Le défi est immense. Oser des imaginaires utopiques pourrait être le terreau qui, au lieu de nous mettre face à de nécessaires restrictions et douloureux renoncements, ouvrirait et explorerait de multiples possibles désirables. Les intentions utopiques susceptibles d’éveiller nos puissances d’agir ensemble, impliquent d’interroger le problématique besoin d’Etat, de penser la crise actuelle de la sensibilité et de sonder les interdépendances du vivant. Plutôt que de se rabougrir en stériles colère contre d’improbables boucs-émissaires, ne semble-t-il pas autrement plus riche et stimulant d’envisager la possibilité d’autre mondes et êtres-au-monde vivifiants ?

Gabrielle Scarabino, professeure de philosophie, membre du collectif les Philosophes publics.

08-01-24 – Société des Architectes – 130 av du Prado
À PROPOS DE QUELQUES HÉTÉROTOPIES MARSEILLAISES
Monique PILLANT & Marc ROSMINI – Philosophie

Au cœur de Marseille des hétérotopies littéralement des « lieux autres » fabriqués par des collectifs qui remettent en jeu les places des unes et des autres inventent des règles sociales explorent concrètement d’autres relations en un mot creusent dans la ville un autre espace social. En compagnie de représentant.es de collectifs et associations les philosophes-publicques vous invitent le temps d’une soirée à un déplacement vers trois hétérotopies pour questionner le sens et la portée de ces espaces concrets d’expérimentation de vie alternative.

Avec la participation de l’ECOLLECTIF, des Jardins de Julien, de l’Après M et des philosophes-publicques.

11-12-23 – Société des Architectes – 130 av du Prado
LE SOCIALISME EST-IL UNE UTOPIE ?
Christophe PROCHASSON – Histoire

Programme tourné vers l’avenir, en appelant à des jours meilleurs, effaçant les maux du présent, rayant d’un trait de plume un passé honni (« Du passé faisons table rase », lance fièrement le grand hymne de l’Internationale), le socialisme se présente souvent sous les traits de « l’utopie ». Ses partisans y dessinent des « temps nouveaux » apparentés à un « âge d’or » désormais situé dans le futur. Ses adversaires en fustigent au mieux l’irréalisme, au pire la dystopie à laquelle conduisent toujours les mondes parfaits. A parcourir son histoire, on s’aperçoit cependant que le socialisme n’a pas toujours fait bon ménage avec l’utopie. Avant même que Marx et Engels ne s’emploient à dénigrer, avec férocité, le « socialisme utopique » de leurs prédécesseurs, un « socialisme scientifique » avait déjà fait ses preuves chez ces derniers. Comment articuler « réalisme », « utopie », « science » et responsabilité » ? Tel est le grand défi, tout à la fois doctrinal, moral et politique, que s’efforcèrent de relever les socialistes tout au long des XIXème et XXème siècles. Ne reste-t-il pas d’actualité ?

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LE SOCIALISME EST-IL UNE UTOPIE ?
Christophe PROCHASSON – Histoire

04/12/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
TRANSPORT DE MARCHANDISES : CARGOS À VOILE ?
Christiaan De BEUKELAER– Économie

REPENSER LE TRANSPORT DE MARCHANDISES : CARGO À VOILE ? 

« En 2020, Christiaan De Beukelaer a passé 150 jours en mer et parcouru 14 000 milles à bord de l’Avontuur, un voilier-cargo centenaire qui transporte des marchandises à travers l’océan Atlantique. En embarquant à Santa Cruz de Tenerife, il voulait comprendre la réalité de cette alternative méconnue à l’industrie maritime sur laquelle repose notre économie mondiale et qui contribue à plus d’émissions de carbone que l’aviation. Ce qui a démarré comme un travail de terrain de trois semaines s’est transformé en un voyage de cinq mois : la pandémie de Covid-19 a forcé la fermeture de toutes les frontières lors de la traversée de l’océan, empêchant l’équipage de débarquer où que ce soit.” 
Cette aventure nous invite à poser la question : est-ce que le transport à voile offre une véritable solution pour décarbonater le transport maritime ?” 

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TRANSPORT DE MARCHANDISES : CARGOS À VOILE ?
Christiaan De BEUKELAER– Économie

27-11-23 – Société des Architectes – 130 av du Prado
DÉSENCHANTEMENT DE L’ANALYSE CRITIQUE
Flora BAJARD – Sociologie

Travail et utopies au prisme des sciences sociales : désenchantement de l’analyse critique et leviers pour l’espérance .

Les sciences sociales adoptent intrinsèquement un regard critique sur les objets qu'elles étudient, parce que cette production de savoir - leur épistémologie - a précisément vocation à sonder la matière dont sont faits les mythes contemporains. Or, cette posture conduit bien souvent à désenchanter les mondes observés, y compris lorsque ces derniers sont vécus comme porteurs d'émancipation et d'espérance. Que d'inconfort, dès lors, pour qui aspire à allier analyse des sociétés et engagement dans celle-ci : que faire de la connaissance des limites, ambivalences voire contradictions de ces espaces pourtant conçus comme des "alternatives" ou des "utopies" ? 
 A partir d'une recherche sur différentes formes de travail indépendant, je propose quelques pistes méthodologiques et épistémologiques pour transformer ce regard critique en levier pour l'action. 
En effet, loin de se réduire à de simples outils techniques, les méthodes d'enquête engagent un rapport épistémologique, éthique et politique à nos objets d'étude ; dans cette conception, cette intervention esquissera des manières de faire et d'écrire les sciences sociales à même d'ouvrir les possibles et de maintenir vivaces les espérances.
Flora Bajard est sociologue, chargée de recherche au CNRS au Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST-CNRS, Aix-en-Provence) Ses travaux croisent la sociologie du travail et des professions, l'anthropologie politique et la sociologie de l’art.

20/11/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES
Charles FIGUIÈRES – Économie

SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES, JUSTICE ENVIRONNEMENTALE ET ACCEPTABILITÉ.

Le 20ème siècle a vu l'émergence d'une conscience environnementale, sous diverses formes. Le souci pour les services écosystémiques - contributions directes et indirectes des écosystèmes au bien être humain - en est une. De nombreux enjeux de société qui l'accompagnent peuvent se résumer à l'expression "justice environnementale". 

A travers le cas des écosystèmes lagunaires du sud de la France, l'exposé présentera des résultats récents et des réponses précises à des questions comme : 
1) Quelles sont les inégalités environnementales et comment sont-elles perçues par les parties prenantes ? 
2) Quels sont les principes de justice privilégiés par les citoyens en rapport avec la protection de la nature ?, 
3) Une politique de protection de la nature est elle d'autant mieux acceptée qu'elle est perçue comme juste ?

Charles FIGUIÈRES Professeur de sciences économiques, Aix-Marseille Université, AMSE

13/11/23 – Maison des Architectes – 130 av. du Prado
FEMMES EN SCIENCE
Caroline CHAMPENOIS – Sciences

Femmes en science : des femmes invisibles au femmes absentes, ou comment perdure les stéréotypes concernant les femmes en sciences dites dures.

Aujourd’hui, alors que les filles réussissent leurs études secondaires aussi bien, voire mieux que les garçons, un quart seulement des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes. Globalement, les différences d’orientation entre filles et garçons se sont peu estompées avec le temps : aux garçons, les filières de production ; aux filles, les métiers du secteur tertiaire, les formations littéraires et le soin aux autres… Pourtant, il est clair que les professions scientifiques et techniques ont besoin des femmes, car notre société voit sa technicité augmenter,  et a besoin de fédérer tous les talents disponibles.
Pour assurer une participation équitable des femmes et des hommes aux grands défis que notre société devra relever, il faut lever les freins à l’entrée des femmes dans les carrières scientifiques et techniques. Ces freins sont souvent les reflets, inconsciemment partagés par tous, des modèles issus de l’identité traditionnelle féminine prescrite par la société. Mettre en valeur les contributions passées et présentes des femmes scientifiques est un moyen de sortir de ces stéréotypes. Sera-t-il suffisant?

Caroline Champenois est physicienne, directrice de recherche au CNRS. Elle travaille à Marseille depuis 2000 après une thèse à Toulouse et des études supérieures à Nancy et Lyon. Sa spécialité est la physique quantique expérimentale et plus particulièrement l’interaction entre lumière et atomes pour des applications liées de près ou de loin aux horloges atomiques. Elle est présidente de la commission “Femmes et Physique” de la Société Française de Physique et membre de l’association Femmes et Sciences. À ce titre, elle va à la rencontre des lycéens et lycéennes, et de leurs professeurs, pour tenter de lever les stéréotypes qui éloignent encore trop souvent les jeunes gens, et surtout les filles, des carrières scientifiques et techniques.

06/11/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
COMMUNIQUER PAR ÉCRAN
Christelle COMBE – Langage

Communiquer par écran et être présent à distance.
À l’heure où la visioconférence devient la norme, où la plupart de nos échanges personnels ou professionnels ont lieu en ligne, à travers un écran, cette conférence propose d’explorer les nouveaux modes de communication à l’ère d’Internet et d’étudier les médiations techniques de la présence et du sentiment de présence à distance.

Christelle Combe
Maîtresse de Conférences en Didactique Des Langues et du Numérique à Aix-Marseille Université, au département de Français Langue Étrangère et membre du Laboratoire Parole & Langage


30/10/23 – Maison des Architectes – 130 av. du Prado
LE CARACTÈRE POLITIQUE DU THÉÂTRE
Marjorie GLAS – Sociologie

 Quand l’art chasse le populaire
Socio-histoire du théâtre en France depuis 1945

Le 25 mai 1968, les directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires qui signent la « déclaration de Villeurbanne » déplorent l’éloignement du théâtre et des classes populaires et plaident pour le renforcement des liens entre création et action culturelle. À cette époque, pourtant, le processus de rupture entre le théâtre public et le public lui-même est déjà commencé – et ne cessera de s’accentuer.

Marjorie Glas met à jour les logiques de cette évolution. Elle montre comment la pente vers l’avant-garde et l’innovation esthétique a joué contre l’animation culturelle, le poids de la professionnalisation et de l’affirmation de nouvelles figures dominantes (metteur en scène, programmateur), et comment les logiques structurelles de l’institution se révèlent beaucoup plus fortes que les individualités.

Fondé sur la croyance en l’utilité sociale du théâtre, de sa fonction politique et de son ouverture à tous les publics, le théâtre public s’est progressivement recentré sur lui-même et sur ses enjeux internes. L’héroïsation de l’artiste est allée de pair avec la marginalisation des profanes. Pour aboutir à l’effacement du public populaire – et même du public tout court – dans les enjeux professionnels et esthétiques.

Marjorie GLAS Socio-historienne, travaille sur l’histoire des loisirs populaires, les relations des classes populaires à la culture, et leurs pratiques culturelles.

23/10/23 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
LA VOIX ET L’ÉMOI
Joana RÉVIS – Langage

La voix et l’émoi : l’inévitable influence des émotions dans notre sonorité vocale
« La voix est le reflet de l’âme ». Cette phrase sonne comme une banalité. Pourtant, au-delà du cliché, le lien qui se noue entre la voix et les émotions est avant tout un fait scientifique, qui trouve son explication dans notre fonctionnement physiologique et son origine dans l’anthropologie primitive. Lorsqu’on pense aux émotions, on pense toujours à leur dimension psychique. Mais les émotions, elles ont un point de départ physique, biochimique, tout à fait concret à l’intérieur du corps. Il se passe quelque chose ! Et comme notre corps tout entier participe à la voix, alors les émotions transparaissent. Ainsi, à l’instant où l’un de nos proches décroche son téléphone, au simple son de son « Allô », nous savons comment il va. Certains sont même tellement impactés par leurs émotions qu’ils en perdent la voix. Depuis l’origine des émotions jusqu’aux aphonies psychogènes, en passant par la simple transmission vocale des émotions, l’objectif est de porter un éclairage objectif sur le lien d’interdépendance intime et fusionnelle, parfaitement réciproque, qui existe entre notre voix et nos émotions.
Joana RÉVIS. 
Enseignante-chercheuse associée et praticienne hospitalière AMU/APHM
Orthophoniste/Vocologiste 
Maître de conférence - faculté de médecine - aix marseille université
Chercheur en linguistique - laboratoire parole et langage - CNRS UMR 7309
Responsable Pédagogique Centre de Formation en Orthophonie de Marseille
Présidente AFROP (Association de Formation et de Recherche en Orthophonie Phoniatrie)