La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse »)1, signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient, se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts peuvent lui être attribués : la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.
Au sens aristotélicien et médiéval, la philosophie est une science, la science des premiers principes et des premières causes.
Au sens moderne et pour une bonne partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles.
Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.
Quel changement dans les organisations du travail : la contribution de l’ESS entre innovations et utopies. Cette conférence s’inscrit dans les travaux du collectif de recherche « Atelier de recherche travail et liberté » (ArTLib) de l’IMERA. https://imera.hypotheses.org/category/artlib-travail-et-libertes-aujourdhui Le projet d’ArTLib porte sur les transformations et les changements dans les formes de travail aujourd’hui. Entre dénonciation de la souffrance et éloge du travail indépendant comme facteur de liberté et d’émancipation, y a-t-il des possibilités d’alternatives pour appréhender, raconter et caractériser la tension structurelle entre travail et liberté ? Le collectif ArTLib couple des réflexions et débats ouverts avec un travail d’enquête sur le territoire de Marseille, afin de repérer des initiatives et expériences où les rapports entre travail et liberté sont source de questionnement collectif et de transformation des pratiques.
Mariagrazia CAIRO
Maître de conférences en philosophie (Université d’Aix-Marseille)
Membre de l'Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation
Membre du Centre Gilles Gaston Granger - CNRS
Membre du groupe ArTLib (IMERA)
Nadine RICHEZ-BATTESTI
Maître de Conférences en Économie (Université d’Aix-Marseille)
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, LEST-Cnrs et INCIAM
Co-directrice du master 2 GRH - ESS
Membre du groupe ArTLib (IMERA)
Dans son essai « Du mensonge à la violence », la philosophe Hannah Arendt écrit ceci: « Les manuels qui ont la prétention d’indiquer « comment accomplir une révolution », à partir d’une évolution graduelle, passant de la contestation au complot, de la résistance au soulèvement armé, sont tous fondés sur cette idée fausse qu’il est possible de « faire » une révolution. »
Pour Arendt donc, on ne « fait » pas la révolution. La révolution ne serait pas de l’ordre du projet, d’un ensemble d’actions à préparer et à mettre en œuvre.
Pourtant il y a bien des révolutions. Comment dès lors celles-ci se produisent-elles? Ou plus précisément: quelle est la nature réelle du processus révolutionnaire?
Il sera question d’étudier les concepts politiques du pouvoir, de la violence et de la légitimité. »
Anaïs Simon
Agrégée de philosophie
Enseigne en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) et en Classes Préparatoires Économiques et Commerciales (CPES) Professeure au Lycée Saint Exupéry et au Lycée Thiers de Marseille Membre en 2021, du jury du concours externe de recrutement de professeurs agrégés stagiaires de l'enseignement du second degré
Il n’est pas rare de lire que la rationalité scientifique, telle qu’elle se construit au XVIIe siècle en Europe, est la complice d’une approche insensible et prédatrice de la nature. Qu’en est-il réellement ? Que retiennent les sciences de ce que nous appelons nature et comment construisent-elles leur objet d’étude ? Est-il bien vrai que les sciences s’opposent à une approche écologiste de nos milieux ? On cherchera à comprendre pourquoi la représentation de la nature qu’élabore la physique classique refroidit le monde et nous le rend paradoxalement étranger, avant de voir comment des sciences contemporaines, notamment l’agronomie, trouvent à écologiser leurs études.
Monique PILLANT a fait ses études à l’université d’Aix-en-Provence ; professeure de philosophie elle enseigne au Lycée Thiers depuis 1998 et appartient au Rézophilo. Membre des Philosophes-Publics, elle intervient régulièrement à ce titre à la prison des Baumettes, dans les Centres sociaux-culturels, auprès des migrant.es, sur la Canebière et publie des articles dans La Provence.
La modernité s’essouffle tant la considération de l’Homme indépendant, autonome, volontaire et décideur a montré ses excès de maîtrise et ses failles. Y aurait-il un autre commencement que la conscience et le savoir ? Ne sommes-nous pas rencontres ? Mais alors tout ne part plus de moi ; il y va de l’autre. La première partie tente d’élaborer une phénoménologie de la rencontre. Mais la rencontre se limite au face à face. Pourrait-elle nous emmener au-delà jusqu’à une reconsidération de la justice, de la politique, de la société ? La seconde partie présente une articulation entre ces dimensions de notre réalité commune. La rencontre serait alors ce qui permet de penser une société qui n’absorbe rien de nos singularités, et d’envisager la dimension politique à l’endroit d’une vulnérabilité partagée.
Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ? Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie.
Consultant. : Accompagnement des structures sociales et médico- sociales dans leurs évolutions Responsable de formation : Responsable développement. Chef de projet : Responsable du laboratoire de recherche en travail social, Institut Méditerranéen de Formation
Production scientifique • Inclusion, jeux de mots ou nouveau paradigme pour l’action sociale ? Revue Ergologia n° 12 décembre 2014 Yvanne Troussier. Alvaro Casas. Yves Pillant http://www.ergologia.org/revue-ergologia.html • Social action in France : issues and development Transnational Social Work and Social Welfare. Routledge, London and New York, 2016 Yves Pillant, Nathalie Jami, Nathalie Segura • L’ingénierie à l’épreuve de l’international Conférence européenne EASSW Paris Descartes 2017 Yves pillant • Plaidoyer pour une société des singularités Les Cahiers de l’actif n°478/479 2016 Yves Pillant
“Les humains peuvent-ils / doivent-ils changer LE monde, peuvent-ils / doivent-ils changer LEUR monde, peuvent-ils / doivent-ils changer DE monde ?”
Depuis le milieu de la première décennie de ce troisième millénaire, on parle de l’urgence d’une transition économique, d’une transition sociale, d’une transition écologique, d’une transition démocratique, d’une transition technologique, mais on ne voit toujours pas grande chose à l’horizon, en tout cas pas dans les sens généralement escomptés. Si ces transitions sont nécessaires, voire vitales, pourquoi ne nous donnons-nous pas, en tant qu’humains, les moyens de nos ambitions ? Les idéologies de la transition et les visions collapsologiques facilitent-elles ou bloquent-elles plutôt les possibilités concrètes de transitions ? Sommes-nous vraiment, d’ailleurs, dans une ère singulière, marquée du sceau de la catastrophe (l’extinction des espèces serait le signe adventice de notre propre effondrement terminal), que nous pouvons sérieusement désigner sous l’appellation d’anthropocène, ou n’est-ce là, encore une fois, qu’une déclinaison de notre anthropo-narcissisme ? On ne peut répondre simplement et définitivement à de telles questions. Au moins tenterons-nous, ensemble, de nuancer les évidences qu’elles charrient. Autrement dit, notre objectif sera atteint si nous réussissons au moins à questionner ces questions.
Raphaël Liogier, est sociologue et philosophe, professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, il a dirigé l’Observatoire du religieux de 2006 à 2014. Diplômé en philosophie de l’université d’Edimburgh, il enseigne également au Collège international de philosophie.
Depuis une vingtaine d’années il explore dans ses ouvrages les mutations de l’identité humaine.
Ouvrages L’horreur du vide : Critique de la raison industrialisée Les Liens Qui Libèrent (9 mars 2022)
• Avec Bruno Étienne, Être bouddhiste en France aujourd'hui, Hachette Littératures, 1997, nouvelle édition, Hachette, 2004
• Jésus, Bouddha d'Occident, Calmann-Lévy, 1999.
• Le Bouddhisme mondialisé, Éditions Ellipses, 2003.
• Géopolitique du christianisme (avec Blandine Chelini-Pont), Ellipses, 2003
• Une laïcité « légitime ». La France et ses religions d'État, Médicis Entrelas, 2006.
• À la rencontre du Dalaï-Lama, Flammarion, Paris, 2008 (ISBN 978-2081208803).
• Sacrée médecine : histoire et devenir d'un sanctuaire de la Raison, avec Jean Baubérot, Entrelacs, 2011.
• Les Évidences universelles, Éditions de la Librairie de la Galerie, 2011.
• Souci de soi, conscience du monde. Vers une religion globale ?, Armand Colin, 2012
• Le Mythe de l'islamisation, essai sur une obsession collective, Le Seuil, 2012.
• Ce populisme qui vient (conversation avec Régis Meyran), Paris, Textuel, coll. « Conversations pour demain », 2013.
• Le Complexe de Suez. Le vrai déclin français (et du continent européen), éditions du Bord de l'eau, 2015.
• La guerre des civilisations n’aura pas lieu : coexistence et violence au XXIe siècle, CNRS Éditions, 2016.
• Sans emploi : condition de l’homme postindustriel, Paris, édition Les liens qui libèrent, novembre 2016.
• Descente au cœur du mâle : de quoi #METOO est-il le nom ?, Paris, édition Les liens qui libèrent, mars 2018.
• Avec Dominique Quessada, Manifeste Métaphysique. Et si on refaisait le monde ?, Les Liens qui libèrent, 2019.
Direction d’ouvrages collectifs
• Bouddhisme et critique de la modernité en francophonie, avec James White Brown. Dalhousie French Studies, Dalhousie, Canada, vol. 46, printemps 1999.
• Le Bouddhisme et ses normes, Presses universitaires de Strasbourg, 2006.
Philosophie des sciences et épistémologie : des questions fondamentales aux enjeux politiques.
Quand les théories scientifiques ont pour objectif de décrire et d’expliquer les phénomènes physiques, biologiques, psychologiques ou sociaux, l’épistémologie se pose la question du fondement de la justification de ces théories, c’est-à-dire tente de répondre à la question : quelles raisons objectives avons-nous d’y adhérer ?
Si les questions qu’elles soulèvent et auxquelles elle tente d’apporter une réponse relèvent pour la plupart de considérations théoriques qui pourraient nous sembler désincarnées de toute réalité, des enjeux tout à fait pratiques en émergent également. En effet, savoir distinguer un système théorique justifié d’un système qui l’est moins permet de partager une grille d’analyse des phénomènes qui soit robuste et se distingue intrinsèquement d’une simple opinion. Ces questions font donc émerger des enjeux éminemment politiques puisque de telles grilles de lecture peuvent nous permettre d’émettre des critiques collectives et de faire des choix en connaissance de cause en ce qui concerne l’alimentation, l’énergie, la santé ou les mesures coercitives qui peuvent nous être imposées, mais aussi pour savoir quantifier le risque que l’on prend à déléguer notre confiance dans la parole de tel ou tel expert.
L’objectif de ces conférences sera donc de présenter certaines questions et problèmes fondamentaux auxquels l’épistémologie s’attèle tout en mettant l’accent sur les enjeux politiques qui peuvent en émerger.
Jérémy Attard
Physicien, membre du collectif Cortecs dédié à la zététique et à la pensée critique
Physicien de formation, Jérémy Attard découvre le champ immense de la pensée critique pendant sa thèse à Marseille, en 2016, lors d’un stage doctoral intitulé « zététique et autodéfense intellectuelle », proposé par Denis Caroti, du collectif Cortecs.
Physicien de formation, Jérémy Attard découvre le champ immense de la pensée critique pendant sa thèse à Marseille, en 2016, lors d’un stage doctoral intitulé « zététique et autodéfense intellectuelle », proposé par Denis Caroti, du collectif Cortecs.
<p>Une fois sa thèse finie, il a commencé à travailler avec Denis Caroti sur ces questions, continuant à se former à la transmission de tels outils.Jérémy Attard a intégré le Cortecs et donne des cours, des formations doctorales, fait des conférences ainsi que des interventions dans des écoles sur le thème de la pensée critique et de l’autodéfense intellectuelle.
Renaud Garcia est enseignant de philosophie en lycée. Membre – de la revue d’étude et d’expression anarchiste Réfractions, – du collectif de l’Appel de Beauchastel contre l’école numérique. Il poursuit des recherches sur l’anarchisme, le socialisme et l’écologie politique. Il a réalisé plusieurs études et traductions sur Kropotkine.
Le Désert de la critique
Déconstruction et politique
La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d’uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L’universalisme ? Alibi de l’Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction. Déconstruire… D’un concept plutôt ésotérique, les gauches « radicales » ont fait un programme systématique consistant à suspecter un rapport de domination sous chaque idée ou comportement. Si elles permettent de redoubler de subtilité sur les questions de mœurs – le domaine « sociétal » –, les théories de la déconstruction rendent les armes devant la marchandisation généralisée, l’emprise des industries culturelles et l’artificialisation du monde. Qui évoque la nécessité d’une décélération, parle d’aliénation, remet au cœur de l’analyse le corps vécu dans un environnement limité, commet dès lors le crime ultime : réintégrer un moment conservateur dans la critique. Occupées à déconstruire et à se déconstruire à l’infini, les gauches « radicales » ont négligé le terrain du social, qu’une extrême droite opportuniste a investi en exploitant la détresse des perdants de l’histoire. Cet ouvrage tente de comprendre comment nous en sommes arrivés là, de donner les raisons de ce sabordage intellectuel et politique, en analysant l’influence de la déconstruction sur la critique sociale contemporaine. Il en appelle par là même à un renouveau de la lutte contre le capitalisme sur de tout autres fondements théoriques.
La conférence portera sur l’idée de la possibilité (souvent présentée comme prochaine) d’un bouleversement sans précédent dans nos vies lié à l’apparition de machines dites « super-intelligentes ». Ce point de rupture, à partir duquel le statut et la place de l’être humain dans le monde devront être redéfinis, est communément appelé « point de singularité technologique » (ou plus brièvement « singularité »). Dans le temps qui nous sera imparti et dans le but de mieux saisir ce que recouvre cet étrange concept de singularité, nous exposerons les arguments fréquemment avancés en sa faveur. Nous interrogerons ensuite son intelligibilité en nous penchant sur quelques unes des nombreuses prétentions (et prévisions) fréquemment faites en son nom. Nous chercherons enfin à montrer qu’au delà de l’opposition habituelle entre possibilité et impossibilité d’un tel événement aux allures millénaristes, une troisième voie nous aidera à y voir plus clair et à mieux appréhender les termes et enjeux du débat.
Éloïse Boisseau est doctorante contractuelle en philosophie à l’université d’Aix-Marseille, rattachée au centre Gilles Gaston Granger. Ses recherches portent sur la philosophie de l’intelligence artificielle et sur la question de l’attribution de caractéristiques psychologiques aux machines.
Le diaporama projeté pendant la conférence est ci-dessous :
Lucie Luthereau est Professeure agrégée, Docteure en Lettres Prag Culture Générale Sciences Po Aix Autres activités Référente égalité 2016-2019
« Pandémie : et après, ce sera comme avant ? » Près de deux ans de crise sanitaire ont-elles rebattu les cartes de notre avenir et de celui de notre planète ? L’avenir probable qui se dessinait il y a moins de dix-huit mois s’est-il delité dans l’incertitude avec laquelle nous composons depuis la crise sanitaire mondiale ? Climat, salaires, crises sociales, secteur public, écologie, data, surveillance : comment les maîtres et possesseurs pensent-ils ces sujets après la blessure narcissique infligée par la pandémie ?
Bibliographie
Montesquieu, Les Lettres persanes (passage sur les troglodytes) Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire Pablo Servigne, L’Entraide, l’autre loi de la jungle Rutger Bregman, Humanité, Une histoire optimiste Philippe Guillemant, Le Grand virage de l’Humanité (mais aussi La Route du Temps et La Physique de la conscience + site doublecause.net) Edgar Morin, Leçons d’un siècle de vie Et aussi… Documentaire « Demain » (Cyril Dion) Collectifs pour un monde plus relié au vivant, nouveaux modèles, nouveaux paradigmes : Alternatiba, Utopia, Existence B… J’ai aussi évoqué Aurélien Barrau (conférence liègeoise), Allain Caillé (Les convivialistes) Le rapport Meadows (Limits to growth) 1972, le rapport du GIEC 2018 (site de l’ONU)
Kate Kirkpatrick enseigne la philosophie au King’s College à Londres. Elle dirige les Simone de Beauvoir studies. Sa biographie est traduite en 11 langues.
Un jour de 1927, Simone de Beauvoir eut avec son père une vive discussion sur ce qu’« aimer » voulait dire. À une époque où les femmes étaient censées n’avoir d’autre aspiration que le mariage et la maternité, la jeune Simone, à 19 ans, s’abreuvait de philosophie. Par « aimer », son père entendait « services rendus, affection, reconnaissance ». Simone soutenait de son côté que l’amour ne saurait se réduire à de la gratitude, à quelque chose que l’on doit à quelqu’un en échange de ce qu’il a fait pour nous. « Que de gens, nota-t-elle le lendemain dans son journal, n’ont jamais connu l’amour. » De fait, Simone de Beauvoir allait incarner, pour elle et pour les générations futures, une nouvelle conception de l’amour et une nouvelle approche de l’existence des femmes. Le couple mythique qu’elle forma avec Jean-Paul Sartre, « l’ami incomparable de sa pensée », devait pourtant éclipser sa propre carrière de philosophe. Considérée comme sa disciple, on ignora longtemps le travail à quatre mains qu’elle mena avec lui, le caractère original de sa pensée et de ses positions. Or, il est difficile de comprendre la révolution du Deuxième Sexe en ne leur rendant pas justice. Certes, Beauvoir eut une vie épique : elle croisa la route de Picasso et Giacometti, Joséphine Baker, Louis Armstrong et Miles Davis, ainsi que d’un nombre exceptionnel de personnalités littéraires, philosophiques et féministes du XXe siècle. Mais sans la philosophie, Simone de Beauvoir ne serait pas devenue « Simone de Beauvoir », ce qui est notable pour deux raisons très importantes : parce qu’il est temps d’en finir avec le mythe de Beauvoir disciple de Sartre ; et parce que leurs désaccords et leurs discussions constituent l’un des vecteurs essentiels qui lui permirent de devenir elle-même. D’après Virginia Woolf, « il y a certaines histoires que chaque génération doit raconter à nouveau ». Ce que révèlent les journaux et la correspondance de Beauvoir redessine les contours de sa biographie.
« Le meilleur moyen – d’avoir toujours raison – est bien sûr en premier lieu d’avoir vraiment raison, mais vu la mentalité des hommes, cela n’est pas suffisant en soi, et vu la faiblesse de leur entendement, ce n’est pas absolument nécessaire. Il faut donc y adjoindre d’autres stratagèmes. » Quels sont ces stratagèmes dont parle Schopenhauer ? Si le repérage de ces arguments fallacieux et autres sophismes dans un discours n’est pas une fin en soi, il permet néanmoins d’exercer son esprit critique face aux discours trompeurs, et de gagner ainsi en autonomie intellectuelle.
Denis CAROTI Professeur certifié de Sciences physiques et chimiques, formateur, et référent académique pour le dispositif Esprit critique au sein du Service Vie Scolaire Cofondateur du CORTECS Doctorant - Université d’Aix-Marseille Thèse en cours : La formation à la pensée critique dans le système éducatif français : une approche transdisciplinaire Chargé de cours AMU pour le Collège Doctoral et la faculté des sciences transdisciplinaire
Nos démocraties s’étiolent, la solidarité publique vacille, d’importantes inégalités se creusent. Il y a, entre ces trois constats, des liens qu’il est urgent d’explorer et de prendre en compte. Alors, nous pourrons comprendre cet étrange paradoxe qui, pour nous, consiste aujourd’hui à renforcer les inégalités que nous ne cessons pourtant de dénoncer.
Professeur agrégé de philosophie Marseille
Cinéphile, sa curiosité éclectique l’a conduit à mettre en relation la réflexion philosophique avec des thèmes variés, allant de la cuisine au western en passant par l’art contemporain marseillais. À Marseille, il fait partie du collectif Les Philosophes Publics qui intervient régulièrement dans l’espace public, en milieu carcéral, ou auprès de différentes structures sociales.
Son intervention visera précisément à éclairer les liens entre justice sociale et démocratie.
État et justice sociale
Les démocraties ont toujours été secouées par des mouvements de lutte. Aujourd’hui, ces luttes s’expriment tous azimuts, qu’il s’agisse de luttes contre le pouvoir financier et la mondialisation, contre la précarisation économique et sociale, contre les discriminations de genre, contre le racisme et la xénophobie, contre le réchauffement climatique ou encore contre les violences policières. Ces mouvements s’inscrivent dans la longue lignée de ceux qui, depuis la fin du 18e s, ont été mené au nom de la démocratie, pour la liberté, l’égalité et la solidarité. Ce sont ces mouvements qui ont permis l’émergence des États démocratiques modernes et leur consolidation. Pourtant, aujourd’hui, plus les revendications que ces mouvements manifestent sont intenses et répétées, plus les Etats démocratiques contemporains se révèlent au mieux impuissants, au pire aveugles et violents. Ne pouvant plus se créditer d’un consensus fondé sur la toute puissance du marché et de sa rationalité, ils font voir de manière explicite ce que Ricœur appelait le « paradoxe politique », à savoir « celui d’un double progrès dans la rationalité et dans les possibilités de perversion ». La thèse que je défendrai consiste à relier ce paradoxe à la double fonction que l’idée de justice sociale joue en démocratie, à la fois en tant qu’exigence et en tant qu’idée régulatrice. Tant que l’idée de justice joue à plein cette double fonction, elle contribue à assurer une dynamique consensuelle-conflictuelle fructueuse au sein des sociétés démocratiques. Elle permet de donner du sens à la vie démocratique, puisqu’elle permet d’une part d’ancrer la vie démocratique dans le désir de bien-vivre ensemble, et d’autre part de l’orienter vers la fin qui lui est propre à savoir le progrès des libertés, de l’égalité et de la solidarité. Quand cette double fonction est empêchée, les possibilités de perversion de la vie démocratie se déploient de toutes parts, tant au niveau de l’action étatique qui se replie sur l’exercice de « la violence légitime », qu’au niveau de la vie sociale qui donne prise au déferlement des passions anti-sociales.
Feriel Kandil
Enseignant-Chercheur, philosophe et économiste
Maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille
Faculté d'économie et de gestion (FEG)
Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud
Domaines de recherche :
Philosophies politique, économique et sociale
Thèmes de recherche : Justice sociale et démocratie, Fondements de l'action publique, se rapportent à la philosophie politique et sociale, plus précisément aux questions de justice sociale, d'action publique et de démocratie. Elles se situent donc à l'intersection de l'économique, du politique et de l'éthique.
Publications récentes :
Ricoeur, Rawls and the Aporia of the Just, In: Social and Critical Theory, Geoffrey Dierckxsens (Eds.), 2020-07, Volume 25, pp. 169–205, Brill Publishing, 2020
Justice sociale et durabilité environnementale, In: Studies, Critical Theory series, Y. C. Zarka (Eds.), 2017
"La justice est aveugle" Rawls, Harsanyi et le voile d'ignorance. Revue Économique, Volume 65, Issue 1, pp. 97-124, 2014
Fondements de la justice, Presses Universitaires de France, 2012
Projet de recherche : Travail et liberté au XXIe siécle
https://imera.univ-amu.fr/fr/node/4124 Le projet se situe dans le champ interdisciplinaire délimité par les questions suivantes: quelles retombées en termes de liberté – individuelle et collective; morale, sociale et politique – sont en train de produire les révolutions qui bouleversent aujourd’hui l’expérience, typiquement humaine, que nous appelons « travail »? En quelles formes sera-t-il possible à l’avenir d’interpréter le travail pas seulement comme une source de pathologies sociales dramatiques et envahissantes, mais aussi comme une source fondamentale et problématique de liberté? Quel genre de narrations et représentations orientées à l’émancipation – au niveau micrologique : mythologies personnelles, histoires et parcours de vie; et macrologique : philosophies de l’histoire, diagnostics et ontologies du présent – pourront encore avoir comme protagoniste, principal ou marginale, l’individu en relation avec son travail et en quête de sa liberté ?
Cette conférence portera sur les formes contemporaines du travail dans ses rapports avec la liberté. Après une clarification des notions de travail et d’activité, nous évoquerons certains aspects du travail tel qu’il est organisé et vécu aujourd’hui, ceci à la lumière des figures types élaborées par notre atelier Travail et Liberté : libérer le travail, se libérer dans le travail, hors le travail… Ce sera l’occasion d’échanger sur des enjeux majeurs qui se cristallisent notamment autour des notions de subordination, d’émancipation et de démocratie dans l’entreprise.
Christophe MASSOT
Docteur en sciences de gestion
Expert santé/travail pour les CSE et CHSCT
Membre associé du Centre de Recherche sur le Travail et le Développement. Membre d'ArtLib
Dernière publication. 2020 « Repenser l’organisation du travail avec les acteurs : expérimentation dans une clinique psychiatrique », Kornig C, Massot, Actualité et dossier en santé Publique,
ADSP, La Documentation Française, mars, p.33.
José Rose
Professeur émérite de sociologie à Aix Marseille Université et membre du LEST-CNRS
Publications de recherche récentes :
Qu'est-ce que le travail non qualifié ? (La Dispute, 2012)
Mission insertion : un défi pour les universités (Presses universitaires de Rennes, 2014)
Domaines de recherche et compétences
► Les relations entre formation et emploi, entre école et entreprises
► L'insertion professionnelle des jeunes et les transitions professionnelles
► Les transformations du travail et de l'emploi
► L'évolution du système éducatif et de l'enseignement supérieur
Projet de recherche : Travail et liberté au XXIe siécle
https://imera.univ-amu.fr/fr/node/4124 Le projet se situe dans le champ interdisciplinaire délimité par les questions suivantes: quelles retombées en termes de liberté – individuelle et collective; morale, sociale et politique – sont en train de produire les révolutions qui bouleversent aujourd’hui l’expérience, typiquement humaine, que nous appelons « travail »? En quelles formes sera-t-il possible à l’avenir d’interpréter le travail pas seulement comme une source de pathologies sociales dramatiques et envahissantes, mais aussi comme une source fondamentale et problématique de liberté? Quel genre de narrations et représentations orientées à l’émancipation – au niveau micrologique : mythologies personnelles, histoires et parcours de vie; et macrologique : philosophies de l’histoire, diagnostics et ontologies du présent – pourront encore avoir comme protagoniste, principal ou marginale, l’individu en relation avec son travail et en quête de sa liberté ?
Enrico Donaggio Professeur Département de philosophie et sciences de l’éducation, Université de Turin (Italie) Résident à l’IMéRA Professeur de philosophie à l’université de Turin, Enrico Donaggio s’intéresse à l’impact des mutations contemporaines du travail sur la liberté et, plus largement, aux théories philosophiques et historiques de la modernité, aux théories du mal politique et aux théories critiques de la société. Auteur d’une centaine de publications, il a notamment écrit sur l’industrie culturelle à l’ère de Steve Jobs, assuré l’édition italienne du Nouvel esprit du capitalisme de Christian Boltanski et Eve Chiappello ainsi que plus récemment une nouvelle édition italienne du Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie.
PHILO/ÉCO / SOCIO/HISTOIRE LANGAGE / SCIENCES sur la Canebière et au Prado