Archives de catégorie : Toutes les séances

25/02/19
sociolinguistique : le cas marseillais
Médéric Gasquet-Cyrus

Introduction à la sociolinguistique : le cas marseillais

La sociolinguistique est une discipline des sciences du langage qui interroge les relations entre langage et société. Cette introduction à la sociolinguistique s’appuiera sur le cas du « parler marseillais », qui nous permettra de voir dans quelle mesure le langage peut être un révélateur qui nous aide à mieux comprendre les dynamiques et les tensions entre les groupes sociaux, et plus globalement le fonctionnement de la société.

Conférence-débat avec Médéric Gasquet-Cyrus

Maître de conférences au Département des Sciences du Langage (Aix-Marseille Université) et chercheur au Laboratoire Parole et Langage (UMR 7309 CNRS). Ses enseignements et ses recherches, principalement dans le domaine de la sociolinguistique, portent sur les relations entre langage et pouvoir, la sociolinguistique urbaine, la diversité linguistique, les variétés régionales et les accents, notamment la discrimination à l’accent.

18/02/19
ANALYSE CRITIQUE DES POLITIQUES EUROPÉENNES
BERNARD TABUTEAU 4/4

Analyse critique des politiques européennes

Conférence de Bernard Tabuteau*

Les politiques européennes sont guidées par la mise en oeuvre du principe de concurrence et accompagnent la mondialisation.
Les politiques sociale et fiscale (conférences 1 et 2) mettent en concurrence les Etats de l’UE.
Les premières cherchent à réduire, de manière directe ou indirecte, le coût du travail, accentuent les inégalités et développent la précarité. Les secondes cherchent à réduire la pression fiscale sur les entreprises et conduisent aux pratiques d’optimisation. La question de politiques coopératives d’harmonisation sera posée.

Téléchargez > Résumé des exposés en pdf

*Docteur en économie, administrateur INSEE
Chercheur en sciences sociales
ancien secrétaire général du CEREQ
a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille

11/02/19
Analyse critique des politiques européennes
Bernard Tabuteau 3/4

Analyse critique des politiques européennes

Conférence de Bernard Tabuteau*

Les politiques européennes sont guidées par la mise en oeuvre du principe de concurrence et accompagnent la mondialisation.
Les politiques sociale et fiscale (conférences 1 et 2) mettent en concurrence les Etats de l’UE.
Les premières cherchent à réduire, de manière directe ou indirecte, le coût du travail, accentuent les inégalités et développent la précarité. Les secondes cherchent à réduire la pression fiscale sur les entreprises et conduisent aux pratiques d’optimisation. La question de politiques coopératives d’harmonisation sera posée.

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*Docteur en économie, administrateur INSEE
Chercheur en sciences sociales
ancien secrétaire général du CEREQ
a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille

 

04/02/19
Analyse critique des politiques européennes
Bernard Tabuteau 2/4

Analyse critique des politiques européennes

Conférence de Bernard Tabuteau*

Les politiques européennes sont guidées par la mise en oeuvre du principe de concurrence et accompagnent la mondialisation.
Les politiques sociale et fiscale (conférences 1 et 2) mettent en concurrence les Etats de l’UE.
Les premières cherchent à réduire, de manière directe ou indirecte, le coût du travail, accentuent les inégalités et développent la précarité. Les secondes cherchent à réduire la pression fiscale sur les entreprises et conduisent aux pratiques d’optimisation. La question de politiques coopératives d’harmonisation sera posée.

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*Docteur en économie, administrateur INSEE
Chercheur en sciences sociales
ancien secrétaire général du CEREQ
a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille

 

28/01/19
Analyse critique des politiques européennes
Bernard Tabuteau 1/4

Analyse critique des politiques européennes

Conférence de Bernard Tabuteau*

Les politiques européennes sont guidées par la mise en oeuvre du principe de concurrence et accompagnent la mondialisation.
Les politiques sociale et fiscale (conférences 1 et 2) mettent en concurrence les Etats de l’UE.
Les premières cherchent à réduire, de manière directe ou indirecte, le coût du travail, accentuent les inégalités et développent la précarité. Les secondes cherchent à réduire la pression fiscale sur les entreprises et conduisent aux pratiques d’optimisation. La question de politiques coopératives d’harmonisation sera posée.

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*Docteur en économie, administrateur INSEE
Chercheur en sciences sociales
ancien secrétaire général du CEREQ
a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille

 

26/01/19
Le prix de la démocratie
Julia Cagé

Conférence-débat avec Julia Cagé

Une personne, une voix  : la démocratie repose sur une promesse d’égalité qui trop souvent vient se fracasser sur le mur de l’argent. Financement des campagnes, dons aux partis politiques, prise de contrôle des médias  : depuis des décennies, le jeu démocratique est de plus en plus capturé par les intérêts privés.
Se fondant sur une étude inédite des financements politiques privés et publics dans une dizaine de pays sur plus de cinquante ans, Julia Cagé passe au scalpel l’état de la démocratie, décortique les modèles nationaux, et fait le récit des tentatives –  souvent infructueuses, mais toujours instructives  – de régulation des relations entre argent et politique.
Aux États-Unis, où toute la régulation de la démocratie a été balayée par idéologie, le personnel politique ne répond plus qu’aux préférences des plus favorisés. En France, l’État a mis en place un système de réductions fiscales permettant aux plus riches de se voir rembourser la plus grande partie de leurs dons aux partis politiques, alors que les plus pauvres, eux, paient plein pot.
Ces dérives ne viennent pas d’un complot savamment orchestré mais de notre manque collectif d’implication. La question du financement de la démocratie n’a jamais véritablement été posée  ; celle de la représentation des classes populaires doit l’être sur un mode plus radical. Pour sortir de l’impasse, voici des propositions qui révolutionnent la façon de penser la politique, des réformes innovantes pour une démocratie retrouvée.

Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure et de l’Université Harvard, Julia Cagé est professeure d’économie à Sciences Po Paris.

Professeure d’Économie à Sciences Po Paris
Co-directrice de l’axe « Évaluation de la démocratie du
Laboratoire Interdisciplinaire d’Evaluation des Politiques Publiques
(LIEPP),

Elle a publié Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie (Le Seuil, 2015).

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Le prix de la démocratie
Julia Cagé

21/01/19
Les Utopistes
Stéphane Rio

Le socialisme utopique : le temps des possibles.

La première moitié du XIXème siècle a vu se développer une véritable profusion de courants de pensée socialistes. Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet… La liste est longue de ces réformateurs sociaux qui font une critique féroce de la société de leur époque et explorent de nouvelles possibilités de la transformer.

2ème partie le 21/01 :

Charles Fourier : L’utopie de la liberté totale.

Stéphane Rio

Les Utopistes

Charles Fourier : L’utopie de la liberté totale.

Les principales œuvres de Charles Fourier :

Théorie des quatre mouvements, 1808

Le traité de l’association domestique et agricole, 1822

Le Nouveau monde industriel et sectaire ou invention du procédé d’industrie attrayante et naturelle distribuée en séries passionnées, 1829

Le nouveau monde amoureux, 1829 (publié intégralement en 1967)

Œuvres complètes, Les Presses du Réel, 2014

Bibliographie :

Mercklé, Pierre. « La « science sociale » de Charles Fourier », Revue d’Histoire des Sciences Humaines, vol. 15, no. 2, 2006, pp. 69-88.

Riot-Sarcey . (sld), Dictionnaire des Utopies, Larousse, 2008.

Riot-Sarcey M., Le réel de l’utopie. Essai sur la politique au XIXè siècle, Albin Michel, 1998.

Riot-Sarcey M., Le procès de la liberté. Une histoire souterraine du XIXè siècle en France, La découverte, 2016.

Winock M., Les voix de la Liberté. Les écrivains engagés au XIXè siècle, Le Seuil, 2001.

Document 1 : THEORIE DES QUATRE MOUVEMENTS ET DES DESTINEES GENERALES, p. 21-24

“Annonce de la découverte ”[Combler la lacune]

« Il n’est que trop vrai! Depuis vingt-cinq siècles qu’existent les sciences politiques et morales, elles n’ont rien fait pour le bonheur de l’humanité; elles n’ont servi qu’à augmenter la malice humaine, en raison du perfectionnement des sciences réformatrices; elles n’ont abouti qu’à perpétuer l’indigence et les perfidies, qu’à reproduire les mêmes fléaux sous diverses formes. Après tant d’essais infructueux pour améliorer l’ordre social, il ne reste aux philosophes que la confusion et le désespoir. Le problème du bonheur public est un écueil insurmontable pour eux, et le seul aspect des indigents qui remplissent les cités ne montre-t-il pas que les torrents de lumières philosophiques ne sont que des torrents de ténèbres?….

Cependant une inquiétude universelle atteste que le genre humain n’est point encore arrivé au but où la nature veut le conduire, et cette inquiétude semble nous présager quelque grand événement qui changera notre sort.

Les nations, harassées par le malheur, s’attachent avidement à toute rêverie politique ou religieuse qui leur fait entrevoir une lueur de bien-être; elles ressemblent à un malade désespéré qui compte sur une miraculeuse guérison. Il semble que la nature souffle à l’oreille du genre humain qu’il est réservé à un bonheur dont il ignore les routes, et qu’une découverte merveilleuse viendra tout à coup dissiper les ténèbres de la civilisation. »

Document 2 : LE NOUVEAU MONDE INDUSTRIEL ET SOCIETAIRE, p. 49-51

« Des trois buts de l’Attraction, et de ses douze ressorts ou passions principales

Jeu interne :

Chacun voudrait ménager, dans le jeu de ses passions, un équilibre tel que l’essor de chacune favorisât celui de toutes les autres; que l’ambition, l’amour n’entraînassent qu’à des liaisons utiles, et jamais aux duperies; que la gourmandise concourût à améliorer la santé au lieu de la compromettre; enfin, qu’on marchât toujours dans les voies de la fortune et de la santé, en se livrant aveuglément à ses passions. Cet équilibre, fondé sur l’abandon irréfléchi de la nature, est accordé aux animaux et refusé à l’homme civilisé, barbare et sauvage. La passion conduit l’animal à son bien, et l’homme à sa perte.

Aussi l’homme, dans l’état actuel, est-il en état de guerre avec lui-même. Ses passions s’entrechoquent; l’ambition contrarie l’amour, la paternité contrarie l’amitié, et ainsi de chacune des douze.

De là naît la science nommée MORALE, qui prétend la réprimer; mais réprimer n’est pas mécaniser, harmoniser ; le but est d’arriver au mécanisme spontané des passions, sans en réprimer aucune. Dieu serait absurde, s’il eût donné à notre âme des ressorts inutiles ou nuisibles.

Jeu externe:

Pour le régulariser, il faudrait que chaque individu, en ne suivant que son intérêt personnel, servît

constamment les intérêts de la masse. Le contraire a lieu: le mécanisme civilisé est une guerre de chaque individu contre la masse, un régime où chacun trouve son intérêt à duper le public; c’est la discorde externe des passions; il s’agit d’arriver à leur harmonie interne et externe, troisième but de l’attraction. Pour y atteindre, chacun a recours à la contrainte et impose à ses inférieurs des lois de sa façon, qu’il appelle saines doctrines. Le père de famille assujettit sa femme et ses enfants à un régime qu’il dit être la sagesse. Le seigneur fait adopter ses saines doctrines dans le canton où il domine; le magistrat , le ministre opèrent de même sur le pays qu’ils régissent. Une petite maîtresse veut régénérer toutes les toilettes par de saines doctrines sur le bon genre; un philosophe veut régénérer toutes les constitutions; un écolier veut, à coups de poing, faire observer ses saines doctrines dans les jeux enfantins. Chacun veut donc mettre les passions de la masse en harmonie coopérative avec les siennes; ainsi chacun tend à la mécanique externe des passions et se persuade qu’il fait le bonheur de ceux qu’il assujettit à ses caprices.

Chacun désire de même le mécanisme interne, qui mettrait ses passions en harmonie avec elles-mêmes. Il suit de là que le troisième but de l’attraction est le mécanisme interne et externe des passions. »

Document 3 : Le phalanstère :

Gravure parue dans Le nouveau monde industriel et sociétaire, édition de 1845.

Document 4 : le familistère de Guise :

Image réalisée par Au fil de l’Aisne. Blog

Plan, années 1880.

14/01/19
L’exil
Alexis Nuselovici (Nouss)

Alexis Nuselovici (NOUSS)

La condition de l’exilé

L’exil est vécu comme une coupure, une fracture, une perte. Et nombreux sont les individus qui, ayant expérimenté l’exil, ont fait état de cette perte qui n’est pas anodine. Et comment le serait-elle, puisque l’objet que l’on pleure dans l’exil, c’est le lieu de son origine, celui qui nous a vu naître, ce lieu duquel nous nous sommes arrachés pour fêter notre rencontre avec le soleil. Ce que nous perdons dans l’exil, c’est le sens de cette rencontre inédite entre un individu et la vie : l’exilé n’a plus devant ses yeux la raison totale de son existence, il n’en a que des bribes, des séquences, des souvenirs…

Alexis Nuselovici (NOUSS)

Titulaire de la chaire Exil et Migrations

Biographie

Alexis NUSELOVICI (NOUSS) est professeur en littérature générale et comparée à l’Université d’Aix-Marseille après avoir été professeur à Cardiff University et à l’Université de Montréal. Il a été professeur invité au Brésil, en Turquie, en Espagne et en France. Membre de plusieurs équipes de recherche internationales, il a créé au Canada le groupe de recherche « POEXIL » et en Grande-Bretagne le « Cardiff Research Group on Politics of Translating ». Il dirige le groupe « Transpositions » au sein du Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille (CIELAM) et est titulaire de la chaire « Exil et migration » au Collège d’études mondiales (Fondation Maison des Sciences de l’Homme, Paris).   Ses champs de recherche et de réflexion concernent notamment la traductologie, l’expérience exilique, la culture européenne, la littérature du témoignage, les problématiques du métissage, les esthétiques de la modernité. Parmi ses ouvrages : Plaidoyer pour un monde métis (2005) ; Paul Celan. Les lieux d’un déplacement (2010) ; La condition de l’exilé. Penser les migrations contemporaines (2015).

Projets de recherche

  • L’exil et la migration dans les sociétés européennes contemporaines
  • La littérature de l’exil
  • Dimensions philosophiques et politiques de la traduction

 

Publications récentes :

La condition de l’exilé. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015

Between Urban Topographies and Political Spaces: Threshold Experiences (A. Nouss, M. Ponzi and F. Vighi, eds.). Washington DC, Lexington Books, 2014

Paul Celan. Les lieux d’un déplacement. Lormont : Éditions Le Bord de l’Eau, 2010

« Poétique de la migrance », Revue TDC (Réseau Canopé), no. 1105 : « Quitter son pays », 2016.

« Enjeu et fondation des études exiliques ou Portrait de l’exilé », Socio, n. 5, 2015.

« The Exilic City », Speaking Memory : How Translation Shapes City Life (S. Simon, ed.), Montréal: McGill-Queen’s Press, 2016.

« Atypologie des non-lieux », Glossaire des mobilités culturelles (Z. Bernd and N. Dei Cas, eds.), Bern : Peter Lang, 2014.

07/01/19
Les Utopistes
Stéphane Rio

Stéphane Rio*

Le socialisme utopique : le temps des possibles.

La première moitié du XIXème siècle a vu se développer une véritable profusion de courants de pensée socialistes. Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet… La liste est longue de ces réformateurs sociaux qui font une critique féroce de la société de leur époque et explorent de nouvelles possibilités de la transformer.

1ère partie : Saint-Simon et les saint-simoniens : des bâtisseurs de la France moderne ?

*Stéphane Rio est agrégé d'histoire
Doctorant à l'Université de Valenciennes
Professeur d’histoire et géographie à Marseille

Champs de recherche :
Les internationalismes face à la guerre et aux frontières
La place de l’immigration dans le débat politique français
L’analyse et la réflexion, remparts contre les extrêmes-droite
Réalités et dangers de l’extrême droite
Histoire des « Gauches » au XXème siècle

Marseille le lundi 7 janvier 2019

Stéphane Rio

Les Utopistes

Saint-Simon et les saint-simoniens : des bâtisseurs de la France moderne ?

Les principales œuvres de C. H. de Saint-Simon :

Lettres d’un habitant de Genève à ses contemporains, 1802

Catéchisme des industriels, 1823

Le Nouveau Christianisme, 1825

Œuvres complètes, 4 tomes, PUF, 2012

Bibliographie :

Prochasson C., Saint-Simon ou l’anti-Marx, Perrin, 2004

Musso P., Saint-Simon et le saint-simonisme, Coll. Que sais-je ?, PUF, 1999.

Riot-Sarcey M., Le réel de l’utopie. Essai sur la politique au XIXè siècle, Albin Michel, 1998.

Riot-Sarcey M., Le procès de la liberté. Une histoire souterraine du XIXè siècle en France, La découverte, 2016.

Document 1 : « La querelle des abeilles et des frelons », paru dans l’Organisateur, 1819.

« L’art de gouverner est devenu… la chose du monde la plus simple et la plus facile ; il se réduit à donner la plus forte portion du miel prélevé sur les abeilles à celle des deux grandes classes de frelons qui sert les vues du gouvernement avec le plus de zèle et de dévouement »

Document 2 : « La Parabole »,texte paru dans L’organisateur, 1819( publiée en 1832 par Olinde Rodrigues)

« Nous supposons que la France perde subitement ses cinquante premiers physiciens, ses cinquante premiers chimistes, ses cinquante premiers physio­logistes, ses cinquante premiers mathématiciens, ses cinquante premiers poètes,(…)

Ses cinquante premiers mécaniciens, (…)

Ses cinquante premiers banquiers, ses deux cents premiers négociants, ses six cents premiers cultivateurs, ses cinquante premiers fabricants d’armes, ses cinquante premiers tanneurs (…)

Ses cinquante premiers maçons, ses cinquante premiers charpentiers, (…) faisant en tout trois mille premiers savants, artistes et artisans de France.

Comme ces hommes sont les Français les plus essentiellement produc­teurs, ceux qui donnent les produits les plus importants, ceux qui dirigent les travaux les plus utiles à la nation, et qui la rendent productive dans les sciences, dans les beaux-arts et dans les arts et métiers, ils sont réellement la fleur de la société française ; ils sont de tous les Français les plus utiles à leur pays, ceux qui lui procurent le plus de gloire, qui hâlent le plus sa civilisation ainsi que sa prospérité; la nation deviendrait un corps sans âme, à l’instant où elle les perdrait; elle tomberait immédiatement dans un état d’infériorité vis-à-vis des nations dont elle est aujourd’hui la rivale, et elle continuerait à rester subalterne à leur égard tant qu’elle n’aurait pas réparé celle perle, tant qu’il ne lui aurait pas repoussé une tête. Il faudrait à la France au moins une génération entière pour réparer ce malheur, car les hommes qui se distinguent dans les travaux d’une utilité positive sont de véritables anomalies, et la nature n’est pas prodigue d’anomalies, surtout de celles de celle espèce.

Passons à une autre supposition. Admettons que la France conserve tous les hommes de génie qu’elle possède dans les sciences, dans les beaux-arts, et dans les arts et métiers, mais qu’elle ait le malheur de perdre le même jour Monsieur, frère du roi, Monseigneur le duc d’Angoulême, Monseigneur le duc de Berry(…)

Qu’elle perde en même temps tous les grands officiers de la couronne, tous les ministres d’État (avec ou sans départements),(…), tous ses maréchaux, tous ses cardinaux(…), tous les préfets(…) et, en sus de cela, les dix mille propriétaires les plus riches parmi ceux qui vivent noble­ment.

Cet accident affligerait certainement les Français, parce qu’ils sont bons(…) Mais celle perte des trente mille indi­vidus réputés les plus importants de l’État, ne leur causerait de chagrin que sous un rapport purement sentimental, car il n’en résulterait aucun mal politique pour l’État.

D’abord pour la raison qu’il serait très facile de remplir les places qui seraient devenues vacantes ; il existe un grand nombre de Français en état d’exercer les fonctions de frère du roi aussi bien que de Monsieur; (…)

Les antichambres du château sont pleines de courtisans prêts à occuper les places de grands officiers de la couronne ; l’armée possède une grande quantité de militaires aussi bons capitaines que nos maréchaux actuels. Que de commis valent nos ministres d’État ! (…) Que de curés aussi capables que nos cardinaux, que nos archevêques, que nos évêques,(…) »

Document 3 : Le nouveau christianisme, 1825 :

« la grande opération morale, poétique et scientifique, qui doit déplacer le paradis terrestre et le transporter du passé dans l’avenir. Cette opération intellectuelle est la plus importante de toutes celles qui peuvent être faites ; elle est celle qui améliorera le plus directement le sort de la société en perfectionnant sa morale » (Opinions philosophiques, V, 82).

« La nouvelle organisation chrétienne déduira les institutions temporelles ainsi que les institutions spirituelles, du principe que tous les hommes doivent se conduire à l’égard les uns des autres comme des frères. Elle dirigera toutes les institutions de quelque nature qu’elles soient, vers l’amélioration du bien-être de la classe la plus pauvre » (Le Nouveau Christianisme, III, 113).

Document 4 : Doctrine de Saint-Simon, Exposition de 1829 (2è édition, Paris, 1830) :

« L’homme a jusqu’ici exploité l’homme. Maîtres, esclaves ; patricien, plébéien ; seigneurs, serfs ; propriétaires, fermiers ; oisifs et travailleurs… ; Association universelle, voilà notre avenir (…) l’homme n’exploite plus l’homme ; mais l’homme, associé à l’homme, exploite le monde livré à sa puissance (…) <tous les théoriciens politiques ont les yeux tournés vers le passé (… ; ils nous disent que le fils a toujours hérité de son père (…) ; mais l’humanité l’a proclamé par Jésus : Plus d’esclavage ! Par Saint-Simon, elle s’écrie : A chacun selon sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres, plus d’héritage ! »

Document 5 : la communauté saint-simonienne 1828-1832:

Eau forte, La communauté de Ménilmontant, vers 1832.

Gravure, Prosper Enfantin, vers 1832.

 

17/12/18
Histoire de la colonisation française
Olivier Luciani

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Olivier Luciani

Histoire de la colonisation française : « La plus grande France » (1914-1939)

L’entre-deux-guerres est le temps de l’apogée colonial. Quel est alors le rôle de cet immense empire de 11 millions de km2 ? Au travers des interractions colonisateurs / colonisés, quelles empreintes la colonisation a-t-elle laissé parmi les sociétés et les territoires dominés mais également en métropole? Comment les remises en cause et les résistances se manifestent-elles ? Autant de questions qui invitent, au-delà des polémiques et des mémoires à vif, à revisiter un passé parfois douloureux.

Olivier Luciani est professeur agrégé d’histoire
Diplômé de Faculté de Lettres à Aix-en-Provence en 1994
Il est enseignant et chercheur spécialiste de l’histoire du XXème siècle.

10/12/18
Histoire de la colonisation française
Olivier Luciani

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Olivier Luciani

Le temps des conquêtes (ca 1870-1914)

Pourquoi la France de la IIIème République s’est-elle lancée dans l’aventure coloniale ? La colonisation est un phénomène multifactoriel au terme duquel l’empire français s’étend du Maghreb au Levant, de l’Afrique à l’Asie. Au temps des conquêtes succède bientôt celui de la difficile organisation de ces territoires ultramarins.

Olivier Luciani est professeur agrégé d’histoireDiplômé de Faculté de Lettres à Aix-en-Provence en 1994.
Il est enseignant et chercheur spécialiste de l’histoire du XXème siècle.

03/12/18
La mémoire
Céline Acker

 

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

26/11/18
La mémoire
Céline Acker

La mémoire, définie comme souvenir du passé, est souvent présentée, dans nos sociétés, comme un devoir. Nous devrions la conservation du passé. On interrogera cette idée d’un devoir de mémoire en évoquant d’autres façons d’aborder la mémoire. La mémoire n’est-elle pas d’abord un travail et un effort, c’est-à-dire précisément ce que l’idée du seul devoir de mémoire paraît empêcher? Nous tenterons ainsi de questionner les conditions de possibilité d’une mémoire en acte et non pas seulement d’une mémoire comme conservation ou rétention d’un passé qui n’est plus.

Céline Acker est ancienne élève de l’École normale supérieure (Lyon), agrégée de philosophie, elle enseigne la philosophie en classes de Terminales au lycée Perrimond à Marseille

19/11/18
Le droit des peuples et les droits de l’Homme
Anaïs Simon

« Comment définir « l’Homme » dont il est question dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen ? Il semblerait que la Déclaration elle-même soit justement le lieu qui décrit cet « Homme », et qui par conséquent l’institue, plutôt qu’elle ne s’appuie sur un homme existant. A ce titre la Déclaration est prescriptive de ce que doit être l’Homme moderne, le nouveau citoyen, et partant, le type de régime politique qui le rend possible. D’où cette question : faut-il entendre l’ensemble de l’humanité comme la somme de tous les hommes réels et existants ? Ou s’agit-il de l’idée d’homme, d’une essence de l’humanité ? Selon la première hypothèse, les droits de l’Homme, reliés à leur situation historique d’apparition, supposent que le peuple français se constitue symboliquement comme le représentant révolutionnaire de tous les peuples oppressés : le citoyen français serait le modèle pour tout homme. Selon la seconde hypothèse, les droits de l’Homme seraient moins les droits des hommes, que ceux de l’humanité, entendue comme abstraction qui pourrait jouer le rôle d’une idée régulatrice ou d’un paradigme. »

Anaïs Simon est titulaire d’un doctorat de philosophie, professeure au Lycée Saint-Exupéry à Marseille où elle prépare les élèves aux épreuves du baccalauréat en philosophie en les initiant à l’examen critique et argumenté de problèmes métaphysiques, politiques, moraux et épistémologiques.