Tous les articles par Jean-Pierre Brundu

07/11/22 – 61 La Canebière
Anarchismes
Gabrielle SCARABINO, Morgane BASCAULE, Maïssa FALHA – Philosophie

Anarchismes 

Les courants de pensée se réclamant de l’anarchisme sont si divers que le « s » final semble requis, ne serait-ce que pour interroger la possibilité d’unifier la diversité des pensées critiques du commandement et des pratiques tentant d’expérimenter une vie sociale sans pouvoir hiérarchique. N’est-il pas pour le moins étrange que l’anarchisme reste communément associé à la liberté effrénée de chacun.e alors même qu’il se définit avant tout comme absence de domination, ceci ne pouvant que supposer l’attachement à une organisation sociale capable d’instaurer et maintenir une liberté collective ?  
A l’heure d’une démocratie en crise et d’un Etat inféodé à des logiques économiques, la question d’une politique non étatique se pose avec acuité. A l’heure où trouver des modes de vie compatibles avec la poursuite de la vie sur terre se fait urgent, la question des ancrages locaux et des justes échelles de décisions citoyennes se fait jour. 
Penser la pluralité des anarchismes, c’est emprunter des pistes théoriques aussi bien philosophiques, anthropologiques et psychologiques que strictement politiques ou historiques. La nécessité sociale et écologique de sortir du gigantisme de systèmes aliénants et délétères de production, de consommation et d’échange ne passe-t-elle pas par la capacité de discussion, de décision et d’organisation collectives afin que la liberté ne soit pas celle des seuls riches et puissants de ce monde ? 
L’invitation sera faite d’explorer ensemble gouvernementalités situées, municipalisme libertaire, existences communales, démocratie réelle et autres voies anarchistes susceptibles de faire germer quelques futurs désirables.
 

Morgane Bascaule, Maïssa Falha, Gabrielle Scarabino, sont professeures de philosophie, membres du collectif Les Philosophes publics

31/10/22 – 130 avenue du Prado
Citoyenneté et numérique
Marco CAPPELLINI – Langage

Citoyenneté et numérique
Infox, économie de l’attention et autodéfense numérique

Qu’est-ce qu’une infox ? Qu’est-ce que la post-vérité ? Comment ces phénomènes affectent-ils notre manière de vivre ensemble et notre citoyenneté ? Dans notre conférence nous proposerons des éléments de réponse à ces questions en partant de l’examen d’un exemple concret : le pizzagate et plus largement le mouvement QAnon (Wu Ming 1, 2021). Dans un premier temps, nous analyserons comment la désinformation ayant amené à cet épisode a été construite avec des procédés textuels et selon des logiques sémiologiques relevant de l’émotivité (Lorusso, 2018). Dans un deuxième temps, nous montrerons comment la désinformation s’est diffusée sur différents sites web de réseautage social, d’une part y compris en s’appuyant sur le modèle économique de ces plateformes, d’autre part en pointant des biais cognitifs qui propulsent certains types d’information en ligne en leur donnant un caractère viral (Bronner, 2021). Des pistes d’autodéfense numérique seront également abordées. Après avoir exploré cet exemple, nous réfléchirons à comment ces dynamiques ont un impact sur la citoyenneté dans sa dimension numérique.

Marco Cappellini est Maître de Conférences HDR en Didactique des Langues et Cultures – Directeur du Centre de Formation et d’Auto-Formation en Langues – Co-Responsable de l’équipe Interactions du Laboratoire Parole & Langage – Vice-président Recherche de l’association RANACLES – Membre élu du General Council de UNICollaboration

24/10/22 – 61 La Canebière
Usages et mésusage des technologies vocales
Jean-François BONASTRE – Sciences

" Les technologies vocales sont conviviales et performantes mais font-elles parfois plus que ce que vous souhaitez ? "

Les technologies vocales ont connu un grand développement ces dernières années. Elles ont permis d'offrir des services très performants, comme les assistants personnels vocaux, les serveurs vocaux interactifs, l'authentification par la voix,   la commande de dispositifs par la voix, le guidage (GPS) par la voix, la traduction automatique "speech2speech" et bien d'autres. Ces services sont de plus en plus utilisés et, si ils restent perfectibles, amènent  une vraie valeur ajoutée pour beaucoup d'entre nous.
Si cet intérêt pour ces technologies est mérité, la voix et la parole en disent souvent bien plus sur nous-même que le "simple" message linguistique et de nouvelles applications utilisent cet aspect ou pourraient le faire, à votre demande ou à votre insu. Les origines socio-culturelles et éducatives, le stress, la présence d’addictions, de pathologies, le charisme, la séduction, l'attirance, les convictions politiques ou religieuses, la sincérité sont parfois recherchés dans la voix ou la parole. Cette simple possibilité questionne, indépendamment de l'efficacité réelle de ces approches.
De plus, les méthodes d'apprentissage automatique et les données au coeur de ces technologies sont sujettes à différents biais. Ces biais sont inhérents à l'apprentissage automatique, mais ils sont souvent peu connus ou méconnus. Plus que leur existence, cette méconnaissance des biais est propre à reproduire où à amplifier des ques

Jean-François Bonastre est professeur d’informatique (classe exceptionnelle) au LIA, le laboratoire informatique de l’Université d’Avignon, et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France (promotion Junior 2006). JF Bonastre a obtenu son doctorat sur la reconnaissance automatique du locuteur en 1994 et son « Habilitation à Diriger les Recherches » (HDR) en 2000, sur le même thème.
Il est porteur principal de « LIAvignon », la chaire partenariale en Intelligence Artificielle de l’Université d’Avignon, axée sur « le locuteur, la voix et la parole » (liavignon.fr).
Il a été directeur du LIA de 2016 à 2020, administrateur provisoire de l’Université d’Avignon (août 2015-décembre 2015) et vice-président (en charge du conseil d’administration) de l’Université d’Avignon (2008-2015).
Jean-François Bonastre a été président de l’International Speech Communication Association (ISCA) de 2011 à 2013 et président de l’Association Francophone de la Communication Parlée de 2000 à 2004. Il a été nommé « ISCA Fellow Member » en 2021. Il est membre senior de l’IEEE et a été élu membre du comité technique de l’IEEE sur la parole et le langage et du conseil de biométrie de l’IEEE. Il est l’un des fondateurs du groupe de l’ISCA « Speaker and Language Characterization » (SPLC).
Jean-François Bonastre a été membre du comité scientifique du Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM) de 2016 à 2020. Il a supervisé 21 doctorats soutenus et supervise actuellement 5 doctorants. Il est l’auteur ou le coauteur de plus de 200 articles, avec +7400 citations (h-index de 41) et trois brevets.

17/10/22 – 130 avenue du Prado
Histoire du fascisme
Stéphane RIO – Histoire

Le fascisme est le nom que le mouvement et le régime de Mussolini se sont donné. Le terme provient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Mussolini, du mouvement « Fasci italiani di combattimento » (« faisceaux italiens de combat »), à l’origine des termes « fasciste » et « fascisme ».

L’histoire de l’Italie fasciste, couramment désignée en Italie sous le terme de double décennie fasciste (ventennio fascista) ou simplement double décennie (ventennio), comprend la période de l’histoire du royaume d’Italie qui va de la prise du pouvoir par Benito Mussolini en 1922 jusqu’à la fin de sa dictature le 25 juillet 1943.

Par extension, on associe à cette définition toute la période de l’histoire de l’Italie qui va de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale (1918-1945) ou la période allant de 1925, lorsque le Parti national fasciste est déclaré parti unique, à 1945, avec la dissolution de la République sociale italienne (RSI).

Stéphane Rio
Professeur agrégé  d’histoire 
Professeur d’histoire et géographie au Lycée Saint Charles à Marseille

10/10/22 – 61 la Canebière
Le nouveau business de la vidéosurveillance
Clément POURÉ & Éda – Sciences

Le nouveau business de la vidéosurveillance

Les caméras de vidéosurveillance dans l’espace public se sont déployées en France pour la première fois à Levallois Perret en 1991. C’est au travers de la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité de janvier 1995 (« LOPSI »), qu’un premier cadre règlementaire est venu les encadrer. Après un lent développement, c’est sous la présidence de Nicolas Sarkozy qu’un décret de 2007 en promeut l’utilisation et généralise leur installation un peu partout en faisant « le choix prioritaire de la vidéosurveillance »

Clément POURÉ est journaliste indépendant et membre du collectif Hors cadre.
Son travail s’intéresse aux questions de numérique et de discriminations. Ses enquêtes portent aussi sur la surveillance.

Eda est informaticienne, membre du collectif La Quadrature Du Net, association de défense des libertés numériques qui coordonne l’initiative de Technopolice, membre administrateur de l’association April qui œuvre pour promouvoir et défendre le logiciel libre.

03/10/22 – 130 avenue du Prado
Philosophie de la rencontre – Lévinas
Yves PILLANT – Philosophie

Comment penser notre société à partir de la rencontre ?

Simplement dire « la » société, n’est-ce pas exagéré ? N’est-ce pas croire que notre conscience est capable d’embrasser une entité aussi diverse ? N’est-ce pas faire de nos relations vécues une extrapolation vers une masse indéfinie ? Qu’alimente-t-on de la politique quand on fréquente les généralités, ces englobants qui parlent des « jeunes », des « migrants », des « handicapés » ?

Le propos tentera de penser notre vie ensemble en en refusant toute totalisation. A la suite de Levinas, nous ouvrirons cette interrogation : « Le social, avec ses institutions, ses formes universelles, ses lois, provient-il de ce qu’on a limité les conséquences de la guerre entre les hommes, ou de ce qu’on a limité l’infini qui s’ouvre dans la relation éthique de l’homme à l’homme ? »

Yves PILLANT
Docteur en Philosophie
École doctorale : Cognition, Langage, Éducation
Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie.
Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ?
Responsable du laboratoire de recherche en travail social IMF

26/09/22 – 61 la Canebière
Philosophie de la rencontre – Lévinas
Yves PILLANT – Philosophie

La modernité s’essouffle tant la considération de l’Homme indépendant, autonome, volontaire et décideur a montré ses excès de maîtrise et ses failles. Y aurait-il un autre commencement que la conscience et le savoir ? Ne sommes-nous pas rencontres ? Mais alors tout ne part plus de moi ; il y va de l’autre. La première partie tente d’élaborer une phénoménologie de la rencontre. Mais la rencontre se limite au face à face. Pourrait-elle nous emmener au-delà jusqu’à une reconsidération de la justice, de la politique, de la société ? La seconde partie présente une articulation entre ces dimensions de notre réalité commune. La rencontre serait alors ce qui permet de penser une société qui n’absorbe rien de nos singularités, et d’envisager la dimension politique à l’endroit d’une vulnérabilité partagée.

Yves PILLANT
Docteur en Philosophie
École doctorale : Cognition, Langage, Éducation
Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie.
Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ?
Responsable du laboratoire de recherche en travail social IMF

19/09/22 – 130 avenue du Prado
Les licences libres en droit d’auteur
Philippe MOURON – Sciences

Maître de conférences HDR en droit privé

Philippe Mouron
Maître de conférences HDR en droit privé 
Docteur en droit - Maître de conférences HDR en droit privé

Spécialités: droit de la propriété intellectuelle, droit de la communication, droit des libertés fondamentales, droit administratif, droit des nouvelles technologies, droit de la presse, licences libres

12/09/22 – 61 la Canebière
Simone de Beauvoir : l’exigence de liberté.
Isabelle GRAS – Histoire

“Simone de Beauvoir, une vie et une œuvre portées par l’exigence de liberté. “
Au printemps 1930, Simone de Beauvoir, âgée de 22 ans, écrit dans son carnet : « Je ne peux pas me résigner à vivre et que ma vie ne serve à rien. » Philosophe, romancière, militante politique et féministe, Simone de Beauvoir a traversé le XXe siècle tumultueux en portant un regard lucide sur les combats à mener. Son parcours est d’autant plus remarquable si l’on considère la place que la société accordait alors aux femmes. Cette intellectuelle française a voué sa vie et son œuvre au triomphe de la liberté et à la défense des droits humains. À propos de son autobiographie, elle dira : « Le “je” dont je me sers est très souvent en vérité un “nous” […] qui fait allusion à l’ensemble de mon siècle. ».

Isabelle Gras est diplômée de l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence et titulaire d’un Master 2 en administration publique. Conservatrice des bibliothèques au Service Commun de la Documentation de l’Université d’Aix-Marseille, elle est responsable des publications numériques en sciences et chargée de mission sur les enjeux d’Open Access et de droit d’auteur. A ce titre, elle co-anime le groupe de travail national Éthique et Droit pour la diffusion des données en SHS et participe au projet Couperin en faveur de l’accès ouvert aux publications de la recherche

Elle est par ailleurs chargée d’enseignement en culture générale et en sciences de l’information et de la communication à l’IEP d’Aix-en-Provence ainsi qu’à l’Université d’Aix-Marseille où elle intervient également dans le cadre de la préparation aux concours des bibliothèques.

05/09/22 – 130 avenue du Prado
Une autre conception de la liberté
Les modes de pensées qui ont structuré la Chine
Danielle BLEITRACH – Sociologie

Les modes de pensées qui ont structuré la Chine

Les Orientaux privilégient l’unité, les Occidentaux, l’opposition.
D’un côté, une vision intégratrice qui correspond à un mode de pensée totalisant ou organique. De l’autre, un raisonnement linéaire et mécaniste fondé sur l’exclusion qui a excellé dans le développement des sciences et de la logique. Alors que le propre de la philosophie chinoise est d’explorer les voies de l’unité.
C’est en transformant leur environnement que les Occidentaux cherchent les voies de la liberté, alors que les Chinois les cherchent en eux-mêmes en tâchant de mettre en harmonie monde intérieur et milieu extérieur.

Danielle Bleitrach est sociologue, journaliste, essayiste et romancière.
Elle a été maître de conférence au Laboratoire de sociologie industrielle du département de sociologie et d'ethnologie de l'Université de Provence.
Elle a dispensé des cours sur la « sociologie de l'État » à l'Institut d'études politiques de Grenoble.
Elle a également été membre du Comité national du Centre national de la recherche scientifique
Rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire du parti communiste Révolution et a collaboré aux revues La Pensée, Les Temps modernes et Le Monde diplomatique.
Elle a co-rédigé de nombreux ouvrages de sociologie sur la classe ouvrière et l’urbain.

COMAGUER est une émission de point de vue sur la géopolitique et l’actualité internationale présentée par Bernard Genet chaque mardi de 15h à 16h sur Radio Galère à Marseille.

Rencontre avec Danielle Bleitrach qui présente son dernier livre

Toute l’équipe de l’UPOP est impatiente de vous accueillir lundi 05 septembre 2022

LA SOCIETE DES ARCHITECTES, au 130 AV DU PRADO, 13008 MARSEILLE, nous invite tous ensemble à la première conférence de l’UPOP de l’année 2022-2023 ! La séance sera suivie d’un débat et d’un moment de discussion.

Accueil à partir de 18h30

Vous y découvrirez le projet de l’UPOP et son programme, suivi d’un moment festif et dînatoire.
Vos amis sont les bienvenus.

Continuer la lecture de Toute l’équipe de l’UPOP est impatiente de vous accueillir lundi 05 septembre 2022

27/06/22 – 61 la Canebière
DE L’INFLUENCE DES ÉTOILES ET DES PLANÈTES SUR LA DESTINÉE DE L’HUMANITÉ
Fabrice FEINSTEIN – Sciences

C’est l’étude du mouvement des planètes et de ses irrégularités qui a conduit Kepler, Galilée et Newton à construire la physique moderne, basée sur des concepts qui heurtaient le bons sens, et contredisaient les auteurs antiques et le dogme chrétien. Ces résultats et la méthode scientifique utilisée pour les établir ont influé notre civilisation d’une façon très concrète. Je résumerai cette aventure en revenant sur certains de ces concepts, qui vont parfois à l’encontre de notre intuition.

Fabrice FEINSTEIN est professeur à l’université d’Aix-Marseille. Au sein du Centre de Physique des Particules de Marseille, il fait partie d’un groupe qui se prépare à l’exploitation d’un grand télescope en construction au Chili, équipé de la plus grande caméra du monde, 3,2 milliards de pixels. Cet observatoire Vera Rubin détectera l’explosion d’étoiles aussi brillantes que 10 milliards de soleils, les supernovas. Cela permettra d’étudier l’expansion de l’Univers qui accélère sous l’effet d’une énergie noire, d’origine encore mystérieuse.

20/06/22 – 130 avenue du Prado
S’ENGAGER ICI POUR LÀ-BAS : VIVRE LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE EN MIGRATION
Célia LAMBLIN – Sociologie

Depuis le choc pétrolier, des Égyptiens tentent d’échapper à la précarité et à d’autres considérations d’ordre religieux, politique ou familial, et se tournent notamment vers les pays européens. Les flux migratoires d’Égypte vers l’Europe correspondent à un phénomène durable aussi invisible qu’inégalement réparti entre les pays européens, et ce depuis les années 1980. Si un regain d’intérêt médiatique et scientifique est à noter concernant les mobilisations politiques dans les pays arabes, il ne faut pas oublier que ces mobilisations ont aussi eu un écho dans des pays d’installation où les ressortissants se sont organisés parfois pour la toute première fois. C’est d’ailleurs le cas des Égyptiens installés en France pour qui la « révolution du 25 » a marqué le point de départ d’une structuration collective sans précédent.

Célia LAMBLIN, docteur en sociologie du Laboratoire méditerranéen de sociologie et du laboratoire Population-environnement et développement de Marseille