Décriée et critiquée de toute part, l’institution éducation nationale se porte mal. Et ses personnels sont en grande souffrance. Comment expliquer ce naufrage ? Quels en sont les sources? Entre immobilisme et mirage d’une « autonomie » libérale de l’école, comment imaginer des solutions qui nous permettent de sortir de ces difficultés? Rodrigue Coutouly vient débattre avec nous de ces questions à partir de sa triple expérience d’enseignant, de chef d’établissement et de conseiller de recteur où il a pu travailler au sein des services académiques et au cœur du ministère de l’Éducation nationale.
Rodrigue Coutouly
Professeur agrégé d’histoire-géographie
Historien, géographe, forestier, pédagogue, responsable d’établissement public d’éducation, Rodrigue Coutouly a exploré de nombreux champs professionnels dans le monde rural comme dans le monde urbain. Impliqué dans les politiques publiques d’éducation, sa réflexion pluridisciplinaire se concentre sur la recherche de solutions concrètes aux crises écologiques et économiques que nous devons affronter.
Responsable d’un Think Tank artisanal : « Fiscalité environnementale »
Défis des utopies (et réalités) pour l’innovation pédagogique en didactique des langues Résumé : Dans mon exposé je présenterai des exemples d’innovation pédagogique dans la didactique des langues: le paradigme de l’autonomie de l’apprenant, la télécollaboration et le « service learning ». Chacune de ces approches pédagogiques essaie de donner une réalité à des objectifs qui pourraient sembler à premier abord utopiques, respectivement : faire prendre en charge à un apprenant les décisions sur son apprentissage ; faire apprendre une langue en interagissant avec des « locuteurs natifs » sans devoir voyager ; créer des liens entre la recherche académique et l’action sociale. Il s’agira de montrer comment les objectifs d’apprentissage sont poursuivis par une ingénierie pédagogique aboutissant à des dispositifs innovants venant compléter les cadres de formation plus traditionnels.
Marco Cappellini - Maître de Conférences HDR en Didactique des Langues et Cultures -
Directeur du Centre de Formation et d'Auto-Formation en Langues - FACULTE DES ARTS, LANGUES, LETTRES, SCIENCES HUMAINES et Laboratoire Parole et Langage (UMR 7309 CNRS)
Vice-président Recherche de l'association RANACLES
Membre élu du General Council de UNICollaboration
Les filaments interstellaires : hôtes de la formation des étoiles
Dans les galaxies, la formation stellaire se déroule dans des filaments constitués de gaz (principalement d’hydrogène) et de petites particules solides appelées poussières interstellaires. La compréhension de la formation des étoiles passe par l’étude de ces filaments qui hébergent la formation stellaire et qui constituent la matière dont naissent les étoiles.
“ Je présenterai ces structures filamentaires telles qu’elles sont observées, depuis le sol et l’espace et étudiées grâce aux simulations numériques. Je présenterai leur lien avec la formation des étoiles et montrerai comment l’apprentissage automatique offre de très belles perspectives pour leur étude. Je conclurai en présentant quelques études observationnelles à venir, en les replaçant dans le contexte des questions encore posées dans ce domaine de recherche. “
Annie ZAVAGNO est astrophysicienne au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Elle est professeur à Aix-Marseille Université. Après une thèse en astrophysique à l’Université Paris Diderot (1993) et un post-doctorat à Rome, elle s’est spécialisée sur l’étude des effets de rétroaction des étoiles massives sur leur environnement. Elle s’intéresse actuellement à la modélisation numérique de ces effets de rétroaction et explore l’apport de l’apprentissage profond pour l’étude de la formation stellaire galactique.
Droit de copie : Spitzer / NASA
L’image ci-dessus représente une région de formation stellaire très active, située dans notre Galaxie à une distance de 4240 années-lumière, vue par le satellite infrarouge Spitzer dans l’infrarouge moyen (3-8 microns). Les filaments les plus denses sont les structures très sombres vues sur l’image.
Docteure en esthétique et sciences des arts. Maitrise de philosophie. Professeure de philosophie certifiée de classe exceptionnelle. Formatrice des enseignants à l’IUFM. Participe au Groupe PRAXIS : recherches chorégraphiques sur les processus aléatoires de composition . steam building.
Raphaël LIOGIER présentera son nouveau livre : KHAOS, la promesse trahie de la modernité
Voici un livre profondément original qui fera sans doute date. Raphaël Liogier y démontre que ce n’est pas tant la modernité, que d’aucuns n’ont de cesse de décrier, qui est la cause de nos divers effondrements (environnementaux, sociaux, psychiques ou civilisationnels) mais la trahison de sa promesse initiale.
La modernité qui nous exhorte au XVIIIe siècle à nous affranchir de toutes les tutelles est une promesse si radicale, une ouverture si immense, si difficile à supporter qu’elle a été immédiatement trahie et dégradée. Notre incapacité à l’habiter nous a conduit à lui donner des formes de plus en plus dégradées et destructrices : le positivisme, le néolibéralisme, le corrélationisme, l’illibéralisme, le populisme et le totalitarisme. Quelle est la nature de cette promesse initiale ? Pourquoi, par qui, et dans quelles conditions cette promesse a-t-elle été trahie et détournée ? En quoi et pourquoi cette promesse pourrait-elle encore être tenue ? Et surtout en quoi et pourquoi il est plus urgent que jamais de tenir enfin cette promesse?
Raphaël LIOGIER est sociologue et philosophe.
Professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence
il a dirigé l'Observatoire du religieux de 2006 à 2014.
Diplômé en philosophie de l'université d'Edimbourg
il enseigne également au Collège international de philosophie (CIPH).
Il est aussi chercheur associé au laboratoire Sophiapol à l’Université de Paris 10 Nanterre.
L’idée d’un revenu de base pour tous est régulièrement évoquée dans le débat public. Les objections qu’elle soulève (incitation à l’oisiveté, financement prohibitif) pourraient être surmontées, sous réserve d’une évolution radicale de l’actuel « État Providence » en « État pro-Liberté ». Une telle évolution de la protection sociale supposerait toutefois que le consensus de 1945 sur la « Sécurité sociale » puisse être réexaminé
La publication des caricatures de « Mahomet », ou plus généralement la levée de la réserve dans la parole publique de rappers mais aussi d’intellectuels ou d’hommes et femmes politiques, pour ne rien dire de ce qui circule sur les réseaux sociaux, ont amené la question de la liberté d’expression au centre de débats sans fin.
Elle est un droit fondamental dans les démocraties. Doit-elle pour autant être considérée comme absolue ? Oui répondent certains, non disent les juristes et les philosophes. Elle a des limites. Lesquelles ? Cela se discute.
De plus, il faut regarder les circonstances. La ou les personnes attaquées doivent en principe être en situation de répliquer, de défendre leur vision des choses. Est-ce toujours le cas ?
En situation scolaire, la question se complique du fait que la liberté d’expression est non seulement un droit que les élèves doivent connaître, mais une compétence qu’ils doivent acquérir, ce qui n’est pas la même chose.
Françoise Lorcerie, directrice de recherche émérite CNRS, à l’IREMAM (Institut de Recherches et d’études sur le Monde Arabe et Musulman), UMR 7310 Maison méditerranéenne des sciences de l’homme.
Politologue, spécialiste des questions d’intégration des immigrés en France, notamment dans le cas des originaires du Maghreb. Ses thèmes de travail récents portent sur le débat sur la laïcité, le débat sur l’intégration, l’ethnicisation des rapports scolaires.
« On ne peut plus rien dire ! » La liberté d’expression et le politiquement correct.
Le « politiquement correct » est souvent présenté par ses critiques comme une dérive excessive des pratiques d’hygiène verbale au point d’en devenir une menace pour la « liberté expression ». Mais qu’est-ce que ces deux notions veulent dire au juste ? Est-ce qu’elles existent vraiment, et si oui qu’est-ce qu’elles représentent et pour qui ? Dans cette présentation, je propose d’examiner la notion de « politiquement correct » et son rapport à la « liberté d’expression » par le biais de la sociolinguistique. Nous aborderons la définition de ces deux notions, leurs aventures lingusitiques, et comment celles-ci sont mobilisées dans les débats actuels sur le langage.
Ann Coady est maître de conférences en linguistique à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
Ses intérêts de recherche portent sur la sociolinguistique, en particulier le genre et le langage et plus précisément le débat sur les innovations linguistiques féministes en anglais et en français. Elle s’intéresse à la façon dont on conceptualise la langue dans ce débat à l’aide de métaphores.
Sa publication la plus récente est : « Le débat sur le langage inclusif en France : Une bataille pour la l’âme de la nation ? » qui sortira cette année dans un volume consacré au débat sur le langage inclusif dans plusieurs langues. Elle fait partie du comité de rédaction de la revue GLAD ! (Revue sur le langage, le genre et les sexualités): https://journals.openedition.org/glad/
Pouvez-vous décider de croire ce que vous voulez ? Par exemple de croire que le soleil est une planète, que les trains volent ou que les chats aboient ? Sans doute pas, car il faut sans doute faire la différence entre croire et vouloir croire, mais également entre bonnes et mauvaises raisons de croire. Mais comment faire le tri dans ces raisons qui nous poussent à croire ? Ne sommes-nous pas sensibles à certaines formes de manipulation ou de biais qui nous amènent à croire de manière erronée ? Pouvons-nous être encore responsable de ce que l’on croit si l’on est manipulé, trompé ou juste incapable de discerner le vrai du faux ? A quel niveau se situe donc notre liberté de croire ou pas ? Dans cette conférence, on tentera de répondre à ces questions et de faire le lien entre croyance, liberté et cette pensée critique censée nous permettre de nous conduire vers l’autonomie intellectuelle.
Denis Caroti, Docteur en épistémologie, enseignant, formateur académique et chercheur associé au Centre Gilles Gaston Granger d’Aix-Marseille Université sur la thématique de la pensée critique.
Le défi écologique et social face au capitalisme mondialisé
Une transition écologique, sociale, industrielle est à l’ordre du jour de la période historique présente. Elle vient se heurter au capitalisme actionnarial mondialisé, système qui s’est développé et consolidé à la faveur de la révolution néo-libérale des années 1980 et d’une démission des États. Nous essaierons de décrire de la manière la plus précise les éléments constitutifs de cette opposition. Si la liberté du marché l’a emporté ces dernières décennies l’analyse historique nous enseigne que seul le retour du politique peut permettre un dépassement du capitalisme actionnarial mondialisé et, ce faisant, le traitement des défis écologiques, sociaux et industriels.
Bernard TABUTEAU
Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.
La fraternité selon Lévinas ou l’impossibilité d’exclure Pourquoi parle-t-on aussi rarement de la fraternité alors que l’article premier des Droits de l’Homme l’affirme : « Tous les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Sommes-nous en panne ? Serait-elle une valeur parmi d’autres ? Ou peut-être reste-t-elle réfractaire à toute explication ou justification ? Mais alors, de quoi s’agit-il ? Pour Levinas la fraternité n’est pas thématisable ; elle n’opère qu’à la vivre. C’est donc un chemin qui ne peut trouver aucune assurance conceptuelle ; il reste juste à l’emprunter puisque ça n’est qu’à relationner que cette fraternité atteint ce qui nous fait et construit notre sensibilité de l’autre.
Yves PILLANT Docteur en Philosophie École doctorale : Cognition, Langage, Éducation Unité de recherche : Institut d’Histoire de la Philosophie. Thèse : Une politique de la vulnérabilité est-elle « pensable » ? Responsable du laboratoire de recherche en travail social IMFRIS (Institut Méditerranéen de Formation, Recherche et Intervention Sociale)
Le défi écologique et social face au capitalisme mondialisé
Une transition écologique, sociale, industrielle est à l’ordre du jour de la période historique présente. Elle vient se heurter au capitalisme actionnarial mondialisé, système qui s’est développé et consolidé à la faveur de la révolution néo-libérale des années 1980 et d’une démission des États. Nous essaierons de décrire de la manière la plus précise les éléments constitutifs de cette opposition. Si la liberté du marché l’a emporté ces dernières décennies l’analyse historique nous enseigne que seul le retour du politique peut permettre un dépassement du capitalisme actionnarial mondialisé et, ce faisant, le traitement des défis écologiques, sociaux et industriels.
Docteur en économie, administrateur INSEE. Chercheur en sciences sociales, ancien secrétaire général du CEREQ, a enseigné à l’Université d’Aix-Marseille.
On entend souvent ce nouveau lieu commun qui consiste à dire que l’urgence écologique est telle que seule une dictature pourrait y répondre, mais est-ce si certain ? Les enjeux écologiques ne sont ils pas plutôt devenus les révélateurs incandescents d’un manque de démocratie réelle ? Les événements qui se sont déroulés fin mars 2023, lors de la manifestation contre la construction d’une méga-bassine à Sainte Soline, d’une violence à laquelle nous n’étions pas habitués dans un État de droit nous interrogent forcément sur les conséquences politiques et sociales de la crise écologique. Venez en débattre, car c’est par le débat que l’on pourra justement faire vivre démocratiquement cet enjeu qui touche à la survie de l’humanité.
Conférenciers : Benoît Baubry Citoyen tiré au sort, membre de la convention citoyenne pour le climat Denis de Casabianca Luisa Marques dos Santos Professeurs de philosophie Membres du collectif Les Philosophes publics
Quatre pédagogues, enseignants et chef d’établissement, ayant participé à la rédaction de l’ouvrage: Vivre libres! Enseigner par le respect et la liberté d’expression, viennent expliquer les pistes et les outils que l’on peut élaboré pour travailler la liberté en classe.
Le meurtre de Samuel Paty a été un traumatisme profond pour la communauté des enseignants. Etre tué parce que l'on fait cours pour défendre une des grandes valeurs de la République interroge toute notre société: Comment, après sa disparition atroce, parler à la jeunesse? Comment accueillir la parole des élèves ? Comment les enseignants doivent réagir quand l'émotion les submerge ? Comment réagir face à des adolescentes et adolescents, en évitant de leur opposer notre peur travestie en injonctions ?
Rodrigue Coutouly
Guillemette Legenne
Mehdi Chouabi
Véronique Debauche
LE JOURNALISME DE SOLUTIONS . LA LIBERTÉ D'INFORMER ?
Les citoyens déplorent de plus en plus les mauvaises nouvelles rapportées par les journalistes, et expriment une défiance envers les médias. Pour répondre à ces attentes, des rédactions se lancent dans le journalisme de solutions, le « sojo ». Quelle est son histoire, quelles sont ses caractéristiques, quels sont les médias qui l’ont adopté et pourquoi ?
« Ne pas masquer les mauvaises nouvelles, mais redonner leur juste place aux informations enthousiastes, aux réussites, au développement de l’humanité », c’est ainsi que Pauline Amiel décrit le « sojo » : il a pour ambition de traiter une question de société en présentant les solutions potentielles pour la résoudre. Voilà un moyen de fédérer les journalistes autour de pratiques exigeantes, proches de l’investigation, et de tenter de regagner la confiance du lectorat.
Le sujet est traité sous l’angle opérationnel, orienté métier. Complété d’interviews des pionniers de la pratique, l’ouvrage propose une boîte à outils pour le journaliste de solutions : quels sujets aborder, où chercher ses sources, comment construire son article, son interview…
Pauline Amiel
Maîtresse de conférences, Directrice de l'EJCAM
Pauline Amiel a travaillé pendant une dizaine d'années comme journaliste. D'abord Correspondante Locale de Presse puis en CDD à la Dépêche du Midi, elle a ensuite intégré deux rédactions de Var-Matin et Nice-Matin. Pigiste pendant trois ans, elle a collaboré avec plusieurs titres de presse nationale (Metronews), magazine (Femme Actuelle) mais aussi spécialisée (La Terre) ou régionale (Ressources). Ses reportages à l'étranger l'ont amené de Madagascar à la Bosnie-Herzégovine (Le Monde, Géo Ado, Femme Actuelle).
Pauline Amiel est titulaire d'un doctorat en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, où elle a également enseigné à l'IUT. En 2016, elle passe un semestre en séjour de recherches à l'université de Washington à Seattle (U.S.A.) durant lequel elle travaille avec Matthew Powers sur l'appropriation de concepts journalistiques et les modèles médiatiques internationaux en prenant l'exemple du journalisme de solutions.
Ses recherches portent plus particulièrement sur l'économie de la presse locale, les nouveaux outils des journalistes en ligne et sur la sociologie des journalistes.
Publications récentes :
« Le journalisme de solutions », PU Grenoble (12 mars 2020)
Chapitre d'ouvrage : AMIEL P., 2017, Solutions journalism, a symptom of fundamental changes for French local journalists in Waschková Císařová, Lenka (ed.) 2017. Voice of the Locality: Local Media and Local Audience. Brno: Munipress.
PHILO/ÉCO / SOCIO/HISTOIRE LANGAGE / SCIENCES sur la Canebière et au Prado