Archives de catégorie : Sciences

01/02/21
Les mathématiques, c’est politique !
Martine Quinio – Sciences

Bref état des lieux de la place grandissante de la « gouvernance par les nombres » ; en quoi consiste l’activité mathématique et comment peut-elle être partagée comme bien commun ? 
Des aspects historiques seront donnés pour montrer la place des mathématiques dans la période grecque. Dans quelle mesure elles peuvent servir de caution scientifique à la politique
En quoi une attitude mathématique peut-elle aider le citoyen à y voir plus clair dans la médiatisation des informations scientifiques? Il nous faut définir des concepts : qu’est-ce qu’une hypothèse, qu’est-ce qu’un modèle ? L'objectif est d’aller contre certaines idées reçues, d’ouvrir un débat, sans aucune formule mathématique ! »

Mon objectif consiste à dégager des pistes de réflexion pour mettre en avant des aspects politiques des mathématiques, et de l’expertise scientifique plus généralement, comme
 - Caution scientifique pour justifier des décisions économiques « que voulez-vous, c’est la réalité économique, les chiffres sont les chiffres… » 
 - Caution scientifique pour justifier des décisions individuelles et collectives (privations de liberté, fermeture de certains lieux plutôt que d’autres…) :          

Je vais mettre en avant la puissance du raisonnement mathématique - et non pas seulement la puissance de calcul - face à la complexité. 
Illustration avec des raisonnements liés à la crise Covid : 
 - Comment encadrer  les incertitudes grâce au raisonnement statistique ?
 - Comment choisir entre 2 traitements médicaux ? 
 - Comment faire de la corrélation statistique un outil de décision pertinent ?
Martine Quinio
 Professeure agrégée de mathématique retraitée (Aix Marseille Université)
 Mathématicienne de formation spécialisée depuis une dizaine d’années dans l’enseignement des probabilités dans toutes les mentions de licences en premier cycle, en abordant ces notions par des exemples «bio» en licence Science et Vie de la Terre, des exemples«sociologie» en licence «Sciences et Humanités» , etc 
 Elle a rédigé un ouvrage de cours et exercices à l’intention des enseignants : « Probabilités et statistique aujourd’hui »  
 Comprendre pour faire, faire pour comprendre, comprendre les liens et connexions entre les différentes branches des mathématiques, les appliquer avec un regard sur l'histoire et les aspects culturels et actuels... 

Articles : CultureMATH. La démarche statistique à l'épreuve de la pandémie grippale. (2010)
Tribune : « La statistique absente des débats », Le Monde, 26 juin 2020
Ouvrage : Probabilités et statistique aujourd'hui, édition L'Harmattan, collection Sciences et société, 2009
Ouvrage collectif : Sciences et Humanités, décloisonner les savoirs pour reconstruire l'université, éditions PUP 2019

11/01/21
Covid-19 : vaccins, masques, confinement…
Vincent Pavan – Sciences

La notion d’immunité collective (ou immunité grégaire) a été très tôt utilisée en épidémiologie. Elle consiste à penser que des individus immunisés contre une maladie transmissible seraient capables de faire barrage à la diffusion d’un virus en protégeant – de façon spatiale – les personnes saines. Omniprésente dans le discours médiatique, politique et scientifique se rapportant à l’épisode sanitaire du COVID19, cette notion d’ordre expérimentale se voit pourtant calculée par une formule mathématique très précise tirée du modèle standard de l’épidémiologie : le modèle SIR. Nous proposons dans cet article une critique formelle argumentée du calcul et du modèle dont elle est tirée. De façon stupéfiante, il apparaît alors que le calcul du seuil d’immunité collective tel qu’il existe aujourd’hui ne correspond à aucune interprétation épidémiologique qui serait en lien avec ce qu’il laisse à penser.
Mots clés : immunité collective – COVID19 – mathématiques

Vincent PAVAN, Enseignant-chercheur, maître de conférence, Aix-Marseille Université. 
Responsable au département Polytech' des enseignements mécanique et mathématiques

23/11/20
L’égalité en droit
Christian Bruschi – Sciences

L’égalité en droit

Le principe de légalité en droit s’est développé dans la philosophie politique occidentale et fut mis en œuvre dans des systèmes de démocratie libérale en France ou aux États-Unis après les révolutions de 1787 et 1789. Ainsi, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 proclame-t-elle dans son premier article que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Le principe d’égalité devant la loi est un principe central du libéralisme et de la démocratie libérale. Alors que l’Ancien Régime fonctionnait sur le principe de l’inégalité en droits, les régimes issus des révolutions française et américaine prennent pour fondement l’égalité en droits.
Se contentant de traiter les individus de la même façon, l’État doit les laisser libres dans leur propre « recherche du bonheur »
Christian Bruschi
Avocat honoraire
Professeur émérite de la Faculté de Droit et de Science politique à l’Université d’Aix-Marseille
https://upop.info

09/11/20
Le confinement
Louis Fouché – Médecin, anesthésite, réanimateur

Conférence-débat avec Louis Fouché *
Le reconfinement
« Absolument opposé au reconfinement, il pense que c’est une mesure qui est complètement irresponsable, les bénéfices, sur l’épidémie, sont extrêmement discutables et discutés, les effets secondaires, les effets collatéraux, il faut proposer des mesures alternatives »

Louis Fouché

médecin anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital de la Conception de l’AP-HM 

membre du collectif 350 ReInfoCovid, qui réunit 350 chercheurs, enseignants et universitaires

Lien VISIO
https://us02web.zoom.us/j/83256081120?pwd=RFdtZVpjNHFDYkxnR0RjRzE4NGJZdz09

14/09/20
La recherche sur les CORONAVIRUS
Bruno Canard

Bruno Canard partage avec nous les découvertes réalisées sur le coronavirus

« Il faut financer des études fondamentales sur tous les virus pour ne pas reproduire, en cas de nouveau virus émergent, la panique que l’on connaît avec le coronavirus. »

Bruno Canard, spécialiste des coronavirus.

Bruno Canard est spécialiste des coronavirus. Il est directeur de recherche CNRS et responsable de l’équipe « Réplicases virales : structure, mécanisme et drug-design », dans le laboratoire « Architecture et fonction des macromolécules biologiques » de Marseille.

La FRM a financé son équipe de 2008 à 2011, à hauteur de 272 177 euros. Depuis 2019, elle est à nouveau à ses côtés et lui a attribué 318 460 euros pour travailler sur 3 virus émergents, dont le coronavirus.

Bruno Canard revient sur son entrée dans le monde des coronavirus, partage avec nous les découvertes réalisées sur le coronavirus grâce au soutien de la FRM et ses recherches en cours. Un travail acharné, sur du long terme pour se préparer aux épidémies à venir.

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur les coronavirus ?

Bruno Canard : « L’entrée de mon équipe dans le monde des coronavirus a commencé en 2002 par une découverte sur le virus de… la dengue. Nous avons découvert une enzyme qui protège le matériel génétique de ce virus dans la cellule infectée. Cette enzyme était suspectée d’être également présente chez les coronavirus, ce qui m’a valu d’être invité par Eric Snijder à un congrès sur la famille des nidovirus à laquelle appartiennent les coronavirus. C’était en Hollande, début 2003, à Egmond Ann Zee. Je m’en souviens car le congrès Nidovirus 2020 devait y avoir lieu en mai et il a été annulé pour cause de… COVID-19. L’idée était que cette communauté de chercheurs s’inspire de nos travaux sur la dengue pour leurs recherches sur le coronavirus . Ce meeting s’est déroulé à l’époque en plein milieu de l’épidémie du SRAS. Rapidement une réponse à l’épidémie s’est organisée dans la communauté scientifique, des projets ont vu le jour et je me suis retrouvé embarqué par tous les spécialistes du coronavirus dans cette nouvelle aventure ».

07/09/20
Analyse biologique de la Covid-19
Hélène Banoun

En présence de Marie Batoux qui nous a fait l’honneur de venir assister à la conférence et de nous faire un discours en introduction concernant l’Éducation populaire.

Hélène Banoun, spécialiste en biologie, nous a fait le plaisir d’abord de remplacer notre intervenant manquant, mais aussi de nous livrer un discours apaisé et modéré sur les conséquences quotidiennes de cette pandémie, qui est devenue à ce jour, une « épidémie sans malades ».

Marie Batoux, élue à Marseille

18/01/20
Quand la forêt brûle

Joëlle Zask

Quand la forêt brûle Penser la nouvelle catastrophe écologique
« Le phénomène des mégafeux agit comme un révélateur de notre rapport à la nature. »

Conférence-débat avec Joëlle Zask
de 14h à 16h30
Bibliothèque de l'Alcazar
58 cours Belsunce Marseille 1er

Joëlle Zask enseigne au département de philosophie de l’université d’Aix-Marseille. Spécialiste de philosophie politique
Elle étudie les enjeux politiques des théories de l’art et de la culture. Elle est l’auteure de divers ouvrages dont « Art et démocratie », « Participer et Outdoor Art », « Quand la forêt brûle »  ainsi que de traductions et de présentations du philosophe pragmatiste John Dewey

18/11/19
Mécanique Quantique

Alejandro Perez – SCIENCES

Conférence-débat avec Alejandro Perez

Mécanique Quantique


Le jardin aux sentiers qui bifurquent : l’émergence du réel en physique quantique.
À partir des résultats de certaines expériences fondatrices du début du XXeme siècle, je décrirais l’étonnante nature du monde selon la mécanique quantique. 


Alejandro PEREZ
Enseignant-chercheur
Chef de l’équipe « Gravité quantique » Aix-Marseille Université
Chercheur au Centre de Physique Théorique - CPT 
Membre honoraire de l'Institut Universitaire de France







04/11/19
Les trous noirs

Alejandro Perez – Sciences

Conférence-débat avec Alejandro Perez

Les Trous Noirs et la fin du temps en Relativité Générale

Dans cette présentation je vais essayer de vous transmettre les idées fondamentales de la relativité générale en décrivant ses solutions les plus remarquables : les trous noirs.
Les trous noirs sont sans doute la prédiction la plus spectaculaire de la relativité générale. Ces objets énigmatiques sont présents en grand nombre dans l’univers observable. Ce sont les reliques du violent processus d’effondrement gravitationnel. Il est possible de comprendre les caractéristiques de base des trous noirs  sans faire appel à des connaissances techniques sophistiquées en utilisant la notion de cône de lumière.


Alejandro PEREZ
Enseignant-chercheur
Chef de l’équipe « Gravité quantique » Aix-Marseille Université
Chercheur au Centre de Physique Théorique – CPT 
Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France







28/10/19
Changer le travail ?

Renato Di Ruzza – Ergologie

Conférence-débat avec Renato Di Ruzza*

Changer le travail ?

La manière dont est organisé le travail aujourd’hui, qui s’éloigne sensiblement des méthodes tayloriennes (précarisation, individualisation, ubérisation, distanciation, etc.), comporte de telles conséquences en termes de chômage et de santé qu’elle nous oblige à réfléchir sur le thème du changement : quelles sont les pistes d’alternatives envisageables ? comment les rendre visibles ? comment se les approprier socialement ? Cette seconde conférence présentera une méthodologie susceptible d’apporter des réponses à ces questions : il s’agit de mettre en place, concrètement, le postulat de départ. Si en effet rien de sérieux ne peut être dit sur le travail indépendamment de ceux qui travaillent, il en découle qu’il faut en effet écouter et entendre ces derniers en leur donnant les moyens d’exprimer ce qu’ils ont à dire sur leur travail. Nous observerons qu’ils ont beaucoup de propositions d’alternatives au travail tel qu’il est organisé actuellement.

*Économiste ancien directeur scientifique à l’Iseres
Actuellement secrétaire général de la société internationale d’ergonomie
Professeur émérite des universités en sciences économiques

21/10/19
Qu’est-ce que le travail ?

Renato Di Ruzza – Ergologie

Conférence-débat avec Renato Di Ruzza,

Qu’est-ce que le travail ?

Au delà des multiples définitions qui en ont été données dans la littérature économique, sociologique, ergonomique ou philosophique (et qui seront rapidement rappelées et commentées), le travail sera considéré du point de vue de l’activité, c’est-à-dire comme un « usage de soi » : usage de soit par soi, et usage de soi par d’autres. Le point de départ d’une telle définition réside dans l’examen par les ergonomes de tradition francophone (ceux qui ont fondé l’ergonomie de l’activité) de la manière dont fonctionne le modèle productif taylorien. Ils ont constaté que malgré la prétention scientifique d’un tel mode d’organisation du travail, les travailleurs ne faisaient jamais exactement ce que le bureau des méthodes leur demandait de faire, et qu’il y avait toujours un écart entre le travail tel qu’il était prescrit et leur travail réel. C’est en détaillant les raisons d’un tel écart que nous parviendrons à comprendre ce qu’est le travail, et à montrer qu’il s’agit d’une activité qui déborde largement l’emploi.

Économiste ancien directeur scientifique à l’Iseres
Actuellement secrétaire général de la société internationale d’ergonomie
Professeur émérite des universités en sciences économiques

23/09/19
La pensée critique et l’autodéfense intellectuelle
DENIS CAROTI – Science et Philosophie

Exceptionnellement cette séance se déroulera à la Brasserie des Danaïdes

Denis CAROTI
Professeur certifié
Doctorant – Université d’Aix-Marseille

« Chacun d’entre nous est ou sera confronté à des choix personnels, politiques dont l’enjeu est tout sauf anecdotique : énergie, climat, santé, discriminations, alimentation, etc. Pour faire ses choix en connaissance de cause, avoir un accès libre et éclairé aux différentes sources d’informations, savoir les évaluer en évitant l’écueil du doute systématique ou de la crédulité totale, faire preuve d’humilité et de persévérance intellectuelle, et savoir accorder sa confiance à bon escient sont quelques-unes des qualités que l’on peut rattacher à la pensée critique. Etre capable de se défendre intellectuellement pour faire des choix éclairés ne nécessite pas de bagage particulier mais demande de travailler certaines habiletés et attitudes, tout comme de se questionner sur les enjeux éthiques liés à l’utilisation de ces outils.
Mais cette approche peut-elle être efficace pour juger et agir ? Pour nous immuniser le plus possible contre les tentatives de manipulation de toutes sortes, qu’elles soient médiatiques, politiques, ou basées sur des croyances non avérées ? Peut-on (se) former à cette auto-défense intellectuelle ? La pensée critique n’est-elle pas elle-même une forme d’idéologie à remettre en cause ? Nous tenterons de répondre à ces questions à travers une approche pluridisciplinaire. »

ANNULÉ !
Roland Gori
La nudité du pouvoir

Conférence-débat : La nudité du pouvoir
17 heures 00
Alcazar – 51 cours Belsunce 13001 Marseille

Nous vivons un moment politique inédit dont l’élection d’Emmanuel Macron est à la fois le symptôme et l’opérateur. Les hommes politiques ressemblent plus à leur époque qu’à l’idéologie dont ils se réclament. La nôtre ne fait pas exception. Il fallait à notre pays un certain culot pour élire à la magistrature suprême un jeune homme quasiment inconnu, négociateur habile du compromis autant que «traître» méthodique. Emmanuel Macron est le personnage héroïque de cette modernité où les élites désertent les valeurs de dette, de justice et d’égalité au profit de celles de performance et d’efficacité.

La vision du monde d’Emmanuel Macron est sans cesse claironnée : l’entreprise est le «foyer d’expérience» à partir duquel doit s’organiser le gouvernement de soi et des autres. Elle doit modeler la société, l’État, la Nation start up, l’individu lui-même. Pour mettre en oeuvre cette politique, Emmanuel Macron construit méthodiquement l’édifice d’un pouvoir vertical, Palais des Glaces où se reflète à tous les niveaux l’image hybride d’un Président autoritaire et séducteur, entouré d’une nouvelle aristocratie technico-financière dévouée corps et âme. Cette nouvelle «noblesse» manie la puissance des algorithmes et pratique les réseaux sociaux pour mieux en finir avec les «corps intermédiaires» (syndicats, presse, élus, partis…). La tentation d’un gouvernement «post-démocratique» n’a jamais été aussi forte.

Au-delà d’une analyse du temps présent, l’ouvrage propose une réflexion sur la nature et l’origine du pouvoir. Rien de nouveau ne saurait advenir sans une remise en cause de notre relation au pouvoir qui ne détient sa force que de notre cécité. Le désir de démocratie suppose un certain courage, courage fraternel de pouvoir dire ensemble que «l’Empereur est nu».

Roland Gori est psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à Aix-Marseille-Université et Président de l’Association Appel des Appels. Il a publié une vingtaine d’ouvrages dont, aux Liens qui Libèrent, La Dignité de penser, L’Individu Ingouvernable, Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?, Un Monde sans Esprit et La Fabrique des imposteurs.

03/06/19
La Crise du politique
René Teboul

Crise du politique

René Teboul

Le mouvement des gilets jaunes est considéré comme une crise du politique. Mais il n’en est qu’un aspect particulier. Cette crise du politique, même si elle prend un aspect aigu en France, est plus généralement la conséquence de la dérive des formes de la démocratie représentative. On peut la relier à la crise économique de 2008 dont les comptes n’ont pas été encore soldés. A l’ère de la mondialisation, on parle de post démocratie pour désigner ce système de gestion du politique qui finalement se passe des électeurs, qu’on appelle cela la gouvernance, la dictature des experts ou de Bruxelles, le résultat est le même et se traduit aussi bien par une méfiance de plus en plus grande vis-à-vis des politiciens de profession qu’une forme d’impuissance de la classe politique face aux dérives des marchés. C’est ce qui explique que l’abstention aux élections européennes soit aussi élevée, ou encore qu’un peu partout soit revendiqué l’avènement d’une forme de démocratie directe à inventer, mais clairement en opposition à la démocratie représentative. On remarque aussi que dans le même temps, les partis et les syndicats et les autres corps intermédiaires ne semblent plus jouer le rôle qui était le leur par le passé.

Comment les autorités, légalement dépositaires de la force, tentent d’y faire face en cherchant à contourner leur perte de légitimité dans l’opinion. On verra que cette perte de légitimité touche non seulement l’instance politique, mais aussi les institutions qui la supportent comme les médias, la justice ou la police. l’exemple le plus fort est sans doute la dérive autoritaire, pour ne pas dire plus, du régime macronien.

Bibliographie

Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Fayard, 2018

Etienne Chouard, Notre cause commune, Max Milo, 2019

Colin Crouch, Post démocratie, Diaphanes, 2000

Guilhem Golfin, Souveraineté et désordre politique, Cerf, 2017

Frédéric Lordon, La malfaçon, LLL, 2014

Karl Marx, La guerre civile en France [1871], Editions sociales, 1968

Chantal Mouffe, Pour un populisme de gauche, Albin Michel, 2018

Jacques Sapir, Souveraineté, démocratie, laïcité, Michalon, 2016

27/05/19
La Crise du politique
René Teboul

Crise du politique

Conférence-débat avec René Teboul

Le mouvement des gilets jaunes est considéré comme une crise du politique. Mais il n’en est qu’un aspect particulier. Cette crise du politique, même si elle prend un aspect aigu en France, est plus généralement la conséquence de la dérive des formes de la démocratie représentative. On peut la relier à la crise économique de 2008 dont les comptes n’ont pas été encore soldés. A l’ère de la mondialisation, on parle de post démocratie pour désigner ce système de gestion du politique qui finalement se passe des électeurs, qu’on appelle cela la gouvernance, la dictature des experts ou de Bruxelles, le résultat est le même et se traduit aussi bien par une méfiance de plus en plus grande vis-à-vis des politiciens de profession qu’une forme d’impuissance de la classe politique face aux dérives des marchés. C’est ce qui explique que l’abstention aux élections européennes soit aussi élevée, ou encore qu’un peu partout soit revendiqué l’avènement d’une forme de démocratie directe à inventer, mais clairement en opposition à la démocratie représentative. On remarque aussi que dans le même temps, les partis et les syndicats et les autres corps intermédiaires ne semblent plus jouer le rôle qui était le leur par le passé.

1ère parti

– d’une part nous tenterons de comprendre l’origine et l’ampleur de ce divorce, on verra qu’il a des racines lointaines, comme le fondement même du populisme qui apparait au-delà du clivage partisan gauche-droite. Ce dépassement d’une logique gauche-droite doit se lire comme un retour de la lutte des classes, et un épuisement des formes anciennes, comme les partis et les syndicats ;