Archives de catégorie : Les intervenants

19/01/26 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Démocratie en milieu scolaire
Denis Caroti – Esprit critique

Démocratie en milieu scolaire. Éduquer à la liberté et au respect pour des citoyen·nes responsables.
L’établissement scolaire, en même temps qu’il est un lieu d’acquisition de savoirs et de développement d’un esprit scientifique et critique, est celui d’un apprentissage, commencé dès l’école élémentaire, des règles de la vie démocratique et des droits et devoirs attachés à l’exercice de la citoyenneté. Collégiens et collégiennes acquièrent un certain nombre de droits, notamment celui d’être représentés dans des instances de l’établissement et de prendre part, en tant que membre de la communauté éducative, à des décisions les concernant
; au lycée, ces droits s’élargissent, à mesure que les élèves se voient confier de plus grandes responsabilités."
Voici les premières lignes du guide de la démocratie scolaire édité par l'éducation nationale. Structurée sous forme d'élections à plusieurs strates, les élèves peuvent y endosser des responsabilités au niveau de leur classe, jusqu'à l'échelle nationale.
Quel est le rôle de ces élus et pourquoi l'endosser ? Quelles sont leurs responsabilités et en quoi sont-ils légitimes pour représenter leurs camarades ? Nous discuterons de cette démocratie en milieu scolaire, de sa pertinence, de son utilité et de ses limites à travers les témoignages d'élèves élus au conseil académique de la vie lycéenne de l'académie d'Aix-Marseille.
Denis Caroti
Docteur en philosophie sur la question de l'esprit critique
Chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.
Formateur-Référent académique pour le dispositif Esprit critique et Sciences au sein du Service Vie Scolaire
Chargé de cours AMU pour le Collège Doctoral
Intervenant pour la formation des doctorants sur la thématique Sciences esprit critique et autodéfense intellectuelle notamment.

Cofondateur du CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences)
Cofondateur de l’Association Marseille Zététique.
Membre du Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu
Membre de l’Association Sciences Technologie Société-PACA
Membre du FORMINDEP et du Réseau Culture Science PACA

05/01/26 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Citoyenneté et contestation dans l’espace public indien
Arundhati Virmani – Sociologie

Des formes multiples de citoyenneté et de contestation ont façonné l’espace public indien, de la période coloniale à l’époque contemporaine. À partir d’une perspective sociohistorique, l’analyse met en évidence les tensions persistantes entre inclusion et exclusion dans la définition du sujet citoyen, les stratégies de mobilisation des groupes subalternes, ainsi que les transformations successives des modes d’intervention politique. Des luttes anticoloniales aux mouvements dalits, féministes, paysans et étudiants actuels, les dynamiques citoyennes apparaissent étroitement liées aux rapports de pouvoir, aux dispositifs juridiques et aux évolutions médiatiques. La démocratie indienne se donne ainsi à voir non pas comme un cadre figé, mais comme un champ en constante recomposition, traversé par des négociations, des résistances et des réinventions collectives, où les conflits eux-mêmes participent à redéfinir les contours du commun. 
Arundhati Virmani est historienne ; elle enseigne à l’EHESS Marseille. Ses travaux portent sur l’Inde coloniale et contemporaine. Ils concernent en particulier la construction d’une culture démocratique, associant un examen des politiques publiques à l’analyse des transformations des pratiques sociales et culturelles. 

24/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Comment se projeter de manière optimiste dans l’avenir ?
Deborah Pardo – Sciences

Nous sommes à l'aube d'un changement de paradigme sociétal majeur. Où les frictions s'élèvent entre ceux qui tiraient bénéfice de l'ancien monde et ceux qui ne s'y projettent pas. Nous sommes alors dans le flou, comme pris dans une tempête. Et qui sont les animaux les mieux adaptés à voler dans les tempêtes ? Les albatros. En tant que spécialiste des albatros, exploratrice polaire, maman hypersensible et entrepreneure en leadership, j'ai mis au point et vous présenterai une méthode pour aider chacun et chacune à trouver son cap d'impact dans l'incertitude : la boussole des Leaders d'Envergure. Avec l'ambition de redonner de l'espoir car sinon à quoi bon ?
Deborah Pardo est docteure en écologie, 
Scientifique à impact
Près de 15 expéditions en arctique et antarctique
Conférencière environnement et leadership
Guide naturaliste en Antarctique
Administratrice du Parc National des Calanques
Élue Top 20 des femmes innovantes, elle fait partie de la prestigieuse Société des explorateurs français.

Déployer sa vie comme un albatros Tana 2025

20/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Désindustrialisation ou réindustrialisation ? ANNULÉ
Cesare Mattina – Sociologie

Après l'arrêt de la production électronucléaire à la fin des années 1980 en Italie, ce pays semblait définitivement sorti du nucléaire. Une agence publique (Sogin) mène, depuis le début des années 2000, des activités de démantèlement dans tous ses sites nucléaires. Des polémiques surgissent régulièrement sur les retards de ce démantèlement ou sur l'absence d'un site unique de stockage des déchets qui n'est toujours pas construit. Mais depuis la mise en place du gouvernement de Giorgia Meloni, les forces politiques favorables à la reprise de la production nucléaire sont devenues majoritaires, des groupes d'intérêts industriels surgissent et plusieurs influenceurs raniment le débat sur l'énergie auprès des nouvelles générations.
L'intervention de Cesare Mattina revient sur l'histoire récente du nucléaire italien à partir d'analyses localisées (sur des sites piémontais) et à l'échelle nationale. Il relativise ceux qui pourraient sembler, de manière univoque, des processus de désindustrialisation pour mettre l'accent sur les temporalités et modalités multiples de processus d'imbrication entre désindustrialisation et réindustrialisation. Il met en évidence l'importance fondamentale des territoires d'implantation des énergies et des groupes sociaux et socio-professionnels hégémoniques dans des espaces marqués par la présence d'industries à risque.


Cesare Mattina est sociologue au laboratore Mesopolhis (CNRS-Aix-Marseille université, sciences po Aix). Il travaille depuis longtemps sur le gouvernement de villes et les groupes sociaux hégémonique à l’échelle locale (Clientélismes urbains c’est son livre sorti en 2016 aux presses de sciences po). Après avoir longtemps travaillé sur l’influence du clientélisme sur les modalités du gouvernement de Marseille, il s’occupe plus spécifiquement des relations entre industries à risques de la chimie et du nucléaire et territore environnants. Il vient juste de présenter le 4 septembre dernier son Habilitation à diriger les recherches (HDR) intitulée « Ordres sociaux industriels. Entreprises-territoires et groupes sociaux hégémoniques dans les villes et les territoires mono-industriels à enjeux environnementaux »

30/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Science et journalisme
Erika Riberi – Sciences information et communication

Science et journalisme : enjeux, défis et perspectives

En 2025, seuls 32% des Français pensent que l’on peut avoir confiance dans ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité (38e édition du baromètre La Croix – Véran – La Croix). En parallèle, les discours déplorant une perte de confiance dans la science sont aussi nombreux.
Pourtant, alors que certains déclarent l’avènement d’une ère de la désinformation et que de nombreuses questions scientifiques sont directement en lien avec des enjeux majeurs de nos sociétés, qu’ils soient par exemple liés à des questions sanitaires ou environnementales, la place et le rôle des acteurs du journalisme et de la recherche s’imposent plus que jamais comme primordiaux dans l’espace public.
Cette conférence propose de s’intéresser à ces questions, et plus spécifiquement aux liens qui peuvent unir sciences et journalisme. Elle cherchera à délimiter le territoire qu’occupe aujourd’hui la science dans les médias, d’explorer certains enjeux liés au traitement médiatique des questions scientifiques et d’ouvrir un dialogue sur les conditions possibles voire nécessaires à une meilleure articulation entre ces deux domaines.

Erika Riberi
Enseignante-chercheuse en information-communication à la faculté des sciences d’Aix-Marseille Université

16/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Un monde saturé d’images ?
Isabelle Gras – Philosophie

A l’heure où les réseaux sociaux nous abreuvent en continu d’images, quelle attention accordons-nous encore réellement aux images ? Est-il encore possible d’échapper à ce flux d’images ?
La société de consommation repose sur le marketing, formidable prestidigitateur, qui joue avec les stimulations visuelles en sélectionnant avec minutie les images qui retiendront notre attention. A ce vertige optique s’ajoutent les images époustouflantes qui peuvent être générées par l’intelligence artificielle faisant voler en éclat la frontière entre réel et fictif.
Si nous sommes devenus des consommateurs d’images plus ou moins conscients et consentants, force est de constater que les technologies numériques ont décuplé notre capacité à produire des photographies immortalisant chacun des instants de notre vie, des plus futiles aux plus marquants. A ces images qui capturent sur le vif le moment présent s’ajoutent les images « retravaillées » qu’on peut retoucher à l’infini, tel un peintre devant une toile démultipliée.
Comme l’a théorisé Regis Debray, nous sommes désormais dans l’ère de la vidéosphère qui consacre le triomphe de l’immédiateté de l’image. Pourtant, depuis Platon, nous savons combien les images ont un pouvoir trompeur : sommes-nous condamnés à errer au milieu des ombres projetées dans la caverne allégorique que représentent notamment les réseaux sociaux ? Quelles images voulons-nous conserver ? Et quelles images seront fatalement manquantes ?

Isabelle Gras 
Conservatrice de bibliothèque au SCD d'Aix-Marseille Université Chargée d'enseignement à la Faculté de droit et de science politique d'AMU et à l'IEP d'Aix-en-Provence

02/06/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
 Comment habiter un monde fracassé ?  
Rodrigue Coutouly –  Environnement

Chaleur intense, épisode météo apocalyptique, ressources alimentaire et en eau fragilisés et de rares : l’avenir qui nous attend n’est pas rose.
Comment dépasser la paralysie que provoque la sidération des catastrophes? Comment ne pas se laisser aller à une écoanxiété qui bloque l’avenir et nous empêche d’agir?  Que faire?
Une partie des réponses à ces questions se trouve dans la manière dont nous habitons nos appartements et nos maisons. Leur conception, leur organisation, leur équipement proviennent d’un temps, déjà ancien, où l’insouciance envers les enjeux écologiques de la transformation de notre monde, était une réalité.
Transformer nos habitats, nos maisons et nos immeubles, pour nous aider à préparer et à nous adapter aux catastrophes à venir, voilà un enjeu qui mérite réflexion. Rodrigue Coutouly, forestier, enseignant, chef d’établissement, revient à l’université populaire de Marseille pour développer sept propositions sur l’habitat écologique qu’il avait abordé dans son ouvrage L’écologie au secours de l’économie (L’Harmattan 2015).

Rodrigue Coutouly 
Professeur agrégé d’histoire-géographie
Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.
Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »

 26/05/25– 130 avenue du Prado 13008
LE POLITIQUE, L’ÉTHIQUE ET L’ÉCONOMIQUE
Feriel Kandil – Philosophie

J’utilise la notion wittgensteinienne de « formes de vie » pour mettre en valeur la richesse des réflexions critiques que Ricœur mène sur « la civilisation planétaire » du calcul, de la technique et de l’argent, laquelle imprègne les sociétés contemporaines, notamment sous l’effet de la domination du capitalisme. L’éclairage portera sur les injustices systémiques et les formes de vie anomiques que cette civilisation engendre.
Face à l’anomie, j’évoquerai à la suite de Ricoeur deux voies d’analyse critique. La première concerne la critique des idéologies du capitalisme, et plus largement de l’économisme.
La seconde concerne les interdépendances qui se jouent, au cœur de la civilisation planétaire, entre le politique, l’économique et l’éthique. Dans mon intervention, j’insisterai sur cette seconde voie.
D’une part, je porterai l’éclairage sur le lien entre le rôle de l’argent dans la civilisation planétaire et les injustices systémiques que cette civilisation engendre et dont elle se nourrit.
D’autre part, je mettrai l’accent sur les capacités éthiques des citoyen(ne)s démocratiques, ces capacités étant autant de ressources éthico-politiques dans lesquelles il leur faut puiser pour s’opposer aux formes de vie anomiques propres à la civilisation planétaire du calcul, de la technique et de l’argent.

Feriel Kandil : philosophe et économiste (AMU, AMSE)

19/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
HISTOIRE NON-OCCIDENTALE DE LA DÉMOCRATIE 
Judith Scheele –  Anthropologie


Pour une histoire non-occidentale de la démocratie.

Nous subissons actuellement une crise à la fois de l’État et de la démocratie. Or, les deux ne sont pas toujours liés, et je me propose dans cette intervention de réfléchir à d’autres formes politiques qui, avant l’essor des états modernes et dans ses marges, ont animé et tenté d’encadrer la vie des populations, et qui étaient souvent basées sur des formes plus ou moins explicite de prise de décision collective et de consensus. Ces formes politiques n’étaient pas nécessairement plus égalitaires, ou moins exclusive, oppressive et violentes que nos états-nations d’aujourd’hui, et nous ne gagnons pas grande chose à les idéaliser. Mais elles étaient différentes, et cette différence devrait elle-même attirer notre attention, car elle nous permet de penser au-delà des cadres conceptuels habituels. Dans cette communication, je vais m’appuyer sur mes propres recherches ethnographiques et historiques, au Maghreb et au Sahara, avec des excursion vers d’autres temps et d’autres lieux, pour discuter des exemples concrets. L’image qui va en sortir est celle d’une multiplicité des formes politiques possible, et des souverainetés partielles, fragmentées et décentralisées.
Judith Scheele est anthropologue et Directrice d'études à l'EHESS, avec un intérêt particulier pour les sociétés sahariennes et celles qui les avoisinent.

 12/05/25– 130 avenue du Prado 13008
 UBÉRISATION ET CAPITALISME
Alexandre GRONDEAU et Gwénaëlle DOURTHE – Géographie

Ubérisation et capitalisme de plateforme à Marseille : la technologie et Internet contre la ville ?

Dans cette conférence nous proposons de présenter et analyser le phénomène d’ubérisation des territoires appliqué à la ville de Marseille. Symbolisé par des multinationales de la Tech comme Airbnb, Uber ou Deliveroo, l'ubérisation est définie comme "l’intégration de technologies numériques dans le modèle économique de différentes activités comme les transports, l’hébergement, la restauration sous la forme de plateforme Internet permettant la désintermédiation de la relation offre/demande, la minimisation des coûts de transaction, la collecte et le traitement d’un très grand nombre de données identifiants les pratiques et goûts des consommateurs.. ».
Nous analysons dans nos recherches, les impacts urbains et socio-économiques de cette ubérisation en examinant notamment comment ces entreprises redéfinissent les dynamiques territoriales en accélérant des processus capitalistiques territoriaux connus : inégalités et fragmentation sociale, gentrification, pression foncière, précarisation du travail, impacts environnementaux et réorganisation des flux urbains. Nous montrerons dans cette conférence les effets de l’appropriation des quartiers par des acteurs internationaux et les inégalités croissantes qu'elle engendre tout en présentant les résistances citoyennes et institutionnelles émergeantes afin de préserver les espaces urbains marseillais en mutation.


Alexandre GRONDEAU
Professeur des Universités
Directeur adjoint Laboratoire TELEMMe - UMR 7303
Co-responsable Master "Territoires, Société, Aménagement"
Département de Géographie, Aménagement et Environnement

Gwénaëlle DOURTHE
Doctorante en Géographie chargée d'enseignement et professeur certifié - laboratoire TELEMMe Université Aix-Marseille

Observatoire "Ville en Transitions"
Référent HUB SHS Amidex - PEPR VDBI - SNA Ville Durable
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH)
Aix-Marseille Université – CNRS

05/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
UN MONDE DE DROITIERS ?
Adrien MEGUERDITCHIAN –  Sciences

Un monde de droitiers ?
Aux origines des préférences manuelles chez les primates

Les humains présentent des préférences manuelles marquées que ce soit en faveur de la main droite ou de la main gauche. Alors que, au niveau de la population, on compte près de 90% de droitiers, cette asymétrie comportementale est une des manifestations les plus connues du phénomène de « spécialisation hémisphérique cérébrale ». La plupart des fonctions cognitives ou motrices sont en effet « spécialisées » dans un hémisphère en particulier, ici, le cortex moteur gauche pour les droitiers et le cortex moteur droit pour les gauchers. Alors que ce phénomène était considéré comme unique à l’espèce humaine, des chercheurs l’ont détecté chez certains animaux, notamment chez nos plus proches cousins primates.
Dans cette conférence, je vais présenter un état des lieux de nos recherches récentes dans le domaine, que ce soit en éthologie primate, en milieu naturel ou en parc animalier, en psychologie comparée et développementale, ainsi qu’en imagerie cérébrale non-invasive. Quels sont les préférences manuelles des singes ? Comment se développent-t-elles ? Sont-elles sous influence des comportements maternels ? Sont-elles liées à l’émergence de comportements comme l’outil ou la communication gestuelle ? Impliquent-t-elles, comme chez les humains, les hémisphères cérébraux ? Du babouin au chimpanzé sauvage, en passant par le gorille et le singe écureuil, je reviendrai sur nos grandes découvertes suggérant l’étendue insoupçonnée de ces racines évolutives.

Adrien Meguerditchian
Chercheur CNRS, primatologue, Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences de Marseille
Médaille de bronze du CNRS 2021

28/04/25 – 130 avenue du Prado – 13008
 PHILOSOPHER AVEC DES ADOLESCENTS MIGRANTS PLURILINGUES 
 Anne-Sophie Cayet – Philosophie

Que signifie "s’intégrer à l’école française" lorsque l’on vient d’ailleurs ? 
Doit-on taire son histoire, renier la langue de ses parents, refouler les imaginaires et les pensées étranges qui nous décalent ?
Est-ce seulement possible, souhaitable ?
À rebours d’une intégration désintégrante, il s'agit de faire le pari de la rencontre (interculturelle, intersubjective) et d'en questionner les enjeux pédagogiques et sociopolitiques. C'est l'objectif ambitieux de la recherche-action qui sera présentée et qui analyse la mise en oeuvre de 57 ateliers de philosophie en contexte de forte hétérogénéité scolaire, linguistique et culturelle, essentiellement sur le terrain marseillais. Une attention particulière est portée à la place des langues familiales et à l'expression graphique pour favoriser la rencontre et le déploiement de la pensée. Le groupe se constitue en "communauté de recherche", ce qui crée les conditions de possibilité d'une délibération démocratique autour d'un questionnement universel néanmoins révélateur de représentations singulières. Cette recherche montre également que des élèves dits « en échec scolaire » (au regard de leurs notes), réussissent pourtant à participer activement à cette activité exigeante (l’atelier de philosophie), si des médiations langagières sont mises en place au sein d'un cadre coopératif, accueillant et bienveillant. Cela questionne les fondements d’une école républicaine qui revendique son inclusivité tout en ayant des difficultés à renoncer à un universalisme indifférent à sa diversité constitutive.


Anne-Sophie Cayet
Enseignante de français langue étrangère, Service universitaire des langues (SUL), Aix-Marseille Université.
Docteure en didactique des langues et des cultures, rattachée au laboratoire DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle.
Lauréate 2021 du Prix de thèse de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (ARIC).

Cayet, A.-S. (2024). Philosopher avec des adolescents migrants plurilingues. Un enseignement-apprentissage de la rencontre interculturelle. Paris : L’Harmattan. Coll. Logiques sociales, série Études culturelles.

14/04/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
FAUT-IL INTERDIRE LES FAUSSES INFORMATIONS  ?
Denis CAROTI  – Philosophie

Faut-il interdire les fausses informations (pour rendre le monde meilleur) ?

Un monde sans fausse information est-il désirable ?

La réponse (positive) parait évidente, raison de plus pour continuer à s’interroger… Ainsi, à l’heure de la dérégulation du marché de l’information imposé par certains réseaux sociaux et sous prétexte de liberté d’expression, la circulation et la prolifération de fausses informations questionnent. Si leur impact sur la société semble réel, que ce soit au niveau des choix de santé, climatiques ou politiques, n’y a-t-il pas urgence à réguler voire interdire ces fameuses « fake news » ? Au-delà de la simple possibilité d’y parvenir, comment décider de ce qui doit être censuré ? Information à caractère scientifique ? Économique ? Éthique ? Politique ? Car si toute liberté d’expression possède ses limites, lesquelles choisir en matière d’information, et qui pour en décider ?
Voilà quelques-unes des questions que nous poserons afin d’y apporter des éléments de réponses.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.

07/04/25 – REPORTEE –
STAND UP FOR SCIENCE / DÉFENDONS LA SCIENCE
Bruno CANARD – La science est-elle en danger ?

L’administration Trump a mis en place des mesures restrictives visant la communauté scientifique, notamment en interdisant certains mots dans les recherches financées par le gouvernement fédéral. Les chercheurs doivent éviter des termes comme « changement climatique », « diversité », « justice environnementale », et même « femme » pour ne pas risquer de perdre leurs financements.

De plus, des coupes budgétaires brutales ont été imposées, affectant les agences fédérales chargées de l’étude du climat et de la santé, et entraînant des licenciements de personnel scientifique.
Ces actions ont suscité une vive réaction de la part des scientifiques, tant aux États-Unis qu’à l’international, qui dénoncent une atteinte à la liberté académique et à la recherche scientifique.

Bruno Canard
Directeur de recherche au CNRS à Aix-Marseille Université, spécialiste des coronavirus.
Chercheur principal de l'équipe «Réplication virale : structure, mécanismes et conception de médicaments» au Laboratoire d'architecture et fonctions des macromolécules biologiques, Aix-Marseille Université, Marseille, France.