La manière dont est organisé le travail aujourd’hui, qui s’éloigne sensiblement des méthodes tayloriennes (précarisation, individualisation, ubérisation, distanciation, etc.), comporte de telles conséquences en termes de chômage et de santé qu’elle nous oblige à réfléchir sur le thème du changement : quelles sont les pistes d’alternatives envisageables ? comment les rendre visibles ? comment se les approprier socialement ? Cette seconde conférence présentera une méthodologie susceptible d’apporter des réponses à ces questions : il s’agit de mettre en place, concrètement, le postulat de départ. Si en effet rien de sérieux ne peut être dit sur le travail indépendamment de ceux qui travaillent, il en découle qu’il faut en effet écouter et entendre ces derniers en leur donnant les moyens d’exprimer ce qu’ils ont à dire sur leur travail. Nous observerons qu’ils ont beaucoup de propositions d’alternatives au travail tel qu’il est organisé actuellement.
*Économiste ancien directeur scientifique à l’Iseres Actuellement secrétaire général de la société internationale d’ergonomie Professeur émérite des universités en sciences économiques
Au
delà des multiples définitions qui en ont été données dans la
littérature économique, sociologique, ergonomique ou philosophique
(et qui seront rapidement rappelées et commentées), le travail sera
considéré du point de vue de l’activité, c’est-à-dire comme
un « usage de soi » : usage de soit par soi, et
usage de soi par d’autres. Le point de départ d’une telle
définition réside dans l’examen par les ergonomes de tradition
francophone (ceux qui ont fondé l’ergonomie de l’activité) de
la manière dont fonctionne le modèle productif taylorien. Ils ont
constaté que malgré la prétention scientifique d’un tel mode
d’organisation du travail, les travailleurs ne faisaient jamais
exactement ce que le bureau des méthodes leur demandait de faire, et
qu’il y avait toujours un écart entre le travail tel qu’il était
prescrit et leur travail réel. C’est en détaillant les raisons
d’un tel écart que nous parviendrons à comprendre ce qu’est le
travail, et à montrer qu’il s’agit d’une activité qui déborde
largement l’emploi.
Économiste ancien directeur scientifique à l’Iseres
Actuellement secrétaire général de la société internationale d’ergonomie
Professeur émérite des universités en sciences économiques
« Chacun d’entre nous est ou sera confronté à des choix personnels, politiques dont l’enjeu est tout sauf anecdotique : énergie, climat, santé, discriminations, alimentation, etc. Pour faire ses choix en connaissance de cause, avoir un accès libre et éclairé aux différentes sources d’informations, savoir les évaluer en évitant l’écueil du doute systématique ou de la crédulité totale, faire preuve d’humilité et de persévérance intellectuelle, et savoir accorder sa confiance à bon escient sont quelques-unes des qualités que l’on peut rattacher à la pensée critique. Etre capable de se défendre intellectuellement pour faire des choix éclairés ne nécessite pas de bagage particulier mais demande de travailler certaines habiletés et attitudes, tout comme de se questionner sur les enjeux éthiques liés à l’utilisation de ces outils. Mais cette approche peut-elle être efficace pour juger et agir ? Pour nous immuniser le plus possible contre les tentatives de manipulation de toutes sortes, qu’elles soient médiatiques, politiques, ou basées sur des croyances non avérées ? Peut-on (se) former à cette auto-défense intellectuelle ? La pensée critique n’est-elle pas elle-même une forme d’idéologie à remettre en cause ? Nous tenterons de répondre à ces questions à travers une approche pluridisciplinaire. »