Pouvez-vous décider de croire ce que vous voulez ? Par exemple de croire que le soleil est une planète, que les trains volent ou que les chats aboient ? Sans doute pas, car il faut sans doute faire la différence entre croire et vouloir croire, mais également entre bonnes et mauvaises raisons de croire. Mais comment faire le tri dans ces raisons qui nous poussent à croire ? Ne sommes-nous pas sensibles à certaines formes de manipulation ou de biais qui nous amènent à croire de manière erronée ? Pouvons-nous être encore responsable de ce que l’on croit si l’on est manipulé, trompé ou juste incapable de discerner le vrai du faux ? A quel niveau se situe donc notre liberté de croire ou pas ? Dans cette conférence, on tentera de répondre à ces questions et de faire le lien entre croyance, liberté et cette pensée critique censée nous permettre de nous conduire vers l’autonomie intellectuelle.
Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.
Le défi écologique et social face au capitalisme mondialisé
Une transition écologique, sociale, industrielle est à l’ordre du jour de la période historique présente. Elle vient se heurter au capitalisme actionnarial mondialisé, système qui s’est développé et consolidé à la faveur de la révolution néo-libérale des années 1980 et d’une démission des États. Nous essaierons de décrire de la manière la plus précise les éléments constitutifs de cette opposition. Si la liberté du marché l’a emporté ces dernières décennies l’analyse historique nous enseigne que seul le retour du politique peut permettre un dépassement du capitalisme actionnarial mondialisé et, ce faisant, le traitement des défis écologiques, sociaux et industriels.
Bernard TABUTEAU
Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.
Le défi écologique et social face au capitalisme mondialisé
Une transition écologique, sociale, industrielle est à l’ordre du jour de la période historique présente. Elle vient se heurter au capitalisme actionnarial mondialisé, système qui s’est développé et consolidé à la faveur de la révolution néo-libérale des années 1980 et d’une démission des États. Nous essaierons de décrire de la manière la plus précise les éléments constitutifs de cette opposition. Si la liberté du marché l’a emporté ces dernières décennies l’analyse historique nous enseigne que seul le retour du politique peut permettre un dépassement du capitalisme actionnarial mondialisé et, ce faisant, le traitement des défis écologiques, sociaux et industriels.
Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.
On entend souvent ce nouveau lieu commun qui consiste à dire que l’urgence écologique est telle que seule une dictature pourrait y répondre, mais est-ce si certain ? Les enjeux écologiques ne sont ils pas plutôt devenus les révélateurs incandescents d’un manque de démocratie réelle ? Les événements qui se sont déroulés fin mars 2023, lors de la manifestation contre la construction d’une méga-bassine à Sainte Soline, d’une violence à laquelle nous n’étions pas habitués dans un État de droit nous interrogent forcément sur les conséquences politiques et sociales de la crise écologique. Venez en débattre, car c’est par le débat que l’on pourra justement faire vivre démocratiquement cet enjeu qui touche à la survie de l’humanité.
Conférenciers : Benoît Baubry Citoyen tiré au sort, membre de la convention citoyenne pour le climat Denis de Casabianca Luisa Marques dos Santos Professeurs de philosophie Membres du collectif Les Philosophes publics
LE JOURNALISME DE SOLUTIONS . LA LIBERTÉ D'INFORMER ?
Les citoyens déplorent de plus en plus les mauvaises nouvelles rapportées par les journalistes, et expriment une défiance envers les médias. Pour répondre à ces attentes, des rédactions se lancent dans le journalisme de solutions, le « sojo ». Quelle est son histoire, quelles sont ses caractéristiques, quels sont les médias qui l’ont adopté et pourquoi ?
« Ne pas masquer les mauvaises nouvelles, mais redonner leur juste place aux informations enthousiastes, aux réussites, au développement de l’humanité », c’est ainsi que Pauline Amiel décrit le « sojo » : il a pour ambition de traiter une question de société en présentant les solutions potentielles pour la résoudre. Voilà un moyen de fédérer les journalistes autour de pratiques exigeantes, proches de l’investigation, et de tenter de regagner la confiance du lectorat.
Le sujet est traité sous l’angle opérationnel, orienté métier. Complété d’interviews des pionniers de la pratique, l’ouvrage propose une boîte à outils pour le journaliste de solutions : quels sujets aborder, où chercher ses sources, comment construire son article, son interview…
Pauline Amiel
Maîtresse de conférences, Directrice de l'EJCAM
Pauline Amiel a travaillé pendant une dizaine d'années comme journaliste. D'abord Correspondante Locale de Presse puis en CDD à la Dépêche du Midi, elle a ensuite intégré deux rédactions de Var-Matin et Nice-Matin. Pigiste pendant trois ans, elle a collaboré avec plusieurs titres de presse nationale (Metronews), magazine (Femme Actuelle) mais aussi spécialisée (La Terre) ou régionale (Ressources). Ses reportages à l'étranger l'ont amené de Madagascar à la Bosnie-Herzégovine (Le Monde, Géo Ado, Femme Actuelle).
Pauline Amiel est titulaire d'un doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, où elle a également enseigné à l'IUT. En 2016, elle passe un semestre en séjour de recherches à l'université de Washington à Seattle (U.S.A.) durant lequel elle travaille avec Matthew Powers sur l'appropriation de concepts journalistiques et les modèles médiatiques internationaux en prenant l'exemple du journalisme de solutions.
Ses recherches portent plus particulièrement sur l'économie de la presse locale, les nouveaux outils des journalistes en ligne et sur la sociologie des journalistes.
Publications récentes :
« Le journalisme de solutions », PU Grenoble (12 mars 2020)
Chapitre d'ouvrage : AMIEL P., 2017, Solutions journalism, a symptom of fundamental changes for French local journalists in Waschková Císařová, Lenka (ed.) 2017. Voice of the Locality: Local Media and Local Audience. Brno: Munipress.
Introduire la notion d’émancipation s’avère utile pour aborder le combat politique, les solidarités, les inventions collectives et pour penser les ruptures historiques et les révolutions1, le rapport à soi et aux autres. On en retrouve la figure dans de nombreuses conceptualisations contemporaines : le devenir révolutionnaire (Gilles Deleuze), le soulèvement (Michel Foucault), l’insurrection (Miguel Abensour), la capacité collective (Jacques Rancière), le nom communiste (Alain Badiou), l’idée d’hégémonie (Gramsci, reprise notamment par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, les travaux post-coloniaux), l’émancipation identifiée au processus lui-même (Antonio Negri), se singulariser sur un mode politique, en se soustrayant aux identifications sociales pour laisser paraître qui je suis en ces circonstances-là (Etienne Tassin), etc. Il s’agit dans tous les cas, de sortir du malheur et de la mélancolie.
Aux origines du langage et des préférences manuelles : que nous disent nos cousins les primates ? Je m’intéresse aux propriétés des modes de communication de nos cousins les primates, et des signaux gestuels en particulier, et leurs liens avec certaines propriétés du langage humain. Je m’interroge notamment sur les implications du geste dans l’évolution du langage, de sa spécialisation hémisphérique cérébrale et de la prédominance des droitiers. Les primates utilisent leurs mains non seulement pour manipuler des objets mais aussi pour communiquer. Au cours des 15 dernières années, en utilisant à la fois une approche éthologique, développementale et non invasive d’imagerie cérébrale (IRM, fNIRS), nous avons mené des recherches sur la communication gestuelle, la manipulation d’objet et les préférences manuelles chez les primates non-humains. Nos travaux et les dernières études sur les comportements manuels et gestuels chez les singes adultes mais également chez les bébés en développement seront présentées ainsi que les données récentes en imagerie cérébrale IRM anatomique. Ces données en éthologie, psychologie comparée et neurosciences pourraient avoir des implications sur les origines gestuelles du langage mais également de la prédominance des droitiers dans l’espèce humaine.
Adrien Meguerditchian, Chercheur CNRS au laboratoire de Psychologie Cognitive de l’Université Aix-Marseille Docteur en Psychologie, Primatologue Chargé de cours en psychologie et éthologie au CNRS, à l’Université Aix-Marseille et à l’Université Paris 13.
Adrien Meguerditchian étudie les systèmes de communication de nos cousins les primates dans une approche comparative avec l’espèce humaine. Biologiste de formation, il a réalisé ses premières observations de groupes de babouins sous la direction de Jacques Vauclair, professeur en psychologie à l’Université Aix-Marseille. Sa thèse en poche fin 2009, une bourse Fyssen lui permet de poursuivre ses travaux en postdoc sur la piste des chimpanzés sauvages au Sénégal, grâce à l’anthropologue américaine Jill Pruetz. Il travaille aussi à Atlanta aux Etats-Unis dans le laboratoire du primatologue William D. Hopkins pour étudier la communication des chimpanzés et ses liens avec les structures cérébrales à partir d’images cérébrales IRM. Fin 2012, un financement lui permet de monter son groupe de recherche et d’intégrer le Laboratoire de Psychologie Cognitive à Marseille au sein de l’équipe « Cognition comparée » dirigée par Joël Fagot, d’abord sous contrat puis en tant que chargé de recherche CNRS en 2014. Il a depuis obtenu le prix Paoletti du CNRS en 2017 et la médaille de bronze du CNRS en 2021.
Travail, liberté, utopie au prisme de l’éducation Dans le domaine de l’éducation deux grandes polarités semblent se dégager : l’autonomie du sujet apprenant et la transmission d’une culture par un maître, un parent, une institution. Les relations pédagogiques qui s’en suivent s’organisent dans un rapport de travail et sur la base de normes et valeurs personnelles, professionnelles, sociétales. La liberté prend alors des formes différentes, voire opposées, entre exercice de son propre arbitre et assujettissement plus ou moins consenti. Ces tensions sont particulièrement visibles dans les expériences utopiques de l’histoire des sociétés occidentales. Dans quelles mesure ces héritages prônant à la fois la construction d’un sujet libre et la transmission d’une culture se retrouvent-ils aujourd’hui dans les espaces scolaires et éducatifs ? Quelles sont les marges de manœuvre des enseignants, des éducateurs et des apprenants dans des dispositifs plus au moins contraints ?
Mariagrazia Cairo est maître de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université, membre du centre Gilles Gaston Granger et de l’Institut supérieur du professorat et de l’éducation (INSPÉ).
La liberté de l‘individu est au principe de la citoyenneté démocratique moderne. La liberté fonde l’individualité qui constitue le socle de la citoyenneté : pas de citoyenneté sans individualité. Et liberté et individualité s’adossent au travail. Mais en examinant les définitions et composantes de la liberté on voit qu’elles ne se conjuguent pas de la même façon au masculin et au féminin. Après avoir déplié les articulations entre liberté, travail, et citoyenneté on suivra leur évolution pour mettre au jour ce qui perdure aujourd’hui de cette conception sexuée héritée de la philosophie des Lumières et de la révolution française.
Anne Marie Daune-Richard Sociologue, chercheure honoraire au CNRS, membre d’ArTLib
« Le monde partagé » peut sembler entendu. En effet, le monde est par définition ce qui est partagé aussi bien spatialement que temporellement. Nous partageons des territoires et des espaces, des villes et des campagnes. Nous héritons des œuvres du passé et nous en partagerons d’autres à venir : réalisations technique, politique, juridique mais aussi inquiétudes écologiques, éthiques etc. Que partageons-nous du monde? Le monde partagé peut-il être pensé comme un gâteau où il s’agirait pour chaque être vivant de prendre sa part? Avoir part au monde, territorialement, culturellement, est-ce partager le même monde ? Ne doit-on penser au contraire le partage du monde comme une autre expérience, plus inaugurale : naître au monde comme naître aux autres, non pour obtenir sa part du gâteau, mais au contraire pour se découvrir comme immanquablement liés aux autres? Et qui sont ces autres du monde auxquels l’expérience du monde me lie toujours d’abord? Qu’est-ce que se découvrir comme « un être-lié-par-le-monde »? Nous pouvons alors entendre l’expression « le monde partagé » davantage comme « partager le monde » qui montre mieux que la question du partage engage nos subjectivités, nos imaginaires, précisément parce que la question du monde, c’est la question de la possibilité d’une action collective. Comment la pluralité des mondes pose la question de leur rencontre, laquelle ne doit être pensée, ni comme une simple juxtaposition, ni comme une compétition, mais bien comme comme une mise en commun? Nous voudrions discuter une telle possibilité du monde en affrontant précisément ce qui est difficile, puisque le monde c’est à la fois une pluralité immense, qui apparaît à bien des égards comme chaotique, violente, voire désespérée (on parle de fin du monde) et ce qui ouvre l’horizon sous la forme d’une promesse. En effet, questionner le monde, c’est éprouver que la question de son sens nous est si fondamentale que le monde nous apparaît alors non pas tant comme un donné que comme des actes à envisager (on parle alors de refaire le monde).
Céline ACKER, Charlotte CREAC’H, Monique PILLANT, professeures de philosophie, membres du collectif les Philosophes publics-ques
BibliographiesMonique Pillant :
Saskia Sassen, Expulsions, Brutalité et complexité dans l'économie globale (2014)
Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme (2015, 2017 pour la trad. française).
Charlotte Créac'h :
Philippe Descola, Par-delà nature et culture,
Descola et Pignocchi, Ethnographies des mondes à venir,
Aldo Léopold, Alamanach d’un comté des sables,
Bruno labour, Où atterrir
Pelluchon, Réparons le monde
Donna Haraway, Vivre avec le trouble
Macpherson, L’individualisme possessif
Céline Acker :
le mythe de Prométhée tel qu'il est raconté dans le Protagoras de Platon,
les dernières pages de La Critique de la raison pratique de Kant, La Critique de la faculté de juger de Kant,
Condition de l'homme moderne,
Arendt, La composition des mondes, Descola.
En 1619, le premier navire en provenance d’Afrique accoste le continent américain, où les colonies britanniques continuent de s’étendre, avec à son bord des centaines de personnes réduites en esclavage. Cet exposé retrace l’histoire de l’esclavage sur le sol étatsunien, son abolition et ses héritages à travers les questions de ségrégation et discriminations raciales historiques et contemporaines.
Esther Cyna est maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’université de Versailles-Saint-Quentin- USVQ-CHCSC et spécialiste de l’histoire de l’éducation. Elle a effectué une thèse en cotutelle entre l’Université Sorbonne Nouvelle et l’Université de Columbia, aux États-Unis, sur l’histoire raciale du financement des écoles publiques en Caroline du Nord, soutenue en 2021.
1. Le mot « liberté » « Liberté » vient du latin liber et du grec eleutheros : la libération du lien.
La liberté désigne, ainsi, la résistance à la domination du lien Les hommes libres sont ceux qui ne sont pas soumis à une contrainte.
…
2.. La liberté de la médiation : liberté singulière et libertés collectives.
La liberté singulière est celle du sujet : le sujet est sujet pour l’autre. Les libertés collectives sont les libertés de l’adhésion et de l’appartenance. La liberté désigne la médiation de l’identité
3.. La liberté d’être soi. La liberté du sujet dans l’expression de son identité singulière.
La liberté et l’expression du psychisme. La liberté et le miroir
4.. La liberté d’expression. La liberté et l’absence de censure. La liberté de la parole et du langage. Liberté et normes de la langue
5.. La liberté des choix politiques. Liberté et indépendance : la possibilité de faire des choix sans dépendre des autre. La loi et la liberté. La liberté et la représentation
6.. Liberté et aliénation. L’aliénation et le lien social. L’aliénation et la liberté : les deux faces de la médiation politique. La liberté et la folie
7.. Les limites de la liberté. La liberté et les impératifs de la vie sociale. La liberté et la subjectivité. La liberté des acteurs politiques
Bernard. Lamizet . Professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de. Lyon
La fraude scientifique de l’antiquité à nos jours.
L’histoire des sciences fourmille d’erreurs plus ou moins conscientes, de fraudes avérées et d’impostures. Certaines des plus anciennes ,qui ont été commises par d’illustres savants, ont conduit à des avancées scientifiques majeures et incontestables ; mais d’autres, plus récentes, ont pu troubler des décisions publiques, propager de fausses idées, et même aboutir à des décès qui auraient pu être évités.
Caroline Strube Chercheure CNRS, laboratoire de neurosciences cognitives, membre de la mission intégrité scientifique du CNRS
Depuis la Révolution Française, la liberté signifie aussi la liberté de posséder et donc de posséder la terre et le bâti. La Révolution Française a ainsi sanctifié la notion de propriété privée qui est gravée dans le marbre dans la constitution. Pourtant, la propriété privée du sol ne va pas de soi parce que c’est une ressource naturelle. Alors que la terre urbaine est très chère et représente 1/3 de la richesse nationale, son appropriation privée soulève un certain nombre de difficultés qui seront développées dans l’exposé
Alain Trannoy Directeur d’étude à l ‘École des hautes études en sciences sociales (EHESS) Docteur d’État en Économie Président de l’Association Française de Sciences Économiques (AFSE) 2015-2016 Directeur de l’AMSE (Aix-Marseille School of Economics) 2011-2017 Membre du Conseil d’analyse économique (CAE) 2012-2016
Si la Révolution de 1789 apparait encore pour certains journaux et politiques comme une période de violences et d’atteintes aux libertés, elle reste avant tout pour des millions de Françaises et de Français de cette décennie, une formidable expérience de revendications et de pratiques autour de la Liberté. 1789 est d’ailleurs l’an I de la Liberté. De récentes créations culturelles viennent rappeler ce vent de libertés qui souffle sur la France à partir de 1789.
Xavier Gosset.
Professeur agrégé d’histoire.
Enseigne au Lycée Saint Charles à Marseille.
PHILO/ÉCO / SOCIO/HISTOIRE LANGAGE / SCIENCES sur la Canebière et au Prado