Archives de catégorie : Toutes les séances

19/01/26 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Démocratie en milieu scolaire
Denis Caroti – Esprit critique

Démocratie en milieu scolaire. Éduquer à la liberté et au respect pour des citoyen·nes responsables.
L’établissement scolaire, en même temps qu’il est un lieu d’acquisition de savoirs et de développement d’un esprit scientifique et critique, est celui d’un apprentissage, commencé dès l’école élémentaire, des règles de la vie démocratique et des droits et devoirs attachés à l’exercice de la citoyenneté. Collégiens et collégiennes acquièrent un certain nombre de droits, notamment celui d’être représentés dans des instances de l’établissement et de prendre part, en tant que membre de la communauté éducative, à des décisions les concernant
; au lycée, ces droits s’élargissent, à mesure que les élèves se voient confier de plus grandes responsabilités."
Voici les premières lignes du guide de la démocratie scolaire édité par l'éducation nationale. Structurée sous forme d'élections à plusieurs strates, les élèves peuvent y endosser des responsabilités au niveau de leur classe, jusqu'à l'échelle nationale.
Quel est le rôle de ces élus et pourquoi l'endosser ? Quelles sont leurs responsabilités et en quoi sont-ils légitimes pour représenter leurs camarades ? Nous discuterons de cette démocratie en milieu scolaire, de sa pertinence, de son utilité et de ses limites à travers les témoignages d'élèves élus au conseil académique de la vie lycéenne de l'académie d'Aix-Marseille.
Denis Caroti
Docteur en philosophie sur la question de l'esprit critique
Chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.
Formateur-Référent académique pour le dispositif Esprit critique et Sciences au sein du Service Vie Scolaire
Chargé de cours AMU pour le Collège Doctoral
Intervenant pour la formation des doctorants sur la thématique Sciences esprit critique et autodéfense intellectuelle notamment.

Cofondateur du CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences)
Cofondateur de l’Association Marseille Zététique.
Membre du Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu
Membre de l’Association Sciences Technologie Société-PACA
Membre du FORMINDEP et du Réseau Culture Science PACA

05/01/26 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Citoyenneté et contestation dans l’espace public indien
Arundhati Virmani – Sociologie

Des formes multiples de citoyenneté et de contestation ont façonné l’espace public indien, de la période coloniale à l’époque contemporaine. À partir d’une perspective sociohistorique, l’analyse met en évidence les tensions persistantes entre inclusion et exclusion dans la définition du sujet citoyen, les stratégies de mobilisation des groupes subalternes, ainsi que les transformations successives des modes d’intervention politique. Des luttes anticoloniales aux mouvements dalits, féministes, paysans et étudiants actuels, les dynamiques citoyennes apparaissent étroitement liées aux rapports de pouvoir, aux dispositifs juridiques et aux évolutions médiatiques. La démocratie indienne se donne ainsi à voir non pas comme un cadre figé, mais comme un champ en constante recomposition, traversé par des négociations, des résistances et des réinventions collectives, où les conflits eux-mêmes participent à redéfinir les contours du commun. 
Arundhati Virmani est historienne ; elle enseigne à l’EHESS Marseille. Ses travaux portent sur l’Inde coloniale et contemporaine. Ils concernent en particulier la construction d’une culture démocratique, associant un examen des politiques publiques à l’analyse des transformations des pratiques sociales et culturelles. 

15/12/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Comment sortir de la Cinquième République ?
Baya Bellanger – Sciences politiques

Comment sortir de la Cinquième République et construire une Première Démocratie.

Qui n’en a pas assez ? Assez du système politique actuel, assez de subir tous les jours des décisions prises par d’autres sans jamais avoir notre mot à dire ?
Surtout quand les dirigeants qui décident de tout pour nous appartiennent aux classes privilégiées. Déconnectés de notre réalité quotidienne, ils prennent des décisions en dépit du bon sens et de l'intérêt général. 
Citoyens impuissants, nous râlons, nous manifestons, nous faisons grève. Mais nous n'avons aucune prise sur les décisions politiques qui affectent quotidiennement nos vies et l’avenir de notre pays. 
Seule la mise en place d’un régime réellement démocratique nous donnerait du pouvoir sur notre destin commun. 
Et si nous, les citoyens, devenions enfin souverains ? Et si nous prenions le pouvoir ? 
Voilà qui pourrait tout changer. Cette conférence est un mode d'emploi vers le pouvoir citoyen.
Baya Bellanger est formatrice et facilitatrice en intelligence collective, journaliste et réalisatrice de documentaires, principalement pour France Télévisions. Dans ses engagements professionnels, associatifs ou citoyens, elle explore depuis de nombreuses années la question de la délibération démocratique et de la reproduction des inégalités et des dominations.
Elle a notamment réalisé "Nous ne sommes rien, soyons tout !" , un documentaire sur l’expérience de démocratie directe des Gilets jaunes de Commercy.
Elle est l'autrice du livre "Gouvernons, de la Cinquième République à la Première Démocratie", paru aux Éditions Massot.

24/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Comment se projeter de manière optimiste dans l’avenir ?
Deborah Pardo – Sciences

Nous sommes à l'aube d'un changement de paradigme sociétal majeur. Où les frictions s'élèvent entre ceux qui tiraient bénéfice de l'ancien monde et ceux qui ne s'y projettent pas. Nous sommes alors dans le flou, comme pris dans une tempête. Et qui sont les animaux les mieux adaptés à voler dans les tempêtes ? Les albatros. En tant que spécialiste des albatros, exploratrice polaire, maman hypersensible et entrepreneure en leadership, j'ai mis au point et vous présenterai une méthode pour aider chacun et chacune à trouver son cap d'impact dans l'incertitude : la boussole des Leaders d'Envergure. Avec l'ambition de redonner de l'espoir car sinon à quoi bon ?
Deborah Pardo est docteure en écologie, 
Scientifique à impact
Près de 15 expéditions en arctique et antarctique
Conférencière environnement et leadership
Guide naturaliste en Antarctique
Administratrice du Parc National des Calanques
Élue Top 20 des femmes innovantes, elle fait partie de la prestigieuse Société des explorateurs français.

Déployer sa vie comme un albatros Tana 2025

17/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Économistes et historiens, un dialogue de sourds ?
Alain Trannoy et Arundhati Virmani – Économie

« Chacun peut être amené au cours de sa vie à s’intéresser à l’histoire pour saisir les enjeux d’un affrontement entre groupes sociaux ou mieux appréhender comment les doctrines naissent et disparaissent.
L’économie, de son côté, est devenue omniprésente. On écoute aujourd’hui les économistes comme les Grecs et les Romains écoutaient les oracles.
L’histoire et l’économie sont donc des disciplines incontournables.
Dans ces temps troublés, on aimerait que ces deux disciplines, aux méthodes parfois antagonistes, associent leurs génies respectifs, l’histoire offrant la perspective du temps long, l’économie offrant la panoplie la plus actuelle de méthodes quantitatives. »
Pour penser la fragile fabrique des savoirs en sciences humaines, faire dialoguer histoire et économie, et conjuguer leurs méthodes pour encourager les coopérations. Donner des éclairages inédits sur des questions actuelles, de l’histoire du travail des femmes ou de la colonisation à l’avènement de la pensée scientifique.

Alain Trannoy est économiste. Directeur d’études à l’EHESS, il est spécialiste de l’économie publique et de la fiscalité.
Arundhati Virmani est historienne. Enseignante-chercheuse à l’EHESS, elle est spécialiste de l’histoire coloniale et contemporaine de l’Inde.

Économistes et historiens, un dialogue de sourds ?
Alain Trannoy et Arundhati Virmani, Odile Jacob 2025

03/11/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Surveillance policière, IA et répression
Félix Tréguer – Sociologie

La surveillance policière entre dans une nouvelle ère avec l’usage de l’intelligence artificielle : caméras intelligentes, reconnaissance faciale, algorithmes prédictifs. On nous promet plus de sécurité, mais en réalité, ces outils posent deux problèmes majeurs : l’opacité et la discrimination.
La question de la surveillance policière, couplée à l’usage de l’intelligence artificielle, constitue aujourd’hui un enjeu central pour nos sociétés. Elle touche à la fois à la sécurité publique, aux libertés individuelles et au fonctionnement même de la démocratie.
Les algorithmes sont souvent impossibles à contrôler : qui décide, sur quelles données, avec quelle légitimité ?
Discrimination, parce qu’ils reproduisent et aggravent les biais sociaux : erreurs plus fréquentes sur les minorités, ciblage des quartiers populaires, stigmatisation des manifestants.
Au-delà de la technique, c’est une question de démocratie. Une société sous surveillance permanente n’est pas une société libre.
Si nous ne fixons pas collectivement des limites, nous courons le risque de glisser d’un État de droit vers un État policier algorithmique.
Félix Tréguer
Chercheur associé au Centre Internet et Société du CNRS et membre depuis 2009 de La Quadrature du Net, une association dédiée à la défense des droits humains dans le contexte d’informatisation.

Ses travaux en recherche-action s’inscrivent au croisement de l’histoire et de la théorie politiques, du droit ou encore de l’étude des médias et des techniques. Elles portent sur l’histoire politique d’Internet et de l’informatique, les pratiques de pouvoir comme la censure ou la surveillance des communications, la gouvernementalité algorithmique de l’espace public et plus généralement sur la transformation numérique de l’État et du champ de la sécurité.

Il a notamment travaillé au Berkman Klein Center for Internet & Society de l’université d’Harvard, au Centre de recherches internationales de Sciences Po, à l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS. Fin 2021, il a été chercheur invité au WZB Berlin Social Science Center. et à l’été 2024, à l’Institut Technologie et Société de Rio de Janeiro.

20/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Désindustrialisation ou réindustrialisation ? ANNULÉ
Cesare Mattina – Sociologie

Après l'arrêt de la production électronucléaire à la fin des années 1980 en Italie, ce pays semblait définitivement sorti du nucléaire. Une agence publique (Sogin) mène, depuis le début des années 2000, des activités de démantèlement dans tous ses sites nucléaires. Des polémiques surgissent régulièrement sur les retards de ce démantèlement ou sur l'absence d'un site unique de stockage des déchets qui n'est toujours pas construit. Mais depuis la mise en place du gouvernement de Giorgia Meloni, les forces politiques favorables à la reprise de la production nucléaire sont devenues majoritaires, des groupes d'intérêts industriels surgissent et plusieurs influenceurs raniment le débat sur l'énergie auprès des nouvelles générations.
L'intervention de Cesare Mattina revient sur l'histoire récente du nucléaire italien à partir d'analyses localisées (sur des sites piémontais) et à l'échelle nationale. Il relativise ceux qui pourraient sembler, de manière univoque, des processus de désindustrialisation pour mettre l'accent sur les temporalités et modalités multiples de processus d'imbrication entre désindustrialisation et réindustrialisation. Il met en évidence l'importance fondamentale des territoires d'implantation des énergies et des groupes sociaux et socio-professionnels hégémoniques dans des espaces marqués par la présence d'industries à risque.


Cesare Mattina est sociologue au laboratore Mesopolhis (CNRS-Aix-Marseille université, sciences po Aix). Il travaille depuis longtemps sur le gouvernement de villes et les groupes sociaux hégémonique à l’échelle locale (Clientélismes urbains c’est son livre sorti en 2016 aux presses de sciences po). Après avoir longtemps travaillé sur l’influence du clientélisme sur les modalités du gouvernement de Marseille, il s’occupe plus spécifiquement des relations entre industries à risques de la chimie et du nucléaire et territore environnants. Il vient juste de présenter le 4 septembre dernier son Habilitation à diriger les recherches (HDR) intitulée « Ordres sociaux industriels. Entreprises-territoires et groupes sociaux hégémoniques dans les villes et les territoires mono-industriels à enjeux environnementaux »

16/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Ernst Bloch et  le Principe espérance 
Arno Munster  – Philosophie

UTOPIE, ÉMANCIPATION ET PRAXIS DANS LA PENSÉE D'ERNST BLOCH
En l’honneur du 140ème anniversaire de la naissance du philosophe allemand (1885-1977)
Conférencier : Arno Münster, philosophe, spécialiste et ami d’Ernst Bloch
Modérateur : Enrico Donaggio, philosophe (Aix-Marseille Université)
Modératrice : Maria-Grazia Cairo, philosophe (Aix-Marseille Université)

Ernst Bloch (1885-1977), d'après Emmanuel Lévinas, est le penseur par excellence pour lequel la culture universelle du monde est a priori matière pour l'espérance, une matière qu'il interprète avec beaucoup de plaisir comme s'il écrivait ainsi la partition pour un orchestre qui unit tous les génies du monde. Pour Roger-Pol Droit, Ernst Bloch est à retrouver d'urgence au moment où nous nous complaisons dans la disparition, supposée inéluctable, de tout avenir meilleur.
« Résister » à toutes les conditions où l'homme est traité comme un être méprisé, et à toutes les formes d'oppression et de domination de l'homme par l'homme. » A. Münster

Né en 1942 en Allemagne, philosophe franco-allemand, Arno Münster est spécialiste d’Ernst Bloch, de l’école de Francfort, de Jean-Paul Sartre (1905-1980) et d’André Gorz (1923-2007). Il fait connaissance en 1963 à  l’Université de Tübingen d’Ernst Bloch. Cette rencontre a été essentielle sur le plan intellectuel, philosophique et politique. Ils garderont des liens d’amitié jusqu’au décès de E. Bloch. En 1967, il s’installe à Paris. Inscrit à l’Ecole pratique des hautes études, il soutient un deuxième doctorat d’État en philosophie (université Paris-Sorbonne) qui sera publié aux PUF sous le titre « Ernst Bloch – Messianisme et Utopie » aux PUF. Il enseignera tout au long de sa carrière la philosophie en France puis au Brésil. Son dernier ouvrage : « Utopie, émancipation, praxis, Paris, L’Harmattan, 2025, 260 p.

06/10/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Quel avenir pour la démocratie ?
Ariane Vidal-Naquet – Sciences politiques

Réservations : https://www.helloasso.com/associations/upop-universite-populaire-marseille-metropole/evenements/quel-avenir-pour-la-democratie-ariane-vidal-naquet


La démocratie est aujourd’hui à la croisée des chemins : partout proclamée comme un idéal, elle traverse pourtant une crise de confiance et de représentation. L’abstention croissante, la montée des populismes et la défiance envers les institutions fragilisent ses fondements. Mais cette fragilité ouvre aussi la voie à de nouvelles formes : démocratie participative, consultations citoyennes, usages du numérique et innovations civiques. L’avenir de la démocratie dépendra de notre capacité à élargir la participation, à réduire les inégalités et à relever collectivement des défis globaux comme la transition écologique ou l’intelligence artificielle. Plus qu’un acquis, la démocratie reste un projet à réinventer, une construction vivante qui demande vigilance, créativité et engagement citoyen.

Ariane Vidal-Naquet est Professeur agrégée de Droit public, Aix-Marseille Université 
Directrice de l’Institut Louis Favoreu
Groupe d'études et de Recherches comparées sur la Justice Constitutionnelle.
Publications en 2024 et 2025
Deux illustrations du déplacement des frontières contemporaines du constitutionnalisme : le « constitutionnalisme abusif » et le « constitutionnalisme total »
Une dissolution et après ?
Ariane Vidal Naquet, Marcel Morabito, Priscilla Monge
Faut-il dissoudre le président de la République ?
Ariane Vidal Naquet, Olivier Le Bot, Xavier Magnon, Laurence Gay
Et si le Conseil constitutionnel avait jugé autrement ?
Ariane Vidal Naquet
Du non usage de la République sociale par le Conseil constitutionnel
Ariane Vidal Naquet
De la préservation de la souveraineté juridictionnelle à la réalisation de l’ego juridictionnel
Ariane Vidal Naquet
L'inconscient administrativiste dans la doctrine constitutionnaliste
Ariane Vidal Naquet
La légitimité du juge constitutionnel ne tient pas seulement en ce qu'il n'a pas le dernier mot
Ariane Vidal Naquet
Responsabiliser : pour quoi ? Les raisons d’être de la responsabilité des juges
Ariane Vidal Naquet
Crises as a challenge to the Rule of law
Ariane Vidal Naquet
Les effets des crises sur la protection juridictionnelle des droits fondamentaux
Ariane Vidal Naquet

8/09/25 – Mairie 1-7 – 61 La Canebière
Dix scénarios pour la fin du monde
Alain Riazuelo – Sciences

Connaissez-vous les différentes manières dont la Terre et la vie qu’elle abrite pourraient disparaître ?

Réservations : https://www.helloasso.com/associations/upop-universite-populaire-marseille-metropole/evenements/dix-scenarios-pour-la-fin-du-monde-alain-riazuelo

Nous allons tous mourir, c’est une certitude. Un jour lointain, même le Soleil cessera de briller. Mais la vie sur Terre n’attendra pas ce moment pour disparaître. En mourant de froid ? C’est peu probable. C’est plutôt la chaleur, la soif, la suffocation ou l’irradiation qui sonneront le glas de la biosphère, dans une série de catastrophes dévastatrices. Et pourtant, ce ne sera pas la fin de l’histoire. Que deviendra l’Univers après notre départ ? Combien de temps encore avant que tout ne s’efface ?

Alain Riazuelo est ancien élève de l’École polytechnique, Docteur en astrophysique, chercheur au CNRS et astrophysicien à l’Institut d’astrophysique de Paris. Ses travaux portent principalement sur la formation des grandes structures, la topologie de l’Univers et les trous noirs. Auteur de nombreux articles parus dans la presse professionnelle et de vulgarisation, il a réalisé en 2008 un film intitulé Voyage au coeur d’un trou noir avec le concours de la revue Science et Avenir.

Publications :
Les trous noirs Vuibert 2016 
Les trous noirs De Boeck 2018 
Pourquoi la terre est ronde Humensciences 2019 
Sciences de l’univers De Boeck 2020 
Pourquoi E=mc2 Humensciences 2022 
Dix scénarios pour la fin du monde – Tana 2025 
Les secrets de la Terre et du Soleil Alpha 2022 
La belle histoire des merveilles de l’univers De Boeck 2022 
L’incroyable aventure de la terre Humensciences 2023 
Dix scénarios pour la fin du monde – Tana 2025 

16/06/25– 130 avenue du Prado 13008
Un monde saturé d’images ?
Isabelle Gras – Philosophie

A l’heure où les réseaux sociaux nous abreuvent en continu d’images, quelle attention accordons-nous encore réellement aux images ? Est-il encore possible d’échapper à ce flux d’images ?
La société de consommation repose sur le marketing, formidable prestidigitateur, qui joue avec les stimulations visuelles en sélectionnant avec minutie les images qui retiendront notre attention. A ce vertige optique s’ajoutent les images époustouflantes qui peuvent être générées par l’intelligence artificielle faisant voler en éclat la frontière entre réel et fictif.
Si nous sommes devenus des consommateurs d’images plus ou moins conscients et consentants, force est de constater que les technologies numériques ont décuplé notre capacité à produire des photographies immortalisant chacun des instants de notre vie, des plus futiles aux plus marquants. A ces images qui capturent sur le vif le moment présent s’ajoutent les images « retravaillées » qu’on peut retoucher à l’infini, tel un peintre devant une toile démultipliée.
Comme l’a théorisé Regis Debray, nous sommes désormais dans l’ère de la vidéosphère qui consacre le triomphe de l’immédiateté de l’image. Pourtant, depuis Platon, nous savons combien les images ont un pouvoir trompeur : sommes-nous condamnés à errer au milieu des ombres projetées dans la caverne allégorique que représentent notamment les réseaux sociaux ? Quelles images voulons-nous conserver ? Et quelles images seront fatalement manquantes ?

Isabelle Gras 
Conservatrice de bibliothèque au SCD d'Aix-Marseille Université Chargée d'enseignement à la Faculté de droit et de science politique d'AMU et à l'IEP d'Aix-en-Provence

 26/05/25– 130 avenue du Prado 13008
LE POLITIQUE, L’ÉTHIQUE ET L’ÉCONOMIQUE
Feriel Kandil – Philosophie

J’utilise la notion wittgensteinienne de « formes de vie » pour mettre en valeur la richesse des réflexions critiques que Ricœur mène sur « la civilisation planétaire » du calcul, de la technique et de l’argent, laquelle imprègne les sociétés contemporaines, notamment sous l’effet de la domination du capitalisme. L’éclairage portera sur les injustices systémiques et les formes de vie anomiques que cette civilisation engendre.
Face à l’anomie, j’évoquerai à la suite de Ricoeur deux voies d’analyse critique. La première concerne la critique des idéologies du capitalisme, et plus largement de l’économisme.
La seconde concerne les interdépendances qui se jouent, au cœur de la civilisation planétaire, entre le politique, l’économique et l’éthique. Dans mon intervention, j’insisterai sur cette seconde voie.
D’une part, je porterai l’éclairage sur le lien entre le rôle de l’argent dans la civilisation planétaire et les injustices systémiques que cette civilisation engendre et dont elle se nourrit.
D’autre part, je mettrai l’accent sur les capacités éthiques des citoyen(ne)s démocratiques, ces capacités étant autant de ressources éthico-politiques dans lesquelles il leur faut puiser pour s’opposer aux formes de vie anomiques propres à la civilisation planétaire du calcul, de la technique et de l’argent.

Feriel Kandil : philosophe et économiste (AMU, AMSE)

05/05/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
UN MONDE DE DROITIERS ?
Adrien MEGUERDITCHIAN –  Sciences

Un monde de droitiers ?
Aux origines des préférences manuelles chez les primates

Les humains présentent des préférences manuelles marquées que ce soit en faveur de la main droite ou de la main gauche. Alors que, au niveau de la population, on compte près de 90% de droitiers, cette asymétrie comportementale est une des manifestations les plus connues du phénomène de « spécialisation hémisphérique cérébrale ». La plupart des fonctions cognitives ou motrices sont en effet « spécialisées » dans un hémisphère en particulier, ici, le cortex moteur gauche pour les droitiers et le cortex moteur droit pour les gauchers. Alors que ce phénomène était considéré comme unique à l’espèce humaine, des chercheurs l’ont détecté chez certains animaux, notamment chez nos plus proches cousins primates.
Dans cette conférence, je vais présenter un état des lieux de nos recherches récentes dans le domaine, que ce soit en éthologie primate, en milieu naturel ou en parc animalier, en psychologie comparée et développementale, ainsi qu’en imagerie cérébrale non-invasive. Quels sont les préférences manuelles des singes ? Comment se développent-t-elles ? Sont-elles sous influence des comportements maternels ? Sont-elles liées à l’émergence de comportements comme l’outil ou la communication gestuelle ? Impliquent-t-elles, comme chez les humains, les hémisphères cérébraux ? Du babouin au chimpanzé sauvage, en passant par le gorille et le singe écureuil, je reviendrai sur nos grandes découvertes suggérant l’étendue insoupçonnée de ces racines évolutives.

Adrien Meguerditchian
Chercheur CNRS, primatologue, Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences de Marseille
Médaille de bronze du CNRS 2021

28/04/25 – 130 avenue du Prado – 13008
 PHILOSOPHER AVEC DES ADOLESCENTS MIGRANTS PLURILINGUES 
 Anne-Sophie Cayet – Philosophie

Que signifie "s’intégrer à l’école française" lorsque l’on vient d’ailleurs ? 
Doit-on taire son histoire, renier la langue de ses parents, refouler les imaginaires et les pensées étranges qui nous décalent ?
Est-ce seulement possible, souhaitable ?
À rebours d’une intégration désintégrante, il s'agit de faire le pari de la rencontre (interculturelle, intersubjective) et d'en questionner les enjeux pédagogiques et sociopolitiques. C'est l'objectif ambitieux de la recherche-action qui sera présentée et qui analyse la mise en oeuvre de 57 ateliers de philosophie en contexte de forte hétérogénéité scolaire, linguistique et culturelle, essentiellement sur le terrain marseillais. Une attention particulière est portée à la place des langues familiales et à l'expression graphique pour favoriser la rencontre et le déploiement de la pensée. Le groupe se constitue en "communauté de recherche", ce qui crée les conditions de possibilité d'une délibération démocratique autour d'un questionnement universel néanmoins révélateur de représentations singulières. Cette recherche montre également que des élèves dits « en échec scolaire » (au regard de leurs notes), réussissent pourtant à participer activement à cette activité exigeante (l’atelier de philosophie), si des médiations langagières sont mises en place au sein d'un cadre coopératif, accueillant et bienveillant. Cela questionne les fondements d’une école républicaine qui revendique son inclusivité tout en ayant des difficultés à renoncer à un universalisme indifférent à sa diversité constitutive.


Anne-Sophie Cayet
Enseignante de français langue étrangère, Service universitaire des langues (SUL), Aix-Marseille Université.
Docteure en didactique des langues et des cultures, rattachée au laboratoire DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle.
Lauréate 2021 du Prix de thèse de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (ARIC).

Cayet, A.-S. (2024). Philosopher avec des adolescents migrants plurilingues. Un enseignement-apprentissage de la rencontre interculturelle. Paris : L’Harmattan. Coll. Logiques sociales, série Études culturelles.

14/04/25 – Mairie 1&7 – 61 La Canebière
FAUT-IL INTERDIRE LES FAUSSES INFORMATIONS  ?
Denis CAROTI  – Philosophie

Faut-il interdire les fausses informations (pour rendre le monde meilleur) ?

Un monde sans fausse information est-il désirable ?

La réponse (positive) parait évidente, raison de plus pour continuer à s’interroger… Ainsi, à l’heure de la dérégulation du marché de l’information imposé par certains réseaux sociaux et sous prétexte de liberté d’expression, la circulation et la prolifération de fausses informations questionnent. Si leur impact sur la société semble réel, que ce soit au niveau des choix de santé, climatiques ou politiques, n’y a-t-il pas urgence à réguler voire interdire ces fameuses « fake news » ? Au-delà de la simple possibilité d’y parvenir, comment décider de ce qui doit être censuré ? Information à caractère scientifique ? Économique ? Éthique ? Politique ? Car si toute liberté d’expression possède ses limites, lesquelles choisir en matière d’information, et qui pour en décider ?
Voilà quelques-unes des questions que nous poserons afin d’y apporter des éléments de réponses.

Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.