Archives de catégorie : Philosophie

La philosophie, du grec ancien φιλοσοφία (composé de φιλεῖν, philein : « aimer » ; et de σοφία, sophia : « sagesse »)1, signifie littéralement : « l’amour de la sagesse ». C’est une activité et une discipline existant depuis l’Antiquité en Occident et en Orient, se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l’existence humaine. Différents buts peuvent lui être attribués : la recherche de la vérité ; la méditation sur le bien, le beau, le juste ; la quête du sens de la vie et du bonheur.

Au sens aristotélicien et médiéval, la philosophie est une science, la science des premiers principes et des premières causes.
Au sens moderne et pour une bonne partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs disponibles.

Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d’idées, elle peut se concevoir comme une activité d’analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.

21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

I. Le pouvoir éclairant de la parole

La parole éclaire, libère, permet de quitter l’immédiateté du sensible pour atteindre la permanence de la vérité grâce à un dire capable de saisir le principe des choses. Nous ne sommes plus alors condamnés à la perception ou à la description d’un monde matériel et sensible dans lequel nous nous trouvons. La parole nous ouvre un espace conceptuel et symbolique ou pour le dire autrement un monde de la pensée souvent défini comme un monde propre aux hommes. Pourtant cette même activité de parole est aussi le lieu par excellence où se joue entre les hommes une lutte pour un pouvoir non plus de libération ou d’intelligibilité mais de domination non seulement du monde mais aussi des autres. L’enjeu de ces séances sera de penser l’acte de parole dans cette ambiguïté même : à la fois comme création et comme violence. Critiquer la parole, c’est peut-être faire surgir de ses limites-mêmes un autre parler plus humble et plus fragile, que l’on pourrait appeler parole démocratique. En dernière instance, ce sera précisément ce parler démocratique qu’il nous faudra tenter de définir.

*Céline Acker Continuer la lecture de 21/11/17
Le pouvoir éclairant de la parole
Céline Acker*

14/11/17
Analyse philosophique du concept de divin de l’antiquité au XXième siècle
Anaïs Simon*

Anaïs Simon*

Analyse philosophique du concept de divin de l’antiquité au XXième siècle – 2/2

« Le propre de la rationalité philosophique est de proposer des hypothèses cosmologiques à la place des mythes cosmogoniques. Ainsi les dieux d’Hésiode sont-ils relégués hors de notre monde par Épicure et Lucrèce. Le Dieu de Descartes est infiniment puissant, créateur de toutes vérités, au point qu’il pourrait vouloir le mal.
Spinoza conçoit Dieu comme Nature, cause de soi et de tout l’univers, mais sans que cela ne participe d’aucune intention créatrice. Les dieux des philosophes n’ont rien de catholiques… »

*Anaïs Simon est titulaire d’un doctorat de philosophie, professeure au Lycée Saint-Exupéry à Marseille où elle prépare les élèves aux épreuves du baccalauréat en philosophie en les initiant à l’examen critique et argumenté de problèmes métaphysiques, politiques, moraux et épistémologiques.

27/11/17
Que signifie changer le monde ?
Alain Badiou

 

Une semaine de rencontres avec Alain Badiou

« Que signifie changer le monde ? »

Du 24 novembre au 2 décembre 2017
Martigues / Marseille / Aubagne / Port-de-Bouc / Apt

QUI EST ALAIN BADIOU ?
Né à Rabat, au Maroc, le 17 janvier 1937, Alain Badiou est un philosophe de renommée internationale, l’un des plus traduits dans le monde. Il est le fondateur et le président du Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine et professeur émérite de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure. Il a donné son dernier séminaire au Théâtre de la Commune à Aubervilliers, le 16 janvier 2017.
Il est également romancier et auteur dramatique.

Auteur d’une oeuvre vaste, dont l’axe central, commencé avec L’Être et l’Événement, se conclura prochainement par la publication de L’immanence des vérités, il est également connu pour sa défense des travailleurs étrangers en situation irrégulière et de L’hypothèse communiste.
De L’Eloge de l’amour (entretiens, avec Nicolas Truong), jusqu’à La vraie vie, A la recherche du réel perdu ou Un parcours grec et Que signifie changer le monde ?, en passant par Cinéma et Que pense le poème ?, Alain Badiou offre à son temps un regard incisif et généreux qui ne laisse pas indifférents ceux qui le rencontrent.

UN CYCLE DE CONFERENCES DANS LA REGION
Une opportunité exceptionnelle d’accueillir Alain Badiou dans des lieux qui n’ont, pour plusieurs d’entre eux, pas l’habitude de recevoir des intellectuels d’une telle renommée.
Un cycle qui permet de traiter et croiser des sujets très différents en fonction des caractéristiques des lieux et des publics attendus.
Une attention particulière est portée à la jeunesse, grâce à plusieurs interventions mobilisant des lycéens.
L’occasion de pouvoir rencontrer un intellectuel de grande envergure, d’aborder son oeuvre philosophique et de discuter avec lui de sujets divers : sujets de société, poésie, cinéma, politique, l’Europe et la Grèce…

Publics : lycéens, adhérents et publics des structures, étudiants, passionnés ou curieux de philosophie, de poésie, de cinéma, de politique…

PARTENAIRES DE L’OPERATION
Ce cycle a été imaginé et organisé par Alt(r)a voce, Image de ville et Pensons-le-matin (Marseille), la Maison des jeunes et de la culture de Martigues, la médiathèque Boris Vian et le cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc, le Repaire et l’Université populaire d’Aubagne, le Vélo théâtre d’Apt.
Se sont associés au projet la Villa Méditerranée, le Parvis des Arts, la compagnie Hangar palace, l’Ecole de la cause freudienne, et les librairies L’odeur du temps (Marseille) et L’alinéa (Martigues).
Ces partenaires, qui pour certains n’avaient jamais travaillé ensemble, se sont réunis pour accueillir Alain Badiou et construire un cycle cohérent de conférences et de rencontres.

Le programme complet est ici

07/11/17
Significations de la divinité
Bernard Lamizet*

 

Bernard LAMIZET

(Professeur émérite, Institut d’Études Politiques de Lyon)

SIGNIFICATIONS DE LA DIVINITÉ

Il est important de penser les significations de la divinité et du fait religieux, car elles nous permettent de mieux penser notre histoire en l’inscrivant dans ce que l’historien Fernand Braudel appelle le temps long. Or, pour penser le temps long, il est nécessaire d’ancrer notre réflexion sur l’histoire et sur ses significations dans une articulation avec les logiques culturelles et politiques de l’Antiquité. En effet, notre langue et notre culture s’inscrivent dans une histoire longue qui fonde leur signification sur une forme de continuité symbolique avec les cultures de l’Antiquité dont elles sont issues. C’est ainsi, en particulier, que l’on peut situer le grec theos, le latin deus, et le français dieu dans la même étymologie, celle du grec Zeus et du latin Jus, de Jupiter : cette étymologie désigne la lumière du soleil que l’on peut observer dans le ciel, ce qui revêt deux significations : d’abord, elle renvoie à l’universalité et à l’inaccessibilité du ciel, qui explique que ce soit dans le ciel que se sont toujours situées les figures de la divinité ; ensuite, elle renvoie à la lumière et, en particulier, à la lumière de l’éclair et à son caractère insoutenable : on ne peut regarder l’éclair, de la même manière que l’on ne peut regarder la divinité qui se situe, ainsi, hors de la spécularité. Continuer la lecture de 07/11/17
Significations de la divinité
Bernard Lamizet*

03/10/17
Faut-il défendre la laïcité ? – 2 / 2
Rodrigue Coutouly*

Rodrigue Coutouly*

Faut-il défendre la laïcité ?

Contre quoi la laïcité devrait-elle être défendue ?

Mais la question suppose également que la laïcité soit attaquée. C’est en tous cas ce qu’on entend souvent aujourd’hui, notamment dans certains discours politiques. Ces attaques sont-elles réelles ? N’existe-t-il pas, en ce domaine, de nombreuses confusions ? Et certaines « défenses » de la laïcité ne sont-elle pas non seulement illégitimes, mais surtout contre-productives ? Nous tenterons de répondre à ces questions à partir de plusieurs exemples empruntés à l’actualité, qui seront analysés à la lumière de la loi de 1905.

*Référent académique laïcité éducation nationale auprès du recteur

Professeur agrégé d’histoire-géographie

Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.

Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »

 

26/09/17
Faut-il défendre la laïcité ? – 1 / 2
Marc Rosmini*

Marc Rosmini*

Faut-il défendre la laïcité ?

La valeur de la laïcité est-elle indiscutable ?

La première séance sera consacrée à la question des fondements philosophiques de la laïcité. En effet, pour justifier que nous ayons à la « défendre », il faudrait qu’elle le mérite. Nous nous demanderons donc, à partir de textes célèbres des XVII et XVIIIe siècles, si le principe de laïcité est suffisamment bien fondé.

*Professeur agrégé de philosophie
Marseille

Cinéphile,  sa curiosité éclectique l’a conduit à mettre en relation la réflexion philosophique avec des thèmes variés, allant de la cuisine au western en passant par l’art contemporain marseillais. À Marseille, il fait partie du collectif Les Philosophes Publics qui intervient régulièrement dans l’espace public, en milieu carcéral, ou auprès de différentes structures sociales.

• Marseille révélée par l’art contemporain, éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 2007
• Pourquoi philosopher en cuisinant ? – Méditations autour de 10 recettes de Lionel Lévy, éd. Aléas, Lyon, 2007
Road Movies,  Images En Manœuvres Éditions, Marseille, 2012, (épuisé), La Marelle Éditions, Marseille, 2017 (numérique)
• Méditations westernosophiques, éd. Médiapop, Mulhouse, 2015

Marc Rosmini

/cours/les-profs/marc-rosmini/

Professeur agrégé de philosophie
Marseille

Cinéphile,  sa curiosité éclectique l’a conduit à mettre en relation la réflexion philosophique avec des thèmes variés, allant de la cuisine au western en passant par l’art contemporain marseillais. À Marseille, il fait partie du collectif Les Philosophes Publics qui intervient régulièrement dans l’espace public, en milieu carcéral, ou auprès de différentes structures sociales.

• Marseille révélée par l’art contemporain, éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 2007
• Pourquoi philosopher en cuisinant ? – Méditations autour de 10 recettes de Lionel Lévy, éd. Aléas, Lyon, 2007
Road Movies,  Images En Manœuvres Éditions, Marseille, 2012, (épuisé), La Marelle Éditions, Marseille, 2017 (numérique)
• Méditations westernosophiques, éd. Médiapop, Mulhouse, 2015

 

04/04/17
Le langage politique – 3/3
Bernard Lamizet* – Philosophie

L’identité comme médiation entre la vérité et le politique

Si la vérité peut être conçue comme le centre de la logique de la communication entre deux sujets singuliers et le politique comme le centre de la logique de la communication entre des acteurs politiques, on peut penser l’identité comme la relation entre la vérité et le politique. C’est dans la relation entre l’identité et l’expression de la médiation par le langage et la représentation que peut se penser la signification du fait social dans une logique culturelle.

Bernard Lamizet *, professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon

28/03/17
Le langage politique – 2/3
Bernard Lamizet* – Philosophie

L’identité

Bernard Lamizet abordera la question de l’identité en se fondant sur une articulation de la dimension psychique de l’identité, telle qu’elle est conçue dans le discours de la psychanalyse par Freud et par Lacan, et de sa dimension politique, telle que l’on peut l’approcher dans une approche de la citoyenneté et de l’appartenance sociale. B. Lamizet situera le concept d’identité comme une première expression de la médiation, dialectique du singulier et du collectif.

Bernard Lamizet *, professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lamizet

21/03/17
Le langage politique – 1/3
Bernard Lamizet* – Philosophie

Rousseau et le discours politique du « Contrat Social »

Rousseau et le discours politique du « Contrat Social »
Dans le prolongement de la conférence de L. Marquès Dos Santos, Bernard Lamizet proposera une analyse du discours politique de Rousseau dans « Le Contrat Social ». Cette analyse sera orientée vers l’approche de quatre thèmes : la signification de la figure du contrat, la place du droit et de la loi dans l’organisation politique de la société, la figure de l’intérêt commun et l’expression de la volonté populaire, et la figure de la médiation dans le discours de Rousseau, comme approche de la relation entre le singulier et le collectif. Cette intervention sera fondée sur la lecture critique de quatre extraits du « Contrat Social ».

Bernard Lamizet *, professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lamizet

14/03/17
La civilisation comme éloignement à soi – 2/2
Bernard Lamizet* – Philosophie

 

– L’alientité : c’est, le titre d’un livre que Bernard Lamizet a publié il y a deux ans, qui désigne cette logique distanciée de l’identité dans laquelle le sujet s’inscrit dans l’expérience du langage
– Le langage désigne ce qui structure la culture, c’est-à-dire, justement, ce qui est transmis au sujet par l’autre.

Bernard Lamizet *, professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Institut d’études politiques de Lyon

07/03/17
La civilisation comme éloignement à soi – 1/2
Bernard Lamizet* – Philosophie

La civilisation comme éloignement à soi

– Rimbaud dans La Lettre du Voyant, : « Je est un autre »
– La médiation comme dialectique entre le singulier et le collectif : en s’inscrivant comme sujet social dans l’espace public, le sujet singulier cesse de n’être que singulier en appartenant au collectif, et, en ce sens, par le langage, qui fonde son inscription dans la société, il se met à distance de soi
– La communication intersubjective se fonde sur l’identification symbolique du sujet à l’autre (le moment que désigne Lacan comme le stade du miroir), ce qui est une forme initiale de distanciation
– Le réel, le symbolique et l’imaginaire : il s’agit, toujours, selon Lacan, des trois champs dans lesquels se met en œuvre l’expérience du sujet. Le réel et l’imaginaire sont ce qui lui est propre (le réel, c’est la contrainte qui lui est imposée et l’imaginaire, c’est le réel qui n’existe pas) et le symbolique, le langage, c’est ce qu’il partage avec l’autre, c’est le champ de la relation.

 

 

28/02/17
Le langage du corps
Chloé Di Cintio – Philosophie

          

Le langage du corps

Freud vs Groddeck
Leur conception de l’être humain, de la place et des relations entre corps et esprit font écho au débat amorcé dès l’antiquité entre dualisme et monisme.
Ces deux penseurs manient pour soutenir leurs thèses respectives, le discours scientifique et systématique d’une part et inspiré et globalisant d’autre part. Fascinés l’un par l’autre, ils ne cesseront de s’entretenir, à travers une correspondance touffue sans probablement jamais se comprendre.
A partir d’eux d’autres courants de pensée émergeront pour continuer de mettre en tension et en question le langage et le corps.
Il s’agira de présenter ces précurseurs de la psychosomatique et de questionner leurs apports respectifs.

13/12/16
Le Contrat social 2/2
Philosophie – Luisa Marquès Dos Santos

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Éléments de présentation de la théorie du contrat social chez Rousseau

Lecture et commentaire de quelques extraits de « Du Contrat social » de J.J. Rousseau.

Du Contrat Social ou Principes du droit politique est un ouvrage de philosophie politique écrit par Jean-Jacques Rousseau, publié en 1762.  Ce texte, justement célèbre, tout à la fois s’inscrit dans l’héritage des penseurs contractualistes antérieurs, et les critique profondément. Nous allons très succinctement étudier quelques textes de cet ouvrage afin de dégager les fondements de la théorie contractualiste de Rousseau.